Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Chronique de la vie consacrée

Marie-David Weill, c.s.j.

N°2016-1 Janvier 2016

| P. 59-76 |

Chronique - Vie consacrée Chronique

Voici, en forme de chronique, une gerbe d’épis moissonnés durant l’année de la vie consacrée : 21 ouvrages reçus, pour rendre grâce à Dieu du don de la vocation et lui offrir en eucharistie le pain de nos vies consacrées. Nous présenterons ces publications en quatre rubriques principales : « portraits », « spiritualité et théologie de la vie consacrée », « histoire » et « pastorale ».

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Portraits

G. Griesmayr, Une amitié qui porte. Quatre semaines avec Thérèse d’Avila

coll. Fleur des saints, Namur, Fidélité, 2015, 11 x 19 cm, 48 p., 6,00 €

● Commençons avec la « grande Thérèse », puisqu’elle fut à l’honneur tout au long de cette année 2015. Les « ouvriers de la dernière heure », qui auraient laissé passer le 500e anniversaire de sa naissance sans replonger dans ses écrits, pourront « se rattraper » aisément en passant quatre semaines à ses côtés, grâce à un petit ouvrage très simple, publié dans la collection « Fleur des saints ». Cette collection très accessible, offre de courts recueils de textes de saints, présentés au rythme des quatre Semaines des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola. Au « retraitant » désirant entrer dans le secret de la vie d’oraison, Thérèse d’Avila révélera, à travers ces « quatre fois sept introductions quotidiennes sur le chemin de la prière » (p. 6), comment « se mettre en route » (I), entretenir « des rapports amicaux avec Dieu » (II), demeurer « avec Jésus – aussi dans la souffrance » (III) et enfin alimenter une « prière vivante » (IV), surabondant dans le don de soi et la charité fraternelle. Juste quelques bouchées, pour éveiller le désir d’en lire davantage...

Fray Luis de Leon, Écrits sur Thérèse d’Avila

trad. et présentés par B. Sesé, Orbey, Arfuyen, 2004, 12 x 18,5 cm, 146 p., 16,00 €

● Plus original pour (re)découvrir la Madre, ce recueil de trois textes écrits par Fray Luis de León (1527-1591), accessibles pour la première fois en français. À travers sa Lettre dédicatoire aux Mères Prieure Anne de Jésus et religieuses carmélites déchaussées, son Apologie de Thérèse d’Avila et De la vie à la mort, les vertus et les miracles de la Sainte Mère Thérèse de Jésus, fort bien contextualisés et présentés par B. Sesé, le savant poète théologien de l’Espagne du Siècle d’or qui reçut « la charge de diriger [la] publication des œuvres complètes de celle que beaucoup considéraient déjà comme une sainte » (p. 11), nous livre un éloge admirable de la personnalité, de la spiritualité, de l’expérience mystique, tout autant que du génie d’écrivain de Thérèse d’Avila.

J. Bonfils, Disciples pour la mission, Textes choisis provenant du livre L’École apostolique, de Mgr Paul Pellet, sma

publié à compte d’auteur, 2015, 15 x 23 cm, 178 p., prix non communiqué

● Mgr Jean Bonfils, lui-même membre de la Société des Missions Africaines (SMA), a sélectionné pour nous les meilleurs morceaux choisis de L’École apostolique, ce gros recueil rassemblant les dix-neuf circulaires que Mgr Paul Pellet écrivit à ses confrères des SMA, pendant qu’il en était le Supérieur général de 1908 à 1913. L’ensemble, constitué de trois grandes sections, « Étudier Jésus-Christ », « Qu’il se renie lui-même » et « Qu’il me suive », constitue « un traité presque complet de théologie spirituelle et, sous certains aspects, pastorale » (p. 6-7). Soulignons l’orientation intégralement christologique de la pensée. Curieusement, J. Bonfils, dans son avant-propos, semble ne destiner l’ouvrage qu’aux seuls membres de la SMA : « aux jeunes en formation dans la SMA, et pourquoi pas également aux plus anciens qui ne regretteront pas de revenir boire à la source » (p. 6). Quant à nous, nous osons penser que le travail réalisé par Mgr Bonfils sera d’un grand profit spirituel pour beaucoup, bien au-delà du cercle des SMA. On peut d’ailleurs lire l’ouvrage du début à la fin, mais aussi, au gré des pages et des inspirations de l’Esprit, butiner à souhait et choisir, parmi les joyaux de ce collier de deux cents perles, celui qui éclairera la journée ou la semaine d’un éclat particulier, en s’aidant du précieux index thématique donné en fin de volume.

