L’œuvre de révision des Constitutions des Instituts de vie consacrée (I)
Michel Dortel-Claudot, s.j.
N°1989-2 • Mars 1989
| P. 80-94 |
Fruit du Concile, la révision des Constitutions fut, pour les Instituts de vie consacrée, l’occasion d’un « aggiornamento » sans précédent qui vient à peine de s’achever. L’un de ses artisans les plus discrets et les plus efficaces retrace ici l’histoire de cette révision, où il distingue quatre périodes et dont il présente le bilan. L’article du P. Dortel-Claudot, dont nous poursuivrons la publication dans le prochain numéro, ouvre finalement aux Instituts de vie consacrée les perspectives essentielles à leur avenir.
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Vatican II a voulu la rénovation de la vie religieuse, et plus largement des Instituts de vie consacrée [1]. Perfectae caritatis (PC), après avoir défini les principes généraux de cette tâche immense et demandé que la vie, la prière, l’activité, le gouvernement des Instituts soient adaptés aux besoins de l’apostolat, aux cultures et circonstances, ainsi qu’aux conditions physiques et psychiques actuelles des membres, en tire la conclusion pratique suivante : « Il faut donc réviser convenablement les constitutions, les directoires, les coutumiers, les livres de prière, de cérémonie et autres recueils du même genre, supprimant ce qui est désuet et se conformant aux documents du Concile » (PC, 3). Plus loin, le décret conciliaire adresse ce sage avertissement : « Cependant, l’on se souviendra que l’espoir d’une rénovation doit être mis dans une observance plus consciencieuse de la règle et des constitutions, plutôt que dans la multiplicité des lois. » (PC, 4) [2].
La révision des Constitutions des Instituts de vie consacrée, achevée pour l’essentiel à l’heure présente, est un des fruits importants du Concile, mais dont on a finalement peu parlé en dehors des Instituts eux-mêmes. Notre modeste étude voudrait combler un peu cette lacune [3].
La décision conciliaire de réviser les Constitutions est l’aboutissement d’une réflexion entreprise bien avant Vatican II, sous le pontificat de Pie XII. En 1950 déjà, des voix autorisées soulignaient l’urgente nécessité d’adapter le droit particulier des familles religieuses aux exigences du monde actuel [4].
PC, 4, donne quelques orientations concernant la révision des Constitutions : légiférer, fixer des normes, relève notamment des Chapitres généraux, avec l’approbation de l’autorité ecclésiale compétente, selon le droit ; on fera précéder cela de consultations opportunes dans tout l’Institut. Il revenait au Motu proprio Ecclesiae Sanctae de Paul VI du 6 août 1966, Pars secunda, de donner des directives plus détaillées :
1. Le rôle principal dans la rénovation et l’adaptation de la vie religieuse appartient aux Instituts eux-mêmes, agissant principalement par les Chapitres généraux ou, chez les Orientaux, par les Synaxes. La tâche des Chapitres ne se bornera pas à édicter les lois, mais ira jusqu’à imprimer un élan de vie spirituelle et apostolique.
3. Pour entreprendre dans chaque Institut cette rénovation adaptée, un Chapitre général spécial, ordinaire ou extraordinaire, se réunira dans les deux ou au plus trois années à venir (...)
6. Ce chapitre général a le pouvoir de modifier, à titre d’expérience, certaines prescriptions des Constitutions ou, chez les Orientaux, des Typiques, pourvu que soient respectés la fin, la nature et le caractère de l’Institut. Des expériences contraires au droit commun, mais à faire avec prudence, seront, selon l’opportunité, volontiers autorisées par le Saint-Siège.
Elles pourront se poursuivre jusqu’au prochain Chapitre général ordinaire qui jouira de la faculté de les proroger, mais pas au-delà toutefois du Chapitre suivant.
8. L’approbation définitive des Constitutions est réservée à l’Autorité compétente.
12. Les lois générales de chaque Institut, de quelque nom qu’on les appelle, Constitutions, Typiques, Règles, comporteront d’ordinaire les éléments suivants :
les principes évangéliques et théologiques de la vie religieuse et de son union avec l’Église, et une formulation adéquate et précise par laquelle seront « reconnus et sauvegardés l’esprit des Fondateurs, leurs intentions propres, ainsi que les saines traditions, toutes choses qui constituent le patrimoine de chaque Institut » (PC, 2b).
les normes juridiques requises pour définir clairement le caractère, la fin et les moyens de l’Institut. On évitera de trop les multiplier, mais elles seront toujours exprimées d’une façon adéquate.
13. L’union de ces deux éléments, spirituel et juridique, est indispensable pour assurer une base stable aux codes fondamentaux des Instituts, imprégner ceux-ci d’un esprit authentique et en faire une règle de vie. L’on évitera donc de rédiger un texte soit uniquement juridique soit purement exhortatif.
14. Du code fondamental des Instituts l’on exclura ce qui est désuet, qui varie avec les usages de chaque époque ou répond à des habitudes purement locales.
Les règles qui dépendent de la situation actuelle, des conditions physiques ou psychiques des religieux, ainsi que des circonstances particulières, sont à reporter dans des codes complémentaires, tels que directoires, coutumiers ou autres recueils semblables.
17. Est à tenir pour désuet ce qui ne constitue pas la nature et les fins de l’Institut et qui, ayant perdu sa signification et son efficacité, ne favorise plus réellement la vie religieuse, compte tenu cependant du témoignage que doit par sa fonction présenter l’état religieux.
