Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Le désert et la prière des Pères du désert

Ugo Zanetti, o.s.b.

N°2015-3 Juillet 2015

| P. 181-189 |

Lieu de mort, ou lieu d’une autre vie, le désert terrifie ou fascine, tout comme la vie de ces solitaires dont nous connaissons tant d’apophtegmes. Mais à quoi ressemblait concrètement la prière de ces hommes s’efforçant d’obéir à l’injonction du Seigneur, reprise par saint Paul, de « prier sans cesse » ? « La prière est le miroir du moine », disaient-ils eux-mêmes, et leur exemple, plus actuel que jamais, nous montre comment la prière change le cœur, transforme la vie, et fait jaillir des sources dans le désert et refleurir les lieux les plus arides.

La lecture en ligne de l’article est en accès libre.

Pour pouvoir télécharger les fichiers pdf et ePub, merci de vous inscrire gratuitement en tant qu’utilisateur de notre site ou de vous connecter à votre profil.

Pays aride dont la vie est absente, terre affreuse privée de la bénédiction divine et de l’eau qui la concrétise, lieu d’habitation des démons et des bêtes malfaisantes, fui par les hommes, le désert est aussi dans la Bible un lieu unique pour rencontrer Dieu seul à seul. Le peuple d’Israël en a fait l’expérience : pendant quarante ans, il n’a pu compter que sur Dieu pour rester en vie, Dieu qui lui fournissait la manne et l’eau, Dieu qui le guidait, Dieu qui châtiait les coupables de leurs infidélités, mais qui patientait aussi jusqu’à ce que soit venue l’heure de la miséricorde pour ceux qui étaient revenus à Lui de tout leur cœur. C’est ainsi que le désert est devenu le symbole de la conversion, l’endroit choisi pour se repentir de ses fautes et se donner à Lui sans retour. C’est sur la montagne de l’Horeb que Dieu appelle Élie pour le réconforter et lui donner sa mission (1 R 19) ; c’est au désert que Dieu veut amener son épouse infidèle pour lui parler au cœur et vivre avec elle de nouvelles fiançailles (Os 2, 16 ss), c’est aussi au désert que Jésus se retire pour prier (Mt 4, 1 ss ; Mc 1, 35).

À son exemple, certains moines – non pas tous ! – s’y sont retirés pour répondre à l’appel de Dieu, et être seuls avec Lui. Loin du confort le plus élémentaire (l’eau se trouvait parfois très loin), toujours soumis aux aléas de la vie du désert (nombre d’entre eux sont morts assassinés par les brigands), obligés de travailler dur pour gagner de quoi s’acheter le peu dont ils avaient besoin, ils savaient en s’y enfonçant qu’ils n’auraient d’autre recours que la prière contre les terribles tentations qui ne pouvaient manquer de les assaillir. C’est sans doute pour cela que Dieu les y avait appelés : pour qu’ils y apprennent à ne vivre que de Lui, soutenus par une foi inébranlable en Lui. Le risque était grand, mais grande aussi la transfiguration promise.

Quand un athlète va au stade pour s’entraîner, quand un alpiniste se rend en montagne pour pratiquer son sport, ou quand un marin solitaire prend la mer, ils savent qu’ils devront peiner et ils se rendent compte des risques. Pourquoi chercher pareille difficulté ? Sans doute faut-il avoir soi-même éprouvé le « plaisir d’être en forme », contemplé de ses propres yeux la splendeur des paysages de montagne ou goûté au silence de la mer pour pouvoir vraiment comprendre.

Il en va un peu de même pour l’ermite : s’il quitte tout pour le désert, c’est parce qu’il sait que Dieu l’y appelle, et que sa fidélité est indéfectible, et il s’en remet donc totalement à Lui – normalement par l’intermédiaire d’un maître. Cet acte de confiance et d’abandon, il devra le répéter chaque jour, à chaque instant, pour surmonter le silence, la peur, le découragement, la fatigue... ce terrible sentiment surtout qu’on appelle l’acédie, sorte de dégoût de tout et qui pousse à tout lâcher et à retourner bien vite dans le monde. Seul Dieu peut donner la force de tenir bon dans ces circonstances.