O. Toublan, Religieuse et chef d’entreprise. Entretiens avec sœur Claire

Saint-Maurice, Saint-Augustin, 2015, 14 x 21 cm, 326 p., 20,00 €

● Un portrait original, celui de sœur Claire, « religieuse et chef d’entreprise ». À 83 ans, celle qui fut pendant 25 ans supérieure générale de la congrégation suisse des Sœurs de Saint-Augustin, et directrice, à 30 ans, de la plus grande imprimerie du Togo lors de ses années de mission en Afrique, livre en toute simplicité ses souvenirs et l’expérience d’une vie ; un questionnement aussi, qui rejoint nombre d’entre nous : comment vivre au quotidien la fidélité au Christ, à l’Évangile, à la Règle d’un institut, et faire face en chrétien aux défis du monde actuel, quand le travail est lourd de responsabilités, et le temps si limité...

F.-E. Doron, Le secret d’un audacieux. Petite vie d’Henri Grialou, Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, 1894-1967

Toulouse, Éditions du Carmel, 2015, 13 x 20 cm, 112 p., 13,00 €

● Poursuivons avec un court ouvrage au titre charmant, Le secret d’un audacieux, publié aux Éditions du Carmel. Cette petite vie du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967), agrémentée de quelques jeux au fil des pages pour soutenir la lecture des enfants et adolescents, s’attarde particulièrement sur l’enfance, la jeunesse et l’éclosion de la vocation du jeune Henri Grialou, en mettant bien en lumière la détermination du jeune homme et sa docilité à la grâce, jusqu’à son ordination sacerdotale et son entrée dans l’Ordre du Carmel. Quelques pages, plus succinctes, retracent ensuite la naissance de l’institut Notre-Dame de Vie. Les jeunes lecteurs, appelés comme Henri à poser des choix décisifs pour toute leur vie, trouveront en lui un compagnon sûr, désireux de révéler le secret de sa trajectoire lumineuse : « Aller jusqu’au bout de mon amitié avec Dieu ».

M. D. Semeraro, Trois figures féminines dans la vie de saint Benoît

coll. Vie monastique 49, Bégrolles-en-Mauges, Abbaye de Bellefontaine, 2014, 15 x 21 cm, 160 p., 15,00 €

● Revenons maintenant quinze siècles en arrière. Si nous avons gardé pour la fin de cette galerie de portraits la figure majeure de Benoît de Nursie, patriarche des moines d’Occident, alors qu’il arrive le premier chronologiquement, c’est que l’ouvrage remarquable d’un de ses fils, frère M.D. Semeraro, relève autant et plus de la théologie spirituelle que de l’hagiographie. Dans une approche très originale, l’A. relit la vie de saint Benoît, telle que la présente son biographe saint Grégoire le Grand, en dialogue avec les apports de la théorie psychanalytique de Jung. Une « méthode, certes, limitée et “risquée” » (p. 8), mais qui enrichit considérablement la lecture allégorique du texte en permettant « de reconnaître et de déchiffrer certains symboles enfouis dans l’inconscient collectif et donc en jeu dans toute vie humaine, dont celle de Benoît » (p. 145). Le postulat de départ est simple : « Le langage de Jung [...] est très proche du mode de penser, de discuter et d’espérer des Pères de l’Église » (p. 141). L’A. nous dévoile donc, dans un rythme qui ne souffre ni longueur ni ralentissement, toute « la richesse cachée dans cet univers symbolique si familier à la mentalité et à la spiritualité des Anciens » (p. 8) : le tamis brisé en deux, l’eau, la caverne, l’oiseau, le feu, la nudité, tout acquiert ici son sens spirituel. Par-dessus tout, ce sont les figures féminines jalonnant la vie du saint qui sont ici déchiffrées comme autant d’étapes de croissance et de maturation spirituelle : le lien avec sa nourrice, cette mère de remplacement qui accompagne Benoît au désert, devient pour le jeune homme l’occasion d’une « rupture instauratrice » qui inaugure une phase de plus grande liberté spirituelle dans sa suite du Christ. La figure de la femme tentatrice donne ensuite au jeune moine l’occasion d’éprouver la force de son désir et de s’affermir ainsi en humanité : de « la croix du désir » au « désir de la croix » (p. 56-57). Benoît « ne minimise pas l’importance de l’incendie qui l’assaille » (p. 70) : « La souffrance, c’est justement d’accepter de descendre dans sa propre chair en intégrant la terre sur laquelle s’édifie la demeure de la personnalité » (p. 69). Mais, soutenu par la grâce, et pour ne pas trahir le seul Amour de sa vie, il finit par vaincre et éteindre « ce feu intérieur qui ne convenait pas ». Comme l’écrit magnifiquement Grégoire le Grand, « il vainquit le péché en changeant d’incendie » (Dialogues, II, 2, 2). Survient alors l’ultime étape de l’itinéraire spirituel du moine, symbolisée par une troisième figure féminine, celle de Scholastique, la sœur mystique. C’est elle qui le conduit à la sainteté, à la pleine liberté et maturité de l’amour. À travers Benoît, « que l’on voit grandir et mûrir page après page » (p. 137), le lecteur lui-même est invité « à cheminer et à se laisser transformer » (p. 139), jusqu’à se trouver inopinément identifié avec une quatrième figure féminine qui surgit sans crier gare en fin d’ouvrage : la folle, qui erre autour de la grotte de Benoît après sa mort et s’en retourne guérie, n’est autre que « l’image du lecteur qui a besoin d’une guérison intérieure et d’une profonde intégration » (p. 119) ! Ainsi, conclut l’A., « le rôle rempli par la femme dans l’itinéraire mystique de Benoît est comme la parabole de ce long cheminement d’intégration et de guérison, qui devrait être offert à tous et dont, justement, la théologie spirituelle devrait être l’instrument ordinaire » (p. 144). À déguster et partager.

