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Le nouveau Missel romain de 2002

Geoffroy P. Bovens, o.praem.

N°2005-3 Juillet 2005

| P. 157-173 |

La troisième édition du Missel romain n’est pas encore traduite en français, mais ses particularités et ses lignes de force théologiques nous sont déjà présentées ici dans toute leur amplitude. Des questions demeurent, certes, qui ne masquent pas la richesse d’un pareil « instrument pour la célébration ».

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L’invitation de Jean-Paul II de passer « du renouveau à l’approfondissement » [1] ne doit pas laisser croire que le temps de la rénovation de la liturgie appartiendrait désormais au passé, au bénéfice d’un temps de mise en œuvre. La réforme liturgique du concile de Trente a pu en effet promulguer tous les livres liturgiques entre 1570 (Missale romanum) et 1614 (Rituale romanum) et déclarer close cette période puisque, selon les mots de saint Pie V « valables à perpétuité », « jamais rien ne (devra être) ajouté, retranché ou modifié » (bulle Quo primum). Il n’en va pas de même pour nos livres liturgiques actuels. La liturgie, acte du Peuple de Dieu, est une réalité vivante qui évolue avec lui, non pour s’adapter à la modernité comme d’aucuns pourraient le craindre, mais pour correspondre à ce qu’est l’homme, disciple du Christ, et à ce qu’il vit. La mort de Jean-Paul II et l’élection de Benoît XVI ont montré au monde cette capacité d’adaptation de la liturgie romaine, y compris papale, qui cherche à manifester toujours mieux le mystère de l’Église.

Alors que certains livres liturgiques n’ont pas encore été publiés (par exemple, le cinquième volume de la Liturgie des Heures [2]), le Missel romain est le premier à avoir connu en 2002 sa troisième édition [3]. Il faudra sans doute encore quelques années pour que l’adaptation française, préparée par la Commission épiscopale francophone pour les Traductions et la Liturgie (CEFTL), soit présentée par les épiscopats francophones à la recognitio de Rome et que nous ayons un nouveau Missel français.

Nous voudrions ici, bien modestement [4], indiquer les particularités de cette troisième édition du Missel par rapport à la précédente (I) et dégager les lignes de force théologiques de cette dernière version (II). l’editio typica tertia n’est pas le témoin de la manière dont se déroule une célébration [5] mais l’instrument permettant à l’assemblée liturgique de s’insérer dans un acte qui ne lui appartient pas en propre, comme elle se reçoit elle-même du Christ. C’est dans ce sens que l’étude de ce livre liturgique, dans ses textes et ses rites [6], ouvre à la compréhension de l’action eucharistique et, par là, à ce que l’Église dit d’elle-même. Pour être complet, une étude de l’euchologie [7] serait bien évidemment indispensable, tout en étant impossible dans le cadre étroit de quelques pages.

I. Les particularités de l’editio typica tertia

Le Missel se présente sous la forme d’un gros livre relié à couverture rouge, nettement plus grand que le précédent. L’épaisseur du papier explique ses huit centimètres de tranche pour 1318 pages (quand on sait qu’un volume de La Pléiade en compte environ 1800…). Le souci est patent d’avoir un livre liturgique plutôt qu’un instrument de travail servant aux traductions en langues vernaculaires.

La structure du Missel n’a pas changé. Elle déterminera les quatre paragraphes de ce chapitre. Des décrets de promulgation, Constitution apostolique et calendrier général, nous ne retiendrons que l’Institutio generalis Missalis romani. Ce texte est, en effet, celui qui a subi le plus de modifications. L’exposé y associera naturellement l’Ordo missae qui est comme le cœur du Missel, contenant l’euchologie commune de la célébration eucharistique et la description de sa ritualité. Les deux paragraphes suivants envisageront l’euchologie des temps liturgiques (Proprium de tempore) et celle des saints (Proprium de sanctis), qui enchâssent l’Ordo missae. Dans un dernier paragraphe seront regroupées les diverses parties qui constituent les quatre cents dernières pages du Missel : les communs, les messes rituelles, votives, pour des circonstances particulières et pour les défunts, sans oublier les appendices.

La Présentation générale et l’Ordo missæ

Le 28 juillet 2000, la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements rendait publique la nouvelle version de l’Institutio generalis. Dans le Missel de 1970, ce texte remplaçait les Rubricae generales et le Ritus servandus in celebratione Missae du Missel tridentin. Au-delà de l’aspect juridique et rubrical (même s’il est intégré), la Présentation [8] approfondit le sens théologique de la célébration eucharistique et donne des indications pastorales pour qu’elle puisse porter des fruits dans le Peuple de Dieu. La nouvelle version de 2000 – comme le texte définitif de 2002, qui contient peu de changements –, tirant profit de trente ans d’expérience, enrichit le document de précisions théologiques ou rituelles et de considérations pastorales.

