Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face
Maîtresse spirituelle, sœur et amie...
Claude Chavanat, o.c.d.
N°1998-4 • Juillet 1998
| P. 273-280 |
Nous n’avons pas oublié le doctorat de Thérèse. Nous sommes heureux de proposer ici un texte en grande proximité avec Thérèse. Les trois « titres » qui lui sont donnés ouvrent des perspectives moins théoriques que pratiques. De cette « pratique » dont l’Évangile nous dit que sans elle il ne sert à rien de dire : « Seigneur ! Seigneur ! » Nous sommes dans « l’ordinaire » de la sainteté où il n’y a pas « d’échange de fausse monnaie ».
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Dans sa participation aux « journées thérésiennes » organisées à l’Institut catholique de Paris en juillet 1947 pour le cinquantenaire de la mort de Thérèse, le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, disait en conclusion :
À chaque tournant de l’histoire, l’Esprit Saint place un guide, à chaque civilisation qui se lève, il donne un maître chargé de dispenser sa lumière.
L’Église a eu ainsi saint Augustin, saint Benoît, saint François d’Assise et saint Dominique, sainte Thérèse d’Avila, saint Ignace et les autres. Au seuil de ce monde nouveau qui s’annonce, plus grand et plus puissant que les précédents parce qu’il embrasse et a conquis l’univers, plus tourmenté aussi et plus divisé, Dieu a placé Thérèse de l’Enfant Jésus pour révéler et faire aimer l’Amour, pour organiser une légion innombrable de petites âmes ayant expérimenté l’Amour et capables d’en mener ici-bas les rudes combats.
Il est toujours dangereux de prophétiser. Mais est-ce prophétiser que d’exprimer nos pressentiments, à tous, notre conviction qui s’appuie sur l’œuvre déjà réalisée, sur l’étendue du champ où elle s’exerce qui n’est autre que l’univers entier, sur la puissance et pureté de la lumière qui jaillit, et d’affirmer que Thérèse sera, est déjà parmi les grands maîtres spirituels de l’Église, parmi les plus puissants conducteurs d’âmes de tous les temps.
Pour le centenaire de la mort de Thérèse, nous vivons la réalisation de cette annonce avec la proclamation du doctorat de Thérèse par notre Saint Père Jean-Paul II :
Un siècle après sa mort Thérèse de l’Enfant Jésus est toujours reconnue comme l’un des grands maîtres de vie spirituelle de notre temps... elle possède une sagesse extraordinaire et sa doctrine aide d’innombrables hommes et femmes de toutes conditions à connaître et à aimer Jésus Christ et son Évangile (Lettre Divini Amoris scientia nos 3 et 4 - 19 octobre 1997).
Thérèse est une lumière sur le chemin de la sainteté offerte à tous, par la simplicité de sa doctrine et de sa vie. Le P. Marie Eugène l’expliquait ainsi :
En incarnant l’accomplissement parfait du précepte essentiel de l’amour dans les devoirs de la vie ordinaire, en dégageant la vie mystique et les transformations qu’elle opère, de tout ce qui la signale et la singularise extérieurement, elle montre que la plus haute vie spirituelle est réalisable dans tous les milieux, en toutes les situations, sous le voile que la simplicité tisse à elle-même pour dissimuler ses richesses.
Cet événement du doctorat est ainsi une grâce pour toute l’Église et tous les chrétiens. Et bien sûr, il est une grande joie pour l’Ordre du Carmel et pour les carmélites spécialement qui en reçoivent une confirmation de la mystérieuse fécondité de leur vie cachée au cœur de l’Église de ce temps. C’est aussi pour elles un appel à se laisser prendre par la main par Thérèse sur son chemin de confiance évangélique. Elle peut devenir pour chacune un guide, une sœur et une amie, selon sa promesse à un de ses frères missionnaires :
Je vous promets de vous faire goûter, après mon départ pour l’éternelle vie, ce qu’on peut trouver de bonheur à sentir près de soi une âme amie (LT 261 - 26.07.1897).
