Éditorial
Vies Consacrées
N°2011-3 • Juillet 2011
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C’est dans la lumière de l’Assomption que se place ce numéro d’été, puisque toute la vie chrétienne vit de la certitude qu’en Marie déjà, Dieu a réussi.
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C’est dans la lumière de l’Assomption que se place ce numéro d’été, puisque toute la vie chrétienne vit de la certitude qu’en Marie déjà, Dieu a réussi. Prononcée pour une profession perpétuelle, l’homélie de Mgr Éric de Moulins-Beaufort montre « la fécondité inouïe de la fête », où nous pouvons découvrir que tous les gestes corporels de la Mère – et à sa suite, les nôtres – recèlent une beauté « de la grandeur du ciel ». Ce poids de gloire des humbles proximités enfante « en notre humanité rétive », de générations en générations, son corps d’éternité ; il n’est que d’y consentir, et de nous y entraider, avec la grâce de Dieu.
La contribution du bienheureux Jean-Paul II à la vie consacrée n’est sans doute pas assez aperçue, même dans nos milieux. Le Père Pier Giordano Cabra, f.n., fait mémoire des éléments principaux du dossier, les ordonnant d’après leur chronologie ; l’intérêt de cette patiente recension vient aussi de la mise en évidence des difficultés et des interrogations qui peuvent demeurer aujourd’hui, alors même que la vie consacrée est entendue comme un don de l’Esprit qui ne peut manquer à l’Église.
La douceur de la voix divine fait courir le disciple vers le Royaume, disait saint Benoît dans sa Règle. Sous cet angle, le Père Michel Van Parijs, o.s.b., voit dans le croyant théologien celui qui questionne pour approcher le mystère des Écritures, lequel n’est autre que le récit de la compassion de Dieu pour son peuple, attestée dans le Verbe, origine et fin de l’histoire humaine. Ce sens « christique » des Écritures, l’Église le transmet dans l’assemblée liturgique, célébration sans fin de l’accomplissement du jour premier. Cette sagesse – cette théologie sapientiale – nourrit l’intelligence et le cœur du goût de la visite du Ressuscité.
Qui n’a pas vibré à la lecture du Dialogue des Carmélites de Georges Bernanos, ou de La dernière à l’échafaud de Gertrude von Le Fort ? Le Père Dominique Goblet, o.praem., présente ici l’opéra fameux où Francis Poulenc servit de son talent exceptionnel la puissance du texte littéraire. On verra combien les harmoniques théologiques expriment l’itinéraire spirituel du compositeur, que la réversibilité des destins dans la mort brûla de son obscure clarté.
Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, qui devrait être un jour porté sur les autels, a mis en évidence la docilité à l’Esprit Saint dans tous les états de vie, en vertu de l’habitation divine que le baptême a inaugurée dans les âmes. Cette promesse de nouvelle Pentecôte rejoint l’attente de l’aggiornamento conciliaire et elle s’atteste en particulier dans la pauvreté spirituelle : c’est que la force divine se déploie dans la faiblesse, et la transforme en rayonnement de l’amour.
La chronique annuelle d’Écriture sainte rédigée par Monsieur le Professeur Didier Luciani porte comme toujours sur l’Ancien Testament et le Judaïsme. On y découvrira des traversées d’ensemble du Premier Testament, aussi bien que des études sur des textes ou des thèmes particuliers, parfois explicitement théologiques, et, pour finir, un regard chrétien ouvert au judaïsme. Des recensions d’ouvrages récents et une liste des livres envoyés à notre rédaction complètent cette troisième livraison.
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L’année qui est à la moitié de sa course a vu nommer à la tête de notre Dicastère un nouveau préfet, Monseigneur João Braz de Aviz, jusque là archevêque de Brasilia (Brésil), connu pour sa cordialité et sa modération. Son interview du 12 janvier au National Catholic Reporter (traduite en français sur le site www.depluspres.fr), sa déclaration à l’Union Internationale des Supérieures Générales, le 30 mars dernier (« Je suis reconnaissant pour ce nouveau mandat ; je veux connaître la vie religieuse et approfondir la communion avec tous les consacrés ») et d’autres contacts qu’il a voulu prendre aux États-Unis ou à Rome laissent augurer d’un temps où, selon ses dires, « il ne s’agit pas de résoudre des questions doctrinales ou de droit canonique, mais de soigner les relations, de nous rapprocher les uns des autres, de valoriser l’autre… » (site des Frères de l’Instruction chrétienne, 4 juin). Un son très neuf, qui appelle tous les consacrés à mettre en œuvre la fameuse ecclésiologie de communion encore si peu reçue, depuis le Concile.
Nous souhaitons au Cardinal F. Rodé une retraite féconde. Nous nous réjouissons d’avoir été, lors de la visite de courtoisie que nous lui avons rendue, accueillis avec tant de bienveillance par le nouveau Préfet. Que le Seigneur bénisse le ministère qu’il exerce, et tous ses collaborateurs !