Le souci d’une plus grande justesse théologique est visible quand le texte spécifie, à deux reprises (18, 40 [9]), que l’assemblée est liturgique (40). Cet ajout discret a le mérite de souligner que l’assemblée, loin d’être passive, est partie prenante dans l’action liturgique. Chaque fois, d’ailleurs, l’expression est mise en rapport avec la participation active (actuosa [10]) des fidèles. N’en déplaise à Redemptionis sacramentum, l’assemblée entière célèbre l’Alliance entre Dieu et son Peuple. La position craintive de l’instruction romaine, qui cherche à « écarter toute ambiguïté [11] » et à valoriser le rôle du prêtre [12], est éloignée de l’équilibre de l’institutio qui envisage très souvent le prêtre dans son rapport avec les « fidèles rassemblés ». Il nous faudra y revenir dans la deuxième partie.

Les numéros concernant les lectures bibliques (57-62) ont été fortement retouchés. Avant de décrire le rôle du lecteur, véritable ministre de l’Église, la Présentation motive l’observation de la disposition des lectures bibliques par le fait qu’elle « montre bien l’unité de l’un et l’autre Testament et de l’histoire du salut » (57). Une telle affirmation rejoint l’élan du premier chapitre des Praenotanda de l’Ordo lectionum missae [13]. Un ajout précise encore la « grande importance liturgique et pastorale » du psaume qui « favorise la méditation de la Parole de Dieu » (61) en utilisant les mots mêmes de l’Écriture.

Un dernier accent théologique qui mérite d’être mis en valeur réside dans quelques lignes insérées à la fin du cinquième chapitre. Avant d’aborder la question des images sacrées, la Présentation reprend presque textuellement les mots de Sacrosanctum Concilium n° 8. C’est ainsi l’occasion de souligner que la liturgie terrestre est un avant-goût de la liturgie céleste à laquelle participent déjà les saints.

Étant donné la nature du document, il est compréhensible de ne pas y trouver de grands développements théologiques. Les précisions rituelles sont évidemment bien plus nombreuses. Il y a lieu de distinguer quatre types d’informations rituelles : les descriptions concernant la gestualité, les réponses à des questions qui se sont posées, les mises à jour provenant d’autres livres liturgiques et les nouveautés proprement dites.

Il serait erroné de croire que la gestualité de la célébration eucharistique a été remaniée. On parlera plutôt d’une insistance ou d’un rappel de différents aspects de la participation du corps à l’action liturgique. C’est ainsi qu’on trouvera une amplification des numéros consacrés à la génuflexion (274) et à l’inclination (275) ; le texte de 2002 veille aussi à remplacer systématiquement « révérence » par l’expression d’« inclination profonde ». La position à genoux bénéficie d’un élargissement puisqu’il « est louable » (43) de demeurer à genoux pendant toute la prière eucharistique, là où c’est la coutume. Le geste de paix, signe de « communion dans l’Église » doit être fait « de manière sobre et seulement à ceux qui l’entourent » (82), même pour le prêtre qui restera dans le sanctuaire (154). Quant à la description du geste de communion, elle se voit enrichie de l’expérience pastorale qui connaît des lieux où les fidèles se transmettent l’eucharistie de main en main (160), où l’on ne consomme pas aussitôt (161), où le prêtre ne distribue pas la communion (162).

Cette expérience pastorale a montré aussi une variété d’interprétations du Missel de 1975. C’est ainsi que le nouveau Missel estime opportun de préciser que la monition d’ouverture « en peu de mots » prend place « après la salutation initiale et avant l’acte pénitentiel » (31) et que les fidèles se tiennent debout « depuis l’invitation Prions ensemble avant la prière sur les offrandes » (43). La ritualité de la proclamation de l’Évangile est décrite avec minutie, aussi bien quand c’est le diacre qui le proclame (175) que quand un prêtre le remplace en son absence et que la célébration est présidée par l’évêque (212). Notons enfin le doublement des numéros consacrés au lieu de la réserve eucharistique (314-317), dont le Livre des bénédictions prévoit la bénédiction [14].

Ceci nous amène à considérer les modifications provenant de l’intégration de ce qui est présent dans les livres liturgiques publiés entre les deux dernières éditions du Missel. Nous venons d’évoquer le De Benedictionibus [15] et nous avons parlé aussi de l’Ordo lectionum missae. Les indications concernant l’arrangement de l’autel (296-308) s’inspirent de l’Ordo dedicationis ecclesiae et altaris [16] et la description des encensements (277) est une citation du Caeremoniale episcoporum [17].