Pour lier amitié avec Thérèse, il faut la fréquenter, se promener dans ce qu’elle a écrit, surtout dans la dernière année de sa vie alors qu’elle a atteint une exceptionnelle maturité spirituelle, laisser chanter ensemble ses grands textes des manuscrits B et C avec les confidences des lettres de la même époque, les poèmes où elle exprime ce qu’elle « veut croire », les petits billets affectueux à ses novices, comme son enseignement plein de sagesse et de cœur à ces deux jeunes missionnaires qu’elle a reçus comme frères spirituels avec tant de fraîcheur « ...c’était comme si l’on avait touché pour la première fois des cordes musicales restées jusque-là dans l’oubli » ; il faut encore se laisser saisir par l’authenticité et la force des « derniers entretiens » de Thérèse avec ses sœurs à l’infirmerie dans les semaines qui précèdent sa mort. Même si sa chère mère Agnès y a mis son grain de sel, petit ou gros, et a pu gauchir l’un ou l’autre de ses propos, elle n’a pas pu inventer ce climat de vérité, de joie malgré la souffrance du corps et de l’âme, de liberté intérieure et de tendresse fraternelle ! Il y a des perles à recueillir pour en vivre. Et il ne faut pas oublier en lisant et relisant ces textes passionnés ou limpides, que Thérèse les écrit dans le contexte de cette longue nuit dans laquelle elle est entrée à Pâques 1896 et qui durera jusqu’à sa mort. Il y a la nuit et il y a la joie : ce sont les contrastes qui font la richesse et la vérité du témoignage de Thérèse qui peut dire à sa sœur le 7 mai 1897 : « C’est licence aujourd’hui, j’ai chanté ma joie en m’habillant » ! - Thérèse déjà si malade, dans les ténèbres de son âme, chante sur un air de valse : « Il est des âmes sur la terre qui cherchent en vain le bonheur, mais pour moi c’est tout le contraire, la joie se trouve dans mon cœur... Jésus, ma joie, c’est de t’aimer... »
Beaucoup d’enseignements de Thérèse seraient à approfondir pour notre vie personnelle et communautaire. Je retiens deux pistes qui me paraissent d’une actualité particulière pour le Carmel aujourd’hui et peut-être pour toute communauté religieuse.
Aimer sa pauvreté
Mettons-nous à la place de sœur Marie du Sacré-Cœur, la marraine de Thérèse qui reçoit le 13 septembre 1896, après la retraite personnelle de celle-ci, la lettre et le texte magnifique où elle partage à la fois la découverte enflammée de sa vocation à l’Amour au cœur de l’Église et la pauvreté de sa prière de petit oiseau qui s’expose au Soleil de Dieu. Nous pouvons sans peine partager l’émerveillement mais aussi la tentation de retour sur nous-mêmes plus ou moins découragé que suscite cette lecture, et prenons alors pour nous la mise au point merveilleuse que Thérèse adresse à sa sœur le 17 septembre, et qu’elle confie à chacun :
Ce qui plaît au bon Dieu, c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde... c’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour...
Pour Thérèse, il ne s’agit pas d’aimer la pauvreté, une pauvreté idéale ou imaginaire, mais d’aimer sa pauvreté, comme Jésus nous demande de prendre notre croix et non « la croix ». Personnellement, je ne peux relire cette lettre sans évoquer le souvenir de la sœur qui m’a appris à tailler les pommiers et à soigner les moutons quand je suis entrée au Carmel – il y a plus de trente ans. Cette sœur vivait la petite voie de Thérèse et un jour elle nous a dit dans un échange de communauté, d’une voix tranquille, « sa pauvreté, il ne faut pas seulement l’accepter, il faut l’aimer,... il faut s’en réjouir »... et elle nous expliquait qu’il lui avait fallu beaucoup de temps, de combats et de souffrances avant d’arriver à ce consentement joyeux à ses limites, à son tempérament... Quelques mois plus tard, le Seigneur est venu la chercher. Elle avait reçu de Lui, dans sa vie tout ordinaire, « bien loin de tout ce qui brille », cette sainteté qui « rend humble et petit entre les mains de Dieu, conscient de sa faiblesse mais confiant jusqu’à l’audace en sa bonté de Père ».
