Chronique biblique
Sébastien Dehorter
N°2016-4 • Octobre 2016
| P. 59-76 |
Chronique - Écriture Sainte ChroniqueAvec trente-quatre ouvrages reçus, la moisson abondante de cette Chronique reprend des livres parus entre l’automne 2015 et le printemps 2016. En allant de l’Un (I) à l’Autre Testament (III-IV), nous mentionnerons en passant quelques opuscules thématiques (II). Par ailleurs, nous présentons à part les ouvrages qui abordent le NT sous l’angle historique (III).
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I. Ancien Testament
A. Wénin Dieu, le diable et les idoles. Esquisses de théologie biblique
coll. Lire la Bible 187, Paris, Cerf, 2015, 13,5 x 21,5 cm, 208 p., 22,00 €
S’il est vrai que le thème de l’idolâtrie résiste à l’actualisation (théologique ou pastorale), il n’en demeure pas moins que l’interdit des idoles est un message central de l’AT. En témoignent les deux commandements inscrits au début du Décalogue : « pas d’autre Dieu », « pas d’image » (Ex 20,3-4). La question du diable et des démons, de son côté, pourrait faire les choux gras des éditeurs, mais est-elle si présente dans les Écritures et sous quelle forme ? Sous le titre Dieu, le diable et les idoles, A. Wénin, remaniant et publiant en trois chapitres des contributions antérieures, offre à ce sujet une belle réflexion de théologie biblique. La lumière fondamentale vient du récit des origines (Gn 2-3) et du rapport qu’il noue entre convoitise (« désir du tout » sans limite), mensonge, idolâtrie et, par suite, esclavage et mort. Elle se reflète dans l’épisode du veau d’or, déchiffre la métaphore de la prostitution, éclaire les apparitions ultérieures de « Satan » ou du « Diable ». Plus profondément encore, l’enjeu est de « travailler les représentations de Dieu et de sa toute-puissance » (p. 19), tant il est vrai que « rien n’est plus contraire à Dieu que ce qui lui ressemble à s’y méprendre » (p. 10). Dédié à la mémoire de J. Vermeylen (décédé en novembre 2014), ce livre doit beaucoup à P. Beauchamp, dont la pensée vigoureuse est ici brillamment valorisée (p. 170).
J.-M. Vercruysse (dir.) La destruction de Sodome
coll. Graphè 25, Arras, Artois Presses Université, 2016, 16 x 24 cm, 254 p., 18,00 €
La richesse thématique de La destruction de Sodome (Gn 19) se manifeste dans la fécondité de sa réception. Ce récit a littéralement « enflammé l’imaginaire occidental ». Le n° 25 de la collection « Graphè » vient l’illustrer, faisant résonner les méandres d’une intertextualité aussi bien littéraire et picturale que musicale. Annoncé dès Gn 13, lors de la séparation de Lot et d’Abraham, inséparable de l’intercession de ce dernier (Gn 18) et suivi de l’étrange manière dont les filles de Lot se sont suscité une descendance (19,30-38), le passage biblique concentre à lui seul des motifs aussi variés que l’hospitalité et la xénophobie, des questions de mœurs (débauche et perversion), une réflexion sur la colère divine et le jugement. Le tout a la forme d’un récit de cataclysme visant à rendre compte d’une curiosité géologique − comme si la terre avait été retournée. Il continue d’exercer jusqu’à nos jours une attraction mystérieuse, à l’image de la femme de Lot qui en paya la note salée. Fruit d’une collaboration entre l’Université d’Artois et la Faculté de Théologique Protestante de Strasbourg, la présente livraison illustre, une fois de plus, le bienfondé de la démarche qui sous-tend cette collection.
TH. Römer Moïse en version originale. Enquête sur le récit de la sortie d’Égypte
Montrouge/Genève, Bayard/Labor et Fides, 2015, 14,5 x 19 cm, 288 p., 19,90 €
Avec Moïse en version originale, Th. Römer entend « associer son lecteur à une enquête » en se demandant : « comment le récit biblique de la sortie d’Égypte a-t-il vu le jour ? » (p. 12). L’approche est très pédagogique, dans le fond autant que dans la forme : présentation d’Ex 1-15 en onze étapes ; traduction personnelle de l’auteur ; emploi de couleurs pour analyser les textes (en général pour en distinguer les courants rédactionnels), tableaux, cartes, illustrations diverses. Le résultat final, en papier glacé, est un produit extrêmement soigné. On connaît le principe herméneutique de l’auteur [1] : le Pentateuque est un texte polyphonique qui, dans son état final, met en dialogue « différentes options théologiques », présentant, dans le cas présent, un Moïse « aux multiples facettes, parfois contradictoires » (p. 15). Ainsi, en guise de synthèse de cette lecture patiente où les données bibliques sont complétées par l’archéologie, est émise une « hypothèse raisonnée » de la formation du récit biblique en cinq moments décisifs (p. 263-266). L’enquête est menée avec brio et l’on y apprend beaucoup, mais elle ressemble davantage à une vaste entreprise de déconstruction qu’à une quête de sens. Le principe d’unité du Livre ne pourrait-il pas être davantage mis en valeur ? Il est vrai que d’autres s’y sont essayé [2]...
