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Chronique d’Écriture Sainte

Ancien Testament

Didier Luciani

N°1999-4-5 Juillet 1999

| P. 337-245 |

Nous l’avons déjà annoncé, la Chronique annuelle d’Écriture Sainte sera tenue désormais par deux auteurs. Nous connaissons bien la compétence de Didier Luciani qui garde la recension des livres ayant trait au Premier Testament et que vous trouverez ci-dessous. Nous apprécierons sûrement celle de Sœur Emmanuel Marie Fabre, o.s.u., nouvelle assistante en exégèse à l’Institut d’Études Théologiques à Bruxelles, à qui est confiée la présentation des textes concernant plus directement le Nouveau Testament. Elle paraîtra dans le numéro 6.

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I

Pour celui qui veut « entrer en Bible » ou plus simplement s’initier à sa lecture, il ne manque aujourd’hui ni de guides ni d’introductions de valeur qui cherchent - avec un bonheur et une pédagogie plus ou moins grands - à aplanir les difficultés de cette démarche. Le guide de J. Vermeylen [1], avec ses dix chapitres sur l’acte de lecture, le cadre géographique et historique, la composition du livre et une introduction à chacune des grandes unités (en trois temps : le récit biblique, les faits, l’interprétation) remplit tout à fait cette fonction. La présentation est forcément tributaire d’une reconstitution de l’histoire et d’une compréhension de la composition du livre qui pourront être discutées sur un point ou un autre (faut-il, par exemple, encore parler de textes « élohistes » dans le Pentateuque ? p. 73), mais la démarche ne se rend jamais prisonnière de ces options et s’alimente aux sources les plus sûres de l’exégèse et de la théologie. Dans les limites du volume et malgré quelques erreurs (le texte de la Biblia Hebraica Stuttgartensia ne reproduit pas le codex d’Alep, mais celui de Léningrad, p. 79), ne doutons pas que cet ouvrage rendra de précieux services aux commençants.

S’adressant à peu près au même public de commençants cultivés, mais en adoptant un autre style, un autre angle d’approche, J.-M. Maldamé, dominicain, doyen de la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Toulouse, produit un autre guide biblique, dans la collection « Initiations » du Cerf [2] Eu égard à la formation de l’auteur, mais aussi à l’origine orale de ce texte (une série de conférences à des étudiants) il est normal que son propos soit moins technique et plus spéculatif ou, pour dire les choses autrement, moins exégétique et plus théologique que celui de J. Vermeylen. Il témoigne en tout cas de la même solidité d’information. L’unité et la diversité du livre, le conflit entre la Bible et les sciences, les sens de l’Écriture, son inspiration, la signification d’une « histoire sainte », les faits et leur interprétation, l’accomplissement des Écritures..., sont autant de points traités avec profondeur et clarté didactique et qui conduisent à mieux percevoir pourquoi et comment lire la Bible pour que celle-ci devienne livre de vie et de salut. L’ouvrage de J.-M. Maldamé, qui a reçu le prix 1998 des libraires Siloë, ne fait donc pas double emploi avec le précédent, mais le complète au contraire admirablement.

Dans le genre introduction, signalons encore un cahier de la collection « Connaître la Bible » qui présente, de manière critique, les principales traductions de la Bible disponibles en français [3] (Pléiade, BJ, Osty, TOB, Segond, Maredsous, Chouraqui...). En réponse à la question souvent posée de savoir quelle est la meilleure édition, les auteurs (J.M. Auwers, P.M. Bogaert, J.M. Babut, J. Briend, D. Fougeras, A. Wénin) montrent que les traductions ne diffèrent pas tant par leurs qualités que par le but qu’elles poursuivent et les principes qu’elles mettent en œuvre. La comparaison de neuf traductions des Béatitudes (Mt 5, 3-10) et de douze traductions du récit d’Élie à l’Horeb (1 R 19, 9-13) illustrent adéquatement ce propos. Un guide pour aider chacun à choisir l’édition (ou les éditions) de la Bible qui répond(ent) à ses attentes et à ses besoins.

II

Sans être des commentaires, au sens classique du terme, les ouvrages suivants abordent l’un ou l’autre livre biblique.

Le Père D. Rimaud, jésuite et liturge bien connu, nous offre, dans un petit recueil [4], la quintessence de sa réflexion et de sa pratique des Psaumes qu’il habite depuis de nombreuses années. En quatre chapitres denses, l’auteur rappelle que les Psaumes sont des poèmes (chap. I), qui composent le livre des « louanges » (Tehilim : nom du livre en hébreu ; chap. II), mais dont l’écriture est toujours le produit d’un cri qui précède (chap. III) ; enfin, le Psautier est le livre des questions (chap. IV). Chacune de ces étapes marque l’actualité non seulement poétique mais aussi politique de cette prière séculaire et nous la rend plus accessible. Dans un dernier chapitre (chap. V), D. Rimaud nous propose une lecture approfondie du Ps 21 (numérotation liturgique), ainsi qu’un parcours plus rapide de psaumes pour le baptême et la confirmation (Ps 22 et 144), la réconciliation (Ps 50 et 31), le mariage (Ps 127) et les funérailles (Ps 129). Une aide pour la prière.