Parmi les éléments qui apparaissent pour la première fois dans le Missel romain, quatre sont plus notables. Le premier pourrait presque passer inaperçu : le diacre peut à présent poser le geste de la fraction du pain (83) ; jusque-là la fraction était accomplie seulement par un prêtre. Plus intéressant pastoralement, l’Ordo missae (OM) intègre pour la première fois le Symbole des Apôtres (OM 19), le prévoyant « surtout pour le temps de Carême et le temps de Pâques », étant donné son caractère baptismal. Si les francophones ne seront pas surpris, dans la mesure où le Missel en langue française le connaissait déjà, le Missale romanum n’avait jamais comporté auparavant ce Symbole. Une autre addition notable dans l’ordinaire de la messe est celle d’autres prières eucharistiques, à côté des quatre majeures (qui demeurent les seules à être numérotées) : les deux pour la réconciliation et celle pour des circonstances particulières, qui comporte quatre versions pour les parties variables. En outre, cette fois dans l’Appendice, on trouve les trois prières eucharistiques pour les messes avec des enfants. Après quelque trente ans d’usage, ces prières eucharistiques ont montré suffisamment leur intérêt pour être accueillies au sein de l’édition typique. Notre dernière remarque n’est pas la moindre. Désormais la typographie indique, sans aucun doute possible, que la prière eucharistique commence par le dialogue de la préface. Le Missel prend enfin acte de cette redécouverte des études liturgiques : l’élément variable qu’est la préface fait réellement partie de la Prière eucharistique. Ainsi le Canon romain (OM 83) et la prière eucharistique III (OM 107), qui n’ont pas de préface propre, commencent par le dialogue de la préface et le Sanctus, une rubrique précisant qu’il faut choisir une des préfaces.

Pour finir concernant l’ordinaire de la messe, il nous faut signaler quelques accentuations pastorales. Certes, on peut lire que le texte du Gloria ne pourra être remplacé par aucun autre (53) et l’on insistera sur le rôle du sacristain (105) et du maître des cérémonies, en tout cas dans les églises majeures (106). Ce n’est pas là, cependant, le plus important. La Présentation revient, à plus d’une reprise, sur la nécessaire adaptation. On notera l’ajout d’un neuvième chapitre relativement long, entièrement neuf, consacré aux « adaptations qui relèvent des évêques et de leurs conférences » (386-399). Mais la plupart des adaptations relèvent du célébrant qui, selon « l’utilité des participants » (361), opère des choix entre les textes, compose librement des monitions (31, 48), « pour qu’ils répondent mieux aux besoins, à la préparation et à la mentalité des participants » (24). L’objectif est en effet toujours « une célébration active et fructueuse de l’eucharistie » (22).

Le Propre du temps

Ici non plus, nous ne chercherons pas à tout dire mais à relever quelques évolutions notables qui résident dans l’enrichissement de l’euchologie et dans une structuration plus pratique de celle-ci. Dès le temps de l’Avent, en effet, on constate que chaque jour est désormais pourvu d’un formulaire complet, qui remplace avantageusement le regroupement par jour de la semaine du Missel précédent.

Parmi les ajouts, on retiendra les vigiles de l’Épiphanie et de l’Ascension, ainsi que la multiplication des prières sur le Peuple pendant le temps de Carême. Des vingt-six prières super populum introduites par le Missel romain édité après le concile Vatican II, l’editio typica tertia n’en retient que onze, auxquelles elle rajoute trente-deux oraisons. De ces quarante-trois orationes super populum, trente-sept proviennent des sacramentaires romains et une seule est de nouvelle composition. La localisation de ces prières de bénédiction à l’intérieur de chaque formulaire du Carême (en plus de la liste présente dans l’Appendice de l’Ordo missae) souligne la mise en valeur de cet élément euchologique, malheureusement trop souvent inconnu et inusité dans les célébrations liturgiques.

Un mot encore sur le temps pascal. Comme en Avent, le Missel présente désormais un formulaire par jour, facilitant l’utilisation du livre liturgique, au détriment de son épaisseur puisque seule change la collecte (les autres formules sont communes au jour, quelle que soit la semaine). De nouvelles oraisons, provenant des sacramentaires antiques, se sont substituées à certaines collectes, pour éviter les doublons que l’on pouvait trouver dans le Missel.

Le Propre des saints

Le Sanctoral mériterait à lui seul un développement que nous ne pouvons donner dans cet article. Les modifications les plus remarquables résident dans l’adjonction de nouveaux formulaires. Depuis l’editio typica altera, huit saints avaient été intégrés dans le calendrier général ; ils trouvent à présent leur place dans le Missel comme mémoires : Adalbert (23 avril), Louis-Marie Grignion de Montfort (28 avril), Pierre-Julien Eymard (2 août), Maximilien-Marie Kolbe (14 août, obligatoire [18]), Pierre Claver (9 septembre), André Kim Taegon, Paul Chong Hasang et leurs compagnons (20 septembre, obligatoire), Laurent Ruiz et ses compagnons (28 septembre) et André Dung-Lac et ses compagnons (24 novembre, obligatoire).

En outre, onze célébrations ont été introduites comme mémoires facultatives : le Saint Nom de Jésus (3 janvier), Joséphine Bakhita (8 février), Notre-Dame de Fatima (13 mai), Cristobal Magallanes et ses compagnons (21 mai), Rita de Cascia (22 mai), Augustin Zhao Rong et ses compagnons (9 juillet), Apollinaire (20 juillet), Charbel Maklouf (24 juillet), Thérèse Bénédicte de la Croix (9 août), le Saint Nom de Marie (12 septembre) et Catherine d’Alexandrie (25 novembre).