S. Lacout Le Shabbat et la Terre, Étude de Lévitique 25 et 26
Nouan-le-Fuzelier, Éd. des Béatitudes, 2015, 15,5 x 23,5 cm, 216 p., 17,00 €
Publication d’une partie de thèse de doctorat consacrée au Shabbat dans la Loi de Sainteté, l’ouvrage de S. Lacout [3] se concentre sur Lv 25-26 et les liens unissant Le Shabbat et la Terre. Après avoir énoncé quelques repères dans la recherche sur le Lévitique (l’hypothèse d’une « école de sainteté »), le ch. 1 décrit le visage que dessine Lv 17-26 : « chemin de sainteté et observance du shabbat » (Lv 19), « le shabbat, maître du temps » (Lv 23), « shabbat et sanctuaire » (Lv 24), « le shabbat et la terre » (Lv 25-26). Une présentation d’ensemble de Lv 25-26 et de leur structure interne (ch. 2) est suivie de leur traitement séparé (ch. 3-4). L’articulation fondamentale est celle de deux attitudes opposées : ou bien le shabbat est un « shabbat vécu » lorsqu’Israël en le respectant permet à la terre de faire shabbat (Lv 25) ; ou bien c’est un « shabbat imposé », lorsqu’Israël infidèle est chassé hors de la terre de sorte que celle-ci, laissée à un état de désolation, fasse tout de même shabbat (Lv 26). La conclusion dégage des éléments d’une théologie de la création. La terre n’est pas un objet neutre, elle réagit face au comportement de ceux qu’elle abrite ; shabbat et jubilé, en rappelant que la terre est un don de Dieu, « viennent dans leur régularité tourner le regard d’Israël vers son Dieu » (p. 177).
A. Baron Ouvrir le Livre de Ruth
Paris, Téqui, 2016, 13,5 x 21 cm, 104 p., 11,90 €
De quoi est-il question dans le livre de Ruth ? De la généalogie du Messie ? D’Israël et des nations ? De conjugalité ? De famine, de moisson et de pain ? Du droit des pauvres et des immigrés ? D’une mise en récit de la gé’ullah, le droit de rachat ? Avec « le but avoué [...] de procéder par répétitions, afin de mâchonner la Parole de Dieu jusqu’à en extraire le sens intime » (p. 43), Ouvrir le livre de Ruth, d’A. Baron, curé de paroisse et disciple du P. Kowalski [4], offre une lecture en profondeur de ce bref récit savoureux autant qu’énigmatique. Intégrant notes étymologiques et dynamique narrative, exploitant le contexte de sa rédaction et celui de sa lecture liturgique, l’A. dégage peu à peu des « clés de lectures » – dont une présentation éclairante du droit de rachat – dans un style alerte et convaincu. « Se donner en pure perte de soi » est l’invitation adressée en finale à chaque lecteur. Un bel exemple d’une lecture à la foi spirituelle et respectueuse de la lettre.
A. Wénin Le roi, le prophète et la femme : regards sur les premiers rois d’Israël
Montrouge, Bayard, 2015, 14,5 x 19 cm, 240 p., 19,90 €
Au dire de la loi des « premières impressions », les débuts des récits des « premiers rois d’Israël » et leur effet sur le lecteur donnent à ce dernier des clés pour en déchiffrer la suite. Il convient donc de les lire avec acribie, ce à quoi nous invite un nouvel ouvrage d’A. Wénin qui regroupe cinq études portant sur Saül, David et Salomon. Si dans le livre des Juges la royauté porte en elle les causes de son échec [5], l’A., rompu aux outils de la narratologie, montre ici que les suivants offrent une ample réflexion sur le pouvoir humain. Car celui qui détient le pouvoir se trouve installé dans des situations épineuses, piqué autant par les passions humaines − de la convoitise à la sagesse − que par le jeu d’influence de multiples acteurs − en particulier des prophètes et des femmes. Ainsi, Saül se révèle être « un roi sous influence » et Samuel, un prophète manipulateur (ch. 1) ; David n’est pas immunisé de la tentation d’être davantage soucieux de lui-même que de son peuple (ch. 2) ; le devenir de la sagesse de Salomon sera suspendu à celui ou celle que le cœur du roi écoutera (ch. 5). Ce recueil tout en finesse narrative et psychologique convaincra que le récit de fiction, mieux que d’autres genres littéraires, est apte à « dévoiler le vrai de l’homme et les enjeux profonds de l’histoire » (ch. 6).