Il est important en effet de ne pas fausser la pensée de Thérèse en risquant de cultiver la faiblesse, de s’y installer. L’audacieuse confiance doit accompagner le consentement au réel de notre faiblesse, elle peut ainsi s’ouvrir pour offrir à Dieu un espace de création et de transformation... « plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant ». Ce travail de vérité, d’ouverture et de confiance est onéreux autant que libérant. Ceux qui se mettent à l’école de Thérèse en font l’expérience dans le droit fil de ce poème de saint Jean de la Croix que Thérèse aimait tant :
Voici l’œuvre qu’opère l’Amour depuis que je le connais, que s’il trouve bien ou mal en moi, tout devient même saveur, Et mon âme en soi-même Il transforme...
Une des grâces du Doctorat ne serait-elle pas de vivre cette expérience au niveau de nos communautés, de nos congrégations, de nos ordres ? Il est parfois plus dur de consentir à l’appauvrissement de nos communautés qu’à nos propres limites et nous nous surprenons toutes à gémir sur les « roses » de conversions, de guérisons, de vocations qui semblent pleuvoir ailleurs que dans nos maisons... Thérèse, avec son courageux réalisme, peut nous aider à faire de nos pauvretés des espaces de créativité, de solidarités et de complémentarités nouvelles qui élargiront nos horizons et feront éclater nos étroites frontières. Comme à ses intimes, elle nous dit avec l’humour et la gravité qui font le charme des derniers entretiens :
Ne croyez pas que lorsque je serai au ciel, je vous ferai tomber des alouettes rôties dans le bec... Ce n’est pas ce que j’ai eu ni ce que j’ai désiré avoir. Vous aurez peut-être de grandes épreuves, mais je vous enverrai des lumières qui vous les feront apprécier et aimer. Vous serez obligées de dire comme moi : « Seigneur, vous nous comblez de joie par tout ce que vous faites » (13 juillet 1897).
De même qu’elle consentait à manger le pain de la souffrance à la « table des pécheurs » pour que beaucoup reçoivent la lumière, de même elle nous invite à nous réjouir des pluies de roses qui peuvent attirer nos frères vers la douce miséricorde de Dieu et à consentir pour nos communautés à entrer plus profondément dans le destin du « peuple pauvre et petit qui prendra pour abri le nom du Seigneur » (So 3,12), et dans la participation à l’œuvre de Salut du Serviteur de Dieu. En effet, qui peut mesurer le poids de grâce pour le monde et pour la mission, la qualité de don de soi dans l’offrande de nos communautés fragiles ou âgées ? J’ai toujours gardé précieusement cette parole d’une moniale qui ne devait plus être très jeune, dans je ne sais quelle Assemblée : « On n’a jamais entendu dire qu’un vieux pommier donnait de vieilles pommes ! »
Se donner en vérité - le Ciel est entre nous
Dans sa lettre du 19 octobre 1997, Jean-Paul II affirme : « Éclairée par la Parole révélée, Thérèse a écrit des pages géniales sur l’unité entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain » (Ms C 11 v°-19 r°).
Nous sommes en 1897 où Thérèse accomplit dans sa chair et dans son âme son offrande à l’Amour, dans l’obscurité de la foi. C’est alors comme son testament mystique : « Cette année, le bon Dieu m’a fait la grâce de comprendre ce que c’est que la charité », et, suivent les pages géniales dont parle le Saint Père. Le génie de Thérèse est dans la simplicité de la vérité. Connaissant le contexte religieux de l’époque, encore si marqué par le jansénisme, il faut savoir s’étonner de ce qui peut paraître banal dans son récit mais qui est en fait un commentaire limpide du verset de la première épître de Jean : « Petits enfants, n’aimons ni de mots, ni de langue, mais en actes et en vérité » (1 Jn 3,18).
