Mystique et Liturgie
Roger Poelman
N°1990-5 • Septembre 1990
| P. 339-347 |
Qu’est-ce que la mystique, pour ceux qui sont « baptisés dans le Christ » ? À travers un témoignage récent, l’auteur nous montre comment la Parole de Dieu et l’Eucharistie donnent d’entrer dans la « mystique de l’Église », telle que l’a rappelée le dernier Concile. Prenant place, au fil de l’année liturgique, dans toutes les étapes de la vie du Seigneur, nous voici portés, « d’eucharistie en eucharistie », jusqu’à notre propre résurrection : la mystique chrétienne n’est pas autre chose que cette communion en Christ.
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Mystique chrétienne ? Quelques textes fondateurs
Il importe de préciser ce que l’on entend ici par le mot « mystique ». Il ne s’agit pas ici de certains « états », ni de phénomènes particuliers vécus par des saints et étudiés par les théologiens de la spiritualité, mais bien de l’état le plus élémentaire et le plus irrécusable vécu par tous ceux qui ont été « baptisés dans le Christ ». C’est l’état que prêchait saint Paul avec tant de force à la communauté de Corinthe, quand il écrivait : « Si quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle ; l’être ancien a disparu, un être nouveau est là » (1 Co 5,17). Création nouvelle, forces nouvelles, comportement nouveau : initiative de l’amour de Dieu. « Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru. Dieu est amour, celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4,16). À partir de l’événement de notre baptême, « pour moi, la vie c’est le Christ » (Ph 1,21), je suis en « état de grâce », j’ai reçu les vertus théologales et les dons du Saint-Esprit.
C’est à partir de ces quelques textes inspirés et fondamentaux que nous réfléchissons ici au mot « mystique ». Cette mystique se réalise donc dans la foi et l’amour qui nous rendent participants du mystère du Christ ; elle concerne donc fondamentalement tous les chrétiens. Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein et de sa grâce, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus, dans le baptême de la foi, des fils de Dieu, participants de la nature divine et, par conséquent, réellement « saints ». Cette sanctification (« divinisation », disent nos frères d’Orient) qu’ils ont reçue, et qu’il leur faut, par la grâce de Dieu, conserver, épanouir, et accomplir par toute leur vie. L’Apôtre les avertit qu’ils doivent « revêtir, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, des sentiments de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité » (Col 3,12) et porter des fruits de l’Esprit pour leur sanctification (Ga 5,22).
Comment cet être nouveau va-t-il vivre désormais ? Comment va-t-il exercer ses forces nouvelles, laisser affiner en lui l’image de Dieu et la ressemblance de Jésus ? Ce privilège et cette responsabilité, cette vocation vont se réaliser, selon le dessein de Dieu, par la communion à tous les mystères du Verbe fait chair. Et cette communion va se faire d’abord grâce à l’exercice réaliste de la sainte liturgie. La mystique chrétienne va trouver dans la parole et dans les sacrements sa nourriture la plus certaine et la plus authentique.
Un « compagnon » de Jésus raconte son expérience spirituelle
Le P. William Johnston, jésuite, docteur en théologie de l’Université Sophia de Tokyo, nous fait part de son expérience spirituelle dans un livre remarquable, La mystique retrouvée (Desclée de Brouwer, 1986). Après avoir étudié les mystiques orientales, il a voulu « évaluer la dimension unique de l’expérience chrétienne et faire ressortir ses traits distinctifs ». Il exprime ainsi son projet :
Je désirais remonter au-delà de saint Jean de la Croix, de Thérèse d’Avila, au-delà de Maître Eckart et du Nuage de l’Inconnaissance, au-delà d’Augustin et de Grégoire, jusqu’aux origines mêmes de cette prière mystique qui prend une importance croissante dans la vie de nos contemporains, hommes et femmes.
J’espérais trouver ce que je cherchais dans le désert.
Se souvenant du peuple de Dieu, de Moïse et d’Élie, de Jean Baptiste et de Jésus lui-même, ce religieux est allé chercher le désert – et pas seulement comme un touriste ou même comme un pèlerin de passage – il y est demeuré pendant un temps considérable. Il a séjourné d’abord dans ce monastère accroché aux rochers qu’on appelle le Djebel Qarantal, le Mont des tentations (du Christ). Puis à Qumran, au bord des collines désertiques et de cette extraordinaire mer Morte, puis au Sinaï lui-même, et enfin dans un monastère copte, témoin de cette première vie monastique, au sud d’Alexandrie. « Ce désert égyptien n’était qu’une immense étendue de sable », écrit le P. Johnston. « Du toit, j’observais les moines, pareils à de minuscules fourmis, allant et venant dans le sable sous le soleil ardent ‘C’est notre vie’, me confia l’un d’entre eux et il m’expliqua que le but de leur existence était leur présence au désert... c’était un cadre idéal pour le mysticisme ».
