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ÉditorialNous voici aux portes d’un nouvel été, qui pour beaucoup conduira vers une vie moins polarisée par les questions de santé, publique ou non. Sera-t-il possible de mieux affronter les enjeux que ce temps si dangereux a pu mettre au jour ? L’horizon des abus ecclésiaux et celui du climat mondial, comme aussi celui de la grande inertie des consciences médusées par la mort, vont-ils, portés dans la prière et le partage, nous provoquer à plus de vie, de connaissance et d’amour ? C’est l’espérance des simples et c’est la nôtre, attachés que nous sommes à entretenir le feu d’une réflexion qui ne renonce jamais.
Bientôt canonisé, Charles de Foucauld a inspiré de nombreuses familles religieuses d’hommes ou de femmes, mais aussi des instituts séculiers, des prêtres diocésains, et, c’est moins connu encore, des groupes de laïcs ; c’est ce que notre Rencontre de Marianne Bonzelet, enseignante et animatrice spirituelle en Allemagne nous fera découvrir.
C’est maintenant l’année ignatienne ! Nous sommes heureux de vous proposer, pour ce Kairos, deux articles d’auteurs jésuites renommés, Mark Rotsaert, qui remet le discernement spirituel dans sa vraie lumière, et Étienne Perrot, qui pose, sur l’usage séculier des Exercices spirituels, un diagnostic audacieux. D’autres articles suivront, venant de la tradition ignatienne aujourd’hui largement partagée, aussi bien que d’autres Compagnons de Jésus.
En Orientation, Carine Dequenne, de la CIVCSVA, décrit, de manière très inattendue, la vie consacrée et chacune de ses formes comme des « paroles » particulières et cependant consonantes, adressées à qui veut bien les entendre. Gonzague de Longcamp, frère de Saint Jean, s’emploie à resituer le « charisme » de la vie consacrée dans son surgissement magistériel récent et ses harmoniques ; sa réflexion se poursuivra dans le prochain numéro. François Odinet, prêtre du diocèse du Havre et professeur au Centre Sèvres, nous rappelle ce que l’expérience spirituelle des pauvres peut – comme Jésus l’a appris lui-même –, nous enseigner d’essentiel.
Sur un autre ton, celui de la mémoire reconnaissante, Pierre Raffin, évêque dominicain émérite, nous fait part de sa lecture de la grande biographie de son illustre confrère, le Cardinal Y.-M. Congar. Comment, pourrait-on ajouter malicieusement, mieux honorer la mémoire de la blessure de Pampelune (1521) et de la canonisation d’Ignace (1621) qu’en faisant place aux fils de ce Dominique qu’Ignace tenait tant – c’est lui qui l’a fait savoir dans le Récit du Pèlerin – à égaler ?