Mais en même temps l’ermite fera l’expérience de la toute puissance de Dieu, de ce Dieu qui rend les aveugles voyants (Ps 146, 8), qui fait marcher les paralytiques et ressuscite les morts (Mt 9), de ce Christ qui a libéré Marie-Madeleine du poids de ses fautes pour en faire une sainte femme (Lc 7, 36-50 et 8, 3), de l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jn 1, 29) et qui a « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68). Peut-être un jour le mot de saint Paul sera-t-il d’application : « Et nous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, toujours plus glorieuse, comme il convient à l’action du Seigneur, qui est Esprit » (2 Cor 3, 18).

Saint Paul ne parle de sa propre expérience qu’à contrecœur et à la troisième personne : « Je connais un homme, dans le Christ, qui, voici quatorze ans – était-ce en son corps, était-ce hors de son corps ? je ne sais, Dieu le sait – cet homme-là fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et cet homme-là – était-ce en son corps, était-ce sans son corps ? je ne sais, Dieu le sait – je sais qu’il fut ravi jusqu’au paradis et qu’il entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas permis à l’homme de redire » (2 Co 12, 2-4). Comme lui, les Pères du désert cachent les dons reçus de Dieu, et ne les mentionnent, avec la plus grande réserve d’ailleurs, qu’à propos d’autres. C’est ainsi que, par deux fois, il est question, dans les apophtegmes, d’un Père en prière apparaissant comme « transformé en feu », et qu’à une autre reprise un moine vit l’abbé Joseph dont « les doigts devinrent comme dix lampes de feu [1] ». On n’est certes pas obligé de prendre ces expressions au sens strictement matériel, mais il serait très naïf de n’y voir qu’imagination ou illusion [2]. Car, si tout cela n’avait été qu’illusion, comment expliquer que ces quelques centaines de personnes, qui ont vécu loin de tout et ont tout fait pour éviter qu’on ne parle d’elles, aient néanmoins connu un pareil rayonnement à travers le monde entier ? On rapporte que quelques moines ont été vus en extase dans la prière [3] ; la discrétion même avec laquelle on en parle laisse entendre que le cas devait être plus fréquent qu’on ne le dit. Ainsi Tithoès 1 : « On disait de l’abbé Tithoès que, s’il ne baissait bien vite les bras quand il se tenait debout en prière, son esprit était emporté en haut. Si donc il arrivait que les frères priassent avec lui, il se dépêchait d’abaisser les bras, pour que son esprit ne soit pas enlevé et qu’il ne s’attarde dans les hauteurs [4]. »

La célébrité extraordinaire atteinte par ces récits, à travers l’espace et le temps, ne s’expliquerait-elle pas par le fait que d’autres ont pu communier à leur expérience, partager – chacun à sa façon, là où il était – leur ascèse et leur mode de vie, mais aussi leur vie mystique, et la retransmettre chacun à ses propres disciples en faisant référence à l’expérience fondatrice des Pères du désert ? Antoine s’était retiré du monde pour « plaire à Dieu [5] » – autrement dit, pour se donner totalement à Lui. Après un certain nombre d’années passées au désert, il pouvait dire en toute simplicité : « Je ne crains plus Dieu, mais je l’aime, car l’amour bannit la crainte (cf. 1 Jn 4, 18) [6] ». Antoine et les Pères ont vécu dans le désert parce qu’ils voulaient engager toute leur personne à la suite de Jésus, sans absolument rien se réserver, sans distraction aucune, et cela parce qu’ils ont cru que « Jésus est le Christ, le Fils de Dieu » et qu’ils voulaient être à Lui sans partage ; vivant ainsi, ils ont trouvé « la vie en son nom » (Jn 20, 31).

En effet, quelle que soit l’impulsion au départ d’une vocation à la vie érémitique (soif de solitude avec Dieu seul comme saint Antoine, regret de ses fautes passées comme sainte Marie l’Égyptienne, désir de se retirer pour « s’adonner à l’essentiel » après une vie brillante dans le monde comme saint Arsène...), c’est la vie de prière, jointe au travail manuel, qui occupait les journées du moine : Méditation, psalmodie et travail manuel sont les fondements de l’édifice du moine [7] ; nous devrions ajouter : « vécus dans la solitude du désert ». Cette prière revêtait d’ailleurs des formes assez différentes de celles d’aujourd’hui.

