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L’espérance : dynamique du renouveau

Chapitre Général de la Congrégation Bénédictine de la Reine des Apôtres

Paul Standaert, o.s.b.

N°2002-4 Juillet 2002

| P. 250-259 |

Comme le sous-titre le laisse deviner, nous proposons une reprise d’une conférence spirituelle. Son mode d’exposition, suggéré par la lectio divina du cycle d’Abraham est suggestif : quatre thèmes d’abord sont sélectionnés puis repris chacun, comme pour une fugue musicale, en application à Israël, à la lumière du Christ et en application à la vie monastique. La méditation du lecteur se prolongera aisément dans le contexte de sa propre situation et selon les harmoniques propres et le timbre de son instrument...
Nous remercions très chaleureusement Dom Paul Standaert, o.s.b., abbé de l’Abbaye de Saint-André (Zevenkerken, Bruges) de nous avoir permis de reproduire ce texte, présenté par notre sœur Marie-Thérèse Hautier, o.s.b.

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Parler de l’espérance, c’est parler du don de Dieu. S’approcher de Dieu va de pair avec l’expérience vitalisante que Dieu est un rocher inébranlable, qui nous permet de construire l’avenir, et que ce même Dieu est lumière qui éclaire la route à suivre.

Pour nous introduire à ce thème de réflexion marchons comme Abraham. Sa mise en route pour l’avenir est une initiative de Dieu (Gn 12, 1-4). Lors d’une querelle entre les bergers de ses troupeaux avec ceux des troupeaux de Loth Dieu rappelle en ces termes à Abraham le sens de sa marche au désert :

« Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde au nord, au sud, à l’est et à l’ouest. Oui, tout le pays que tu vois, je te le donne ainsi qu’à ta descendance pour toujours » (Gn 13, 14-15).

Quelque temps plus tard, Abraham passe par un moment de dépression. Il est découragé vu son grand âge et celui de Sarah. Il dit au Seigneur : « Voici que tu ne m’as pas donné de descendance et c’est un membre de ma maison qui doit hériter de moi. »

Alors le Seigneur lui parla en ces termes : « Ce n’est pas lui qui héritera de toi. » Dieu mena Abraham hors de sa tente et lui dit : « Contemple donc le ciel, compte les étoiles si tu peux les compter. »

Puis Il lui dit : « Telle sera ta descendance. »

Abraham eut foi dans le Seigneur, et pour cela le Seigneur le considéra comme juste (Gn 15,3-6). Ce dernier texte parut à saint Paul tellement fondamental qu’il le reprit dans son épître aux Romains (4, 3-9) comme fondement pour la vie de foi.

Ces deux citations reprises au cycle d’Abraham sont un enseignement de base pour une spiritualité de l’espérance. Nous ne les considérons pas uniquement comme un point de départ. Elles nous accompagneront tout au long de notre réflexion sur le dynamisme de l’espérance. Chacune de ces paroles s’applique non seulement à Abraham (a), mais également à l’histoire politique d’Israël (b), au Christ (c), à l’Église (d), et finalement à l’objet de notre réflexion : la vie monastique (e) vécue aussi bien communautairement qu’individuellement.

Quatre grands thèmes se dégagent du texte de base sur Abraham :

  1. Au départ, des querelles entre personnes et un découragement pour l’avenir.
  2. Une invitation à lever les yeux, à regarder et à contempler le ciel pour compter les étoiles.
  3. Le concret de la vie dans lequel s’inscrit la promesse de Dieu.
  4. Une grande ouverture sur l’avenir : l’objet de notre espérance.