H. Ausloos, B. Lemmelijn La Bible et la vie. Réponses bibliques aux questions d’aujourd’hui
coll. Le livre et le rouleau 48, Namur, Lessius, 2016, 14,5 x 20,5 cm, 240 p., 24,00 €
Concluons cette partie vétérotestamentaire par deux ouvrages très différents. Avec son titre invitatoire, La Bible et la vie. Réponses bibliques aux questions d’aujourd’hui entend « montrer que des questions actuelles, existentielles et humaines sont abordées dans les anciens textes de la littérature biblique » (p. 5). L’ouvrage a vu le jour dans le cadre de cours de « Religion, questions de sens et conception de la vie » des universités catholiques-sœurs de Belgique, Louvain et Louvain-la-Neuve. Comment en effet intéresser des universitaires à la Bible, si ce n’est en montrant sa pertinence existentielle, par-delà la nouveauté radicale que constitue la post-modernité et le caractère étrange du texte sacré. Pour cela, et malgré les résistances historicisantes ou fondamentalistes, il faut pouvoir dépasser la « démystification » du texte biblique dans une relation critique à son historicité (p. 11-91). Après ce vaste prologue réflexif vient une troisième partie exemplative (p. 95-222). La Bible s’y révèle être un bon guide capable d’éclairer aussi bien « l’origine et le but de l’existence humaine » (Gn 1) et « la réalisation du “vivre ensemble” » (Ex 20 et Lv 25), que l’affrontement des « vicissitudes de l’existence » − violence, souffrance et amour (Jb et Ct).
Avot et ses commentaires : chapitre premier, traduction de l’hébreu et de l’araméen, introduction, notes et scolies par R. Lévy
coll. Les Dix Paroles, Lagrasse, Verdier, 2015, 14 x 22 cm, 192 p., 19,00 €
Dans leur collection « Les Dix Paroles », les Éd. Verdier publient un grand nombre de textes fondateurs du judaïsme. Elles nous offrent à présent, aux bons soins de R. Lévy, une édition du premier chapitre d’Avot (« Le chapitre des Pères » ou « Principes ») avec ses commentaires, tirés de Rachi (1040-1105) et du Pseudo-Rachi, de Maïmonide (1135-1204), de R. ‘Ovadia di Bertino (1445-1500) et de R. Israël Lipschitz (1782-1861) − le tout accompagné de notes et explications savantes de l’éditeur. Les 18 maximes de ce premier chapitre établissent l’origine divine de la Torah, orale et écrite, et la continuité de sa transmission, tout en édictant des normes éthiques à l’adresse de ceux qui étudient, administrent ou accomplissent cette Loi. Si en effet « le monde tient à trois choses, la Torah, le culte et bienfaisance » (Michna 2), il importe également d’énoncer les exigences qui en découlent : « Qui tire renom perd son nom, qui n’ajoute amasse, qui n’apprend mérite la mort, et que trépasse celui qui usurpe la Couronne » (Michna 13).
II. Opuscules thématiques
PH. Abadie Ce que dit la Bible sur... le frère B. Pinçon Ce que dit la Bible sur... le couple P. Debergé Ce que dit la Bible sur... le corps M.-H. Robert Ce que dit la Bible sur... le regard P. Gilbert Ce que dit la Bible sur... la vérité
coll. Ce que dit la Bible sur... 19, 16, 17, 20 et 21, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 2015 et 2016, 11,5 x 18 cm, 128 p., 13,00 €
Chaque numéro de la collection « Que dit la Bible sur... » est le fruit d’une double rencontre, d’une part, celle de deux personnes, un(e) bibliste finement interrogé(e) par B. Draillard, et, d’autre part, une rencontre entre un grand thème de l’existence et la Bible, dont il reçoit l’éclairage singulier. Il s’agit donc de traversées dialogales qui constituent autant de portes d’entrée dans les Écritures. Les prédicateurs y trouveront une source d’inspiration, les accompagnateurs une nourriture utile pour faire avancer sur l’une ou l’autre question coextensive de la vie. Les livraisons récentes portent sur Le frère, Le couple, Le corps, Le regard, et La Vérité.
La Bible apparait ainsi comme le livre des « fraternités contrariées » mais où peu à peu, de Caïn à la parabole du Bon Samaritain, se construit positivement la figure du frère. Elle est également structurée par la relation de couple, « non seulement pour dire ce qu’il en est de l’initiative singulière que Dieu entreprend pour faire alliance avec Israël [...] mais également pour signifier combien la relation amoureuse entre un homme et une femme dit quelque chose du divin qui nous habite ». Elle véhicule « une conception très unifiée de l’être humain qui n’existe que par son corps et est impensable en dehors de ce corps », conception qui trouve son expression la plus haute dans la foi en la résurrection des corps. Dans les textes bibliques, le regard apparaît comme « un révélateur », il « trace un chemin invisible entre deux intériorités ». « Lire la Bible apprend à se laisser regarder et enseigne comment regarder », en « remontant du visible à l’invisible ». La Bible « éduque le regard du croyant jusqu’à ce qu’il devienne le regard de Dieu ». Enfin, « qu’est-ce que la Vérité ? Ce mot ne peut – et ne doit – cesser de nous hanter, de nous questionner, de nous forcer à la réponse ». « La place qu’occupe l’histoire et donc l’historiographie dans l’ensemble de la Bible » [...] met d’emblée le lecteur « dans une exigence de vérité ». Chemin faisant, il découvre plus profondément que la Bible elle-même est « un chemin de vérité, un chemin parfois difficile, en tout cas un chemin de vie ».