Dans un nouveau cahier de la collection « Connaître la Bible », le professeur A. Wénin de Louvain, fidèle à son approche synchronique des textes, relit le long et difficile oracle qui ouvre le livre d’Osée (Os 1-3) [5]. Le texte, dont une traduction littérale est proposée, est divisé en trois parties (Os 1, 2-2, 3 : les enfants de la prostitution ; Os 2, 4-25 : « Je vais la conduire au désert » ; Os 3,1-5 : « De nombreux jours, assis »), chacune comportant un moment négatif puis un moment positif et répondant à une structuration bien mise en évidence par l’auteur. Deux manières d’envisager les relations entre Dieu et les hommes et partant, deux logiques s’y opposent : celle du baalisme qui vise, à l’instar de la prostitution, à la satisfaction immédiate du besoin et qui, en opérant une confusion du code économique et du code érotique, sape toute possibilité de relation à l’autre ; celle du yahwisme, qui est une relation d’amour basée sur le dialogue entre sujets désirants. Seul un séjour au désert, avec ce qu’il implique de privation et de paroles échangées, peut conduire de l’idole à l’alliance. L’effort de lecture que nécessite cet ouvrage à la taille modeste est largement récompensé.

La collection des commentaires pastoraux, chez Bayard/Centurion, a achevé son parcours du Nouveau Testament. Fidèle à son principe, elle aborde maintenant les textes de l’Ancien - un petit cinquième de sa totalité - repris dans la liturgie catholique (dimanches et fêtes, semaines, fêtes des saints, sacrements et autres célébrations). Les deux cents pages du premier volume suffisent à traiter ce que les auteurs ont regroupé sous le titre « les livres de la Loi », à savoir : Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome [6]. À la lecture, ce titre paraîtra quelque peu paradoxal, puisque, de fait, le lectionnaire ne retient pratiquement de ces livres que des narrations, privilégiant surtout le récif de l’Exode et les exhortations de Deutéronome et ne laissant aux lois proprement dites qu’une portion congrue : la loi sur la Pâque (Ex 12), le Décalogue (Ex 20), le droit des pauvres (Ex 22, 20-26), le sacrifice quotidien (Ex 29, 38-42), quelques versets épars en Lévitique (la lèpre, l’amour du prochain, les fêtes d’Israël et le jubilé) et en Nombres (les lévites et les trompettes) ainsi qu’une loi du code deutéronomique sur la protection des faibles (Dt 24, 17-22). Autant dire qu’il ne faut chercher dans cet ouvrage ni un commentaire suivi des quatre derniers livres du Pentateuque, ni une présentation de la législation d’Israël. Quels mérites alors lui accorder ? J’en vois au moins deux : du point de vue exégétique, resituer les textes choisis dans un contexte plus large, grâce à une présentation d’ensemble de chacun des livres (composition, structure, théologie) ; du point de vue pastoral, inciter les prédicateurs, en leur fournissant un outil simple, à davantage honorer la première lecture dans leurs homélies. N’est-ce pas le propos de cette collection ?

Poursuivant leur politique de vulgarisation, les éditions de l’Atelier inaugurent une nouvelle collection biblique avec un Job de J. Asurmendi [7], professeur à l’Institut catholique de Paris. La préface résume à la fois le propos du livre et la visée de la collection : « Ce livre n’est pas un commentaire exégétique. Il s’intéresse à la manière dont le livre de Job garde aujourd’hui pour nous toute son actualité, à la manière dont les questions posées... il y a 2500 ans sont encore aujourd’hui nos questions. Quelle relation entretenons-nous avec Dieu ? Qu’attendons-nous de lui ? Ne sommes-nous pas prompts à faire de lui le responsable de la souffrance et des malheurs auxquels nous sommes confrontés ?... Cette compréhension de Dieu que nous rencontrons parfois autour de nous, est aussi celle des contemporains de Job. On la désigne habituellement par l’expression... théologie de la rétribution... Mais la simple observation de la réalité montre que la théologie de la rétribution ne marche pas... » J. Asurmendi nous montre comment le livre biblique travaille à pulvériser la vieille théologie... et à proposer quelque chose de neuf. Pour ce faire, il nous introduit brièvement à la compréhension du contexte culturel dans lequel le livre... a été élaboré, puis, nous ayant présenté sa structure, il nous fait progresser pas à pas jusqu’à la thèse centrale de l’ouvrage : la théologie de la rétribution est caduque. Elle n’est que la projection sur Dieu de fonctionnements et de raisonnements humains. Dieu se donne à l’homme en le surprenant et en délaçant ses schémas tout faits » (p. 7-8). Puisqu’il ne s’agit pas d’un commentaire suivi et systématique de Job, des repères en marge permettent au lecteur de se reporter au texte biblique à chacune des étapes du parcours. De même, les paragraphes ayant trait à l’actualité du livre et aux questions existentielles qu’il soulève sont mis en relief. Au fil de la lecture, les témoignages d’hommes et de femmes contemporains viennent souligner l’actualité, la modernité du livre de Job. Bref, un essai d’actualisation qui dit clairement son nom, mais qui reste fondé sur une science exégétique solide.