E.S.II.1-19 traçait clairement la route à suivre, mais des doutes subsistaient sur des points importants.
Le Chapitre spécial « a le pouvoir de modifier, à titre d’expérience, certaines prescriptions des Constitutions » (ES.II.6). Que veut dire certaines prescriptions ? Doit-on se contenter de refaire ou de supprimer quelques articles des Constitutions, d’en ajouter d’autres, mais sans remanier l’ensemble du texte, sans toucher au plan ? Peut-on rédiger des Constitutions respectant certes, conformément à ES.II.6, la fin, la nature et le caractère de l’Institut, mais qui soient un nouveau texte ? Quand ES.II.13 demande d’éviter de « rédiger un texte soit uniquement juridique, soit purement exhortatif », pense-t-il seulement à une page ou deux venant çà et là remplacer les pages correspondantes des Constitutions, le reste demeurant inchangé ? Les auteurs furent amenés à donner leur avis sur ces divers points de 1966 à 1968 [5].
Après quelques hésitations, on en vint à admettre que pour beaucoup d’instituts, modifier simplement tel ou tel article des Constitutions ne permettrait pas de réaliser la rénovation adaptée demandée par le Concile, et aboutirait en tout cas à faire du texte des Constitutions un « manteau d’arlequin ». L’idée de nouveaux textes remplaçant « ad experimentum » ceux en vigueur, fit donc son chemin et fut finalement considérée une solution possible. Ceci dit, on soulignait bien que PC, 3 n’obligeait nullement les Instituts à rédiger de nouvelles Constitutions, du début à la fin. Ceux qui le désiraient pouvaient ne modifier qu’un nombre limité d’articles de leur droit particulier. Les Instituts de fondation récente, dont les Constitutions avaient été élaborées après 1950, alors qu’un courant de renouveau pénétrait déjà la vie consacrée, prirent généralement cette dernière option.
ES.II.8 réserve l’approbation définitive des Constitutions à l’Autorité compétente. Dans les Instituts de droit pontifical, celle-ci est le Siège Apostolique, c’est-à-dire selon les Instituts : la Congrégation pour les Religieux et Instituts Séculiers, la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, la Congrégation pour les Églises Orientales. Avant d’être approuvé, le texte est examiné selon une procédure déterminée [6].
Dans les Instituts de droit diocésain, l’autorité compétente ne fut pas la même avant et après le 28 novembre 1983, date d’entrée en vigueur du nouveau Code de Droit Canonique. Avant cette date, il appartenait à tous et à chacun des Evêques des diocèses où l’Institut avait une communauté, d’approuver ses Constitutions. Depuis cette date, l’autorité compétente est l’Evêque de la maison généralice de l’Institut, après avoir consulté les Evêques des autres Diocèses où l’Institut est implanté : ceci afin de sauvegarder l’unité d’un Institut répandu en plusieurs diocèses [7].
Au lendemain du Concile, certains auraient voulu que les Instituts réunissent leur Chapitre général pour réviser leurs Constitutions en vigueur et les soumettent aussitôt après à l’approbation définitive de l’autorité compétente. Certes, Paul VI a voulu que l’œuvre de rénovation demandée par Vatican II commence sans tarder dans tous les Instituts ; d’où le Chapitre spécial à réunir « dans les deux ou au plus trois années à venir » et pouvant se dérouler en deux sessions séparées par un laps de temps ne dépassant généralement pas un an (ES.II.3). Mais il a également souhaité que les Instituts fassent prudemment quelques expériences, et en mesurent ensuite les avantages et les inconvénients, avant de prendre une option définitive. De là est venue l’idée d’un temps ni trop long, ni trop bref, au terme duquel présenter les Constitutions rénovées à l’approbation de l’Église : huit à douze ans est apparu une mesure raisonnable. Par la suite, on prit l’habitude, y compris dans les documents du Siège Apostolique, d’appeler ce temps : période ou temps d’expérimentation [8]. Les Constitutions rénovées seront donc approuvées, non pas après le Chapitre spécial, mais après le deuxième Chapitre ordinaire célébré après ce Chapitre spécial, c’est-à-dire au lendemain du troisième Chapitre réuni dans l’Institut depuis le 11 octobre 1966, date officielle d’entrée en vigueur d’Ecclesiae Sanctae. Le calendrier imposé était finalement le suivant : Chapitre spécial, celui réuni après le 11 octobre 1966 ; premier Chapitre ordinaire ; deuxième Chapitre ordinaire ; enfin, juste au lendemain de ce dernier, approbation définitive des Constitutions rénovées. Dans la présente étude, pour plus de clarté, nous donnerons à ce deuxième Chapitre ordinaire le nom de Chapitre constituant.
La période des Chapitres spéciaux (1967-1971)
L’important Chapitre général demandé par ES-II.3, était donc désigné sous le nom de Chapitre spécial, en raison de la tâche particulière qui lui était assignée, qu’il soit ordinaire au sens d’électif ou extraordinaire. Dans le langage courant, il fut parfois appelé Chapitre de renouveau ou Chapitre d’aggiornamento. Dans cette étude, nous lui conserverons son nom officiel de Chapitre spécial.
De 1967 à 1971, la plupart des Instituts s’activèrent à préparer puis à célébrer leur Chapitre spécial, entreprise audacieuse à laquelle, il faut bien en convenir, la majeure partie d’entre eux était peu préparée. Le délai maximum de trois ans, imposés par ES.II.3 pour la convocation du Chapitre spécial, n’était-il pas trop court ? On peut légitimement se poser la question avec le recul que nous donnent les vingt ans écoulés depuis la promulgation de ce Motu proprio [9].