Dans les pays francophones, il est bon de savoir que la mémoire facultative de sainte Jeanne-Françoise de Chantal a été transférée du 12 décembre au 12 août, pour éviter la « concurrence » avec Notre-Dame de Guadalupe célébrée à cette date dans les Églises des Amériques.

Des Communs, nous ne considérerons que la Vierge Marie. l’editio typica altera contenait trois formulaires généraux et un pour chaque temps fort de l’année liturgique, à l’exception du Carême. Cette fois, les formulaires du temps per annum sont au nombre de huit (venant des Messes en l’honneur de la Vierge Marie [19]) et celui du temps pascal a été entièrement revu. S’il n’y a pas de commun de la Vierge pour le Carême, Marie est mentionnée à deux reprises dans le Missel pendant cette période. Le vendredi de la cinquième semaine du Carême, nous trouvons une collecte nouvelle évoquant l’intercession de la Vierge Marie, alors que l’Église contemple comme elle la Passion du Christ. En réalité, une présence mariale en ce jour n’est pas étrangère à la tradition liturgique puisque le pape Benoît XIII (xviiie siècle), dominicain, étendit à toute l’Église l’usage de son Ordre de célébrer Notre-Dame des Douleurs le vendredi après le premier dimanche de la Passion. Elle resta d’ailleurs à cette place, en parallèle à la fête du 15 septembre, jusqu’au Missale romanum de 1962.

Une rubrique discrète pour le Vendredi saint évoque également la Vierge Marie. La possibilité est laissée, en effet, de chanter le Stabat Mater ou « un autre chant adapté au mémorial de la compassion de la bienheureuse Vierge Marie » pendant l’adoration de la croix [20]. Cette mention n’est pas non plus étrangère à la tradition liturgique, puisque le Pontifical romano-germanique [21] et l’Ordo romanus L [22] (xe siècle) parlent d’un responsorium sancti Ambrosii, ex persona sanctae Mariae qui met dans la bouche de Marie les mots suivants à l’adresse de Jésus : « Toi la victime propitiatoire, tu vas à l’immolation pour tous. Il n’accourt pas, Pierre qui te disait : “Je mourrai pour toi.” Thomas t’abandonne, lui qui s’écriait : “Nous mourrons tous avec toi.” Et aucun d’entre eux ne m’aura guidée, mais toi seul, toi qui m’as conservée immaculée, mon fils et mon Dieu. »

Les Messes diverses

Le Sanctoral est suivi de formulaires divers, dont il nous faut dire un mot à présent.

Aux messes rituelles ont été ajoutés des formulaires pour la bénédiction d’un abbé ou d’une abbesse, pour l’institution des lecteurs et des acolytes et pour la dédicace d’une église, partiellement repris des livres liturgiques existants.

La plus grande partie est constituée de quarante-neuf formulaires pro variis necessitatibus. On notera l’apparition des messes pour les anniversaires de mariage, pour demander la chasteté, pour la réconciliation, en temps de faim, pour ceux qui sont en captivité, les prisonniers, les malades et les mourants.

Quatre messes votives sont venues s’ajouter aux quinze existantes : à la miséricorde de Dieu, au Christ Grand Prêtre éternel, à Jean Baptiste, aux apôtres Pierre et Paul.

Enfin, le Missel comprend, dans ses dernières pages, les trois prières eucharistiques pour les enfants. Le livre liturgique a voulu manifestement introduire une distinction entre, d’une part, les quatre prières eucharistiques majeures et celles pour la réconciliation et les circonstances particulières et, d’autre part, les prières eucharistiques pour les enfants. Aucune typologie n’a été donnée pour justifier cette distinction. On peut néanmoins se hasarder à penser, selon la rubrique introductive (Missale romanum, p. 1271), que la situation des prières eucharistiques pour les enfants dans les annexes est due au fait qu’elles sont utilisées pour des assemblées tout à fait particulières, constituées presque exclusivement d’enfants.

II. Quelques lignes théologiques

Après cette description du contenu de la troisième édition du Missel romain, nous voudrions d’abord dégager quelques lignes théologiques, pour finir par quelques remarques critiques conclusives.