En effet, au IVe siècle de notre ère, dans le désert de Scété (qui fait partie du désert libyen, au nord-ouest de l’Égypte), il n’y avait ni messe quotidienne [8], ni office commun à l’église en semaine ; en revanche, on célébrait le samedi, puis une vigile occupait toute la nuit jusqu’au dimanche et trouvait son sommet au petit matin dans l’eucharistie dominicale, suivie d’un repas commun, appelé « agapè » (« amour, charité » en grec), avant que chacun ne retourne dans son ermitage pour le reste de la semaine. Les autres jours, chacun priait chez soi ; tout ermitage comprenait une pièce destinée à la prière : le moine s’y tenait, seul ou avec son disciple lorsqu’il en avait (un ou deux), et éventuellement ses hôtes, pour ce qui tenait lieu d’office, comme aussi pour de longs temps de prière silencieuse. À l’origine, seules les « heures » de vêpres et de matines étaient d’usage universel ; elles se composaient de douze psaumes chacune, entre lesquels on observait un temps de prière silencieuse, et probablement de deux leçons de la Bible [9] ; à cela s’ajoutait l’office de nuit, composé de passages de l’Écriture sainte, de cantiques bibliques (Gloria in excelsis, Cantique de Moïse, etc.), et d’autres prières. En outre, il ne faut jamais perdre de vue la très grande liberté propre à cette époque : c’est ainsi que certains récitaient tout le psautier chaque jour, d’autres le faisaient en deux jours (comme en témoigne l’agbeyya, ou « bréviaire » copte d’aujourd’hui), mais beaucoup se contentaient des deux fois douze psaumes demandés.

Car l’office n’était qu’une partie, et pas la plus importante, de la prière : il était bien entendu que, selon le conseil de Jésus l-même (Lc 18,1 ; 21,36...), repris par saint Paul (Ép 6,18 ; Col 4,2 ; 1 Thes 5,16), le moine priait sans cesse. Comment ? Une des manières les plus prisées, mais qui supposait quelque entraînement, était la mélétè ou méditation constante de l’Écriture Sainte : connaissant par cœur de longs passages, voire la totalité de la Bible, le moine la récitait à voix basse tout en accomplissant un travail manuel ou en marchant ; il « assimilait » ainsi littéralement la Parole de Dieu, dont il faisait son pain quotidien et sa nourriture incessante. La première étape en vue de cette mémorisation était proposée à tous les « novices » (dirions-nous aujourd’hui), à savoir l’apprentissage du psautier, comme le laisse entendre le texte suivant... qui nous rappelle aussi que prier, ce n’est pas seulement un « dire », mais surtout un « faire » :

On raconte que le frère Pambo, un illettré, avait demandé qu’on lui enseignât le psautier ; entendant le premier verset du psaume 38 (héb. 39) : J’ai dit : Je garderai ma route, sans laisser ma langue s’égarer, il ne voulut pas entendre la suite, disant qu’il devait d’abord apprendre ce verset ; six mois plus tard, il disait ne pas le savoir encore ; et longtemps après il disait : « C’est à peine si en dix-neuf ans je l’ai appris ».

Il n’était pas le seul à avoir conscience que la parfaite maîtrise de sa langue, par respect de Dieu et des autres (comme l’enseigne l’épître de saint Jacques), n’est point chose aisée, puisque Sisoès, pourtant bien avancé dans les chemins de Dieu, disait : « Courage, voici qu’après trente ans, je ne prie plus Dieu au sujet du péché [10], mais je dis cette invocation : “Seigneur Jésus, protège moi contre ma langue” ; et cependant jusqu’à maintenant je tombe chaque jour à cause d’elle et commets le péché [11] ».

Une autre forme de prière, très simple mais remarquablement efficace, et dont les inscriptions et les récits monastiques ont gardé la trace, consiste en ce que nous appelons en occident les « oraisons jaculatoires », de brèves invocations ou des appels au secours (« Aie pitié de moi », « Seigneur, donne-moi la force », etc.) [12]. En particulier, ces prières pouvaient être adressées directement à Jésus (plutôt qu’au « Seigneur » sans autre détermination), et l’on en a trouvé des traces archéologiques dans les graffitis des Kellia (les « Cellules », un des hauts lieux du monachisme copte). Systématisées, ces invocations répétées du nom de Jésus ont abouti avec le temps à une forme de prière institutionnalisée : dans le cadre de la liturgie copte d’aujourd’hui figurent sept prières, nommées « psalies », une par jour, qui font partie de l’office du matin ; celle du dimanche, par exemple, a pour refrain : « Mon Seigneur Jésus, viens à mon secours [13] ». On reconnaît le terreau antique duquel, après un voyage dans le temps et l’espace, surgira la célèbre « prière de Jésus » enseignée quelques siècles plus tard par les moines byzantins, et particulièrement popularisée par le Récit d’un pèlerin russe.