Spiritualité et théologie de la vie consacrée

M. D. Semeraro, Non pas parfaits, mais heureux. Essai provocateur sur la vie religieuse

coll. Petite bibliothèque monastique, Paris, Salvator, 2015, 13 x 20 cm, 160 p., 13,90 €

● Du même A., un bel « essai provocateur sur la vie religieuse », « pour réfléchir », « pour libérer la parole » et « pour partager », à partir d’une conviction dont l’A. ne se départit jamais : « J’estime [...] que le plus grand défi pour la vie consacrée [...] est de repartir non pas de l’idéal, mais de la réalité. Il s’agit d’avoir le courage de nous défaire de toute une série d’images et d’imaginations sur nous-mêmes pour assumer, au contraire, notre réalité » (p. 17). Grâce à deux « icônes » inattendues, la Samaritaine (Jn 4) et l’eunuque de Candace (Ac 8), l’A. revisite la vie consacrée (vœux, vie fraternelle, mission, etc.) : « Penser à la Samaritaine comme à une icône de la vie consacrée, cela veut dire renoncer à une image de l’impeccabilité ou de l’innocence totale – qui relève plus des vestales que des disciples –, mais pas pour trouver, dans le vœu de chasteté et même dans le don de la virginité, un lieu qui nous dispenserait de la peine de vivre, qui est toujours la peine d’aimer et de se laisser aimer » (p. 24). « Nous sommes appelés à repartir des cœurs meurtris et des esprits blessés qui sont, d’abord et avant tout, les nôtres. Nous ne pouvons et ne devons pas oublier que c’est seulement après nous être guéris nous-mêmes de l’illusion d’être sans blessures, que nous pourrons verser sur les blessures des autres l’huile de la compassion et le vin de l’enthousiasme pour la vie » (p. 33). Et si tous les lieux de fragilisation que peuvent connaître nos communautés (âge, pénurie de vocations, etc.) devenaient, en réalité, des lieux d’humanisation ? C’est à cette profonde conversion du regard que nous invite l’A., pour devenir « plus totalement vrais avec nous-mêmes et avec les autres » (p. 103).

Sentinelles du Royaume. La vie consacrée aujourd’hui, Conférences de Carême 2015 à Fourvière

Paris, Parole et silence, 2015, 14 x 21 cm, 126 p., 12,00 €

● Les traditionnelles « Conférences de Carême » données à la Basilique de Fourvière, cette année sur la vie consacrée, sont ici rassemblées en un volume au titre évocateur, Sentinelles du Royaume, présenté par le Card. Ph. Barbarin avec l’ardeur oratoire qu’on lui connaît : « Ces six témoignages ne représentent qu’une petite étincelle d’un grand feu, de ce brasier d’amour, pourrions-nous dire, qu’est la vie consacrée. [...] Certains la jugent un peu folle, mais l’Église depuis son origine y voit un signe du Royaume, une lumière d’éternité dans notre histoire » (préface, p. 11). Six « étincelles », donc, propres à attiser l’âtre de la vie consacrée et à y convier celles et ceux qui veulent se réchauffer à son voisinage. Philippe Verdin, o. p., fait revivre pour nous l’épopée des premiers fils de saint Dominique débarquant à Paris en 1217 pour « monter à l’assaut de l’université naissante » et « évangéliser marchés et cabarets » (p. 15). Au bout d’une année à peine, ils ne sont plus trois, mais trente, « fraternité prophétique » au service de « la voix de Dieu [qui] fait frémir les cœurs les plus figés » (p. 18). Mgr François Blondel, qui présida la Commission épiscopale pour la Vie consacrée de 2002 à 2009, propose un riche « Panorama de la vie consacrée », tandis que sœur Christine Foulon, religieuse de l’Assomption, présente la spécificité de « la vie religieuse apostolique aujourd’hui » et que sœur Joséphine Shabishimbo, carmélite missionnaire thérésienne originaire du Congo, nous révèle le dynamisme et le prophétisme de la vie consacrée en Afrique. Nos deux coups de cœur : l’intervention d’Alexandra Michel, membre de l’Institut Saint-Jean fondé par H.-U. von Balthasar et A. von Speyr, nous fait découvrir, à travers son propre témoignage de chercheur en biologie, la vocation encore trop méconnue des laïcs consacrés au cœur du monde, et offre en quelques pages une remarquable théologie de la vie consacrée et des trois vœux, regardés à partir du vœu d’obéissance ; et sœur Basilice Rakotonirina (carmélite malgache) nous entraîne dans une profonde méditation sur le charisme – plus actuel que jamais – du Carmel, à travers deux symbolismes récurrents chez Thérèse de Jésus et Jean de la Croix, le feu et l’eau. Le feu, image de l’amour lumineux et ardent, transformant en lui-même ce qu’il atteint, comme, dans l’oraison, « Dieu qui rejoint le cœur en profondeur, tout en nous révélant notre véritable identité dans notre transformation en... feu, en vives flammes d’amour » (p. 91). L’eau, parce que « le cœur de l’homme est un puits dont Dieu va rouler la pierre qui le ferme, pour en faire jaillir des ruissellements d’eau vives » (p. 92-93), pour peu qu’il reconnaisse et avoue sa soif, dans une prière toute d’« écoute » et de « cri » (p. 99-100).