L’action de l’Esprit Saint

Une lecture attentive du Missel montre l’attention « dogmatique », pourrions-nous dire, au mystère trinitaire. Dès le début du premier chapitre de la Présentation générale sur « L’importance et la dignité de la célébration eucharistique », en se référant à Sacrosanctum Concilium, n° 10 (SC 10)), le texte présente la célébration eucharistique comme le sommet (culmen) de l’action sanctificatrice de Dieu et du culte d’adoration des hommes. Précisant ici la constitution conciliaire, le Missel parle d’un culte au Père par le Christ, dans l’Esprit (Institutio generalis Missalis romani, n° 16 (IGMR 16)). Même précision théologique quand il s’agit de la prière eucharistique, cœur de la célébration. Le Missel explique qu’elle est la prière de toute la communauté, que le prêtre, au nom de tous, adresse au Père, par le Christ dans l’Esprit Saint (IGMR 78). Quand il s’agit de l’écoute et de la méditation de la Parole de Dieu, le silence est mis en rapport avec l’Esprit Saint pour que le Verbe de Dieu soit accueilli dans le cœur (IGMR 56). Il n’est pas indispensable de parler aussi des nombreuses corrections des conclusions trinitaires des oraisons pour se rendre compte de la préoccupation d’exprimer le plus justement possible l’action eucharistique comme opus Trinitatis [23].

L’ecclésiologie

Le premier chapitre de l’IGMR dont nous venons de parler se conclut actuellement par cinq numéros qui étaient absents de la seconde édition. Le n° 22, le plus long, met en valeur le lien entre la liturgie et le mystère de l’Église : « Dans les célébrations, surtout les célébrations eucharistiques, qui se déroulent sous sa présidence [celle de l’évêque diocésain] avec la participation du presbyterium, des diacres et du peuple, le mystère de l’Église se manifeste. » Aucune note ne vient appuyer le texte, mais on reconnaît sans peine SC 41 et surtout l’ecclésiologie du Cérémonial des évêques. On s’étonnera donc de trouver dans l’Ordo missae l’expression in missa pontificali (OM 143) que le Cérémonial a soigneusement voulu éviter, préférant l’usage de « messe stationnale [24] ». Le passage d’un vocabulaire à un autre est précisément le témoin d’une autre approche et de la liturgie et de la compréhension de l’Église : plutôt que de considérer l’évêque, avec ceux qui l’entourent, en précisant les conditions pour avoir une « messe pontificale », la messe stationnale est celle à laquelle « le plus grand nombre de fidèles (est convoqué), les prêtres y concélébreront avec l’évêque, les diacres y accompliront leur ministère, les acolytes et les lecteurs y rempliront leur fonction [25] ». Pas plus que de « messe pontificale », le cérémonial ne comporte de « bénédiction pontificale » mais une « bénédiction ordinaire » qui se distingue de la « bénédiction apostolique [26] ».

Dans le sillage du Cérémonial, le n° 22 parle des différents ministères qui manifestent le mystère de l’Église. Un ajout au début du chapitre III de la Présentation sur « Les offices et les ministères à la messe » renchérit en affirmant que la célébration eucharistique « concerne le Corps tout entier de l’Église » et qu’en elle, le peuple chrétien « manifeste sa cohésion et son organisation hiérarchique » (IGMR 91). Qu’ils soient ou non ordonnés, les ministères apparaissent à l’intérieur du Peuple de Dieu et au service les uns des autres. L’accentuation de cette ecclésiologie par rapport à la seconde édition est patente, à travers les passages déjà cités et l’ajout, ici ou là, d’autres ministères, quand on ne parlait auparavant que du prêtre (par exemple, IGMR 38, 44).

Ces ministères ne sont bien évidemment pas indistincts. Les numéros 4 et 5 sont quasi les seuls [27] à avoir subi une retouche, chaque fois pour parler du sacerdoce ou du ministère du prêtre et de l’évêque. Il est le gardien de la liturgie autant que le « premier dispensateur des mystères de Dieu » (IGMR 22) et le « grand-prêtre de son troupeau » (IGMR 387). Le Missel donne une plus grande place au ministère épiscopal et intègre la mention de la bénédiction donnée par l’évêque à la fin de la messe (OM 143) ou encore lui donne la possibilité de bénir l’assemblée avec l’évangéliaire après la proclamation de l’Évangile (IGMR 175).

« Après le prêtre, en vertu de l’ordination sacrée, le diacre occupe la première place parmi ceux qui exercent un office dans la célébration eucharistique » (IGMR 94). Ces mots sont typiques de la troisième édition du Missel qui, après l’évêque, met en valeur le ministère diaconal. Les endroits sont nombreux où il a été ajouté en regard de la version précédente, à côté du prêtre (IGMR 44, 49, 215, etc.).