C. Patier Grande est sa miséricorde !
Paris-Perpignan, Artège, 2015, 11 x 17 cm, 112 p., 9,90 €
Quant à C. Patier [6], elle reprend le refrain du psaume 136, « Car éternel est son amour », pour décliner la miséricorde. Grande est sa Miséricorde est-il dit, selon des attributs divins aussi surprenants que sa colère, sa jalousie ou ses œuvres de vengeance, mais également telle qu’elle se manifeste dans l’œuvre du salut − au travers des figures de David, Marie-Madeleine, Saul de Tarse, Jean le Baptiste et Jean le Théologien. À chaque fois, de brèves méditations où la Parole résonne en de multiples échos scripturaires, ainsi que dans la tradition juive ou chrétienne (Augustin, Hilaire, Bernard). À lire lentement.
III. Nouveau Testament. Approches historiques
Entrons progressivement dans le monde du NT en regroupant réflexions méthodologiques et approches historiques.
J.-L. Vande Kerkhove (éd.) Des manières de lire la Bible : L’inépuisable richesse de la Parole
coll. Publications de l’Institut Saint-François de Sales 10, Lubumbashi, Éditions Don Bosco, 2013, 14,5 x 20,5 cm, 184 p., prix n.c.
Depuis 2003 déjà, les « Journées Bibliques de Lubumbashi » rassemblent exégètes et théologiens autour d’un thème lié à la vie ecclésiale du continent africain [7]. Les six interventions de l’édition 2014 − Des manières de lire la Bible : l’inépuisable richesse de la Parole − illustrent la pluralité des lectures qui caractérise la situation actuelle. Les deux premières sont proches de la Tradition (Judaïsme ancien et NT ; l’importance du Credo chez les Pères) ; les deux suivantes, les plus substantielles, présentent et réfléchissent les approches philosophique et psychologique de l’Écriture ; les dernières, enfin, s’intéressent aux lectures populaires et féministes. La lecture philosophique de l’intercession d’Abraham proposée par R. Burggraeve et inspirée d’E. Lévinas accomplit remarquablement le programme qu’elle s’est fixé : « faire de la Bible une “modalité de notre être”, une “parole fondatrice” qui par sa vérité et son sens intérieur fonde réellement notre existence » (p. 58).
A. Dettwiller Dans les coulisses de l’Évangile. Conversations avec Matthieu Mégevand
Genève-Montrouge, Labor et Fides-Bayard, 2016, 14,5 x 19 cm, 224 p., 16,90 €
Dans les coulisses de l’Évangile est un livre d’entretiens, qui, au dire de ses protagonistes, veut aller au-delà d’une frustration trop souvent ressentie : la peine à pouvoir articuler « une recherche objective et rationnelle » avec une « foi subjective et engagée » (p. 12). A. Dettwiller, exégète de Genève, se prête au jeu des questions d’un de ses anciens étudiants. Les « coulisses » du titre ne désignent pas uniquement le processus de rédaction et de mise en forme du canon néotestamentaire (ch. 2-5). En abordant les « questions qui fâchent », telles que le Jésus historique, les récits de miracles, la résurrection ou les anges (ch. 6-11), ces conversations offrent une réflexion substantielle sur le langage du NT. Elles invitent, dans le sillage de R. Bultmann, à distinguer représentation et signification, pour reconnaître « les expériences humaines condensées dans tel type de langage » ainsi que la compréhension de l’homme, du monde et de Dieu qui s’y manifeste (p. 162-163).
D. Marguerat Jésus et Matthieu. À la recherche du Jésus de l’histoire
Genève-Montrouge, Labor et Fides-Bayard, 2016, 15 × 22,5 cm, 320 p., 21,90 €
D. Marguerat nous gratifie, outre la sortie du second volet de son commentaire sur les Actes [8], de la publication de quatorze études (datant de 2002 à 2015) sur le Jésus historique (1-6) et l’Évangile de Matthieu (7-14). Les premières présentent l’état de la recherche qui en est au stade de la « troisième quête » (cf. p. 29-32 ; 90-93), marqué notamment par l’apport de la sociologie et de l’anthropologie culturelle. En invitant à repenser la formule traditionnelle, « Jésus historique et Christ de la foi », l’exégète de Lausanne plaide en faveur de la mise en rapport dialectique, au nom du « devoir d’incarnation », des biographies historique et théologique (p. 105). Une question centrale touche au judaïsme, qu’il s’agisse de la judaïté de Jésus ou du paradoxe qui reconnaît en Mt l’évangile « le plus juif et le plus antijuif » de tous (p. 146). Pour l’A., la judaïté de Jésus ne peut étouffer son irréductibilité à tout mouvement ou tendance existant par ailleurs. Sa singularité se manifeste dans le « je », « impertinent et autoritaire » qui ouvre sa réinterprétation de la Torah. « Il traduit la conscience exceptionnelle qu’avait Jésus de son identité » (p. 42). Par suite, le texte de Mt est à situer au sein du judaïsme qui, à la veille de l’an 70, est marqué par une tendance à la sectarisation. Une fois le Temple détruit, le recentrement identitaire autour de la Torah exclura comme déviants tous ceux qui en auront une interprétation différente ; ainsi en sera-t-il du judaïsme messianique et radical de Mt (ch. 8). Ceci n’est qu’un aperçu des nombreuses questions soulevées par ce recueil, sans oublier les réflexions stimulantes sur la violence et la douceur (ch. 4 et 13), la famille (ch. 9 et 14) ou l’éthique matthéenne en lien avec le don premier du salut (ch. 10).