Nécessité et importance de l’accompagnement spirituel dans la vie consacrée aujourd’hui, Actes du IIe colloque sur la formation des formateurs (27-31 mai 2013)

Kinshasa, Institut supérieur de pédagogie religieuse, 2015, 17 x 24 cm, 192 p., prix non communiqué

● Tournons-nous maintenant vers l’Afrique qui, à travers les Actes du colloque de formateurs qui s’est tenu en République démocratique du Congo en 2013, nous partage des contributions de grande qualité sur le thème de l’accompagnement spirituel dans la vie consacrée. Présenter chacune des onze denses interventions retranscrites dans l’ouvrage (sur les quatorze réellement données lors du colloque) dépasserait de loin les limites de cette chronique ; nous relèverons spécialement l’attention constante des conférenciers à intégrer les bouleversements de valeurs de la société actuelle dans leur réflexion sur l’accompagnement. Signalons notamment deux interventions analysant, l’une du point de vue du psychologue, l’autre du point de vue du moraliste, les caractéristiques d’un « monde en dérive », dans lequel « l’interdit devient droit ». Le cas particulier de l’homosexualité qui, tabou, « sous-marine » ou revendiquée, n’épargne pas le monde de la vie consacrée, est considéré avec l’attention qu’il mérite dans le cadre de la relation d’accompagnement (J.-M. Matutu, prêtre et psychologue, p. 39-60), et les « valeurs » que la NEM (Nouvelle Ethique Mondiale) substitue peu à peu aux valeurs traditionnelles chrétiennes sont très finement analysées par Mgr S. Muyengo (p. 61-77).

● Citons encore l’intéressante réflexion du P.J.-B. Malenge, o.m.i. (p. 115-126) sur les défis auxquels est confronté l’accompagnement spirituel comme lieu d’acheminement vers l’intériorité, dans un monde dominé par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Merci également à P. Kiazaliya pour sa profonde méditation biblique sur l’accompagnement spirituel (p. 89-92) et son rappel bienvenu de l’enracinement de la relation d’accompagnement « au plus profond de la nature humaine », dans une belle évocation de Socrate, cet accoucheur d’âmes qui « passait son temps à révéler les êtres à eux-mêmes » et qui répondait au jeune Hippocrate, « tout prêt à confier son âme au premier venu, sous la pression de la mode » : « C’est une chose grave [...] de confier son âme à quelqu’un » (p. 92). Un petit raté toutefois : le texte de l’intervention reproduite p. 127-135, au demeurant fort intéressant, n’a rien à voir avec le titre annoncé, « L’accompagnement dans les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola », qui semble pourtant bien avoir été traité comme tel lors du colloque par le P.G. Katumba, s.j., si l’on se fie au compte-rendu journalier donnant en fin d’ouvrage le résumé des interventions. Dommage que le texte de cette conférence fondamentale ait malencontreusement disparu...

C. Boundja, Le pape François et l’année de la vie consacrée en Afrique

coll. Croire et savoir en Afrique, Paris, L’Harmattan, 2015, 13,5 x 21,5 cm, 129 p., 15,00 €

● Encore une belle contribution africaine, le livre du dominicain Claver Boundja (qui fut président de la Conférence des Supérieurs majeurs du Congo et poursuit un ministère d’enseignement et de prédication). Partant du postulat que « le grand défi de la vie consacrée en Afrique est celui de la famille », l’A. s’interroge : « Comment être totalement consacré à Dieu, tout en demeurant totalement africain, dans une relation équilibrée avec sa famille biologique ? ». Comment accomplir ce « passage d’une dimension anthropologique et culturelle de la famille, basée sur les liens de sang, à une dimension théologique de la famille, centrée sur le Christ, aîné d’une multitude de frères » ? Ces méditations nourrissantes encouragent à « inventer cette nouvelle manière de penser et de vivre en famille, avec cette idée de marche vers la plénitude de vie en Dieu, lieu de rassemblement de toutes les familles de la terre en une seule famille, celle des élus de Dieu » (p. 8).

