La formation des religieux (Potissimum institutioni)
Nouveautés et insistances d’un document
Eliane de Montebello, p.s.a.
N°1991-3 • Mai 1991
| P. 172-183 |
La réception du texte Potissimum institutioni sur la formation dans la vie religieuse sera facilitée par la fine présentation qui en est faite ici. L’auteur, en dégageant les nouvelles perspectives, en notant quelques insistances du document, en ouvrant à une réflexion ultérieure, nous engage en fait à lire, à étudier, à utiliser des « orientations » judicieuses en un domaine capital pour tous les consacrés.
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Nul n’ignore l’importance accordée par l’Église à la formation des religieux. D’elle dépend en effet la vigueur spirituelle et apostolique des Instituts et de leurs membres. La Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique publie, pour la première fois, un document exhaustif [1] sur ce sujet [2].
Après un rappel de la valeur et de la place de la vie consacrée dans l’Église (Ch. I), le document relève les aspects communs à toutes les étapes de formation (préalables au noviciat, noviciat, temps de la profession temporaire, formation tout au long de la vie). Il traite des acteurs et milieux de la formation, de sa dimension humaine et chrétienne (Ch. II). Sont développés ensuite la finalité et le contenu des étapes (Ch. III), des éléments propres aux Instituts intégralement ordonnés à la contemplation (Ch. IV). Quelques questions actuelles sont proposées à la réflexion (Ch. V) et un dernier chapitre, dont il ne sera pas question ici, concerne les religieux candidats aux ministères diaconal et presbytéral.
Je me propose de parcourir cette Instruction [3] en relevant ce qui me semble plus neuf ; en un deuxième temps, je dégagerai certaines insistances, avant de pointer deux questions parmi celles du cinquième chapitre.
Les orientations [4] dont traite ce document s’adressent aux supérieurs et formateurs des Instituts religieux - moines et moniales compris - et se présentent avant tout comme une aide en vue de l’élaboration de la Charte de formation [5], (n° 4, n° 85, n° 87).
Une remarque préliminaire s’impose. Vu la diversité du monde des religieux et la variété de leurs insertions, il est de plus en plus difficile au Saint-Siège de leur adresser une parole pouvant convenir à tous [6]. Aussi notre document établit-il des distinctions en fonction des contextes : ainsi, parmi les candidats, il y a ceux qui ont joui d’une certaine autonomie financière avant leur entrée et ceux qui viennent chercher dans la vie religieuse un niveau de vie plus élevé, promotion de laquelle, dans certaines cultures, les familles des candidats comptent tirer certains avantages (n° 14). Sont nommés des « cultures et pays où l’hospitalité constitue une valeur particulièrement appréciée » (n° 28), des « pays industrialisés » (n° 48), « certains pays et milieux sociaux où le taux de scolarisation est bas » (n° 43), des « pays dits développés » (n° 89). Le portrait des jeunes (n° 86) se ressent du « modèle occidental ». Aucune allusion cependant n’est faite aux candidats à la vie religieuse dans les pays de l’Est où la vie chrétienne retrouve progressivement les possibilités de se déployer à l’air libre.
Le processus de formation et ses composantes
Initier à la vie consacrée par la profession des conseils évangéliques dans un Institut doté d’un charisme bien à lui, tel est le but de la formation. Cette initiation théorique et pratique prend appui sur une pédagogie adaptée à chaque personne : on marchera « à son pas » (n° 51). Pour cette éducation à la suite du Christ pauvre, chaste, obéissant, le document trace des chemins (nos 13-14-15).
Les candidats seront aidés à unifier leur vie dans l’Esprit Saint. C’est lui le principal agent de la formation, car celle-ci est une œuvre « essentiellement théologale dans sa source et ses objectifs » (n° 110).
La communauté de vie, dont les membres ne sont pas rassemblés par affinité mais par le Seigneur, joue un rôle privilégié dans la formation. Elle permet à chacun de croître dans sa vocation grâce à une atmosphère spirituelle, une austérité de vie et un élan apostolique, selon l’esprit du Fondateur. Communauté qui se laisse « juger et convertir par la parole de Dieu, purifier par la pénitence, construire par l’Eucharistie, vivifier par la célébration de l’année liturgique » (n° 27).
