Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
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Souvent, le temps nous manque — ou peut-être lui manquons-nous. Qu’est-ce donc que ce temps qui passe, et semble emporter avec lui nos espérances perdues ? Comment le temps de nos vies est-il sauvé ? L’auteur nous entraîne à réfléchir au passage de Dieu « dans le temps que nous sommes » : que peuvent prophétiser les trois vœux, en cette époque de dépouillement ?
D’abord adressée à des prêtres, cette pratique de l’accompagnement des vocations (sacerdotales) peut raviver d’autres modes d’aide spirituelle : vertus théologales, vie sacramentelle, prière sont toujours offerts dans l’Église pour le discernement des dons de l’Esprit.
Devant les turbulences chaotiques, quelquefois monstrueuses, qui ébranlent notre histoire humaine – et elles ne sont pas seulement d’aujourd’hui – nous restons souvent, c’est compréhensible, interloqués, sidérés, muets. Tous les domaines de l’existence humaine sont traversés par d’immenses courants contradictoires qui mettent en cause la stabilité économique ou encore la sécurité de la défense (l’actualité du mardi 11 septembre 2001 est encore sous nos yeux) mais la responsabilité que nous avons en « gérance » de la Création s’étend premièrement, et en amont pourrait-on dire, au respect fondamental, premier de la vie. Là aussi, quelle parole prophétique articuler ? Les réflexions proposées par cet article, d’abord préoccupé de questions de bioéthiques, ouvre la question de la présence et de l’actions de témoins qui ne peuvent que s’en remettre à la persuasion d’une « démonstration faite par la puissance de l’Esprit » (1 Co 2, 4).
La méditation du Père Mattheeuws se soutient d’elle-même, mais on ne manquera pas de souligner l’actualité éthique (le sens tropologique du sens spirituel de l’Écriture) de son propos. Celui-ci reste néanmoins d’abord de nourrir la prière. Toute prière, et celle qui sourd au cœur de la vie consacrée, n’en sort-elle pas approfondie ?
Dans le contexte culturel largement déterminé par les « questions nouvelles » de bioéthique (au sens large, incluant tout le champ de la corporéité, de la sexualité, du couple...), il importe d’être au clair avec l’anthropologie qui soutient la proposition chrétienne (et les déterminations du magistère). La lecture de cet article est exigeante. Mais l’effort consenti aura pour fruit une meilleure compréhension de ce qui est profondément en jeu dans l’espace de la continence. La personne engagée dans le célibat pour le Royaume se doit de bien le situer dans ce cadre plus large pour que le signe que sa consécration propose en sa propre chair « console », souvent à son insu, et conforte, si faire se peut, son frère et sa sœur en humanité.
« Aucune vocation ne naît et ne grandit dans une bulle et sans contact avec l’extérieur. Toute vocation est amenée à se situer au cœur de la société et de l’Église », écrit notre auteur. C’est cet art de « situer » dans une histoire personnelle et dans l’aujourd’hui de Dieu l’actualité d’un appel que ces pages décrivent, toutes pleines d’une pratique quotidienne. Elles ne s’adressent pas seulement à ceux qui sont en ministère d’accompagnement mais à tout qui un jour entend un jeune lui confier les prémices de ce qu’il (elle) a encore de la peine à reconnaître comme un appel.
C’est dans Evangelium vitæ que l’auteur trouve son point d’ancrage. Et plus particulièrement au n° 95 : « Pour obtenir ce tournant culturel en faveur de la vie, la pensée et l’action des femmes jouent un rôle unique et sans doute déterminant ». L’article déploie cette affirmation en portant son attention tour à tour aux « figures » de la femme et aux « blessures » (comme espérance de réconciliation) que le mystère chrétien de la sponsalité, de la maternité et de la virginité éclaire. Certes, d’autres situations singulières - et les événements cruels si souvent marqués d’une souffrance indicible qui les qualifient - ne sont-elles pas ignorées, mais elles ne peuvent, par leur nature même, qu’être évoquées. La proposition présentée ici, et qu’il serait injuste de critiquer comme seulement « essentialiste » ou « idéaliste », balise un engagement et une solidarité « féministes » que la vie consacrée peut entendre.
Dans les considérations sur la vie consacrée, les dialogues et les réflexions ne peuvent contourner la thématique des vocations. Depuis de nombreuses années en Occident, les consacrés sont confrontés à la question douloureuse du manque de vocations et à l’accueil difficile des jeunes qui désirent vivre le même charisme mais de...
Cet article, proposé dans ce premier numéro, en ce début d’année 1997, et alors que nous entrons dans le temps du Jubilé et que Jean-Paul II nous invite à célébrer, le 2 février, la vocation à la vie consacrée, prend tout son sens de cet environnement ecclésial. De quoi avons-nous, en effet, le plus besoin en ce kairos ? Si ce n’est de chercher, trouver et accomplir la volonté de Dieu. La réflexion anthropologique (la liberté), la perspective ecclésiale (l’exercice du sacerdoce des fidèles), la sagesse des conseils pour la pratique de ce « sacrement du frère », tout, dans ce très bel ensemble, nous y aide. La rigueur du théologien et la chaleur d’un praticien se combinent pour nous offrir un chemin, une direction, une mission.