S. Robert, D. Desouches et H. Laux (dir.), La vie religieuse : une mission d’espérance, Session février 2015 du Centre Sèvres, Faculté des Jésuites de Paris (avec DVD audio)

coll. Cahiers de vie religieuse 183, Paris, Médiasèvres, 2015, 17 x 24 cm, 162 p., 15,00 €

● Autre « temps fort » de l’année, la session sur la vie religieuse proposée (chaque année depuis trente ans) par le Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris : « La vie religieuse : une mission d’espérance ». Contributions bibliques, théologiques, pastorales, spirituelles... Citons, parmi tant d’autres, quelques paroles du P. Ph. Charru, s.j., inspirées de l’Apocalypse, le livre de la grande espérance : « À travers l’enchevêtrement inextricable des événements de l’histoire, une voie se dessine, une voie de sainteté à laquelle parviennent celles et ceux qui se sont laissés longuement identifier à l’Agneau en persévérant comme lui jusqu’au bout dans la patience de Dieu. Cette identification passe par une conversion des sens [...]. Le sens de la vue, libéré de la fascination qu’exercent toutes les formes de puissance et de pouvoir, devra parvenir à reconnaître dans la contemplation de la douceur de l’Agneau la manifestation de la puissance paradoxale du salut de Dieu. [...] Le sens de l’ouïe devra passer d’une oreille qui n’entend que bruit et colère, à une oreille qui entend le fin silence de Dieu, murmurant au cœur l’indicible joie des béatitudes. Pour les amis de l’Époux, la voix de Dieu n’a plus alors l’éclat majestueux de la trompette ni l’effroi redoutable de la colère, mais elle a la fraîcheur vivifiante d’une brise légère, signe indubitable du passage de l’Agneau vainqueur » (p. 36). Bouleversant et toujours neuf, le témoignage d’espérance de Claire Ly, qui a « traversé le mal » : au Cambodge, le régime des Khmers rouges « a battu deux records : celui de la brièveté d’un régime communiste et celui du pourcentage le plus élevé de la population exterminée ». En quatre années à peine, deux millions de Cambodgiens, soit un quart de la population, furent décimés. Parmi eux, l’époux, le père et les deux frères de Claire. Mais de l’abîme de l’horreur, une lumière a jailli : bouddhiste, Claire a découvert les Évangiles du « Rabbi Jésus » puis, par l’Eucharistie, a vécu le « basculement de l’auditrice au disciple » (p. 50). Une autre trouée de lumière, le témoignage d’Anne Lécu, o. p., médecin dans une prison de femmes depuis 18 ans, peut-être à entendre en écho avec les récentes paroles du Pape François, à l’aurore de l’année de la miséricorde (lettre du 1er septembre 2015) : « Chaque fois que [les personnes qui sont en prison] passeront par la porte de leur cellule, en adressant leur pensée et leur prière au Père, puisse ce geste signifier pour elles le passage de la Porte Sainte, car la miséricorde de Dieu, capable de transformer les cœurs, est également en mesure de transformer les barreaux en expérience de liberté ». D’autres interventions prestigieuses, encore, mais comment citer tout le monde dans les limites d’une simple chronique : une riche étude biblique de J. Ferry, « L’espérance de l’alliance nouvelle dans la littérature prophétique », et l’intervention de L.-M. Chauvet, sur la liturgie comme « mise en scène de l’espérance chrétienne ».

Frère François de Taizé, Suivre le Christ et se faire disciple. Réflexions bibliques

Taizé, Les Presses de Taizé, 2014, 11 x 17 cm, 176 p., 12,00 €

● Frère François, membre de la communauté de Taizé depuis 65 ans, nous rappelle, dans un petit ouvrage très simple, destiné certainement en priorité aux jeunes et aux néophytes, que « devenir disciple, c’est le travail de toute une vie » (4e de couverture). Ces réflexions bibliques, tirées de l’abondance du cœur plus que de l’exégèse, rappellent les fondements élémentaires de la vie chrétienne : croire dans le Christ, c’est le suivre, marcher avec lui et derrière lui ; et surtout, c’est le suivre dans l’amour, attirés par cet amour, et par là même attirer à sa suite d’autres frères qui ne l’ont pas encore rencontré. Relevons en particulier un beau commentaire de la parole « Vous donc vous serez parfaits comme votre Père du ciel est parfait » (Mt 5,48) : « Parfait est celui qui ne se laisse pas diviser » (p. 88). Considérée dans cette perspective originale, le disciple de Jésus est celui qui ne fait pas mentir ce que Jésus lui a fait découvrir de Dieu (cf. p. 89) et qui le suit avec « une confiance qui ne se laisse pas partager », sans « admettre un écart entre ce qu’il dit avoir compris de la volonté de Dieu et ce qu’il en met en pratique » (p. 90). Le disciple « parfait », non divisé, est donc celui qui, à la suite de Jésus, entre en lutte implacable, en particulier par la logique du pardon fraternel, contre le Diviseur, le « Tentateur invisible qui ne cherche qu’à opposer » et dont la voix « s’insinue partout pour diviser » (p. 93-94).