Traçons brièvement les étapes de la formation initiale.
Étape préparatoire au noviciat
Cette première étape permet à l’Institut de vérifier le degré de maturité humaine et chrétienne de celui qui se présente [7]. A-t-il une culture de base suffisante, un équilibre affectif et la capacité de vivre en communauté monosexuée ? On ne craindra pas de prolonger cette étape, sans cependant la dilater exagérément [8]. C’est à ce moment que le postulant pourra être informé des possibilités existantes de donner sa vie au Seigneur [9]. Quelques formes de réalisations sont énoncées. On « déconseille [10] » cependant d’accomplir ce temps dans la maison du noviciat (n° 44).
Noviciat
C’est « un temps d’initiation intégrale à la forme de vie que le Fils de Dieu a embrassée et qu’il nous propose dans l’Évangile, dans l’un ou l’autre aspect de son service ou l’un ou l’autre de ses mystères » (n° 45). Bien plus qu’un enseignement à recevoir, il s’agit de centrer sa vie sur Jésus (n° 14). Le connaître, lui et son Père, entrer dans le mystère pascal, faire l’apprentissage de la vie fraternelle, s’initier progressivement à la mission et à la spiritualité de l’Institut. On appréciera l’invitation à aborder les grands auteurs de la tradition spirituelle (n° 47).
Par rapport aux occupations des novices, le document énonce un « principe [11] ». Si les novices exercent un travail professionnel à plein temps (ce qualificatif est à noter), ce ne peut être qu’en seconde année de noviciat, dans un travail répondant à la finalité de l’Institut, et contribuant à leur formation.
Quant à l’insertion d’une communauté de formation dans un milieu défavorisé, il est dit qu’une telle communauté ne serait pas en mesure d’assurer les conditions de silence et de solitude requises pour s’enraciner en profondeur dans la vie en Christ (n° 28). Les candidats éprouvent un plus grand besoin de « revenir du monde » que « d’aller au monde ». Certes, mais le noviciat ne doit-il pas permettre d’expérimenter aussi que « le service du prochain ne divise ni ne sépare d’avec Dieu ? »(n° 17). À mon avis, les critères exigeants posés pour les petites communautés insérées me sembleraient assurer les conditions nécessaires à un noviciat, au moins pour les Instituts religieux de vie apostolique plus directement en prise avec le monde des appauvris. Ces conditions valent d’être citées :
Qu’elles offrent la possibilité de vivre une véritable vie religieuse en accord avec les finalités de l’Institut ; que, dans ces communautés, la vie de prière communautaire et personnelle et, par conséquent, des temps et des lieux de silence, puissent être maintenus ; que les motivations de la présence de ces religieuses et religieux soient d’abord évangéliques ; que ces communautés soient toujours disponibles pour répondre aux exigences des supérieurs de l’Institut ; que leur activité apostolique ne réponde pas d’abord à un choix personnel mais à un choix de l’Institut en harmonie avec la pastorale diocésaine, dont l’évêque est le premier responsable (n° 28).
Le temps de formation des profès temporaires
Cette période s’ouvre par la profession temporaire [12], acte liturgique qui manifeste l’enracinement ecclésial de l’incorporation à l’Institut. Le document rappelle que cette profession sera célébrée « sans aucune solennité particulière » et ce en raison de son caractère probatoire, même si elle introduit dans la vie consacrée (n° 56). Je trouve ce rappel bien utile, car il n’est pas inhabituel d’assister - au moins dans certains Instituts - à des cérémonies dont le déploiement (assistance nombreuse, publicité donnée à l’événement, etc.) pourrait nuire à la liberté du jeune religieux s’il était amené, par la suite, à changer d’orientation de vie.
Cette étape a pour but d’affermir la fidélité du religieux. La pédagogie mise en œuvre doit lui permettre d’avancer sans se décourager et d’approfondir son expérience tout en s’efforçant d’unifier sa vie (n° 47).