A. Puig I Tàrrech Jésus. Une biographie historique
Paris, DDB, 2016, 15,3 x 23,5 cm, 840 p., 22,00 €
Avec Jésus, Une biographie historique, les Éd. Desclée de Brouwer comblent une lacune éditoriale, traduisant, onze ans après son original catalan, l’imposante recherche de l’exégète A. Puig i Tàrrech. L’A. précise que ce livre a été rédigé « dans un style narratif » et couvre aussi bien « le registre de la recherche historique et de l’analyse exégétique » que celui de la « réflexion spirituelle ». « L’absence des notes est un choix volontaire pour ne pas déranger la lecture » (p. 9-11). Ainsi, malgré son volume (811 pages de texte), sa lecture en est très agréable. L’A. se situe lui-même à l’intérieur de « la troisième quête sur le Jésus de l’histoire » caractérisée par la revalorisation des sources (cf. partie 2) et par une meilleure connaissance du judaïsme du Ier siècle (cf. partie 3). Suivent une présentation du « Personnage » (nom, lieux, entourage, étapes du ministère), son « Message », centré sur le Royaume, avant la dernière étape « De la mort à la Vie ». Les chercheurs reconnaîtront que sur les questions débattues (la famille de Jésus, les miracles, l’eschatologie), l’A. opte pour une position modérée ; les non-spécialistes apprécieront grandement cette synthèse équilibrée et lumineuse.
E. H. Cline Introduction à l’archéologie biblique
coll. Présence du judaïsme/poche 36, Paris, Albin Michel, 2015, 11 x 18 cm, 160 p., 8,10 €
La quête historique se doit d’intégrer les données archéologiques. l’Introduction à l’archéologie biblique par E. H. Cline, directeur des fouilles du site de Meggido, est un ouvrage simple mais passionnant pour y faire ses premiers pas. Il s’agit de la traduction avec coupes et adaptations d’une version anglaise publiée chez Oxford Press en 2009. La première partie propose une petite histoire de l’archéologie biblique ; elle montre l’évolution aussi bien des techniques que des contextes idéologiques et politiques. On y parcourt quelques grands champs de fouille, tels que Meggido, Jéricho, Gézer ou Massada. La seconde partie, « L’archéologie et la Bible », présente les découvertes majeures relatives à chaque période (du Déluge à Josué, de David à Nabuchodonosor, d’Hérode à Jésus), ainsi que les discussions au sujet de certaines découvertes plus exceptionnelles (amulette d’argent, manuscrits de la Mer Morte, bateau de Galilée, mosaïque chrétienne à Megiddo).
E. Norelli Comment tout a commencé ? La naissance du christianisme
Montrouge, Bayard, 2015, 14,5 x 19 cm, 384 p., 21,90 €
Commencée avec Jésus, l’enquête historique se poursuit et interroge La naissance du christianisme. Comment le mouvement a-t-il survécu à la mort de Jésus ? Comment s’est-il consolidé au cours des premiers siècles pour survivre aux persécutions du IIIe ? Comment est-on passé d’une diversité de groupes et systèmes religieux à l’unité d’un seul ? Pour l’A., l’essentiel s’est joué au cours du IIe s. et la constitution du canon du NT symbolise la fin de cette naissance. L’option cruciale fut, en cette période, l’attitude des chrétiens devant le monde : « La théologie du Logos et l’activité des apologistes conférèrent [au christianisme naissant] une responsabilité vis-à-vis du monde et lui ouvrirent la possibilité de collaborer avec ses pouvoirs : c’était amorcer la voie vers la collaboration qui allait se réaliser sur une vaste échelle à partir de Constantin. Ce fut certainement un choix décisif pour la survie du christianisme et sa conquête du pouvoir : en parcourant des voies très différentes de celles que Jésus de Nazareth avait imaginées » (p. 364).
K. Renz Commentaire sur l’Évangile de Thomas
Paris, Accarias L’Originel, 2015, 13,5 x 21 cm, 192 p., 18,50 €
Achevons ce paragraphe par ce qui se présente comme un Commentaire sur l’Évangile de Thomas. On connaît l’importance de la découverte sous les sables de Nag Hammadi (1945) de l’« Évangile de Thomas », unique recueil de paroles de Jésus qui nous soient parvenues par la tradition manuscrite, sous la forme de 114 logia détachés de tout contexte narratif. Malheureusement, le présent ouvrage ne s’inscrit ni dans une démarche historique, ni dans une perspective chrétienne. Dès le logion 1, le lecteur est averti de la posture de lecture : « Le message de Jésus est un message intérieur, il nous dit que le Soi est à l’intérieur de nous, dans la caverne secrète, c’est la vérité. Pourtant il y a deux mille ans, on s’est emparé de Jésus pour en faire une religion » (p. 17). L’inculture chrétienne est manifeste : « L’immaculée conception est l’indication que ce qu’est Jésus n’est pas né. Il n’y a pas eu de conception, d’aucune manière » (p. 114). Il s’agit bien de gnose.