Une question pourtant hantait le P. Johnston : qu’y avait-il de spécifiquement chrétien dans la prière de ces moines ?
Alors la réponse m’est apparue ridiculement claire. Les moines lisent constamment les Écritures. Ils sont attentifs à la Parole de Dieu. Ils chantent ses louanges à l’office. Ils se rassemblent pour rompre le pain et célébrer la nouvelle alliance dans son sang. Ils prient la Vierge Marie à qui leur monastère est dédié. Et, quand ils vont seuls dans le désert, la parole retentit à leurs oreilles et chante dans leur cœur. Parole et sacrement les transportent dans le vaste désert intérieur, vide, dont le désert extérieur n’est que le symbole.
Et le P. Johnston de relire les grands textes de la « Constitution sur la Sainte Liturgie » de Vatican II. Il nous livre la conclusion de sa recherche et de son expérience au désert. Cette conclusion est capitale :
Si vous me demandez des directives pratiques sur la façon d’entrer dans la vie mystique, je ne vous dirai pas de prendre l’avion pour Tel Aviv et l’autocar pour le désert de Judée, ni d’aller au Caire, puis au Sinaï ou dans le désert d’Alexandrie. Je ne vous dirai pas non plus de vous asseoir en lotus et de respirer par le ventre. Tout ceci est parfait mais en fin de compte superficiel. Voici les conseils que je vous donnerai :
Écoutez la Parole ! Lisez les Écritures ! Lisez-les et relisez-les avec amour et foi jusqu’à ce que la parole prenne vie au fond de vous-même, pénétrant dans les couches les plus profondes de votre inconscient.
Célébrez l’Eucharistie. Rompez le pain avec la communauté ! Soyez présents au mystère de la foi et partagez le pain de vie. C’est ainsi que vous pénètrerez dans le riche désert intérieur de silence et de joie où votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. C’est ainsi que vous pourrez dire avec Paul :« Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). C’est ainsi que vous pourrez prier avec Jésus : « Abba, Père ».
Si vous recevez constamment l’Eucharistie et si vous lisez constamment les Écritures avec foi... vous vous trouverez transportés au-delà des mots vers la mystérieuse Réalité que désignent les mots.
À cette expérience du P. Johnston, je puis très simplement ajouter mon propre témoignage. J’étais encore, à ce moment, tout jeune séminariste. Nous avions passé tout un trimestre à nous demander si oui ou non, historiquement, les Frères Maccabées avaient envoyé une ambassade à Rome et à entendre réfuter les thèses d’un « exégète » protestant libéral. Le second trimestre avait été consacré à la question appelée comma Ioannis (la virgule de saint Jean dans la première Épître). Mais de la présentation d’ensemble d’une Bible vivante, il n’avait pas été question. On comprend combien cela nous passionnait ! Au cours des vacances – je vois encore l’endroit, Amay-sur-Meuse, la porte du monastère, le moine qui me parlait. Dans la conversation, ce moine me dit, comme une évidence toute simple pour lui, que la Bible était le livre de la Parole de Dieu. Ce mot est entré comme un dard dans mon être profond et je me suis dit : « Mais, dans ce cas, les saintes Écritures ou, selon la belle expression, ‘les saintes Lettres’, les lettres de Dieu, doivent être le livre le plus précieux du monde ». Depuis, j’ai ouvert ce livre et je ne l’ai plus jamais abandonné. Il est ma nourriture et ma joie la plus profonde. Il est toujours neuf pour moi !
La mystique de l’Église en Concile
On sait que le Concile a commencé ses travaux par une de ses Constitutions les plus belles, celle qui concerne la Sainte Liturgie. Les dix premiers numéros de cette Constitution sont des modèles de ce qu’on pourrait appeler la mystique de l’Église. J’en citerai deux passages parmi les plus importants :
La liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l’Eucharistie, s’exerce l’œuvre de notre rédemption, contribue au plus haut point à ce que les fidèles, par leur vie, expriment et manifestent aux autres le mystère du Christ et la nature authentique de la véritable Église. Car il appartient en propre à celle-ci d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et occupée à la contemplation, présente dans le monde et pourtant étrangère. Mais de telle sorte qu’en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au divin ; ce qui est visible à l’invisible ; ce qui relève de l’action à la contemplation et ce qui est présent à la Cité future que nous recherchons. Aussi, puisque la liturgie édifie chaque jour ceux qui sont au-dedans pour en faire un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu dans l’Esprit, jusqu’à la taille qui convient à la plénitude du Christ, c’est d’une façon étonnante qu’elle fortifie leurs énergies pour leur faire proclamer le Christ (SC 2).