La mise en place de cette étape et son organisation relèvent de la « grave responsabilité de l’Institut [13] ». Ici le document, avec une visée qui me semble plus adaptée à des Instituts cléricaux à effectifs importants, souhaite que les jeunes religieux puissent vivre dans des communautés nombreuses, bien pourvues en formateurs (n° 60). De toute manière, j’en conviens, on choisira des communautés vigoureuses. Parmi le programme proposé on remarquera le souci d’équilibre entre foi et raison, l’invitation à approfondir plutôt qu’à accumuler des connaissances (n° 61). A cette période, le profès participe progressivement à des expériences sociales et ecclésiales dans la ligne du charisme de son Institut et compte tenu de ses aspirations personnelles. Est encouragée la coutume d’une préparation plus intense à la profession perpétuelle, temps privilégié où le religieux relit les marques de la fidélité indéfectible de Dieu, renouvelle son don total au Seigneur et l’estime de son Institut (n° 64).
Quelques questions sont envisagées par rapport aux Instituts intégralement ordonnés à la contemplation (ch. IV)
Pour ceux et celles dont la vie est principalement centrée sur la recherche de Dieu, l’étude de la Parole en vue de la croissance dans la foi, l’espérance et la charité est fondamentale. Aussi ont-ils à s’exercer courageusement à la lectio divina sous ses quatre aspects : lecture, méditation, prière contemplative et contemplation. La liturgie, à laquelle revient une place de choix, sera célébrée avec soin, selon les traditions et les rites propres aux différents Instituts. Le travail vécu dans une disponibilité à toute tâche, permet une solidarité avec ceux qui ont à gagner leur vie : il est aussi un moyen, par les systèmes de prévoyance sociale, de prendre part à la solidarité nationale. L’ascèse nécessaire aux témoins du royaume (n° 36) est développée ici, en fonction des contemplatifs. En retrait du monde, ces derniers ont pour vocation et mission d’être au cœur du monde et de l’Église. L’ascèse est cet entraînement leur permettant de devenir « image et ressemblance de Dieu [14] », frères de tous.
Quelques insistances
La prise en compte de la culture
Entendue comme manière de penser, d’agir, de sentir propre à une collectivité, la culture est « ce par quoi l’homme devient davantage homme » et « se situe toujours en relation essentielle et nécessaire avec ce qu’est l’homme ». La vie religieuse, si elle comporte des renoncements librement consentis à certains biens, ne s’oppose pas à ce processus d’humanisation et lui profite grandement (n° 90).
C’est à l’intérieur de sa propre culture - entendue au sens géographique plutôt que sociologique - que le candidat aura à « reconnaître l’appel du Seigneur et à y répondre de façon originale » (n° 43). Aussi, dans l’étape préalable au noviciat, on veillera à parfaire, si nécessaire, sa culture de base. Dans cette visée, le document plaide en faveur d’un lieu de noviciat qui ne retire pas le candidat de son environnement culturel. « Il est déconseillé que le noviciat se déroule dans un milieu étranger à la culture et à la langue d’origine des novices. Mieux vaut, en effet, de petits noviciats pourvu qu’ils soient enracinés en cette culture » (n° 44). Le novice n’a-t-il pas en, effet, à intégrer beaucoup de « nouveautés » sans avoir de surcroît à s’adapter à une culture autre que la sienne ?
Les religieux seront aidés « à inculturer leur propre foi dans leur culture d’origine » et à estimer et connaître les cultures étrangères où ils seraient appelés à travailler (n° 91). Il leur faut « évangéliser, non de façon décorative, comme par un vernis superficiel, mais de façon vitale, en profondeur et jusque dans leurs racines la culture et les cultures de l’homme [15] ».
« L’évangélisateur doit relativiser sa propre culture, ses manières particulières de penser, de parler, de vivre, pour laisser à l’évangélisé l’espace où il pourra réinventer à partir de ce qu’il est et de ce qu’il vit, ses propres manières de s’approprier la foi [16] ». Quant aux jeunes Églises, elles veilleront à promouvoir une vie religieuse inculturée, c’est-à-dire prenant en compte les valeurs locales [17].