Ce récit, on le sait, raconte l’histoire d’un laïc russe qui aurait passé sa vie en pèlerin, marchant de lieu en lieu en pratiquant constamment la prière vocale, la lecture de la Bible et l’assistance aux offices chaque fois qu’il en avait la possibilité. Il nous rappelle que la prière perpétuelle n’est pas l’exclusivité des moines. Ceux-ci le savent, comme le rappelle l’historiette suivante (et d’autres, que nous négligeons ici) :

Ayant entendu dire que deux femmes d’une certaine ville le surpassaient en vertu, Macaire le Grand s’y rendit et trouva qu’elles étaient mariées et vivaient dans le monde de façon très ordinaire, sauf qu’elles veillaient à ne jamais se disputer, et à vivre dans la paix et la concorde sans que jamais une parole oiseuse ne sortît de leur bouche. Rempli d’admiration, Macaire s’exclama alors : « Vraiment, être vierge ou marié, moine ou laïc n’est rien ! Dieu donne le Saint-Esprit à tous à la mesure de leur bon vouloir ».

Quels peuvent en effet être les fruits de la prière, sinon une union de plus en plus grande avec Dieu, qui se traduise en amour et paix ? Amour de toute la création, paix avec tous et en tout, parce que cette paix émane du cœur de l’individu. La vie au désert n’avait pas d’autre but, comme l’a dit un Ancien : Acquiers le premier des biens, l’amour. Le jeûne n’est rien, la veille n’est rien, ni aucune peine, si la charité vient à manquer ; car il est écrit : « Dieu est amour » (1 Jn 4,16) [14].

Cet amour rejaillissait sur la création tout entière, non seulement les êtres humains, mais aussi les animaux, car comment pourrait-on aimer le Créateur sans aimer ses créatures ? Cela pouvait aller très loin – et expliquer en même temps pourquoi la charité des Pères obtenait parfois des résultats exceptionnels. Écoutons cette parole de Pœmen, l’homme réputé pour son extraordinaire douceur.

On ne peut trouver plus grande charité que de donner sa vie pour son prochain (Jn 15,13). En effet, si quelqu’un entend une parole mauvaise, c’est-à-dire qui fait de la peine, et que, tout capable qu’il est d’en dire une semblable, il lutte pour ne pas la dire ; ou bien si on le maltraite et qu’il le supporte sans se venger, celui-là donne sa vie pour son prochain.

La charité trouvait une application immédiate dans l’hospitalité propre aux habitants du désert, que – d’ordinaire, car il y a des exceptions, dûment motivées [15] – les Pères pratiquaient, accueillant chaque visiteur comme le Christ en personne, prêts même à rompre le jeûne pour honorer les voyageurs [16]. Un agraphon (parole prêtée à Jésus par la tradition, mais absente de la Bible), souvent cité, nous éclaire : « Tu as vu ton frère ? tu as vu Dieu [17] ! » Instruits par Dieu, libérés de leurs propres passions par l’ascèse, certains moines avaient le don de « lire dans le cœur [18] » et, à l’imitation de ce que le psaume dit du Seigneur [19], deviner la pensée de leur interlocuteur [20], ou encore trouver le geste ou le mot qui pouvaient aider l’interlocuteur à comprendre de lui-même sans qu’il soit nécessaire de l’exprimer en paroles. C’est ainsi que saint Moïse le Noir, un ancien esclave et surtout ancien brigand, coupable de crimes terribles, mais converti et tellement transformé qu’on l’avait choisi comme prêtre de Scété, était un jour attendu au conseil pour juger un frère coupable d’une faute grave ; il y vint, portant sur le dos un panier percé rempli de sable. On lui demanda évidemment ce qu’il voulait dire. « Mes péchés coulent à flots derrière moi et je ne les vois pas, et je viens aujourd’hui pour juger les fautes d’autrui », répondit-il. Les autres comprirent la leçon et pardonnèrent au frère coupable [21]...

En définitive, à quoi peut donc bien servir la prière, sinon à « changer un cœur de pierre en un cœur de chair » ou, mieux encore, à rendre un cœur d’homme semblable au cœur de Dieu ?