Les Instituts avaient donc bien besoin d’être guidés, de recevoir orientations et directives. Celles-ci leur vinrent en premier lieu de la bouche même du Souverain Pontife. De 1965 à 1974, Paul VI s’adressait une quarantaine de fois à des Chapitres généraux, lors d’audiences particulières ou d’audiences regroupant les capitulants de plusieurs Instituts [10]. A quoi il faudrait ajouter ses nombreux discours sur la vie consacrée et son Exhortation Apostolique, Evangelica Testificatio, du 21 juin 1971.
Les auteurs ne manquèrent pas d’aider les Instituts de leurs conseils, soit pour recommander telle ou telle manière de préparer et tenir le Chapitre spécial, soit pour indiquer déjà ce qui serait à dire dans les futures Constitutions [11]. Pour sa part, l’Union Internationale des Supérieures Générales apportait une aide précieuse aux Instituts religieux féminins [12].
ES.II.4 avait recommandé ce qui suit :
Le Conseil général, pour préparer ce Chapitre, prévoira d’une manière opportune une ample et libre consultation des religieux et en dressera les résultats afin que le travail du Chapitre en soit facilité et orienté. Cela pourra se faire, par exemple, par la consultation des Chapitres conventuels et provinciaux, la nomination de commissions, l’envoi des questionnaires, etc.
Pour la première fois dans l’histoire de la vie consacrée, était organisée une libre consultation à une vaste échelle et embrassant des questions d’une telle ampleur ! Il y eut donc bien des maladresses dans la manière de procéder et surtout d’évaluer les résultats des consultations [13].
Il demeurait malaisé, au terme de la période des Chapitres spéciaux, de dresser à chaud une sorte de bilan du travail accompli par eux. Cela fut cependant tenté par quelques auteurs [14].
Il est plus facile aujourd’hui, avec le recul du temps, de porter un jugement sur la production de Chapitres célébrés de 1967 à 1971 [15]. Tout d’abord comment se présente-t-elle extérieurement ? Nous répondrons à partir d’un « échantillon » de 91 Instituts, choisis dans un lot plus vaste, et assez bien représentatifs des Congrégations religieuses à vœux simples, masculines et féminines, de tous pays.
86 d’entre eux ont voté alors des textes capitulaires destines a remplacer ad experimentum les chapitres des Constitutions en vigueur concernant : le but et l’esprit de l’Institut ; les conseils évangéliques ; la vie de prière ; la vie communautaire ; l’apostolat. Les cinq autres Instituts n’ont pas adopté pour ces mêmes sujets de nouveaux textes venant se substituer à ceux en vigueur ; ils ont gardé ces derniers, n’en modifiant que quelques articles.
En ce qui concerne le chapitre Gouvernement, 75 Instituts sur 91 ont adopté un nouveau texte ad experimentum ; 16 ont conservé celui qu’ils avaient ou n’en ont modifié que l’un ou l’autre point mineur, généralement la procédure d’élection des délégués au Chapitre général ou provincial.
En ce qui concerne la Formation, la production des Chapitres spéciaux fut dépendante de l’Instruction Renovationis causam, promulguée par la C.R.I.S. en janvier 1969 [16]. Les chapitres célébrés en 1967 et 1968 n’avaient rien dit ou presque de la Formation ; ceux réunis en 1969, 1970 et 1971, en ont presque tous parlé, recopiant le plus souvent de larges extraits de ce document.
Pour ce qui est maintenant du fond, quelle impression d’ensemble se dégage des textes votés par les Chapitres spéciaux ? Répondons à cette interrogation, laissant de côté pour l’instant les pages de ces textes sur le gouvernement de l’Institut [17]. En simplifiant un peu les choses, on peut distinguer deux genres de textes capitulaires. D’un côté, de nouvelles Règles de vie satisfaisantes du point de vue du langage utilisé et des exigences de la vie consacrée [18]. Elles représentaient une ébauche très valable des futures Constitutions rénovées demandées par le Concile. De l’autre côté, de nouvelles Règles de vie n’étant en rien un embryon de Constitutions : les exigences fondamentales de la vie consacrée n’y étaient pas énoncées clairement : on n’y trouvait aucune norme concrète. Leur langage était sophistiqué, peu intelligible, très cérébral : les concepts alors « à la mode » voisinaient avec des citations de Vatican II souvent tronquées et sorties de leur contexte. Le tout donnait l’impression d’un discours trop marqué par son époque, nullement destiné à durer [19].
Durant la période des Chapitres spéciaux, la C.R.I.S. adopta une ligne de conduite prudente et réservée, évoquée en ces termes par son Secrétaire d’alors, Mgr A. Mayer, dans une lettre du 10 juillet 1972 à la Présidente de l’U.I.S.G. :
Par une lettre du 4 décembre 1967, la Sacrée Congrégation pour les Religieux et les Instituts Séculiers leur demandait de lui envoyer les Actes de leur Chapitre général spécial, qui devait se tenir conformément au Motu Proprio Ecclesiae Sanctae, Pars II, n° 3.
Cette demande correspondait au désir de la Sacrée Congrégation d’être tenue au courant des expériences en cours, et aussi de savoir si les Chapitres restaient dans les limites établies par le Motu Proprio : celui-ci, en effet, permettait de modifier ad experimentum les Constitutions, pourvu que la nature, la fin et le but de l’Institut fussent préservées.