Quelle précision théologique dans ce texte et quelle vision mystique à recevoir dans la foi ! Cette Constitution dit encore :
Pour l’accomplissement d’une si grande œuvre, le Christ est toujours là auprès de son Église... dans le sacrifice de la messe, et dans la personne du ministre,« le même offrant maintenant, par le ministère des prêtres, qui s’offrit alors lui-même sur la croix » et au plus haut point sous les espèces eucharistiques. Il est là présent dans sa parole quand on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes... Par suite toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre du Christ et de son Corps qui est l’Église, est l’action sacrée par excellence dont nulle autre action de l’Église ne peut atteindre l’efficacité (SC 7).
Vivre les mystères du Christ
Sur ces fondements de la mystique chrétienne, comment sommes-nous formés, modelés à la ressemblance de Jésus, non de l’extérieur, mais de l’intérieur ? En prenant part à toutes les étapes de la vie du Verbe fait chair ; Jésus n’en a vécu aucune pour lui seul, il les a toutes vécues comme chef, comme tête – lui, la tête, nous, les membres du corps.
Or, il a rassemblé tout son combat, toute sa mission, toute la plénitude de sa victoire dans les jours de la semaine sainte. Il nous les a confiés au repas de la Cène. Et nous faisons ce qu’il nous a dit de faire. Le prêtre prend le pain qui devient le corps livré, il présente la coupe qui contient le sang répandu, nous célébrons la résurrection.
Le dynamisme de cette résurrection transforme notre pauvreté, notre faiblesse, notre mort elle-même. Nous apprenons à ressusciter. Il y a une manière d’être, nouvelle dans nos vies et, pas à pas, d’Eucharistie en Eucharistie – la suivante étant toujours plus profonde, plus vraie que celle qui précède –, nous prenons notre place dans tous ces mystères de la vie terrestre de Jésus, remplie pour nous de toute la joie de l’éternité ! C’est ainsi que nous sommes modelés par l’Esprit Saint à la ressemblance du Fils unique. La sainte liturgie est efficace et vraie à cause du réalisme de la sainte Eucharistie qui rend ces mystères actuels. « Toi qui nous as choisis pour servir en ta présence », dit une des prières eucharistiques.
Mystique et liturgie. La parole de Dieu, c’est Dieu qui se livre déjà
Prenons une période comme celle de l’Avent. Dieu s’y livre par une démarche dont nous devons d’abord chercher le sens : Dieu vient. Il prend l’initiative de venir ! Et cela vaut pour toujours. Il se révèle comme un Dieu qui s’approche.
Nous avons un livre saint, unique, absolument incomparable qui nous le redit pour que nous puissions connaître Dieu et vivre avec lui aujourd’hui le mystère de sa venue par des actes et des paroles, actes humains, paroles humaines éclairant la venue de Dieu.
L’Avent, c’est d’abord cela. L’Église, notre mère, dans sa sagesse nous initie à ce mystère. À nous d’accueillir ce donné objectif avec une âme qui adore, qui espère, qui se réjouit, qui consent. Un exemple ? Celui d’Abraham qui prend la route sur un appel de Dieu. Une Parole ? Celle d’Isaïe dans ses oracles sur la jeune femme qui enfante. Des oracles encore ? Celui de Balaam, cet extraordinaire « voyant » païen. Tout cela contient de nouveau pour nous des étincelles (des éclairs, parfois !) de lumière dans nos ténèbres quotidiennes, des joies inespérées, inattendues mais si profondes, des appels à la confiance, à la marche, des sauts au-dessus des collines à la suite de l’époux du Cantique des Cantiques.
Je dirais que – dans l’objectivité de la démarche – la révélation de Dieu devient extraordinairement personnelle. Dieu nous touche car chacun de nous est unique pour lui. Chacune de nos vies est remodelée par sa main. Sa voix murmure par l’Esprit Saint dans nos cœurs, comme le dit saint Paul. Et la garantie qui nous préserve de l’illusion ou de la simple imagination, c’est l’Église, notre mère, pleine de sagesse et créée par Dieu pour nous engendrer à la vie divine et pour nous élever comme des enfants de Dieu. Cette Église nous donne elle-même la parole sainte.