[1Arsène 27 = Alph 65 (p. 29), N 639 = Anon 1639 (p. 277) et Joseph 7 = Alph 390 (p. 145). Pour un commentaire, voir L. Leloir, Désert et communion. Témoignages des Pères du désert recueillis à partir des Paterica arméniens (= Spiritualité orientale, 26), Abbaye de Bellefontaine, Bégrolles-en-Mauges, [1978], p. 226 s.Voici les abréviations utilisées dans les notes de cet article :Alph [alphabétique] = L. Regnault, Les sentences des Pères du désert. Collection alphabétique (Solesmes, 1981).Anon [apophtegmes anonymes] = L. Regnault, Les sentences des Pères du désert. Série des anonymes (Solesmes, 1985, publié simultanément dans la collection Spiritualité Orientale, n° 43).Syst [systématique] = L. Regnault, Les chemins de Dieu au désert. Collection systématique des apophtegmes, Solesmes, 1992. [Également accessible dans Sources chrétiennes, 387, 474 et 498 (avec le texte grec et un index des mots grecs dans le dernier volume, ainsi qu’une solide introduction)].

[2Cf. U. Zanetti, « Moines et ermites : des Pères du désert d’Égypte à ceux de l’Éthiopie contemporaine », in Vies consacrées 86 (2014-4), p. 247-262.

[3Pœmen 144 = Alph 718 (p. 253) ou Silvain 2 = Alph 857 (p. 296).

[4Tithoès 1 = Alph 910 (p. 313). Bien sûr, il ne craignait pas l’union mystique à Dieu que représente l’extase, mais il ne souhaitait pas que les autres le sachent, et l’évitait donc quand il n’était pas seul. – Rappelons que l’attitude de prière était celle de « l’orante », les bras levés ; baisser les bras équivaut donc à arrêter sa prière.

[5Antoine 3 = Alph 3 (p. 14).

[6Antoine 32 = Alph 32 (p. 21).

[7Extrait de l’apophtegme N 168 (Anon 1168, p. 62), cité par L. Regnault, « La prière continuelle “monologistos” dans la littérature apophtegmatique », in Irénikon 47 (1974), p. 467-493 (cf. p. 478 et n. 4).

[8Cf. R.F. Taft, « La fréquence de l’Eucharistie à travers l’Histoire », in Concilium 172 (1982), éd. française p. 27-44.

[9L’histoire de la liturgie des heures a été bien esquissée par le P. R.F. Taft, La liturgie des Heures, en Orient et en Occident. Origine et sens de l’Office divin, (Mysteria, 2), Turnhout, Brepols, 1991.

[10Par « le péché », il faut sans doute entendre ici « les tentations de la chair ».

[11L. Regnault, Sentences. Alphabétique 808 = Sisoès 5 (p. 284).

[12L. Regnault, La prière continuelle « monologistos », art. cit., p. 473.

[13Cf. E. Lanne, « La “prière de Jésus” dans la tradition égyptienne », in Irénikon 50 (1977) pp. 163-203 (qui donne notamment la traduction de ces psalies).

[14Syst XVII/31 (p. 282).

[15Pour certains, ou à certains moments, le devoir de préserver sa solitude primait sur celui de l’hospitalité ; c’était en particulier le cas de saint Arsène. Qui lit l’ensemble de la série des apophtegmes de ce Père du désert (en particulier Arsène 38), et pas seulement quelques extraits, comprendra vite pourquoi...

[16« Ô Père Moïse, tu as laissé tomber le commandement des hommes et gardé celui de Dieu ! » fut-il dit à celui qui avait préparé un repas à ses visiteurs un jour de jeûne (Alph 499 = Moïse 5, p. 190).

[17Cf. L. Leloir, Désert et communion, op. cit., p. 215.

[18L’Histoire lausiaque, chap. 17 et 18, rapporte, à propos des deux Macaire (le Grand et l’Alexandrin) divers récits à ce sujet.

[19« La parole n’est pas encore sur ma langue et voici, Seigneur, tu la sais tout entière » (Ps 139, 4).

[20Comme le fit saint Arsène avec le moine qui, sans oser le dire, était scandalisé par les ménagements dont avait besoin cet ermite, lequel avait vécu au palais royal avant de tout quitter pour le Seigneur : Alph 799 = Romain 1 (p. 278) et Alph 74 = Arsène 36 (p. 33), qui sont deux versions complémentaires de la même histoire.

[21Alph 496 = Moïse 2 (p. 189). Cf. aussi Alph 510 = Moïse 16 (p. 193) : « Si quelqu’un porte ses propres péchés, il ne voit pas ceux de son prochain ».

Mots-clés

Dans le même numéro