Conformément à cette lettre, de nombreux Instituts ont envoyé leurs Actes Capitulaires et la Sacrée Congrégation a répondu à plusieurs, faisant les observations nécessaires et permettant d’autre part des expériences contraires à la loi commune (...)
En cette période d’expérimentation, la Sacrée Congrégation n’approuve pas de nouvelles Constitutions. Ceci n’empêche pas les Actes des Chapitres Généraux d’entrer immédiatement en vigueur, pourvu que le but, la nature et le caractère de l’Institut soient préservés (cf. ci-dessus d’après Ecclesiae Sanctae, II, 6).
Par ailleurs, toute dérogation à la loi commune doit faire l’objet d’une dispense explicitement accordée. En certains cas, il a pu se faire que la Sacrée Congrégation ait omis d’attirer l’attention sur tel changement contraire à la loi en vigueur. Ceci n’a été que le résultat d’un oubli et ne doit pas être interprété comme une concession explicite.
Dans cette même lettre, le Secrétaire de la C.R.I.S. attirait l’attention sur un certain nombre de lacunes et déviations assez fréquemment rencontrées dans les Actes des Chapitres spéciaux : la nécessité d’une définition claire de chaque vœu ; l’autorité personnelle des supérieurs à ne pas diluer dans une vague responsabilité collective des communautés et de Conseils ; la formule de profession religieuse qui doit être la même pour tous ceux qui prononcent leurs vœux ; la voix passive indûment accordée aux profès temporaires ; les pouvoirs de décision reconnus de manière illicite aux Conseils élargis mis en place en de nombreux Instituts ; l’habit religieux ; les petites communautés qui ont à avoir un supérieur local et doivent garder un style de vie religieux.
La période des Chapitres intermédiaires (1972-1976)
Le calendrier imposé par ES.II.6, rappelons-le, était le suivant : Chapitre spécial ; puis, premier Chapitre ordinaire ; enfin deuxième Chapitre ordinaire, appelé par nous constituant, au terme duquel les Constitutions rénovées sont soumises à l’approbation définitive de l’Église. Dans la plupart des Instituts, ce calendrier fut respecté. Dans certains cependant, entre le Chapitre spécial et le Chapitre constituant, furent célébrés avec l’autorisation du Siège Apostolique, non point un, mais deux, parfois trois Chapitres ordinaires. Par Chapitres intermédiaires, nous désignons donc dans le présent paragraphe : soit l’unique premier Chapitre ordinaire, au sens d’ES.II.6, soit les deux ou trois Chapitres ordinaires convoqués entre le Chapitre spécial et le Chapitre constituant, qui devenait ainsi pour certains Instituts le troisième, voire le quatrième Chapitre ordinaire après le Chapitre spécial.
Il va de soi que tous ces Chapitres intermédiaires ne furent pas célébrés entre 1972 et 1976 ; certains l’ont été avant 1972, d’autres bien après 1976.
Ces deux années ont été prises comme point de repère pour les raisons suivantes : en 1972, les Chapitres spéciaux sont presque tous terminés ; en 1977, commence vraiment la série des Chapitres constituants [20].
Lors des chapitres intermédiaires, quel a été le sort des textes capitulaires votés par le Chapitre spécial ?
Pour répondre à cette question, il faut distinguer selon les Instituts :
- Les quelques Instituts ayant conservé les articles de leurs Constitutions d’avant le Concile, concernant le but et l’esprit de l’Institut, les conseils évangéliques, la vie de prière, la vie communautaire et l’apostolat, n’ont pas changé de ligne de conduite lors des Chapitres intermédiaires.
- À l’autre extrémité, un nombre très limité d’instituts ont entièrement recomposé et réécrit leur nouvelle Règle de vie « ad experimentum » du Chapitre spécial, et non point en vue d’une approbation définitive à solliciter aussitôt après. En général, cela a abouti à un texte très inférieur au précédent : plus vague, moins spirituel, biaisant davantage avec les véritables exigences de la vie consacrée.
- Lors des Chapitres intermédiaires, les Instituts dans leur grande majorité n’ont modifié que partiellement les textes des Chapitres spéciaux. Sur quoi donc ont porté ces modifications ? Pour répondre de façon objective, on est obligé de passer en revue les divers aspects de la vie consacrée :
But et esprit de l’Institut. Plusieurs Instituts ont essayé de reprendre conscience de leur charisme propre, et cela de manière plus approfondie que lors des Chapitres spéciaux où cet élément avait été assez universellement négligé.
Les activités apostoliques. Lors des Chapitres spéciaux, beaucoup d’instituts avaient sagement rénové leurs activités, tout en restant fidèles à la mission traditionnelle définie dans les Constitutions précédentes. Mais également beaucoup d’autres avaient pris des orientations imprudentes : abandon systématique des œuvres propres à caractère institutionnel et, par voie de conséquence, élargissement abusif de l’éventail des tâches apostoliques des membres. Dans ces derniers Instituts, de telles orientations n’ont pu être redressées lors des Chapitres intermédiaires ; parfois même, elles furent confirmées et renforcées.