IV. Nouveau Testament. Commentaires
Les Évangiles. Traduits du texte araméen, présentés et annotés par J. Elie et P. Calame
Paris, DDB, 2016, 15,3 x 23,5 cm, 368 p., 21,00 €
Nous en arrivons aux livres qui se rapprochent le plus du genre commentaire sur un livre ou un thème du NT. Signalons une traduction française du texte araméen (syriaque) des Évangiles. Depuis le IIIe siècle en effet, les Églises orientales disposent d’une version syriaque de la Bible, établie sur la base du grec, mais qui, dans le cadre des Évangiles, a sans doute recueilli des tournures originales, remontant aux traditions apostoliques. C’est ce qui en fait la valeur et la saveur. Le lecteur qui ne possède que peu de notion d’hébreu ou de syriaque consultera avec bonheur cette version orientale des Évangiles que l’introduction (en particulier les « découvertes », p. 19-30) et les notes présentent avantageusement.
M. Hubaut Grâce et Miséricorde. Commentaire de l’Évangile de Saint Luc
coll. Bible en main, Paris, Salvator, 2015, 15 x 22,5 cm, 452 p., 25,00 €
Avec Grâce et Miséricorde, M. Hubaut répond à l’invitation du Pape François à la lecture spirituelle de la Parole de Dieu avec l’attention première de faire découvrir le message central du texte et non pas « ce que je ressens personnellement » (p. 7-8). L’important dans ce genre d’ouvrage est de repérer les options prises en fonction du but poursuivi et du public visé. Relevons ici que l’introduction est réduite à sa plus simple expression ; le texte évangélique est présenté par groupe de 2 à 5 versets dans la traduction liturgique avant d’être commenté ; l’A. ne se réfère à ni ne discute avec d’autres commentaires existants, et il n’y a pas non plus de reprise à la fin des sections. Ces options qualifient davantage l’ouvrage de « guide de lecture » (second sous-titre) que de « commentaire » (premier sous-titre). Il n’en demeure pas moins fiable et agréable à lire.
L. Devillers L’Évangile de Luc
coll. Mon ABC de la Bible, Paris, Cerf, 2016, 12,5 x 19,5 cm, 179 p., 14,00 €
Chaque numéro de la nouvelle collection « Mon ABC de la Bible » suit un même schéma : trois chapitres d’introduction (dont un « résumé » du livre biblique étudié), présentation de six thèmes majeurs, deux chapitres de conclusion (réception dans l’Église et dans la culture). Une fois de plus, les auteurs de ces petits ouvrages doivent se plier aux exigences des éditeurs et revenir sur les mêmes questions générales, déjà traitées par ailleurs, sans pouvoir faire part de toute la finesse de leur propre lecture ou de la richesse de leur culture. Quoiqu’il en soit, L. Devillers, professeur à l’université de Fribourg, ouvre L’Évangile de Luc en faisant jouer avec bonheur les textes les uns avec les autres. Il montre ainsi que le thème de l’accomplissement des Écritures traverse tout l’Évangile, depuis la prédication inaugurale de Nazareth jusqu’à la rencontre d’Emmaüs. Attentif à l’art narratif, il relève ces « admirables vignettes où la piété populaire peut se reconnaître, les enfants apprendre à connaître les mœurs de Dieu et les croyants convaincus trouver des modèles à imiter » (p. 137).
CH. Reynier Les Actes des Apôtres
Coll. Mon ABC de la Bible, Paris, Cerf, 2015, 12,5 x 19,5 cm, 176 p., 14,00 €
Quant à Ch. Reynier, auteur prolixe sur Paul, elle présente Les Actes des Apôtres comme l’œuvre d’un historien professionnel. Cette histoire, est-il dit, concerne aussi les croyants d’aujourd’hui car elle a été écrite pour que « les chrétiens de tous les temps gardent en mémoire leur origine et leur identité » (p. 10). « Les Actes sont aussi une école de liberté et de discernement à vivre dans une culture donnée afin de contribuer à son humanisation » (p. 142).
M.-N. Thabut Aux sources de l’Église. Lecture des Actes des Apôtres
coll. Bible en main, Paris, Salvator, 2015, 14 x 21 cm, 192 p., 17,90 €
L’ouvrage de M.-N. Thabut concerne lui aussi les Actes ; il en propose une « lecture linéaire » dans l’ordre des chapitres. « Chemin faisant nous visiterons les villes qui furent les grands pôles géographiques du début de la chrétienté » (p. 7). De fait, des encadrés consacrés à certaines de ces villes (Jérusalem, Tarse, Antioche, etc.) viennent égayer une lecture, qui bien souvent prend la tournure de la paraphrase ; mais d’autres cités ou régions, si tel était le programme annoncé, auraient pu faire l’objet de notices intéressantes (Thessalonique, Philippe, la Galatie, Rome, etc.).