Dans la mise en œuvre concrète et joyeuse de cette charité, Thérèse réalise le vœu de la Madre Teresa de Jésus qui disait des ‘treize pauvrettes » de ses premières fondations : « Toutes les sœurs doivent être amies, toutes doivent s’aimer, se chérir et s’entraider » (Chemin, ch. 4).
Relevons, pour ceux qui sont proches, « ceux qui sont dans la maison », les notes de tendresse, de service effectif et de vérité qui s’épanouissent dans le sourire.
...surtout j’ai compris que la charité ne doit point rester enfermée dans le fond du cœur... la charité doit éclairer, réjouir, non seulement ceux qui sont les plus chers, mais tous ceux qui sont dans la maison, sans excepter personne... plus je suis unie à Jésus, plus aussi j’aime toutes mes sœurs (Ms. C 12 r°-12 v°).
En se donnant à Dieu, le cœur ne perd pas sa tendresse naturelle, cette tendresse au contraire grandit en devenant plus pure et plus divine... c’est de cette tendresse que j’aime mes sœurs... » (Ms. C 9 r°) y compris « la sœur qui a le talent de me déplaire en toutes choses... Je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments mais dans les œuvres, alors je me suis appliquée à faire pour cette sœur ce que j’aurais fait pour la personne que j’aime le plus... prier beaucoup... rendre tous les services possibles... et lui faire mon plus aimable sourire... (Ms. C 14 r°).
Dans chaque situation racontée par Thérèse, nous pouvons si facilement nous mettre à sa place, et elle nous entraîne dans son expérience de l’Amour qui dilate le cœur (Ps 118, 32 - Ms C 28 v°). Il vaut la peine de regarder Thérèse conduire sœur saint Pierre sous le cloître et de se laisser saisir par la délicatesse et la vérité de cette expérience (Ms C 29 r°-29 v°), depuis le départ du chœur dans le froid et la nuit, les gestes attentifs et répétés, et puis au réfectoire « après avoir coupé son pain, je lui faisais avant de m’en aller mon plus beau sourire »..., jusqu’à l’illumination intérieure par « les rayons de la vérité » qui viennent transfigurer la scène :
Je ne puis exprimer ce qui se passa dans mon âme, ce que je sais, c’est que le Seigneur l’illumina des rayons de la vérité qui surpassèrent tellement l’éclat ténébreux des fêtes de la terre que je ne pouvais croire à mon bonheur... (30 r°).