L’éducation à une juste approche de la sexualité
« On offrira aux futurs religieux la possibilité d’une réflexion sur la place de la sexualité [18] » dans le dessein de Dieu créateur et sauveur (n° 39). Ils recevront les principes anthropologiques sur la condition féminine et masculine, leur donnant la possibilité d’apprécier l’apport spécifique de l’homme et de la femme. Ils seront aidés à acquérir une maturité qui leur permette de vivre des relations affectives tout en renonçant au pouvoir et à la séduction [19]. Dans la pédagogie de la chasteté consacrée, on aidera au contrôle de soi et à assumer les expériences passées. L’équilibre sexuel suppose l’acceptation de l’autre dans sa différence.
Dans ce contexte, on exposera « et comprendra les raisons justifiant que soient écartés de la vie religieuse celles et ceux qui ne parviendraient pas à maîtriser des tendances homosexuelles [20] ou qui prétendraient pouvoir adopter une troisième voie [21]" (n° 39).
Valoriser l’accompagnement spirituel
La vie religieuse est un chemin à parcourir où il est donné à « celui qui a soif » d’être de plus en plus, fils du Père et frère de tous, selon le charisme de l’Institut. Sur cette route escarpée, un religieux se fait guider [22]. Accompagner une sœur ou un frère, c’est marcher à ses côtés en lui offrant une aide personnalisée sur la base de dialogues réguliers. Cette relation est à distinguer de la direction spirituelle « strictement » dite [23] (n° 30). Accompagnement, « cette expression qui fait fortune aujourd’hui [24] » souligne que la formation est progressive et que le religieux aura à objectiver son histoire devant un témoin apte à l’aider à la relire à la lumière de la foi.
Cet accompagnement peut être demandé à un prêtre, mais bien sûr aussi à des laïcs, religieux ou non, qui, ayant reçu une formation en ce sens et s’y révélant experts, peuvent guider les autres dans le discernement et la fidélité à leur vocation [25].
On distinguera, comme le fait le document, les étapes (prénoviciat, noviciat), où l’Institut demande au futur religieux de recevoir une direction spirituelle, et l’accompagnement ou le conseil spirituel à offrir au religieux profès (n° 63 et 71).
La formation continue
La formation se poursuit tout au long de la vie, car il faut « se garder de l’ankylose et de la sclérose ». L’enjeu est de rester ouvert à l’appel de Dieu toujours neuf et libérant. La formation continue permet d’intégrer « la créativité dans la fidélité » aux circonstances concrètes de l’existence, dans le but d’unifier sa vie. Elle vise à rester attentif au travail de l’Esprit en soi et dans le monde. Le monde change à une vitesse foudroyante et la manière de lui annoncer l’Évangile en est de ce fait largement modifiée.
La formation continue atteint, à travers les religieux qui acceptent ces remises à jour et ces remises en cause, tout l’Institut. C’est à chaque Institut selon ses possibilités - et disons-le, les possibilités sur ce point sont fort inégales - de mettre en place des structures de formation, car cette dernière, par de nombreux aspects est liée au charisme propre (n° 67).
À partir de l’expérience, le document présente ce que l’on pourrait appeler les moments-clefs de la formation continue : au sortir de la formation initiale, après dix ans de profession, à l’âge de la pleine maturité, à l’heure des crises aiguës dont personne n’est exempt, au moment du retrait progressif de l’activité (le document dit « progressif », mais il est parfois brutal s’il n’a pas été préparé) (n° 70).
Questions qui appellent une réflexion
Proposées à la réflexion, ces questions [26] n’ont pas la prétention d’être fondées sur une analyse exhaustive. Deux, me semble-t-il, doivent plus particulièrement, retenir notre attention : la collaboration inter-instituts et les relations religieux-laïcs compte tenu des mouvements ecclésiaux.
Les mouvements ecclésiaux [27] ne doivent pas être assimilés aux »communautés nouvelles". Ils se présentent comme de vastes associations unissant dans un même charisme des fidèles des deux sexes, de toute condition et dans tous les états de vie, dans le but de grandir en Christ et de servir dans l’Église.