Conseils évangéliques, vie de prière et vie communautaire. En ces domaines, le problème se posait de façon diverse selon les pays, et cela eut un retentissement sur les textes votés lors des Chapitres intermédiaires. En simplifiant beaucoup, on peut avancer ce qui suit :
- Dans les Instituts à majorité francophone ou à influence francophone prépondérante, les années 1967-1971 avaient été souvent marquées par une sorte de « crise » : contestation de l’autorité des supérieurs, relâchement de la vie sacramentelle et de la vie de prière, entorses à la pauvreté et à la vie commune, multiplication du nombre de sujets vivant seuls, etc. Les Chapitres intermédiaires des années 1972-1976 eurent à réagir contre cela, et votèrent donc souvent, concernant notamment la vie communautaire, la pauvreté et l’obéissance, des textes mettant en évidence des exigences de la vie religieuse que les Chapitres spéciaux avaient peu soulignées.
- Dans les Instituts à majorité anglophone ou à influence anglophone prépondérante, cette « crise » s’est déclenchée plus tard, au moment des Chapitres intermédiaires. Ceux-ci, sous la pression de quelques capitulants, votèrent donc souvent des textes sur la vie communautaire, la pauvreté, l’obéissance, moins conformes que ceux des Chapitres spéciaux aux obligations de la vie religieuse. Il en fut à peu près de même dans les Instituts à majorité hispanophone ou à l’influence hispanique prépondérante.
- Dans les Instituts en majorité de langue italienne ou à l’influence italienne prépondérante, les choses furent moins nettes : s’il y eut « crise », elle fut moins marquée et plus étalée dans le temps. Les Chapitres spéciaux et les Chapitres intermédiaires y tinrent donc des discours moins contrastés. Il en fut à peu près de même dans les Instituts à influence germanique prépondérante.
Formation. Les Instituts qui n’avaient pu tenir compte de l’Instruction Renovationis causam au moment de leur Chapitre spécial, ont comblé cette lacune lors des Chapitres intermédiaires.
Gouvernement de l’Institut. Partons de l’échantillon de 91 Congrégations étudié plus haut. 75 sur 91, disions-nous, ont adopté en Chapitre spécial un nouveau texte « ad experimentum » sur le gouvernement.
16 Instituts, disions-nous également, avaient, lors des Chapitres spéciaux, conservé leur texte d’avant le Concile ou ne l’avaient changé que très partiellement. Qu’ont fait ces seize Instituts lors des Chapitres intermédiaires ? Cinq ont continué à garder leur texte d’avant le Concile ; onze ont adopté un texte entièrement nouveau : dans quatre Instituts, c’est la division en provinces qui a rendu cela nécessaire ; dans les sept autres, c’est la recherche de formes de gouvernement, neuves mais imprudentes, qui a conduit à cela.
Finalement, après leur Chapitre intermédiaire, 86 Congrégations, sur l’échantillon de 91 étudié, soit 94,5 %, étaient en possession d’un texte sur le gouvernement profondément différent de celui en vigueur avant Vatican II. Ce pourcentage correspond assez bien à ce qu’on peut savoir de l’ensemble des Instituts.
Plus haut, nous nous sommes abstenu de porter un jugement sur les textes des Chapitres spéciaux ayant pour objet le gouvernement. Il est, en effet, plus intéressant et plus significatif de porter un regard sur l’ensemble des textes concernant ce sujet, votés de 1967 à 1976, durant la période des Chapitres spéciaux et celle des Chapitres intermédiaires. Mais il nous faut pour cela prendre les choses d’un peu plus loin...
De 1967 à 1976, un peu partout, les religieux, même les moins préparés à cela, se sont mis à agiter des idées concernant le gouvernement de leur Institut. L’autorité est devenu un thème de débat jusque dans les communautés locales. L’organisation elle-même de l’Institut fut l’objet de chaudes discussions. Chacun y est allé de son petit dessin au tableau, avec des flèches en tous sens, des lignes ascendantes et descendantes. Les premières d’ailleurs l’emportaient nettement sur les secondes en nombre et en intensité. « Il faut faire remonter la vie », a-t-on souvent entendu proclamer, ce qui explique le caractère appuyé des lignes ascendantes sur les schémas d’alors...
Des mots furent donc proscrits des textes. Les verbes commander, ordonner, diriger, disparurent ou presque. Le verbe gouverner fut à peu près maintenu à propos des Supérieurs majeurs, mais ne fut plus employé pour le supérieur local ; à ce dernier, il incombait maintenant d’animer. Les verbes décréter et décider ne furent plus utilisés en parlant des supérieurs, alors que l’on continuait à le faire à propos des Chapitres généraux et provinciaux. Le mot autorité a perdu son génitif du fait qu’on a cessé de parler de l’autorité des supérieurs. Il a été désormais employé tout seul, et on s’est mis à parler du « service de l’autorité » dans la province ou l’Institut, comme s’il s’agissait d’une réalité abstraite sans support personnel. En outre, on a couramment évoqué le « couple autorité-obéissance », ce qui a contribué à faire de l’autorité un principe dépersonnalisé.
De 1967 à 1976, les mêmes idées-maîtresses se sont imposées partout : on a prôné la participation, vanté les mérites de la collégialité, encouragé la décentralisation. Quant au terme subsidiarité, pourtant si difficile à prononcer et encore plus à expliquer, il se trouvait sur toutes les lèvres ! La majorité des Instituts se sont orientés dans cette direction, les uns plus tôt, les autres plus tard, mais ces nuances comptent peu en regard de l’importance du phénomène... Cette orientation correspondait sans doute à une étape par laquelle il fallait passer, et en faire l’économie aurait peut-être entraîné des maux pires que les maladresses et le gâchis dont il est aisé d’établir le bilan. Mais, de par sa dimension universelle, de par son caractère à sens unique, cette vague de fond comportait un inconvénient majeur : faire réfléchir les Instituts à leur type d’autorité et à leurs structures de gouvernement, à partir d’idées ambiantes s’imposant à eux de partout, et non pas d’abord en fonction de leur identité propre, de leur vocation spécifique. Les changements des années 1967-1976 ont pris pour points de repère et modèles, des valeurs importées dans les Instituts de l’extérieur, et parfois très étrangères à leur tradition.