Mais c’est, bien sûr, le ministère du prêtre qui est le plus développé. Tout en se réjouissant de l’invitation à ne pas se laisser guider par sa propre inclination et son libre-arbitre mais à veiller « au bien spirituel commun du Peuple de Dieu » (IGMR 42), on pourra s’interroger sur la recommandation « de célébrer même chaque jour le sacrifice eucharistique » (IGMR 19 [28]). Si ce souhait de la célébration eucharistique quotidienne est louable en tant que tel, il est à mettre en relation avec le paragraphe ajouté au début de la partie concernant les messes concélébrées. Celui-ci insiste sur « la liberté de célébrer l’eucharistie individuellement » (IGMR 199 [29]). On ne comprend pas comment ce souci de liberté est compatible avec l’importance accordée plus haut à la manifestation de l’ecclesia : « La célébration eucharistique est une action du Christ et de l’Église, qui est “sacrement de l’unité”, c’est-à-dire du peuple saint réuni et organisé sous l’autorité de l’évêque » (IGMR 91). Néanmoins, force est de reconnaître l’évolution notable depuis la seconde édition du Missel dans la description de l’Ordo missae. Celui-ci ne porte plus, dans sa dénomination, cum populo (Missale romanum, editio typica altera, p. 501). Sans doute parce que cela va de soi, mais aussi en raison du glissement d’un ordo missae sine populo à un ordo missae « à laquelle participe un seul ministre », unique manière de conserver un tant soit peu le caractère ecclésial de la célébration eucharistique. Bien plus, la séquence rituelle présentée abandonne définitivement les particularités de l’ordo missae sine populo pour se calquer simplement sur l’ordinaire de la messe décrit au cœur du Missel.

La participation active

Revenons à présent au n° 22 duquel nous sommes partis. Après avoir évoqué la manifestation du mystère de l’Église dans la diversité de ses ministères, la Présentation parle de « célébration active (actuosa) et fructueuse de l’eucharistie », d’abord pour les ministres ordonnés puis pour tous les fidèles. C’est de cette manière qu’est introduite la nécessité des adaptations dont nous avons déjà parlé (cf. IGMR 386). Le bien du peuple prime, et les adaptations doivent permettre la participation active [30] de tous. Deux orientations nous paraissent originales par rapport à la seconde édition : l’insistance sur le silence et la place accordée au chant.

Sur les dix-neuf occurrences de silentium, huit sont nouvelles [31]. Le silence est la première manière de participer à l’action liturgique, un silence rempli d’une présence de soi à Dieu qui permette à Dieu de parler : « Par ce moyen, avec l’aide de l’Esprit Saint, le Verbe de Dieu est accueilli dans le cœur et la réponse de chacun se prépare dans la prière » (IGMR 56). C’est ainsi que le silence est participation active. Il a comme sa source dans la liturgie de la Parole où le Verbe se donne à entendre sur le fond du silence [32] et trouve sa prolongation naturelle dans la prière eucharistique où le Verbe se donne en nourriture corporelle [33].

La Présentation établit elle-même le rapport entre le silence et les chants (cf. IGMR 55). Le Missel n’est pas le livre liturgique dans lequel on trouvera les chants de l’assemblée. L’importance du chant est soulignée (cf. IGMR 39-41), sans préciser son usage dans le détail. En revanche, le Missel insiste sur « le chant des ministres et du peuple » (IGMR 40), surtout les parties dialoguées ou avec répons, c’est-à-dire où la ministérialité s’exerce le plus visiblement [34]. Non seulement le Missel invite instamment au chant du psaume (IGMR 61), mais aussi à celui de la prière eucharistique (IGMR 147). Pour favoriser le chant de celle-ci, davantage de formulaires de messes contiennent une préface propre qui, systématiquement, est sous forme de partition. En outre, le Missel romain a adopté l’ordo missae in cantu de Solesmes et a intégré les partitions – dans le texte lui-même et non dans un appendice (à l’exception des prières eucharistiques) – pour chanter la totalité de l’ordinaire, depuis In nomine Patris jusqu’à Ite missa est.

Conclusion

l’editio typica tertia représente un travail considérable dont les plus beaux fruits peuvent être cueillis dans l’euchologie largement enrichie et l’ecclésiologie dominante. Ces deux aspects épousent le mouvement de la réforme liturgique, puisant dans le trésor de la tradition ecclésiale pour favoriser une participation toujours plus plénière à l’action liturgique, qui est manifestation de l’Église. Ce rapport entre liturgie et Église se trouve mieux exprimé dans la troisième édition, signe peut-être d’une certaine maturation de la réforme liturgique.

Demeurent toutefois des zones plus obscures qui paraissent moins en consonance avec les principes de la réforme. Commençons d’abord par le livre en lui-même. La préoccupation de publier un ouvrage de belle qualité est louable, même si l’on y perd en maniabilité. Était-ce bien indispensable pour une édition typique latine ? A moins que l’on ait voulu manifester par là qu’il ne s’agit pas d’un ouvrage de bibliothèque destiné aux conférences épiscopales et à leurs experts mais aussi un livre liturgique à utiliser, encourageant ainsi la célébration liturgique en latin. Sans l’exclure bien sûr – et l’editio typica altera a bien été utilisée en ce sens –, l’usage du latin pour l’intégralité de la célébration ne semble pas répondre habituellement à l’impératif de la participation consciente et active voulue par le Concile.

Si la Présentation générale comporte un souffle certain, le Missel a subi un alourdissement rubrical. A côté d’éclaircissements opportuns, n’y a-t-il pas la peur des « erreurs » qui pourraient nuire à la célébration ? La préoccupation est légitime, mais que va y changer un appareil rubrical plus important ? La réforme liturgique avait précisément souhaité prendre ses distances par rapport à une mentalité rubriciste, qui a encore de beaux jours devant elle (voir l’instruction « Sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie » Redemptionis sacramentum de 2004, publiée par la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements [35]).