Quelle méthode unique que celle de la sainte liturgie ! En quel sens et pourquoi unique ? Parce que, chaque jour, elle célèbre ce qu’elle dit, ce qu’elle proclame. Elle célèbre dans son Office divin et elle réalise (rend réel, actuel) ce mystère du Fils de Dieu qui s’approche dans la sainte Eucharistie. Jésus, au terme de toutes ces démarches, vient en ce monde non pour y demeurer dans sa condition actuelle, mais pour entraîner ce monde dans son passage, dans sa Pâque : Noël pour Pâques !
Au soir de la sainte Cène, Jésus a « épousé » chacun de nous, il a fait alliance, l’alliance la plus intime, la plus personnelle avec nous, et, à chacun de nous, il s’est livré en communion. Tout sera finalement accompli sur la croix et dans la résurrection des morts. D’où la mystique du Carême pascal annuel et de la semaine sainte. En effet, tout le sens profond du Carême pascal nous est livré dans les trois lectures du mercredi des Cendres. La convocation de tous les membres de la communauté, dit le prophète Joël, la force de saint Paul qui parle, dit-il – et chaque prêtre le fait à sa suite dans sa communauté – au nom même du Christ pour annoncer l’heureuse nouvelle d’un temps de salut, d’un jour favorable. Et enfin l’Évangile dans lequel Jésus privilégie trois actes pour ouvrir nos cœurs à la grâce de ce temps si précieux.
Après Pâques, le Seigneur monte au ciel sans abandonner son humanité. Le Christ dit à Madeleine : « Ne pleure plus ce qui est passé, je monte vers mon Père et tu pourras monter avec moi : le chemin est ouvert ! Va le dire à mes frères ». Enfin les cinquante jours nous préparent à la divine Pentecôte : l’Esprit Saint, principe d’une création nouvelle, nous donne d’inaugurer, en des actes humains divinisés, le comportement qui sera éternellement le nôtre au sein de la Trinité bienheureuse. Tout ceci n’est qu’une esquisse, mais c’est l’authentique « mystique ».
Un exemple tout à fait concret
Il s’agit d’un chrétien tout simple, âgé de quatre-vingt-cinq ans. Rien d’extraordinaire, si ce n’est la fidélité à la sainte Eucharistie et au sacrement de réconciliation, dans la logique de la foi en son baptême. La foi et ce qui nourrit la foi. À Pâques, l’an dernier, au sortir de la messe du jour, en remerciant le prêtre pour les « beaux offices », ce chrétien ajoutait, un peu ému, cette parole d’extraordinaire confiance et espérance « théologale » : « Mais, l’an prochain, ce sera tellement plus beau encore pour moi ». Quel témoignage ! Et cet acte théologal était vécu et enchâssé en quoi ? Dans la liturgie de Pâques ! Un mois après, ce chrétien mourait, en quelques instants, dans les bras de sa fille qu’il avait appelée auprès de lui. Il avait reçu auparavant, avec son épouse, lors d’une célébration, le sacrement de l’onction, de la douce onction du Seigneur.
En préparant l’homélie de ses funérailles, le prêtre était si frappé par la réponse à cette question élémentaire : qu’est-ce qui avait fait vivre ce chrétien dans le climat et la puissance des vertus théologales ? Qu’est-ce qui avait fait de lui un authentique « mystique » au sens qu’expose cet article, celui de la communion à notre Seigneur Jésus Christ, le Fils unique et bien-aimé de Dieu ? Tout simplement la liturgie. Cet homme recevait la force de la parole de Dieu partagée par le prêtre responsable et par la communauté. Au début de l’Avent, chaque année, il attendait et préparait ainsi la nouvelle venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il vivait, au terme, la joie incroyable de Noël. Le Carême était ensuite et de nouveau un authentique événement. Il se savait appelé avec toute la communauté au renouvellement pascal et à l’adhésion actuelle à son baptême, à son état de fils de Dieu. De même vivait-il l’Ascension et la préparation à la divine Pentecôte. Et le chapelet des grandes fêtes, Assomption, Toussaint, Immaculée, renouvelait ses dispositions intimes à vivre avec le Christ et dans le Christ, au cœur de l’Église.
Au terme de cette Pâque que je viens d’évoquer, la mort avait perdu son aiguillon d’angoisse : ce chrétien croyait en sa propre résurrection et la proclamait. N’est-ce pas là l’authentique mystique chrétienne et n’est-elle pas étroitement dépendante de la sainte liturgie ?
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