Au départ, des querelles entre personnes et un découragement

a. Abraham est à juste titre présenté comme le père de tous les croyants (Rm 4, 11). La force de sa foi n’exclut pas les conflits entre personnes de son entourage et il succombe même au découragement. La promesse, qui a motivé le départ de son lieu natal et la poursuite de son idéal (Gn 12, 1-4), tarde à se réaliser.

b. Au temps du roi Akhaz, roi de Juda, les deux rois d’Aram et d’Israël « montèrent contre Jérusalem pour l’attaquer » (Is 7, 1). Le roi de Juda perd courage « son cœur et le cœur de son peuple furent agités comme les arbres de la forêt sont agités par le vent » (Is 7, 2). Dans cette crise de découragement Dieu dicte au prophète Isaïe les paroles à adresser au roi qui faiblit :

« Veille à rester calme, ne crains pas !
Que ton cœur ne défaille pas
à cause de ces deux bouts de tison fumants...
Cela ne tiendra pas, cela ne sera pas !
Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas »(Is 7, 4.9).

La Parole de Dieu est forte ; l’homme à qui elle est adressée est faible !

c. Jésus a connu lui aussi le découragement. Il sait que son heure est venue. Ses disciples vont l’abandonner. Un d’entre eux l’a déjà trahi et peut arriver à chaque instant pour l’arrêter. « Pris d’angoisse, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient à terre. » Au même instant « un ange lui apparut du ciel qui le fortifiait » (Lc 22, 43-44).

d. L’Église du Christ connut à travers l’histoire plus d’une crise de désaffection. Cela s’appelle des schismes, ce qui veut dire des déchirements. Le Corps du Christ, l’Église, est la « tunique sans couture, tissée d’une seule pièce depuis le haut » (Jn 19, 23). Il est significatif que ce que les soldats au pied de la croix refusèrent de déchirer (Jn 19, 24), l’Église de l’histoire en a connu le drame : divisions, rejets, persécutions et critiques. Cela n’empêche ni le Christ sur la croix, ni l’Église de tous les temps de remettre leur seul espoir dans les mains du Père (Lc 23, 46).

e. La vie monastique aujourd’hui vit une crise grave de survie. Le charisme d’une vie entièrement centrée sur Dieu n’est apparemment plus compris par les jeunes, au moins dans la société européenne. S’il y a renouveau, cela se vit ailleurs, dans des communautés de l’hémisphère sud et dans des groupements de renouveau hors du vieux tronc monastique. Plusieurs communautés s’interrogent avec angoisse sur leur possibilité d’avenir. Le découragement est fréquent dans les milieux monastiques du monde occidental.

Invitation à lever les yeux, à regarder et à contempler

a. Dieu invite Abraham à sortir de sa tente et à regarder le ciel (Gn 15,5). Il ne peut pas s’enfermer dans son monde à lui. Il fait nuit. C’est l’heure pour tous les hommes d’oublier les difficultés dans un sommeil profond et de se réchauffer dans la chaleur d’une tente fermée. Mais il y a les étoiles au firmament ! Dieu fait sortir Abraham de ce monde clos dans lequel il s’est enfermé, le lieu où il cherche à fuir et à se protéger. C’est hors de ce milieu construit par lui et pour lui-même et en se tenant droit dans la nudité de la nuit que le Seigneur attend Abraham pour lui faire voir la beauté du ciel. C’est ainsi que Abraham apprendra à déchiffrer les signes du bonheur qui l’attend. La promesse, objet de son espérance, ne se lit pas à l’intérieur d’une tente construite à sa mesure. La merveille d’un ciel plein d’étoiles brillantes se lit dans l’extase, c’est-à-dire dans la sortie de lui-même et dans le dépassement qui marque une démarche contemplative.

b. A la veille d’une guerre avec deux rois voisins, le Seigneur invite le roi Akhaz de Juda à demander un signe au Seigneur. « Demande-le au plus profond et sur les sommets là-haut » (Is 7, 11). Le roi refuse et s’enferme dans un raisonnement politique et religieux étroit et sans risque (Is 7, 12). La réaction du prophète est violente :

« Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes que vous fatiguiez aussi mon Dieu ? Aussi bien le Seigneur vous donnera-t-il lui-même un signe. »