Comme des candidats à la vie religieuse sont issus de ces mouvements, le document propose les critères suivants :
- de son patrimoine un Institut tire une cohérence qui ne peut souffrir aucune interférence ; autrement dit, celui qui est membre d’un Institut religieux se doit de réaliser son unité de vie sur la base de ce don de l’Esprit qu’est un charisme.
- un candidat une fois entré dans un Institut ne peut continuer à relever de l’autorité des responsables d’un mouvement.
- la situation d’un religieux en pluri-appartenance ne facilite guère une saine communion entre religieux et laïcs.
La formation inter-instituts est souvent envisagée afin d’assurer à meilleurs frais une formation de qualité. Il est exclu que des religieux d’instituts différents puissent constituer une communauté de formation. Ceci n’est admis, à l’heure actuelle, que pour les Instituts de vie religieuse apostolique en fédération et selon les statuts.
Alors que la formation inter-instituts pour les profès temporaires et perpétuels peut s’effectuer dans des centres adaptés’ la formation des novices ne peut être assurée, sous cette forme que ponctuellement, la communauté du noviciat devant être une communauté homogène propre à chaque Institut. Or, selon le droit actuel, dans les Instituts où le noviciat est de douze mois seulement, les absences de la communauté du noviciat supérieures à quinze jours doivent être compensées ; ce laps de temps est facilement dépassé si on envisage par exemple des sessions inter-noviciats de trois jours par mois ! Le texte annoncé, « circonstancié et normatif » (n° 100), pourrait permettre, à certaines conditions, que de telles sessions, entièrement destinées à la formation des novices, ne soient pas comptabilisées comme absences.
Ces pages n’ont pu relater toute la richesse de ces orientations pour la formation dans les Instituts religieux. Une fois dépassé un style que je qualifierai d’« hyper-consistant », on saura trouver des « perles fines » : un appel à la créativité des candidats et des formateurs, une grande souplesse, à l’image du droit de l’Église, une confiance sereine dans l’aptitude des religieux à inscrire les béatitudes du Royaume dans les diverses cultures.
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[1] La formation dans les Instituts religieux. Directives de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique (Instruction Potissimum Institutioni, 2 février 1990), Paris, Cerf, 1990. Dans la présentation, J. Bonfils, s.m.a., retrace l’iter du document, VII-VIII.
[2] Pour une présentation détaillée du contenu des directives Potissimum Institutioni, on se reportera par exemple à J. Castellano Cervera, "Directives sur la formation dans les Instituts religieux”, dans Bulletin de l’U.I.S.G. 84 (1990) 33-51 (N.D.L.R.).
[3] D’après le Code de Droit canonique, canon 34, il s’agit de dispositions et d’orientations en vue d’expliciter les normes du Droit et d’aider à les appliquer.
[4] Conformément à ce qui vient d’être dit dans la note 2, je préfère qualifier ce document d’Orientations plutôt que de Directives. Voir les traductions espagnole et portugaise réalisées par la Congrégation romaine : Orientaciones, Orientaçoes.
[5] Sauf autre indication dans le Droit propre, cette Charte de formation est approuvée par le Chapitre général.
[6] « La complexité des situations...mais surtout la diversité croissante des Instituts et de leurs activités, permettent de moins en moins de formuler d’une manière utile des directives applicables de la même manière à tous les instituts et dans toutes les régions ». (nous soulignons) : Renovationis causam I, 1.
[7] Ce que disait Renovationis causam sur la préparation à l’entrée au noviciat est encore valable (I, 4).
[8] Le Code ne mentionne qu’une « préparation convenable », canon 597 § 2, confiant à chaque Institut la responsabilité d’en établir les modalités.
[9] Cf. G. Muchery, Vocations : un guide pour choisir, Paris, Centurion, 1989.
[10] On notera les expressions dissuasives et leur graduation, le document ne pouvant prohiber ce que le Code n’interdit pas : ici, »il est déconseillé« ; au n° 50 »il est tout à fait déconseillé« (nous soulignons).
[11] Ne pas suivre ce principe irait à l’encontre de l’esprit du noviciat tel que l’Église le conçoit. Voir l’usage du terme dans Renovationis causam, I, »Quelques principes et orientations« .