Voilà la vérité que Thérèse adolescente cherchait déjà, déçue de ne pas sentir dans certaines de ses lectures chevaleresques « le vrai de la vie » dont elle avait soif. Cette vérité, elle l’a trouvée dans la vie fraternelle toute simple du Carmel et elle l’a vécue à plein cœur, « sans feintise » comme elle disait en riant, après avoir refusé de dire une parole édifiante au médecin le 7 juillet 1897 : « Que Monsieur de Cornière pense ce qu’il voudra. Je n’aime que la simplicité, j’ai horreur de la feintise ! » Ainsi, elle pourra dire quelques heures avant sa mort : « Oui, il me semble que je n’ai jamais cherché que la vérité. »
Pour Thérèse, l’expérience mystique chrétienne est fraternelle, « le Royaume de Dieu est parmi nous », entre nous, c’est l’extase du service quotidien. « Celui qui aime son frère, demeure dans la lumière... » (1 Jn 2,10), c’est la discrète lumière de l’Évangile à laquelle nos yeux, avides de ce qui brille, ne sont peut-être pas assez sensibles ! Et pourtant nous savons bien que nos vies communautaires sont ensoleillées par des sœurs dont on pourrait dire ce que sa maîtresse des novices écrivait de Thérèse en 1893 : « Âme toujours calme et se possédant parfaitement elle-même en tout et avec toutes. Petite sainte nitouche à laquelle on donnerait le bon Dieu sans confession, mais dont le bonnet est plein de malice à en faire à qui en voudra ! Mystique, comique, tout lui va... elle saura vous faire pleurer de dévotion et tout aussi bien vous faire pâmer de rire en nos récréations. »
Mais les désirs de Thérèse ne s’arrêtent pas à aimer ceux qui sont proches, elle pense aussi à ceux qui sont loin ; elle porte le souci des athées, des missions lointaines du Vietnam, de Chine, d’Afrique... On retrouve là aussi son authenticité ; il ne faut pas se payer de mots, il faut aimer en acte et en vérité. Le 8 juillet 1897, elle dit à sa sœur à propos de correspondances spirituelles illusoires :
C’est par la prière et le sacrifice que nous pouvons seulement être utiles à l’Église... Au Carmel, il ne faut pas faire de la fausse monnaie pour acheter des âmes. Et souvent les belles paroles qu’on écrit et les belles paroles qu’on reçoit sont un échange de fausse monnaie.
Le sacrifice pour Thérèse, c’est de se donner, de s’offrir à l’Amour dans la vie ordinaire, comme elle est, en rendant service, en « s’oubliant pour faire plaisir. »
Sa mystique est missionnaire, toujours par la simplicité, en allant au cœur, à la source du salut, au Christ Sauveur ; ainsi du même mouvement d’Amour, elle l’aimera et le fera aimer :
Aux âmes simples, il ne faut pas de moyens compliqués ; comme je suis de ce nombre, un matin pendant mon action de grâces, Jésus m’a donné un moyen simple d’accomplir ma mission. Il m’a fait comprendre cette parole des Cantiques (1, 3), « Attirez-moi, nous courrons à l’odeur de vos parfums ». Ô Jésus, il n’est donc même pas nécessaire de dire : « En m’attirant, attirez les âmes que j’aime ». Cette simple parole : « Attirez-moi » suffit. Seigneur, je le comprends, lorsqu’une âme s’est laissée captiver par l’odeur enivrante de vos parfums, elle ne saurait courir seule, toutes les âmes qu’elle aime sont entraînées à sa suite ; cela se fait sans contrainte, sans effort, c’est une conséquence naturelle de son attraction vers vous (Ms C 33 v° - 34 r°).
Thérèse est au-delà de la fausse opposition entre l’action et la contemplation, mais elle nous pousse à choisir entre l’inquiétude qui s’agite et l’amour qui fait confiance (cf. Lc 10,41) pour nous-mêmes et pour tous les autres. C’est sur ce message que son manuscrit lui tombe des mains quelques semaines avant sa mort. Elle nous laisse ainsi sur une vision réaliste et dynamique de la communion qui existe dans le Corps du Christ. Oui, pour elle le Royaume « déjà là » est dans cette relation d’amour qui nous unit les uns aux autres. Le ciel n’est pas en haut ou ailleurs, mais en nous et entre nous, dès maintenant, et la mort ne changera pas essentiellement cette réalité. Elle en a la certitude et l’affirme tranquillement à ses sœurs et à ses frères missionnaires :
« Je reviendrai »... « je descendrai... « je ne vous quitterai plus »... (LT 258)... Bientôt, petit frère, je serai près de vous » (LT 253).
Elle a prouvé de mille façons, depuis son entrée dans la Vie, qu’elle ne s’était pas trompée... et que nous ne nous trompons pas en vivant ici et maintenant le don de nous-mêmes dans la communion immense et concrète du Christ, visible et invisible.
Carmel de Frileuse
F-91640 BRIS-SOUS-FORGES, France