Après cette parenthèse sur les textes votés de 1967 à 1976 concernant le gouvernement, revenons-en à la seule période des Chapitres intermédiaires. A beaucoup d’instituts, elle aura tout de même permis de faire le point de l’itinéraire parcouru, de mesurer le travail restant à accomplir, de mieux saisir ce qu’il fallait écrire dans les Constitutions rénovées [21]. Au cours de cette même période, la C.R.I.S., sortant de sa réserve, grâce à son nouveau bulletin d’information, Informationes-SCRIS, donnait de façon discrète quelques orientations sur la révision des Constitutions et le rôle des Chapitres généraux en ce domaine [22]. En outre, elle dressait de manière non officielle un premier bilan de l’œuvre accomplie par les Chapitres depuis le Concile, de 1966 à 1976 [23]. Ce bilan se terminait par le constat et l’invitation que voici :
Le moment semble venu de dresser le bilan des expériences réalisées depuis dix ans. Les prescriptions du motu proprio Ecclesiae Sanctae y invitent d’ailleurs les religieux qui voient venu le moment de préparer les textes définitifs des Constitutions rénovées, à soumettre à l’approbation du Saint-Siège. Ces prescriptions rejoignent le désir exprimé de façon quasi générale de revenir à des normes plus stables, une fois terminée la période d’expérimentation.
Vers la fin de la période étudiée dans ce paragraphe, l’U.I.S.G. procédait à une vaste enquête auprès des Instituts féminins au sujet de leurs récents Chapitres généraux. La dernière question posée était la suivante : « En général, quelle est dans votre Congrégation l’attitude prédominante au sujet des Constitutions provisoires ? » La synthèse des réponses disait entre autres ceci qui mérite d’être relevé :
Certaines Congrégations souhaitent que l’on continue à vivre dans un esprit de recherche et d’adaptation à la vie en pleine évolution et, par conséquent, elles ne désirent pas de constitutions définitives. D’autres estiment que le provisoire ne donne pas de bons résultats.
En 1975-1976, commençait donc à poindre pour l’ensemble des Instituts de vie consacrée le moment de préparer le texte, définitif cette fois, des Constitutions rénovées à présenter à l’approbation de l’Église. Un bon nombre d’instituts appréhendaient fortement cette échéance, et auraient bien voulu la renvoyer aux calendes grecques. L’enquête de l’U.I.S.G. fait état de ces peurs [24].
(À suivre dans Vie Consacrée 1989-3)
20 rue Sala
F-69002 LYON, France
[1] Extrait, avec l’aimable autorisation du P. Latourelle, de l’œuvre collective : Vatican II. Bilan et perspective, vingt-cinq ans après, 1962-1987, sous la direction de René LATOURELLE, Montréal, Ed. Bellarmin ; Paris, Ed. Cerf, 1988, Tome III, pp. 105-140.
[2] Au cours de cet article, nous utiliserons les abréviations suivantes : AAS : Acta Apostolicae Sedis. - Bul UISG : Bulletin de l’Union Internationale des Supérieures Générales - COM : Comunidades, boletin bibliográfico de vida religiosa y espiritualidad. CpR : Commentarium pro Religiosis. C.R.I.S. : Congrégation pour les Religieux et Instituts Séculiers. - ES.II : Motu Proprio Ecclesiae Sanctae de Paul VI, du 6 août 1966, Pars secunda (AAS 58 (1966) 757-787). - InfSCRIS : Informationes-SCRIS, Bulletin d’information de la Congrégation pour les Religieux et Instituts séculiers. - REPSA : Religieuses dans les professions de santé, 106 rue du Bac, Paris - RfR : Review for Religious. - SC : Studia Canonica. - U.I.S.G. : Union Internationale des Supérieures Générales - VieC : Vie Consacrée. - VitaC : Vita Consecrata. - VRel : Vida Religiosa. - WAYSup : The Way, Supplement.
[3] Les seules études ayant traité de manière un peu approfondie ce sujet nous semblent être les suivantes : M. DORTEL-CLAUDOT, Les Congrégations religieuses se donnent une Règle de vie stable. Le travail accompli de 1977 à 1981 dans les Instituts pour élaborer leurs nouvelles Constitutions (Centre-Sèvres, Paris 1981) ; Sœur Mary LINSCOTT. « I criteri pratici di rinnovamento », InfSCRIS 11 (1985) II, 161-168 ; E. SASTRE SANTOS, « De normis ad Codices Congregationum religiosarum congruenter recognoscendos », CpR 59 (1978) 138-175 ; IDEM, « Los Côdigos de las Congregaciones ante el tercer Capítulo general de renovación », Claretianum 21-22 (1981-1982) 157-228. - La révision des Constitutions demandée par PC, 3, concerne les Instituts de vie consacrée, Instituts religieux et Instituts Séculiers, et également les Sociétés de Vie Apostolique. Dans cet article, nous parlerons certes plus directement des Instituts religieux, mais notre analyse et notre réflexion vaudront également, mutatis mutandis, pour les Instituts Séculiers et les Sociétés de Vie Apostolique.