Commission théologique de la Corref Individu et communauté. La vie religieuse au risque de l’individualisme contemporain

Paris, Conférence des religieux et religieuses de France, 2015, 15 x 21 cm, 36 p., prix non communiqué

● Merci à la Commission théologique de la CORREF de nous offrir un instrument de travail pour guider nos chapitres et échanges, sur un thème qui touche de près le quotidien de nos vies : « Individu et Communauté ». Volontairement brève, proposant, non des conclusions, mais des interrogations invitant à poursuivre la réflexion, la brochure synthétise en quelques points le phénomène anthropologique majeur de l’individu(alisme) contemporain et son influence sur la manière de concevoir et de vivre la vie religieuse aujourd’hui. Il ne s’agit pas de condamner sans appel les requêtes d’un « moi, je », facilement vu comme encombrant pour le « nous » de la communauté, mais de s’interroger à la fois sur ce que peut avoir de juste et d’enrichissant la requête contemporaine de l’individu – « Tout homme est une histoire sacrée » –, et sur le chemin ardu de conversion spirituelle que doit parcourir le religieux, qui s’engage à « ne pas concevoir son épanouissement personnel sans les autres, ni à côté d’eux, ni malgré eux et encore moins contre eux » (p. 30).

● Rappelons aussi la parution, deux fois l’an, de la précieuse revue Sequela Christi, publiée en italien par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique. Chaque numéro rassemble les discours et contributions du Saint-Père concernant la vie consacrée, les textes produits par le dicastère, ainsi que différentes études et commentaires, en diverses langues (avec un résumé en italien, anglais, français, espagnol et allemand). Les numéros consacrés à l’année de la vie consacrée ont bien sûr été particulièrement fournis.

D. Aleixandre, Baptisés dans le feu

coll. Christus, Bruxelles, Lessius, 2015, 13 x 20 cm, 224 p., 19,00 €

● En lisant le nouveau livre de Dolorès Aleixandre, on comprend aisément pourquoi le Pape François apprécie tant cette théologienne, religieuse espagnole pleine d’humour et de profondeur. Pour ne parler que du chapitre 10, « Chemins pour la vie religieuse aujourd’hui » (p. 165-185), quel dynamisme, quelle perspicacité, quel feu ! Parce que « la vie religieuse est marquée dès ses origines par les déplacements » (p. 164), moins géographiques que symboliques, nous voici conviés, dans le sillage biblique de ces « personnages en itinérance », à opérer à notre tour, dans nos cœurs et nos communautés, ces « déplacements types » représentés par « Jonas (aller plus loin) ; Ruth (être plus près) ; Élie (descendre plus bas) ; Jacob (entrer plus profond) » (p. 167). Bien au-delà de ce seul chapitre, c’est l’ensemble du livre que l’on goûtera et méditera, en se laissant embraser par l’itinéraire liturgique de la pensée (Avent, Nativité, Eucharistie, Pâques), la rencontre biblique de ceux qui, avant nous, ont été « baptisés dans le feu », et le regard de sagesse sur l’accompagnement spirituel, lieu vivifiant où se déploie magnifiquement la miséricorde de notre Dieu.

A. Bocos Merino, La vie consacrée depuis Vatican II

coll. La part-Dieu 26, Namur, Lessius, 2015, 14,5 x 20,5 cm, 256 p., 25,00 €

● Concluons cette rubrique par une synthèse historique et théologique magistrale sur la vie religieuse et sa rénovation depuis le concile Vatican II. Paru il y a déjà 5 ans en espagnol, l’excellent ouvrage d’A. Bocos Merino, supérieur général des Clarétains de 1991 à 2003 et longtemps directeur de la revue Vida religiosa, nous est enfin accessible en français grâce aux Éditions jésuites. L’histoire du processus de rénovation de la vie consacrée est « un récit de l’Esprit à l’intérieur de l’histoire du renouvellement de l’Église » (p. 14). Ainsi, l’A., qui « n’a d’autre prétention que de donner une vision d’ensemble du chemin parcouru par la vie consacrée dans son renouvellement post-conciliaire » (p. 17), rassemble en première partie les faits « les plus significatifs dans l’histoire récente de la vie consacrée, ainsi que les interventions du magistère pontifical à son égard » (p. 16), pour proposer ensuite un « bilan du chemin parcouru », un « cheminement dans l’Esprit » (p. 17), « un chemin fait d’ombres et de lumières » (p. 137), parce que « la rénovation de la vie consacrée est comme un film en noir et blanc, où se mêlent clarté et pénombre, nuance et subtilité, action divine et résistance humaine, grâce et péché, volonté de progresser et transgression » (p. 137). Rien ne manque dans ce très riche parcours : clarté de l’exposé, précision historique et théologique, souffle spirituel puissant, acribie du discernement et regard prophétique. Un ouvrage majeur.