D. Marguerat Les Actes des Apôtres (13-28)
coll. Commentaire du Nouveau Testament Vb, 2e série, Genève, Labor et Fides, 2015, 17,5 x 23,5 cm, 400 p., 45,00 €
Pour en terminer avec les Actes, le véritable événement est la sortie du second volume du commentaire de D. Marguerat sur Ac 13-28. Un véritable commentaire scientifique, érudit sans être écrasant. Pour chaque section, l’A. procède ainsi : « traduction » (avec variantes textuelles dont la prise en compte du texte occidental), « bibliographie », « analyse » qui présente le texte globalement et traite des questions historiques et de structure, « explication » qui commente pas à pas, « perspectives théologiques ». L’A. a l’art de la synthèse et de la formule ; en témoignent en particulier les titres au début de chaque paragraphe ; des cartes bien tracées et des encadrés repris dans la table des matières montrent que le souci de fournir un ouvrage de qualité a été poussé jusqu’au bout.
Y. Bourquin L’inattendu de Dieu. Scènes imprévisibles dans l’évangile de Marc
Divonne-les-Bains, Cabédita, 2015, 15 x 22 cm, 96 p., 16,00 €
Y. Bourquin est l’auteur d’une thèse sur Mc autour de la question de la fragilité [9]. Convaincu que « l’extraordinaire de Dieu survient dans l’ordinaire de la vie » (p. 89), il offre un essai sur un thème central de spiritualité : l’expérience de Dieu sous le signe de l’inattendu et de l’imprévisible. Deux scènes de Mc, situées respectivement au seuil et à la fin de la Passion, ouvrent la réflexion : le geste de la femme anonyme avec son précieux parfum, qui devient un « mémorial » (Mc 14,3-9) ; la parole du centurion qui relaie, au niveau du récit, la voix même de Dieu (Mc 15,33-41). À partir de là, l’A. décline l’imprévisible au quotidien, avant de s’intéresser au mécanisme qui se produit lorsque l’inattendu surgit dans une vie. En puisant dans la chanson contemporaine et la poésie, il a le souci de traiter dans un langage actuel une question cardinale de la vie spirituelle ; mais la sagesse multiséculaire des priants n’aurait-elle pas pu davantage être mise en valeur ?
J. Zumstein Notre Père. La prière de Jésus. Pour revisiter notre quotidien
Divonne-les-Bains, Cabédita, 2015, 15 x 22 cm, 96 p., 16,00 €
En matière de vie spirituelle, il est bon de revenir de temps en temps aux fondamentaux, qu’il s’agisse des règles de vie, des constitutions ou des textes-phares de l’Évangile. Notre Père. La prière de Jésus est signé par J. Zumstein, exégète de Neuchâtel et de Zurich, spécialiste de Jn. C’est un commentaire sobre mais profond où l’A. s’efface derrière le texte. L’introduction pose la question des sources (Mt/Lc et la voix du Notre Père au sein du judaïsme) et présente les articulations fondamentales. Suit le commentaire proprement dit, qui égrène les mots de la prière. Relevons l’insistance sur la relation que crée toute prière, sur le visage de Dieu qui se dégage, sur les résonances bibliques de certaines expressions, sur le mouvement du texte. Le commentaire est aussi christologique, attentif à ce que deviennent les réalités désignées par les mots lorsqu’ils sont rapportés au Christ. La conclusion honore le sous-titre de l’ouvrage : Une invitation à revisiter notre quotidien.
E. Cuvillier Marie, qui donc es-tu ? Un regard protestant
Divonne-les-Bains, Cabédita, 2015, 15 x 22 cm, 96 p., 16,00 €
Remaniant en profondeur un ouvrage de 1994, E. Cuvillier propose quant à lui, « loin de tout esprit polémique », Un regard protestant sur Marie, une approche du personnage de Marie, la mère de Jésus, « à partir d’un double lieu : celui de l’exégèse et celui de la théologie protestante » (p. 7). Le cœur de l’ouvrage est un examen des données néotestamentaires. Car si l’on ne peut, d’après l’A., reconstruire historiquement le personnage de Marie, il est en revanche possible d’en recueillir différents visages. La mère de Jésus apparaît tour à tour comme une sœur en humanité assujettie à la Loi (Ga), une femme en chemin, traversée par le doute et appelée à abandonner les privilèges de sa maternité biologique (Mc), une femme graciée (Mt), libre, parce qu’invitée à acquiescer au projet de Dieu (Lc), « matrice » de la foi (Jn). Le lecteur catholique interrogera son propre regard. La différence de perspective ne tiendrait-elle pas à la place accordée à l’Esprit Saint et à son œuvre de transformation ?