« On n’étendra à l’Église universelle que les fêtes commémorant des saints qui présentent véritablement une importance universelle. » Ce sont les mots de la constitution conciliaire sur la liturgie (SC 111). Comment dès lors comprendre le passage de cent cinquante-sept (dans l’editio typica altera) à cent septante-six mémoires ? D’autant que le critère avancé par Sacrosanctum Concilium ne semble pas avoir été celui qui a présidé à la refonte du Sanctoral… Comment expliquer sinon la reprise des Noms de Marie et de Joseph qui ajoutent encore des « fêtes à thèmes », de saint Apollinaire ou de sainte Catherine d’Alexandrie, dont on doute de l’importance universelle ?

Le processus complexe de la traduction du Missel en langue française a commencé. Le travail sera long et difficile. Les regrets qui ont été mentionnés pour terminer ne doivent pas étouffer la chance que représente cette édition à l’euchologie plus riche et à la présentation plus claire. En étant conscientes des limites de l’édition typique, et si les principes de traduction énoncés par Liturgiam authenticam [36] reçoivent une interprétation souple, les conférences épiscopales pourront réaliser une adaptation heureuse qui exploite avant tout la richesse de l’editio typica tertia. En attendant, nous continuerons à utiliser le Missel romain de 1977. La célébration eucharistique est bien au-delà du livre liturgique.

[1Jean-Paul II, Lettre apostolique pour le vingt-cinquième anniversaire de la constitution conciliaire sur la sainte liturgie Spiritus et Sponsa, 4 décembre 1988, n° 6.

[2Ce Supplément qui devait contenir, entre autres, un deuxième cycle de lectures et des oraisons psalmiques, n’est toujours pas paru. Mgr Bugnini notait, dans son livre sur la réforme liturgique, que le travail avait été repris en 1986 et qu’il était toujours en cours (A. Bugnini, « La riforma liturgica » (1948-1975), Roma, Bibliotheca Ephemerides Liturgicae. Subsidia 30, CLV, 1972, 511).

[3Missale romanum ex Decreto Sacrosancti Œcumenici Concilii Vaticani II instauratum auctoritate Pauli PP. VI promulgatum Ioannis Pauli PP. II cura recognitum, editio typica tertia, Città del Vaticano, Typis Vaticanis, 2002.

[4Parmi les travaux (surtout en italien) qui permettront d’avoir une vue plus complète : M. Barba, « La primitiva preparazione dell’Institutio generalis Missalis romani », Ecclesia orans 18 (2001) 297-326 ; M. Barba, Il Messale romano. Tradizione e progresso nella terza edizione tipica, « Monumenta studia instrumenta liturgica » 34, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 2004 ; C. Braga, « L’Editio typica tertia della Institutio generalis Missalis romani », Ephemerides liturgicae 114 (2000) 481-497 ; A. Cuva, « L’arrichita documentazione della Institutio generalis Missalis romani », Ephemerides liturgicae 114 (2000) 511-520 ; C. Giraudo, ed., « Il messale romano. Tradizione, traduzione, adattamento. Atti della XXX Settimana di Studio dell’Associazione Professori di Liturgia. Gazzada, 25-30 agosto 2002 », Bibliotheca Ephemerides Liturgicae. Subsidia 125, CLV – Roma, Edizioni liturgicae, 2003 ; « Missale Romanum. Editio typica tertia. 2002 », Ephemerides liturgicae 116 (2002) ; « Missale Romanum. La « novitas » della terza edizione latina », Rivista liturgica 90/4 (2003) ; J. Nebel, « Die Editio typica tertia des Missale romanum. Eine Untersuchung über die Veränderungen », Ecclesia orans 19 (2002) 265-314 ; Smolarski, D.C., The General Instruction of the Roman Missal, 1969-2002. A Commentary, Collegeville, Liturgical Press, 2003 ; M. Sodi, A. Toniolo, Concordantia et indices Missalis Romani. Editio typica tertia, « Monumenta studia instrumenta liturgica » 23, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 2002 ; M. Sodi, A. Toniolo, Praenotanda Missalis Romani. Textus – Concordantia – Appendices. Editio typica tertia, « Monumenta studia instrumenta liturgica » 24, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 2003.

[5La description de la communion des concélébrants au précieux Sang avec un chalumeau dans la Présentation générale du Missel romain (n° 202) a heureusement été retirée du texte actuel. Cela ne signifie pas pour autant que les prêtres communiaient de cette manière entre 1970 et 2000.

[6Cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, 4 décembre 1963, n° 21.

[7Dans cet article, nous entendons par « euchologie » l’ensemble des prières contenues dans un formulaire liturgique ou dans le Missel. Voir M. Augé, « Euchologie », in D. Sartore – a.m. Triacca, Dictionnaire encyclopédique de la liturgie, I, Brepols, [s.l.] 1992, 378-385.