[4] E. SASTRE SANTOS, « De normis ad Codices... recognoscendos », CpR 59 (1978) 155-158 - Parmi les auteurs ayant souligné bien avant Vatican II la nécessité d’adapter le droit particulier des Instituts, indiquons : B. FRISON, « The Constitutions of Religious Institutes and modem trends », The Jurist 18 (1958) 149-176 ; E. GAMBARI, « Accommodata renovatio Constitutionum jurisque particularis statuum perfectionis », in Congressus generalis de Statibus perfectionis, Romae 1950 - Acta et documenta, vol. I (Roma 1952) 525-531.
[5] P.M. BOYLE, « Experimentation » in RfR 27 (1968) 518-538 ; B. FRISON, Rinovamento nello Spirilo e dette Strutture (Roma 1968) 67 ; J.B. FUERTES, « De competentia Capituli Specialis », CpR 48 (1967) 259-270 ; J.F. GALLEN, « Experimentation concerning articles of the Constitutions », RfR 27 (1968) 335-342 ; L. GUTIERREZ, « De natura juridica Capituli specialis religiosorum », CpR 48 (1967) 241-258 ; A. GUTIERREZ, « Regula et Institutum relate ad accomodatam renovationem », CpR 48 (1967) 67-70 ; IDEM, « Constitutiones congruenter recognoscantur », CpR 48 (1967) 271-292 ; IDEM, « La revisione delle Costituzioni », in Il Capitolo speciale (Milano 1967) 73-125 ; IDEM, « Consultationes. An Capitulum speciale », CpR 49 (1968) 224-226 ; L. RAVASI, « Il Capitolo delle Constituzioni », Vita Religiosa 2 (1966) 464-467.
[6] La procédure suivie par la C.R.I.S. est décrite par : Sœur Agnès SAUVAGE, « Processus de l’approbation des nouvelles Constitutions », InfSCRIS 9 (1983) I, 153-161.
[7] Can. 587, §2 et 595, §3.
[8] Le terme était probablement mal choisi, pouvant prêter à équivoque. De fait, des Instituts crurent, de bonne ou de mauvaise foi, que leur était accordée, avec la bénédiction de l’Église, une espèce de « mardi-gras » de plusieurs années où l’on pouvait tout se permettre...
[9] Comme le fait justement remarquer Sœur Mary LINSCOTT, ancienne Présidente de l’U.I.S.G., depuis plusieurs années membre de la C.R.I.S., où elle excerce les fonctions de coordonatrice du service chargé de l’examen et de l’approbation des Constitutions rénovées : « Non c’erano precedenti per questo tipo de assemblee capitolari... e la scadenza improrogabile del tempo era molto breve (ES.II.3). Non era affatto sorprendente che i capitoli generali speciali fossero risultati ardui ; una esperienza pasquale di gioia e sofferenza. Mai era accaduto che tutti i religiosi del mondo avessero tenuto tanti capitoli generali insieme, in un periodo di due o tre anni ; mai che i capitoli generali, tenuti nello stesso tempo, avessero avuto corne ordine del giorno la revisione e il rinnovamento di tutta la vita e la missione degli istituti ; che ai capitoli fosse stata data l’autorizzazione di sperimentare, seppur temporaneamente, su prescrizioni di costituzioni. Il compito era enorme e gli istituti religiosi l’affrontarono con coraggio e buona volontà. Che ci fosse una certa tensione e confusione era inevitabile » (« I criteri pratici di rinnovamento », InfSCRIS 11 (1985) II,163).
[10] On peut trouver la liste des discours de Paul VI à des Chapitres généraux, avec les références nécessaires, dans : COM 3 (1975) n° 9, Fichero de Materias, 2-4.
[11] A. DIEZ, « De commissionibus capitularibus », CpR 48 (1967) 312-322 ; G. ESCUDERO, Capitulo especiaL Guia para un Directorio (Madrid, Coculsa 1968) ; « Expériences communautaires : préparation du Chapitre général spécial », VieC 40 (1968) 48-53 ; B. FRISON, « Renewal of Religious », SC 1 (1967) 45-78 ; J.B. FUERTES, « De parando Capitulo », CpR 48 (1967) 351-365, J.F. GALLEN, « Constitutions of lay Congregations », RfR 25 (1966) 361-437 ; IDEM, « Constitutions without canons », RfR 27 (1968) 452-508 ; IDEM, « Proper Juridical Articles of Constitutions », RfR 27 (1968) 623-632 ; E. GAMBARI, Il Rinnovamento nella Vita Religiosa (Milano 1967) 117-244 ; A. GUY, « La contribution des canonistes à la révision des Constitutions des communautés religieuses », SC 1 (1967) 205-221 ; J. JIMENEZ DELGADO, « Medios más eficaces prescritos por el Concilio para la renovaciôn de la vida religiosa », Confer 10 (1967) 337-369 ; M.B. PENNINGTON, « The new constitutions, a life charter », SC 2 (1968) 77-98.
[12] BulUISG, n° 5 1967, « Révision des Constitutions », 4-19 ; BulUISG, n° 6, novembre 1967, « Procédure d’un Chapitre Général », 2-15 ; BulUISG, n° 10, novembre 1968, « Constitutionstions rénovées », 1-27.
[13] Sœur Agnès SAUVAGE, « Agenti del rinnovamento », InfSCRIS 11 (1985) II, 170.
[14] Par exemple : J. BEYER, « Renewal Chapters : First Reflections », WAYSup 11 (1971) n° 14,88-113 ; IDEM, « Primo bilancio dei Capitli di rinnovamento », VitaC 8 (1972) 161-190 ; IDEM, « Premier bilan des Chapitres de renouveau », NRT 95 (1973) 60-86.