C’est l’annonce de la naissance d’un fils pour la « jeune femme enceinte ». Son nom sera Emmanuel (Is 7,13-14). Ce nom doit exprimer l’espérance du roi et de son peuple. Les signes de Dieu se lisent au-delà de toute analyse politique. Dieu nous invite à regarder plus loin dans un regard contemplatif la réalité que les hommes doivent affronter.

c. Avec le Christ, deux hommes sont crucifiés, l’un à droite et l’autre à gauche. Un des deux ne voit que son propre malheur. Il s’enferme en lui-même et ne sort pas de son problème. Il essaie de s’en tirer en faisant appel au Christ, qui fait des miracles (Lc 23, 39). L’autre reconnaît son propre mal, mais porte aussi son regard sur l’innocence du Christ. Son espérance jaillit à partir de cette double reconnaissance : son propre péché personnel et les mérites du Christ (Lc 23, 40-41). Son regard va au-delà de son propre état de condamné à mort. Il voit plus loin dans sa prière : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi. »

Le Christ réagit lui aussi en contemplant au-delà de leur situation tragique de crucifiés et parle de l’avenir : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23, 42-43).

d. Dans l’Église, les contemplatifs et les mystiques ont, à travers l’histoire et à plusieurs reprises, aidé les papes et responsables de la pastorale à regarder au-delà de la crise pour découvrir une voie nouvelle. Ainsi, le Pape Innocent III vit en songe François d’Assise soutenir le Latran chancelant. Le Poverello n’avait-il pas entendu à San Damiano le Christ lui dire : « François répare ma maison qui tombe en ruine » ?

Au xive siècle, lors d’une des plus graves crises dans l’histoire des papes, Catherine de Sienne exercera une influence décisive sur la voie de la réconciliation et de la paix à partir de sa prière contemplative.

Dom Helder Camara a fait la confidence suivante :

« Depuis le séminaire, j’ai pris l’habitude de me lever à deux heures du matin. Je mets mon réveil, et je suis alors très fatigué. Mais c’est à ce moment-là que je refais l’unité. Dans la journée, je me suis défait dans tous les sens : un bras est tiré par ici, l’autre s’est tendu par là, une jambe est partie d’un côté, l’autre d’un autre. Il faut refaire l’unité. Je ramène un bras, et l’autre bras, cette jambe, et l’autre jambe. Refaire l’unité dans le Christ surtout... Le passage, pour moi, du naturel au surnaturel, du concret au rêve, c’est presque insensible. »
(José de Broucker, Dom Helder Camara, La violence d’un pacifique, p. 42).

e. Dans les milieux monastiques, la tentation est réelle de s’enfermer dans la richesse de sa propre tradition. Pourtant, n’y a-t-il pas lieu de réfléchir aujourd’hui sur l’insistance de presque toutes les communautés nouvelles sur la dimension contemplative de la vie religieuse ? La crise de la vie apostolique n’est-elle pas la conséquence d’une insistance excessive, parfois exclusive, sur l’action au détriment de la prière personnelle et communautaire ? On peut ne pas être d’accord avec la manière d’organiser la vie religieuse des Petites Sœurs de Bethléem, mais on ne peut pas nier le sérieux de leur vie monastique et l’impact de leur témoignage sur le monde contemporain.

Pourquoi ce désespoir dans tant de communautés traditionnelles et l’espérance vitalisante dans les communautés nouvelles ? Avons-nous le courage de regarder au-delà des limites, imposées par la tradition ou l’habitude ?

Le caractère concret de la vie dans lequel s’inscrit la promesse de Dieu

a. Pour Abraham l’objet de la promesse est évident : il doit devenir père d’un fils. Lors de la visite des envoyés du Seigneur au chêne de Mambré, il est dit : « Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge » (Gn 18,11).

Abraham avait cent ans quand lui naquit son fils Isaac (Gn 21, 5). Désespéré par la lenteur de l’accomplissement de la promesse, il avait auparavant fait appel aux lois en usage dans sa tribu. C’est ainsi qu’il avait envisagé qu’Eliézer de Damas serait l’héritier de sa maison (Gn 15, 2). En raison du refus de Dieu pour cette première manière de s’en sortir, Sarah tenta une autre voie pour donner un fils à son mari. Elle lui dit : « Voici que le Seigneur m’a empêchée d’enfanter. Va donc vers ma servante, peut-être que par elle j’aurai un fils » (Gn 16,2 ).