[8Le Missel romain traduit ainsi le mot Institutio. Le lecteur pourra trouver la traduction française de la première version du texte dans l’opuscule de D. Crouan, ed., Introduction à la messe de Paul VI. Présentation générale du Missel romain. « Institutio generalis Missalis romani » de la IIIe édition du Missel romain approuvée en 2000 par le pape Jean-Paul II en vue de son application, Paris, François-Xavier de Guibert, 2003. Le site internet du Centre national de Pastorale liturgique français (CNPL) met à disposition la traduction provisoire de ce même texte réalisée par l’AELF : http://cnpl.cef.fr/.

[9Dans ce paragraphe, la numérotation renvoie toujours à l’Institutio generalis Missalis romani (2002). La numérotation de l’édition de 2002 (ou 2000) diffère de celle de l’édition précédente.

[10Cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, 4 décembre 1963, n° 11.

[11Pour le document romain, « il ne faut employer qu’avec prudence des expressions telles que “communauté célébrante” ou “assemblée célébrante” » (Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Instruction sur certaines choses à observer et à éviter concernant la très sainte eucharistie Redemptionis Sacramentum, 25 mars 2004, n° 42).

[12Cf. M. Augé, « L’istruzione Redemptionis Sacramentum », Rivista liturgica 91 (2004) 895-900.

[13Missale romanum. Ordo lectionum Missae, editio typica altera, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1981, n° 5.

[14Rituel romain. Livre des bénédictions, Paris, Chalet/Tardy, 1995, n° 919-929.

[15De Benedictionibus, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1984.

[16Pontifical romanum. Ordo dedicationis ecclesiae et altaris, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1977.

[17Caeremoniale Episcoporum, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1984, n° 91-93.

[18Les autres mémoires sont facultatives.

[19Messes en l’honneur de la Vierge Marie, Paris, Desclée, 1989.

[20Feria VI in Passione Domini, n° 20, p. 329.

[21C. Vogel, R. Elze, Le Pontifical romano-germanique du X siècle. II. Le texte, « Studi e testi » 227, Città del Vaticano, Bibliotheca Apostolica Vaticana, 1963, n° 330, p. 90-91.

[22M. Andrieu, Les « Ordines Romani » du haut Moyen Age. V. Les textes (suite) (Ordo L), Spicilegium Sacrum Lovaniense, « Études et documents » 29, Louvain, 1961, n° 38, p. 253.

[23Catéchisme de l’Église catholique, Paris, Centurion/Cerf/Fleurus/Mame/Libreria Editrice Vaticana, 1998, nos 1076-1077.

[24Cf. P. Marini, « L’ecclésiologie de l’épiscopat selon le Cérémonial des évêques », La Maison-Dieu 224 (2000) 139-163.

[25Cérémonial des évêques, Paris, Desclée/Mame, 1998, n° 119.

[26Cf. ibid. nos 1118-1126.

[27Le n° 2 qui corrige aussi l’expression « sacramentaire léonien » en « sacramentaire appelé léonien », pour prendre en compte les acquis des recherches liturgiques. Ce recueil n’est en fait ni un sacramentaire ni l’œuvre de saint Léon (voir M. Metzger, Les sacramentaires, « Typologie des sources du Moyen Age occidental » 70, Turnhout, Brepols, 1994, 38-56).

[28La note cite le décret Presbyterorum ordinis, n° 13, qui ajoute : « même si les chrétiens ne peuvent y être présents, c’est un acte du Christ et de l’Église ». Le Code de droit canonique de 1983 reprend la même idée (can. 904).

[29Est-ce pour cela qu’ont été ajoutées quatre messes votives, comme nous l’avons vu ? Car l’utilité pastorale de celles-ci est sujette à caution.

[30L’expression de participatio actuosa revient à cinq reprises dans l’IGMR (19, 35, 288, 294, 386).

[31IGMR 56 (2), 55, 66, 78, 130, 136, 147.

[32Sur les huit occurrences nouvelles, quatre sont en rapport avec les lectures bibliques (55, 56 [deux fois], 130) et deux avec l’homélie.

[33Les deux dernières occurrences concernent effectivement la prière eucharistique.

[34Cf. Sacrée Congrégation Des Rites, Instruction sur la musique dans la liturgie Musicam sacram, 5 mars 1967, nos 27-36 : Documentation catholique 1490 (1967) 495-512.

[35Dans le même sens, l’explication du geste de l’immixtion (le prêtre dépose dans le calice un fragment d’hostie) par l’unité du Corps du Christ vivant (IGMR 83) est un retour surprenant à l’allégorie.

[36Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Cinquième Instruction pour la correcte application de la Constitution sur la liturgie, à propos de l’usage des langues vernaculaires dans l’édition des livres de la liturgie romaine Liturgiam authenticam, Documentation catholique.

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