Les enfants de la Promesse sont nombreux : ils sont ceux et celles avec lesquels Dieu veut de tout temps faire alliance. Ainsi, sans renoncer ni méconnaître les divers langages de notre temps, l’auteur nous place directement devant le langage de Dieu (la Révélation) et le langage sur Dieu (la Théologie au sens large). Nous parcourons ainsi différentes thématiques humaines de la vie contemporaine en nous laissant inspirer par la Parole de Dieu.

Le genre littéraire est plutôt méditatif et si l’on cherche les médiations argumentatives, on peut se sentir perdu. Les dix premiers chapitres nous mettent sur le chemin de l’Écriture. Ils nous rendent l’Ancien Testament familier et porteur d’un sens racine : Dieu parle par ses créatures, ses prophètes, ses rois. Il parle au cœur des hommes tel Abraham, notre père dans la foi, et s’engage dans une alliance dont il reste toujours fidèle malgré les heurts de l’histoire, le péché des hommes et du peuple d’Israël. Cette parole retentit ensuite comme une Bonne Nouvelle dès les premières pages de l’Évangile qui nous rendent contemporains des faits et gestes du Sauveur. Il devient l’unique référence de nos existences. En Lui, nous retrouvons l’expression des finalités de l’existence de tout homme, déployées par saint Thomas et de nombreux théologiens et saints dans l’histoire de l’Église.

Les chapitres (11 à 20), parfois plus brefs, traitent de certaines questions éthiques plus fondamentales des origines et de la fin de vie humaine. C’est l’occasion pour l’auteur d’affronter des courants relativistes de la morale contemporaine et de dénoncer le subjectivisme, le relativisme, et surtout l’émotivisme. Ses références sont riches : la théologie du corps (p. 147-155) de Jean-Paul II, la différence classique entre les états de vie, l’appel conciliaire à la sainteté, l’eucharistie comme source et sommet de toute vie chrétienne.

Ce livre est à la fois audacieux et paisible : il n’entre pas dans des débats sur les personnes tout en déployant une pensée personnelle enracinée dans l’humus ecclésial. La pensée de l’auteur, sans le citer, est plutôt lubacienne et cherche à réfléchir à partir de l’unité. Et face aux contradictions, elle vise l’unification. C’est une manière pour la théologie de trouver sa vraie place dans les épistémologies différentes des sciences nouvelles. Le corps humain est toujours à l’intérieur d’autres corps (comme pour l’embryon !), particulièrement le corps ecclésial : cette réalité anthropologique est essentielle et conduit à réfléchir en communion à travers le respect des notables différences de la vie en société et en Église. La vision de l’homme et de la différence sexuelle en sont enrichies dans les diverses problématiques affrontées.