Histoire

Dans la rubrique « Histoire », voici deux ouvrages, présentés en contrepoint. Rien de plus différent, en effet, que l’épopée des religieuses de Port-Royal, dans l’Église de France du XVIIe siècle peinant à appliquer les réformes prônées par le Concile de Trente, en vue d’un renouveau de la vie chrétienne et religieuse, et les débuts hasardeux d’une petite communauté monastique dans le Canada déchristianisé de la fin du XXe siècle.

E. Pic, Les filles de Dieu. Aux origines de Port-Royal (1608-1638)

Paris, DDB, 2015, 14 x 21 cm, 264 p., 19,90 €

● E. Pic nous fait revivre les aventures, tour à tour rocambolesques, édifiantes ou tragiques, des sœurs Arnauld – Angélique et Agnès –, de Jeanne de Pourlan, abbesse de Tart en Bourgogne, de l’évêque-duc Zamet et de l’abbé de Saint-Cyran qui, par son amitié avec Jansénius, devait précipiter Port-Royal dans le jansénisme. Le récit, très documenté, est mené de main de maître et la précision historique ne souffre pas, bien au contraire, de la vivacité de la plume de l’A. Une aventure contée tambour-battant, et invitant, à travers l’histoire de l’Église du XVIIe siècle et au-delà d’elle, à une réflexion profonde sur les conditions d’émergence et de pérennité de tout renouveau ecclésial véritable.

M. O’Neill, L’épopée des Petits frères de la Croix. Histoire d’une nouvelle communauté monastique québécoise dans l’Église catholique d’aujourd’hui

Québec, Presses de l’Université Laval, 2014, 15 x 23 cm, 234 p., 29,95 $

● Dans un genre tout différent, M. O’Neill retrace la genèse de la communauté des Petits frères de la Croix, nés il y a 35 ans au Québec, du cœur d’un jeune prêtre, Michel Verret. Leur charisme ? Une vie de type érémitique, héritière de la spiritualité de Charles de Foucauld ; l’esprit de la Règle de Saint-Augustin ; et une liturgie d’inspiration byzantine. Un mélange qui tâtonne encore et peine à se stabiliser. Certes bien documenté – trop même, jusqu’à frôler souvent le « voyeurisme » –, le récit souffre d’un style souvent maladroit, et le regard sociologique (clairement annoncé dès l’introduction) peine à rendre compte adéquatement de la réalité spirituelle que seule la foi peut appréhender. Mais l’ouvrage permet du moins de mieux comprendre les défis rencontrés par les communautés religieuses et monastiques masculines implantées au Québec aujourd’hui. Les Petits frères de la Croix, reconnus Association de fidèles en 1980 par le Card. Maurice Roy, Archevêque de Québec, sont à l’heure actuelle au nombre de 9. Depuis la fondation, la communauté a connu 73 entrées... et 63 sorties.

Pastorale

Enfin, pour clore cette chronique, trois petits ouvrages à proposer « sans modération », en particulier dans nos hôtelleries, lieux d’accueil, paroisses, salles de catéchèse...