P.-M. Hoog Pour que vous croyiez. Les récits dans l’évangile selon saint Jean, t. 1 : Jean 1-10 et t. 2 : Jn 11-21
coll. Vie chrétienne, Namur, Fidélité, 2015, 15 x 22 cm, 208 et 256 p., 15,00 € et 15,00 €
Pour que vous croyiez regroupe en deux tomes des causeries données, au cours des années 1995-1997, par P. -M. Hoog s. j. sur l’Évangile de Jean, plus précisément sur ses récits. Disposées dans l’ordre évangélique, elles en constituent une véritable lecture suivie, la lecture passionnée de quelqu’un qui s’est laissé brûler par cette Parole. « En habitant les récits de Jean, en ruminant méthodiquement l’évangile, il fait découvrir que Jésus est celui qui engage sa vie jusqu’au bout pour moi, c’est son bonheur et la joie de son Père ». En retour « le lecteur est invité à se demander jusqu’où va l’engagement de sa vie pour le Dieu de Jésus-Christ » (Préface, p. 8). Vivant et vivifiant.
J. Descreux L’Apocalypse de Jean. Une autopsie du mal
Divonne-les-Bains, Cabédita, 2016, 15 x 22 cm, 96 p., 16,00 €
Nous terminons cette chronique par deux ouvrages sur l’Apocalypse. Tout d’abord J. Descreux met à la disposition du grand public les résultats de sa recherche doctorale. L’un des enjeux majeurs du livre est de mettre au jour les défis qui menacent la foi, proposant ainsi une véritable Autopsie du mal. Cinq passages sont étudiés. Les lettres adressées aux Églises (2-3) exposent sept lieux existentiels où surgit la question du mal comme une expérience concrète de la vie. Ce combat du quotidien a aussi une dimension cosmique. C’est l’enjeu d’Ap 12 (la femme et le dragon) où il est montré également que l’événement pascal marque une vraie rupture dans le drame du mal. Suivent deux chapitres pour mettre en avant les structures sociales du mal, la tyrannie du pouvoir symbolisé par les bêtes (Ap 13) et celle de l’avoir si prégnante dans une civilisation orientée vers la recherche du luxe (Babylone, Ap 17-18). Quant à la finale (19,11-21,8), elle fait entrevoir l’expérience d’une libération définitive et déploie l’espérance qui aimante le récit.
J. Rochette Lueurs et tremblements. Un commentaire de l’Apocalypse de Jean illustré par le Manuscrit de Namur (XIVe siècle)
Namur, Fidélité, 2016, 22 x 22 cm, 328 p., 48,50 €
Lueurs et tremblements de J. Rochette est une véritable œuvre d’art où la Parole se mêle à la Vision, fidèle en cela au livre commenté (cf. Ap 1,2). Il s’agit en effet d’un commentaire intégral du livre (le texte reçoit une traduction originale de l’A.) où sont reproduites les 85 miniatures du « Manuscrit de Namur », datant vraisemblablement du XIVe s., en Normandie (cf. la brève notice historique). De la sorte, le commentaire suit le découpage voulu par l’artiste auteur de ces illustrations ; il associe également à chacune un mot important, formant ainsi un glossaire de 85 termes-clés, auquel s’ajoutent six encadrés qui ouvrent le texte sur des analyses actuelles. La finition d’ensemble est remarquable, aussi bien dans la qualité des reproductions que dans la luminosité du texte. La ligne du commentaire, fidèle à une publication précédente [10], est de montrer que le livre n’a pas été écrit pour faire peur, mais pour inviter l’homme à être lucide et rejoindre le bonheur promis par Dieu.
[1] Cf. la présentation de trois de ses ouvrages par D. Luciani dans VsCs 86 (2014-3), p. 220-223 : Clés pour le Pentateuque. État de la recherche et thèmes fondamentaux ; La Bible, quelles histoires ! ; L’invention de Dieu.
[2] Ainsi ce Moïse en version originale diffère complètement du Moïse fragile (Alma, 2015) de J.-Ch. Attias que nous avions présenté l’année dernière (cf. VsCs 87, 2015-4, p. 302-303).
[3] Laïque consacrée de la Communauté des Béatitudes. Voir la présentation de son mémoire de maîtrise sur Le Shabbat biblique (éd. des Béatitudes, 2009) dans VsCs 82 (2010-3), p. 230.
[4] Voir A. Baron, Aux origines du rite baptismal, le baptême de Jean (vol. 1) et Le baptême de Jésus (vol. 2) (Médiaspaul, 2014), recensés dans VsCs 86 (2014-4).
[5] Voir A. Wénin, Échec au roi (Lessius, 2013), recensé dans VsCs 86 (2014-3), p. 225.
[6] Voir la recension de son ouvrage Lire ensemble les Psaumes (Salvator, 2012) dans VsCs 85 (2013-3), p. 212.
[7] Voir notre recension de l’édition précédente, La communauté à l’écoute de la Parole de Dieu (éd. Don Bosco, 2013), dans VsCs 87 (2015-4).
[8] Cf. infra.
