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ÉditorialPendant que bat son plein l’Année de la miséricorde, l’avenir de la vie consacrée se tisse dans un réseau d’anniversaires que ce numéro d’été se plaît à célébrer, emblématiquement. Nous voici dès la Rencontre initiale aux cinquante ans de l’Union internationale des supérieures générales ; c’est l’occasion pour soeur Carmen Sammut, supérieure générale des « Soeurs blanches », sa présidente, d’inviter à d’intrépides engagements, où certaines s’illustrent déjà. C’est aussi le Kairos des vingt ans de l’exhortation apostolique postsynodale Vita consecrata, que le père Camille Dumont († 1998) avait immédiatement présentée, dès sa parution, dans son triple dynamisme ecclésial : consécration théologique, figure christique, prophétie spirituelle. Et puis, c’est le jubilé des 800 ans du vénérable ordre dominicain ; soeur Dominique Racinet nous y accueille sur le seuil, en esquissant la vie de son miséricordieux fondateur. Un autre momentum tient aux questions que la vie consacrée en gestation pose aux instituts établis : Carine Dequenne a suggéré, durant le Colloque international de clôture de l’Année de la vie consacrée à Rome, comment discerner dans les efflorescences récentes les signes d’un don que l’Église pourra un jour reconnaître et instituer. Sur le fond des Orientations, il s’agit de repartir du « Pour vous, qui suis-je ? » du Jésus de saint Marc, tel que la liturgie nous le fait rencontrer en personne, ainsi que le propose le père Pierre Piret dans son parcours évangélique. Et puis, passer la porte de la miséricorde, n’est-ce pas entrer dans le coeur ouvert du Seigneur, ainsi que les fulgurances de la tradition nous y invitent, selon soeur Marie-David Weill ?
Issue de la lignée augustinienne, comme la famille dominicaine qu’elle a elle-même inspirée, la vie canoniale vient de recevoir un nouvel élan durant le Colloque de Mondaye, dont le père Benoît Carniaux nous propose de lire les Actes dans sa brève Chronique.
En guise d’Autre ton ou plutôt d’autre touche, le père Pier Giordano Cabra nous fait humer le nard de Béthanie, parfum qui embaume la fin de ces pages, comme la vie consacrée s’exhale dans la maison de Dieu.
Faut-il donc toujours retourner au passé pour qu’advienne l’avenir ? Oui, au sens où « le temps est supérieur à l’espace », selon l’adage du Pape François dans Laudato si’ 178, et déjà dans Evangelii gaudium 222, dans l’acception qui pourrait beaucoup inspirer nos pratiques : « Le temps ordonne les espaces, les éclaire et les transforme en maillons d’une chaîne en constante croissance, sans chemin de retour. Il s’agit de privilégier les actions qui génèrent les dynamismes nouveaux dans la société et impliquent d’autres personnes et groupes qui les développeront, jusqu’à ce qu’ils fructifient en événements historiques importants. Sans inquiétude, mais avec des convictions claires et de la ténacité ».