Mais l’espérance d’une descendance doit suivre les voies tracées par le Seigneur. A Mambré, la nouvelle fera rire Sarah, mais l’envoyé de Dieu réagit :

« Pourquoi ce rire de Sara ?... Y a-t-il une chose trop prodigieuse pour le Seigneur ? A la date où je reviendrai vers toi, au temps du renouveau, Sara aura un fils. »
(Gn 18,13-14 )

L’authentique espérance, comme le Seigneur nous l’a enseigné, s’inscrit dans le concret de la vie sans nier aucune des difficultés qui se présentent. Ce n’est pas à nous à chercher des échappatoires à la crise qui nous frappe. Le Seigneur nous demande de rester fermes dans le concret de notre vie et dans cette situation de se centrer uniquement sur Lui.

b. Les rois d’Israël sont des hommes politiques, qui cherchent des solutions réalisables à partir des données concrètes d’un conflit. La politique n’est-elle pas l’art du possible ? Tout au long de l’histoire Dieu enverra des prophètes pour apprendre aux rois à dépasser le cadre étroit de leurs calculs et de leurs plans d’action pour assumer la réalité du moment présent à la lumière de Dieu. L’annonce d’un Messie est l’annonce d’un enfant (Is 9, 5). Dans le réel de la crise cet enfant ouvre des perspectives sur des temps nouveaux :

« Il y aura une souveraineté étendue et une paix sans fin pour le trône de David et pour sa royauté, qu’il établira et affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours » (Is 9,6 ).

Tous les rois d’Israël seront jugés aux yeux de l’histoire sainte à partir de leur écoute et respect pour les hommes de Dieu, qui élargissent leur perspective politique. N’est-ce pas le sens de l’action d’Elie au temps d’Akhab et de Daniel sous les rois de Babylone ?

c. Les discours eschatologiques du Christ invitent également à relire les événements d’une crise sous l’angle de la volonté du Père :

« On portera la main sur vous et on vous persécutera, on vous livrera aux synagogues, on vous mettra en prison ; on vous traînera devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom... Moi je vous donnerai un langage et une sagesse que ne pourront contrarier ni contredire aucun de ceux qui seront contre vous... C’est par votre persévérance que vous gagnerez la vie » (Lc 21,12-19).

Cette parole sera le soutien des martyrs pour rester fidèles à leur témoignage au-delà des souffrances physiques. L’exemple des martyrs est le fondement de l’espérance pour de nombreux croyants aujourd’hui...

d. Dans l’Église, les prophètes se sont toujours levés pour réorienter la pastorale à partir d’un autre regard sur le concret de la vie. Le Pape Jean xxiii éveilla dans l’Église une grande espérance en montrant la nécessité d’un concile pour sortir l’Église de certaines ornières dans lesquelles elle s’était enfoncée après les guerres et la crise philosophique des derniers siècles.

e. L’espérance de saint Benoît n’est-elle pas restée vive à travers les échecs successifs de Vicovaro et de Subiaco avant d’atteindre le Cassino ? Les grandes réformes de saint Benoît d’Aniane, de saint Bernard, de saint Romuald et tant d’autres ne sont-elles pas des signes d’espérance à partir d’une vie monastique très concrète mais qui exigeait une réforme ?

Une grande ouverture sur l’avenir : objet de notre espérance

a. Abraham se contentait d’un fils. La voie de l’espérance lui ouvrit une perspective d’avenir à la mesure du nombre des étoiles au firmament et des grains de poussière au sol. En fait ces images n’étaient que des pauvres approches d’une réalité spirituelle encore plus étendue lorsque la tradition l’appela « père des croyants pour tous les temps et toutes les cultures ».

