Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Déjà, dans un article de notre collaborateur Alain Mattheeuws, s.j. (MC 2002/1) dont le titre exact est « L’impuissance et la parole », nous écrivions : « Devant les turbulences chaotiques, quelques fois monstrueuses, qui ébranlent notre histoire humaine (...), nous restons souvent, c’est compréhensible, interloqués, sidérés, muets… L’actualité du mardi 11 septembre 2001 est encore sous nos yeux... » Il nous a semblé de la responsabilité de notre Revue de proposer une méditation qui sans aucun doute nous permettra de tenir sans désespérer dans le feu de la prière d’intercession. N’est-ce pas une des missions impérieuses, au cœur même de notre consécration et de notre présence au monde, vouées à « un amour sans revers de haine » (p. 130) ?
Vous trouverez ci-dessous la suite de l’article consacré à la figure de Lanza del Vasto présentée par Frédéric Vermorel. Cette partie plus « doctrinale » que biographique demandera une lecture plus attentive et prudente dans le sens indiqué dans notre présentation précédente (V.C. 1999/2).
On s’étonnera peut-être de la parution dans Vie Consacrée d’un article sur Lanza del Vasto. Pourtant, plus d’un religieux, plus d’une religieuse ont été en contact fraternel ou interrogateur, avec la communauté de l’Arche (à ne pas confondre avec celle de Jean Vanier) fondée par Lanza del Vasto. Et peut-être même, à l’inverse, cette communauté nous a-t-elle quelque peu fascinés. Apporter un éclairage sur son itinéraire en toute objectivité est donc un premier point qui peut être utile. Mais, il y a plus. Vita consecrata, aux nos 102 et 103, nous fait un devoir d’être, au titre même de notre vie consacrée, très attentivement ouverts et engagés dans un dialogue inter-religieux sérieux. Présenter Lanza del Vasto comme un représentant de ce dialogue ne prétend évidemment pas en faire le modèle à suivre dans notre propre démarche. D’autres enseignements et d’autres pratiques nous sont proposés par notre Église et sous la responsabilité de nos Ordres et Congrégations qui, selon leur charisme propre, ont depuis longtemps déjà œuvré à ce dialogue. Nous ne voulons pas non plus proposer l’approche doctrinale de Lanza del Vasto (à propos de son « analogie trinitaire » par exempte) comme ce à quoi nous pouvons sans plus consentir. Il reste qu’une présentation, à la fois respectueuse et très documentée, valait la peine d’être proposée. Ce texte précis et exigeant, nous vous le soumettons « pour favoriser la connaissance mutuelle, le respect réciproque et la charité... » (VC, 102) dans le dialogue inter-religieux. L’importance des notes, précieuses et que nous n’avons pas voulu supprimer, nous oblige à publier cet article en deux parties.