M.A. Ouaknin est un jeune auteur prolixe. À sa bibliographie déjà copieuse vient de s’ajouter un livre sur les Dix commandements [8] dans lequel il se propose de relire, à nouveaux frais, le texte du décalogue à la lumière des commentaires traditionnels juifs, mais aussi en s’appuyant sur une réflexion contemporaine pétrie de sciences humaines, d’histoire, de littérature, de philosophie, de psychologie et parfois même de poésie. L’ensemble, sous forme de petits chapitres (rarement plus d’une page), est invitation à une réflexion éthique pluridirectionnelle. On ne sait pas toujours si la lecture nous conduit sur les bancs d’une yeshiva (académie talmudique) ou dans la salle d’une auberge espagnole, mais pour qui veut se laisser emporter, il y a là matière à renouveler son regard et - qui sait ? - peut-être sa vie.

III

Les derniers écrits recensés concernent des ensembles plus vastes et se situent même à cheval entre Ancien et Nouveau Testaments.

Autant le livre de Ouaknin est bavard et cache difficilement son origine orale, autant celui de P. Beauchamp [9], sur un sujet connexe (la loi), est dense, mûri, réfléchi et ciselé. Même quand il veut faire élémentaire et pédagogue (« j’aimerais pouvoir qualifier ce livre comme étant un enseignement élémentaire », p. 8), Beauchamp n’en reste pas moins tel qu’en lui-même, tout à la fois subtil et suggestif, jamais simple ni simpliste. Par delà son déroulement formel, l’exposé se laisse difficilement résumer. Disons qu’en allant « d’une montagne à l’autre », du Sinaï de Moïse à la montagne de Galilée où Matthieu situe le « discours » de Jésus, l’auteur poursuit sa recherche sur la notion d’accomplissement, vue cette fois sous l’angle plus spécifique de la Loi. Le décalogue, la « loi de sainteté » (Lv 17-26), le « discours sur la montagne », puis l’enseignement de saint Paul dans l’épître aux Romains sont autant d’occasions pour nous faire voyager sans répit de « l’un à l’autre Testament ». « Au terme de notre chemin - dit-il - la croix de Jésus s’élève de manière à attirer les regards. Elle les attire sur un condamné. Elle s’offre donc comme un centre à toute réflexion chrétienne sur la loi » (p. 6). En tournant nos regards vers cette autre montagne du Golgotha, la réflexion de P. Beauchamp se présente à son tour comme une étape fondamentale de toute herméneutique chrétienne de la loi.

Dans un ouvrage co-édité par les Presses Universitaires de Namur et les éditions Lessius [10], M. Gilbert, actuel recteur des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur), réunit dix-huit études parues en diverses publications belges, françaises, italiennes ou suisses entre les années 1974 et 1993 et qui, à cause de cette dispersion-même, restaient peu accessibles au public des non-spécialistes. À celles-ci, viennent s’ajouter trois contributions inédites, fruit d’un enseignement donné à Jérusalem (où l’auteur à résidé de nombreuses années) dans le cadre de la « Fraternité œcuménique » et de l’Institut œcuménique de Tantur : « Le saint d’Israël » (p. 191-204) ; « Nouvelle création et expérience historique » (p. 215-215-230) ; « Job et Jésus dans la tradition chrétienne » (p. 233-248). À parcourir cet ensemble, divisé en quatre parties (questions d’herméneutique, Torah, Prophètes, Ecrits), on constate que l’expert en littérature sapientielle qu’est M. Gilbert, ne s’est jamais enfermé dans sa spécialité, mais a toujours cherché à communiquer le fruit de ses recherches à un auditoire vaste et diversifié. En lisant les deux parcours qui clôturent l’ouvrage (« Suivre le Seigneur », p. 355-370 ; « Engagement et fidélité », p. 371-386), on a en outre la confirmation qu’il s’agit bien d’une œuvre théologique et spirituelle, au sens le plus noble du terme. On ne peut qu’en remercier l’auteur.

