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OuvertureQue d’événements depuis notre dernière livraison ! D’abord, la publication de Querida Amazonia (2 février 2020) où les consacrés sont considérés comme des personnes engagées (§ 4), appelées à un nouvel élan communautaire (§ 95), inséré ou itinérant (§ 98), toujours marqué par l’ingéniosité et la générosité, dans l’inculturation d’un nouveau rapport avec la terre. Notons qu’un autre document romain s’annonce, venant de notre Dicastère, à propos de la fidélité aux exigences de nos engagements à vie – un document très attendu, après la nouvelle vague des « révélations ». Et puis, voici la crise sanitaire de toute la planète qui a modifié profondément – durablement ? – nos existences, et nous a acculés à un Carême totalement inédit, dans la distance d’autrui et la sollicitude envers les plus isolés, toutes deux normées par la charité. Beaucoup reste à penser et à vivre maintenant que nous voici en mode pascal.
La Rencontre qui ouvre ce numéro de printemps nous permet de mieux faire connaissance avec sœur Véronique Margron, dominicaine de la Présentation de Tours, moraliste bien connue et actuellement présidente de la Conférence des Religieux et Religieuses de France, mais aussi membre d’un institut religieux aux racines très originales.
Comment la terre est-elle devenue, pour une communauté religieuse orthodoxe, un tout vivant avec lequel collaborer ? Mère Hypandia, higoumène du Monastère de Solan, nous retrace cette aventure commune, vécue depuis déjà presque trente ans. Un autre Kairos ecclésial nous est proposé par le père Olivier Bonnewijn, de l’Emmanuel, qui réfléchit en moraliste à la signification du célibat durable que vivent aujourd’hui tant de personnes : ne serait-ce pas comme un archétype baptismal d’autres vocations chrétiennes ?
Dans la rubrique Orientation , nous est proposé, d’abord par le père Jean-François Lefebvre, directeur du Studium de Notre-Dame de Vie, un beau parcours biblique au sujet de la vulnérabilité que nous avons, ces derniers temps, été bien souvent appelés à vivre, et qui demeure devant nous comme le chiffre d’un passage très fécond. Puis le père Yann Vagneux, des Missions étrangères de Paris, qui nous a récemment sensibilisés à l’hindouisme, rapporte le parcours étonnant d’une carmélite de Lisieux qui « prit refuge » au bord du Gange, en un temps moins propice que le nôtre à un tel enfouissement chrétien.
La Chronique annuelle de la vie consacrée, signée de Noëlle Hausman, sœur du Saint Cœur de Marie et directrice de la revue, visite quelques ouvrages parus il y a peu dont l’ensemble forme un kaléidoscope où se réagencent, selon les préoccupations de chacun, les couleurs du temps.
Reprenant Sur un autre ton, celui de la reconnaissance, un article publié par le père Dany Dideberg, jésuite récemment décédé, notre dernière rubrique veut rendre hommage à un ami, autant que rappeler combien le Cœur blessé (vulnéré, disaient les anciens) du Christ est la porte ouverte d’une Miséricorde sans mesure.