Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Après avoir déployé la présence du Fils et de l’Esprit dans la spiritualité de saint Jean-Baptiste de la Salle, le frère Perru, en disciple fidèle, apporte ici le dernier volet de son triptyque. Texte dense qui vaut également par l’abondance des références aux sources lasalliennes. Mais on appréciera tout autant la partie de cette étude consacrée à la paternité spirituelle à laquelle tout éducateur - et combien ils le sont, les Frères des Écoles chrétiennes ! - se trouve conduit dans la fidélité à sa vocation. Saint Jean-Baptiste de la Salle ne serait-il pas un bon guide pour notre société « sans père » ?
C’est à partir de l’expérience même de la vie religieuse apostolique enseignante que Jean-Baptiste de la Salle médite et réfléchit sur le rôle propre de l’Esprit Saint dans la vie consacrée. Pour le saint, celui-ci a été fortement éprouvé lors de sa prise de responsabilité des écoles qu’il a fondées et il l’a exprimé dans le vocabulaire de la spiritualité sulpicienne. C’est donc en climat “d’Ecole française” - on en connaît le christocentrisme affirmé - que se déploie le charisme propre de Monsieur de la Salle. Sa référence nécessaire à l’Esprit Saint sera donc non pour en discourir, mais en goûter l’action qui le conforme au divin Maître. Cela dit, l’exposition de la doctrine des dons du Saint- Esprit en lien avec la vie consacrée au service de l’enseignement et dans son rôle au service du Royaume reste très belle et bonne à entendre. Il en va d’un sens chrétien de l’école. Est-ce inactuel ?
Incontestablement, l’École Française a trouvé en saint Jean-Baptiste de la Salle une voix singulière et celle-ci, largement entendue en son siècle, a suscité une spiritualité de la vie religieuse très inspirante. L’article que nous publions en présente une des facettes, où brille avec plus d’éclat la figure du Christ et, en conséquence, en indique la fécondité apostolique pour celui qui en cherche l’« Imitation ». Certes, la spiritualité de Jean-Baptiste de la Salle est trinitaire et plus de place aurait permis à l’auteur de développer toute son architecture (ce qu’il a fait dans un texte plus déployé). En cette première année préparatoire au Jubilé de l’an 2000, notre regard se tournera vers le Christ.