Je termine cette première partie de la chronique en signalant deux ouvrages qui pourront accompagner, en cette ultime année préparatoire au jubilé, une réflexion sur la paternité de Dieu. L’un de F. Manns, doyen du Studium biblicum franciscanum de Jérusalem, scrute l’idée de la paternité de Dieu, dans la Bible, le judaïsme palestinien et les écrits des Pères de l’Église [11]. Parcours classique, à la fois historique et théologique, avec d’abondantes citations, et qui s’épanouit en actualisation : comment faire aujourd’hui l’expérience de la paternité de Dieu ? L’autre de E. Babut, pasteur de l’Église réformée, est plus moderne, plus polémique aussi : face au mal et à la souffrance, faut-il ou peut-on encore parler aujourd’hui - et comment - de la « toute puissance » de Dieu [12] ? La lecture de quelques passages bibliques, « aussi libérée que possible de toute idée reçue » (p. 9), conduit à « libérer Dieu du masque de la toute-puissance » (p. 135) qui nous empêche de le rencontrer. Cette lecture peut certes revendiquer pour elle de s’inscrire dans la logique même de l’incarnation, mais on ne peut nier qu’elle répond aussi à un certain effet de « mode », la faiblesse du « très-bas » finissant par oblitérer la force du « Très-Haut ». La dénonciation de nos idoles reste, de tout temps, une étape nécessaire. L’Écriture, sans cesse reprise dans sa totalité, est là pour nous y aider.

Didier Luciani, notre chroniqueur pour l’Écriture Sainte depuis 1992, est né en 1954. Laïc, il est le père de cinq enfants. Après avoir étudié à Jérusalem, Bruxelles et Paris, enseigné les mathémathiques à Alger et travaillé comme assistant à l’Institut d’Études Théologiques à Bruxelles, il est maintenant chargé de cours d’Écriture Sainte à temps plein au grand séminaire de Namur (Belgique). On retiendra, entre autres, ses travaux sur Lévitique 19 (N.R.T. 114, 1992, 212-236) et sur Lévitique 25, à paraître dans R.T.L. Sans oublier une réflexion intéressante à propos du Laïc en formation au laïc formateur (N.R.T. 117, 1995, 565-579).

[1J. Vermeylen, 10 clés pour entrer dans la Bible, Paris, Cerf, 1999, 18 x 15, 215 p., 70 FF.

[2J.-M. Maldamé, Un livre inspiré, la Bible, coll. « Initiations », Paris, Cerf, 1998, 19 x 12, 142 p., 80 FF.

[3La Bible en français. Guide des traductions courantes, coll. « Connaître la Bible » 11/12, Bruxelles, Lumen Vitae, 1999, 21 x 15, 136 p.

[4D. Rimaud, Les Psaumes, « Poèmes de Dieu, prières des hommes », coll. « Vie Chrétienne », supplément 431, Paris, Vie Chrétienne, 1998, 21 x 15, 83 p.

[5A. Wénin, Osée et Gomer, parabole de la fidélité de Dieu (Os 1-3), coll. « Connaître la Bible » 9, Bruxelles, Lumen Vitae, 1998, 21 x 15, 64 p., 220 FB.

[6O. Artus, D. Noël, Les livres de la Loi. Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, coll. « Commentaires », Paris, Bayard/Centurion, 1998, 22 x 15, 214 p., 120 FF.

[7J. Asurmendi, Job, coll. « La Bible tout simplement », Paris, Éditions de l’Atelier, 1999, 23 x 17, 173 p., 95 FF.

[8M.A. Ouaknin, Les dix commandements, Paris, Seuil, 1999, 20 x 14, 280 p., 120 FF.

[9R. Beauchamp, D’une montagne à l’autre. La Loi de Dieu, Paris, Seuil, 1999, 20 x 14, 252 p., 130 FF.

[10M. Gilbert, Il a parlé par les prophètes. Thèmes et figures bibliques, coll. « Connaître et croire » 1/Le livre et le rouleau, Namur/Bruxelles, Presses Universitaires de Namur/Lessius, 1998, 21 x 15, 401 p., 1120 FB.

[11F. Manns, Abba. Au risque de la paternité de Dieu, coll. « Vivre la Parole », Paris, Médiaspaul, 1999, 21 x 13, 234 p., 140 FF.

[12E. Babut, Le Dieu puissament faible de la Bible, coll. « Lire la Bible » 118, Paris, Cerf, 1999, 18 x 11, 146 p., 99 FF.

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