Si un jour les religions monothéistes arrivent à s’unir, Abraham sera le pivot de cette unité.

b. Israël devra également découvrir toute la dimension messianique de la promesse :

« Mets-toi debout et deviens lumière,
car elle arrive, ta lumière :
la gloire du Seigneur sur toi s’est levée...
Les nations vont marcher vers ta lumière
et les rois vers la clarté de ton lever.
Porte tes regards sur les alentours et vois :
Tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi,
tes fils vont arriver du lointain
et tes filles sont tenues solidement sur la hanche. »
(Is 60,1-4)

Tout cela s’exprimera finalement dans la notion théologique de « l’Israël spirituel », dont nous sommes tous les héritiers.

c. Le Christ a rappelé à plusieurs reprises la récolte abondante, la pêche miraculeuse et le Royaume au temps et à l’heure fixés par le Père. Ce sont encore les discours eschatologiques qui nous ouvrent des horizons spirituels insoupçonnés. Au temps de la crise, « ils verront le Fils de l’Homme venir entouré d’une nuée dans la plénitude de la puissance et de la gloire » (Lc 21, 27).

Il y ajoute : « Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche » (Lc 21, 28).

d. L’Église du Christ, une et indivisible, chante son espérance dans la liturgie. Blessée par les déchirures et les séparations elle célèbre le mystère de l’Agneau Immolé :

« Un agneau se dressait qui semblait immolé...
Il avança pour recevoir le livre
de la main droite de celui qui siège sur le trône.
Et, quand il eut reçu le livre,
les quatre animaux et les vingt-quatre anciens
se prosternèrent devant l’agneau.
Chacun tenait une harpe
et des coupes d’or pleines de parfums,
qui sont les prières des saints.
Ils chantaient un cantique nouveau... »
(Ap 5, 6-9)

La liturgie sur terre et la liturgie au ciel s’unissent dans l’espérance d’un monde complètement rénové !

e. Dans cette Église, actuellement marquée par des dissensions et la crise de foi mais célébrant dans toutes les langues du monde le Cantique Nouveau de la Victoire du Christ Vivant, se trouvent des moines et des moniales. Ils sont des veilleurs dans la nuit ! Ils écoutent chaque jour la Parole, qui éclaire le mystère de la vie. Ils partagent les hésitations et la pauvreté tant spirituelle que matérielle des hommes. Ils se font proches de tous ceux qui souffrent. L’espérance de Dieu leur a confié comme mission dans le monde d’ouvrir leur trésor caché, que sont les cloîtres. Les hommes fatigués et meurtris par la lutte dans le monde viennent y refaire des forces. Les moniales et les moines n’hésitent pas à affronter les régions dangereuses pour témoigner de l’amour là où les hommes luttent contre les hommes. N’est-ce pas le propre de ces hommes et femmes, consacrées à l’écoute de Dieu et à la veille dans la nuit, d’être comme des anges, qui consolent, réconfortent et montrent un chemin d’espérance à ceux qui souffrent et qui cherchent dans la nuit ?

Il n’y a pas lieu de conclure ces quelques pauvres approches du mystère de Dieu, qui nous relance sans fin sur la voie de l’espérance. Il y a à vivre le mystère et à y laisser germer les semences de renouveau que le Seigneur mettra selon son bon vouloir au sein de toutes nos rencontres. Que votre Chapitre Général récolte en abondance les semences de vie nouvelle pour le renouveau de la vie monastique dans le concret de la vie contemporaine.

Le Père Paul Standaert nous écrit : « Né le 26 février 1931 à Bruges, je suis devenu moine bénédictin en 1950 dans le monastère Saint-André à Bruges. Ayant obtenu une licence en philologie classique à la K.U.L. (Katholiek Universiteit van Leuven), je suis devenu professeur à l’école abbatiale de Saint-André et ensuite directeur de cet institut. Depuis 1984, je suis abbé du monastère. C’est à ce titre que j’ai donné la conférence : « L’Espérance : dynamique du renouveau » pour l’ouverture du Chapitre Général des moniales de Béthanie à Loppem. »

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