B. Malvaux, La vie consacrée

coll. Que penser de… ? 87, Namur, Fidélité, 2015, 12 x 19 cm, 112 p., 9,50 €

● Présenter en cent pages la vie consacrée, à la fois dans ce qu’elle est au présent (ce qu’on entend par vie consacrée par la profession des conseils évangéliques ; ses diverses formes : vie religieuse, instituts séculiers, vierges consacrées, ermites ; et les formes de vie proches de la vie consacrée : sociétés de vie apostolique, auxiliaires de l’apostolat, veuves consacrées, foyers de charité), dans son histoire (origine et parcours historique, bien détaillé) et dans son avenir (état de la situation, perspectives, questions nouvelles), relève de la prouesse. C’est ce qu’a réussi B. Malvaux, dans une présentation limpide. Certes, la concision voulue de l’ouvrage (c’est le but de la collection !) engendre quelques affirmations trop schématiques, voire dialectiques. Y a-t-il vraiment opposition entre ceux qui font remonter l’origine de la vie consacrée à Jésus lui-même et ceux qui la font commencer au IIIe -IVe siècle ? Est-il très juste de faire dire à ceux qui la font commencer au IIIe -IVe siècle que, « si la vie consacrée n’a pas existé durant les premiers siècles de l’Église, c’est donc qu’elle ne lui est pas indispensable » (p. 38) ? N’y a-t-il pas là une confusion, insuffisamment élucidée dans l’ouvrage, entre le regard historique et le regard théologique qui, loin de s’opposer, peuvent être tenus ensemble ? On note également quelques lacunes, telle l’impasse étonnante sur François de Sales et Jeanne de Chantal au sujet de l’ordre de la Visitation, dans les pages du parcours historique traitant des communautés religieuses féminines voulant, au XVIIe siècle, se dévouer à l’apostolat et finalement contraintes par le Pape de respecter la stricte clôture. Quant aux signes susceptibles d’éclairer l’avenir de la vie consacrée qui semble « à première vue bien sombre » en Europe occidentale (p. 60), on se réjouit bien sûr de voir l’auteur considérer avec attention deux phénomènes importants, le développement des « communautés nouvelles » issues du Renouveau charismatique (Emmanuel, Chemin Neuf, Béatitudes, etc.) (p. 64-70) et les « groupements de laïcs associés à des instituts de vie consacrée » (p. 70-74), ainsi que les questions inédites nées à leur suite (Quelle reconnaissance accorder à des communautés voulant rassembler des célibataires consacrés des deux sexes, ou des célibataires et des couples mariés ? Jusqu’où pousser l’interrelation entre consacrés et laïcs associés sans faire perdre aux uns et aux autres leur spécificité ?). On s’étonne en revanche que pas un seul mot ne soit dit sur l’apparition de « nouvelles communautés » (Bethléem, Fraternités monastiques de Jérusalem, Communauté Saint-Jean, etc.), qui occupent pourtant une place non négligeable dans le panorama ecclésial actuel et les perspectives d’avenir de la vie religieuse en France et en Occident.

N. Pujos, E. Borchardt, A., Ariniello Discerner concrètement sa vocation

Nouan-le-Fuzelier, Éditions des Béatitudes, 2015, 13,5 x 21 cm, 80 p., 7,00 €

● Découvrons maintenant, aux éditions des Béatitudes, un bon compagnon de route pour un jeune qui cherche à discerner sa vocation : des vérités spirituelles et des priorités bien campées ; un langage clair et sans détour sur tout ce qui rend aveugle et peut entraver les voies d’un discernement vrai et libre : addictions (alcl, drogue, pornographie), blessures (jalousies, haine, ressentiments, peurs), conditionnements (pressions familiales, etc.) ; des références (films, héros...) bien choisies pour « parler » au cœur des jeunes ; une description réaliste des pièges et écueils rencontrés lors d’un discernement vocationnel (rêver d’une vie « qui n’existe que dans les films ou les romans » ; « se cacher dans des demi-dons de soi », à la mode de la « Maybe generation » ; ou encore attendre que Dieu décide à notre place, en intervenant comme Superman, « qui perce toujours les nuages au dernier moment et sauve la situation qui semblait désespérée »). Bien vu, et bien (d) écrit. Un petit bémol, toutefois : les conjugaisons ! « On croit que Dieu attend de nous que nous sacrifions notre vie » (p. 27), « Et moi qui avait toujours cru » (p. 30), « Un vrai moi, qui rie, pleure et souffre » (p. 49), c’est un peu trop, en si peu de pages ! Les jeunes d’aujourd’hui, en plus de discerner leur vocation, n’ont-ils besoin d’être également soutenus dans le maniement de la langue française et de sa grammaire ?

Aimer, c’est tout donner. Témoignages

Fribourg, Éditions Saint-Augustin, 2015, 12 x 15 cm, 224 p., 10,00 €

● Enfin, parce que « partout où il y a les consacrés, il y a toujours de la joie ! » (Pape François), un dernier épi mûri au soleil de l’année de la vie consacrée, un recueil de « témoignages », en textes et en images, disponible en français, allemand, italien, anglais, espagnol, polonais, portugais, arabe et chinois ! Conversions foudroyantes ou lents cheminements à tâtons, en tout cas secrets partagés d’une Rencontre bouleversante avec l’Amour, qui attire et entraîne dans sa Fidélité nos pauvres fidélités humaines. Près d’une centaine de photos de consacrés, de tous âges et de tous bords : à l’aurore de la vie ou burinés par les années, dans la pénombre d’une stalle monastique ou au milieu d’une ronde enfantine, au chevet d’un malade ou à genoux devant la Parole, au cœur de la célébration de l’Eucharistie ou au milieu d’un jardin tout fleuri, derrière le volant d’un tracteur ou autour d’un babyft, des visages rayonnants, reflets d’un autre Visage... Tout simplement parce qu’« aimer, c’est tout donner... et se donner soi-même ».

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