[12] Le temps de profession temporaire s’étend de trois ans minimum à six ans maximum, avec la possibilité d’aller jusqu’à neuf ans à certaines conditions (canons 655 et 657 §2).
[13] Formulation qui souligne l’importance de cette période.
[14] J.-C. Guy, La vie religieuse. Mémoire évangélique de l’Église. Paris, Centurion, 1987,185.
[15] Cf. Evangelii nuntiandi, 20, repris dans Christifideles laici, 44.
[16] M. Domergue, »Incarnation et Inculturation« dans Cahiers pour croire aujourd’hui, 25, 1988.
[17] La revue Vie consacrée a donné la parole à des religieux(ses) africains : cf. par ex. : G. Mukangango, o.s.b., « Formation à la vie religieuse au Rwanda », 1990, 2, 96-107. Voir aussi, sur le thème de l’inculturation, M. Neyt, o.s.b., « La parabole du Griot », 1990, 1,7-22.
[18] »La personne humaine... reçoit du sexe les caractéristiques qui sur le plan biologique et spirituel, la font homme ou femme, conditionnant ainsi profondément son développement vers la maturité et son insertion dans la société« : Congrégation pour l’Éducation catholique, Orientations éducatives sur l’amour humain, 1983, 22.
[19] Cf. M. Rondet, « Comment aider à grandir spirituellement dans les crises ? » dans Le Supplément, 1988, 166, 61-68.
[20] Voir en particulier X. Thévenot, »Les Homosexualités. Éléments de réflexion éthique« , dans Études, mars 1983, 339-354.
[21] »À propos de ce qu’on appelle parfois l’intégration affective, les membres du Synode constatent que l’expression est l’objet d’interprétations ambiguës. Ils reconnaissent l’importance d’une saine affectivité, comprise au sens de cordialité et de fraternité dans les rapports entre les personnes. Ils se réfèrent à saint Paul et à saint Jean pour souligner que, bien compris, l’amour pour Dieu et pour le Christ, dans l’Esprit, peut beaucoup contribuer à intégrer le besoin d’affection dans l’amour fraternel. Quant à une sorte de « troisième voie » vécue comme un état ambigu entre le célibat et le mariage, les membres du Synode sont unanimes à la rejeter”. Document conclusif des travaux du Synode des Evêques des Pays-Bas, dans L’Osservatore Romano, langue française, 1980, 6, 7, col. 4.
[22] Cf. les nos 13, 19, 30, 44, 52, 60, 63, 71.
[23] Au n° 63, les expressions : « direction spirituelle », « conseil spirituel », « accompagnement spirituel » ne sont pas nettement distinguées.
[24] Cf. C. Viard, s.j., »Accompagnement et croissance spirituelle« dans Vie consacrée, 1988, 6, 346-359.
[25] Voir la distinction proposée par A. Chapelle, s.j., entre direction spirituelle donnée par un prêtre et guidance spirituelle donnée par un laïc ou un diacre, dans Vie consacrée, 1990, 3, 175. Voir aussi F. Cassiers, r.s.c.j., « Réflexion à propos de l’accompagnement spirituel », ibid., 1988, 6, 360-368. En particulier 363-364 sur « l’accompagnement dans ou en dehors de la Congrégation ».
[26] Les jeunes candidats à la vie religieuse et la pastorale des vocations (A), La formation des religieux et la culture (B), Vie religieuse et mouvements ecclésiaux (C), Le ministère épiscopal et la vie religieuse (D), La collaboration inter-instituts au niveau de la formation (E).
[27] Voir à ce sujet l’intervention du Cardinal C.M. Martini au Synode des Évêques de 1987, “Les nouveaux mouvements dans l’Église et les critères de discernement« , dans Les laïcs dans l’Église et dans le monde. Paris, Centurion, Cerf, 1987, 146-149. Sont nommés : “Communion et Libération », les « Focolari », les « Cursillos de Cristianidad », « Marriage Encounter », « le Renouveau dans l’Esprit », « Les Communautés Néocatéchuménales”. Notons que ces dernières se veulent davantage un »itinéraire de formation« qu’un mouvement proprement dit.