[15] La manière dont les Chapitres spéciaux furent préparés et les diverses phases du travail accompli en Chapitre sont bien analysées dans : G. SCARVAGLIERI, « Coinvolgimento dell’Instituto nella revisione delle Costituzioni », InfSCRIS 9 (1983) I, 61-87. L’auteur poursuit d’ailleurs son intéressante théorie bien au-delà de 1971. Ce qu’il nomme « Fase terza : Sperimentazione e verefïca » (p. 71-72), correspond à ce que nous appelons plus loin la période des Chapitres intermédiaires, 1972-1976. Ce qu’il nomme « Fasa quarta : Rifinitura del testo e conclusione del lavoro » (p. 72-73), correspond à ce que nous appelons la période des Chapitres constituants. - Plusieurs Instituts ont rendu publique ta manière dont ils avaient préparé leur Chapitre spécial ; nous en avons un exemple dans : BulUISG, n° 7 (1968) 1-20.
[16] Instructio de accomodata renovatione institutionis ad vitam religiosam ducendam, Renovationis causam, 6 janvier 1969 : AAS 61 (1969) 103-120.
[17] Nous examinerons ce point plus loin, embrassant à la fois les textes sur le gouvernement produits par les Chapitres spéciaux et ceux produits par les Chapitres intermédiaires.
[18] Lors des chapitres spéciaux, les Instituts ayant rédigé de nouveaux textes « ad experimentum » venant remplacer les Constitutions en vigueur, les ont volontiers baptisés Règle de vie. Voir à ce sujet la modeste enquête que nous faisions en 1977, à partir d’un échantillon de 77 Instituts : M. DORTEL-CLAUDOT, Que mettre dans les nouvelles Constitutions, Règles de vie ou Normes des Congrégations religieuses ? (Centre-Sèvres, Paris 1977) 24-26.
[19] À l’échelle universelle, et si l’on prend en considération aussi bien les nouvelles Règles de vie des Instituts de droit diocésain que celles des Instituts de droit pontifical, les Règles de vie satisfaisantes l’emportaient heureusement en nombre sur les autres.
[20] Quelques Instituts ont célébré leur Chapitre constituant dès 1975 ou 1976, mais ceci fut exceptionnel.
[21] Soulignons à ce propos l’éclairage apporté par deux experts connus et influents : J. BEYER, « Le Costituzioni rinnovati », VitaC 11 (1975) 65-85 ; E. GAMBARI, « Orientamenti per la revisione e l’elaborazione delle Costituzioni », VitaC 10 (1974) 201-210. - À indiquer également la contribution d’autres auteurs de divers pays : J. ALVAREZ GOMEZ ; « Balance de una renovación emprendida », VRel36 (1974) 85-98 ; A. BOCOS MERINO, « El Capítulo obra de todos », VRel 36 (1974) 99-120 ; C. DOMENO LERGA, « Objetivos y metodología de un Capitulo », VRel 36 (1974) 129-138 ; M. DORTEL-CLAUDOT, L’obéissance dans les nouvelles Constitutions des Instituts religieux de vie active, VieC 48 (1976) 285-295 ; T. DUBAY, « Composing new Constitutions style and content », RfR 34 (1975) 757-780 ; J.A. ECHEVARRIA, « Los Capítulos de renovaciôn », COM, n° 9,3 (1975) 40-47 ; J. GALLEN, « Revision of the Constitutions », RfR 33 (1974) 376-385 ; IDEM, « Writing Constitutions », RfR 33 (1974) 1323-1338 ; IDEM, « Typical Constitutions », RfR 34 (1975) 191-223 ; IDEM, « Canon Law for Religious after Vatican IL Writing Constitutions », RfR 35 (1976) 102-111 ; B. GARCIA-FERNANDEZ, « Que se puede esperar y qué no se debe esperar de un Capitulo ? » VRel 36 (1974) 139-146 ; A.M. LABARRE, « Plus qu’une expérience, un départ », Vie des communautés religieuses 30 (1972) 286-288 ; J. LOPEZ GARCIA, « Modo práctico de preparar un Capitulo », VRel 36 (1974) 121-127 ; J. LOZANO, « Revision of the Constitutions : Meaning, Criteria and Problems », RfR 34 (1975) 525-534 ; S.T. Mc CARTHY, « In search of New Wine Skins », RfR 32(1973) 818-828 ; M.L. ORSY, « How to Write good Constitutions », RfR 32 (1973) 482-489 ; W.A.M. PETERS, « How to Write good Constitutions » RfR 32 (1973) 1294-3101 ; J. ROUSSEAU, « Le Code fondamental des Constitutions des Instituts religieux », SC 10 (1976) 195-233 ; B. RUEDA, « Un Capitulo para el mondo de hoy », in CONFER, ed., La vida religiosa hoy (Madrid 1974) 325-370 ; G. VAN DEN BROECK, « Le nuove Costituzioni degli Istituti Religiosi », VitaC 8 (1972) 1-12. - Les articles cités au début d’ALVAREZ GOMEZ, BOCOS MERINO et DOMENO LERGA, ont été rassemblés dans un livre : Los Capitulos de renovaciôn (Madrid, Instituto de vida religiosa, 1974).
[22] « Orientations pour la révision des Constitutions », InfSCRIS 1 (1975) I, 60-65 ; « Natura e finalità dei Capitoli generali », InfSCRIS 2 (1976) II, 215-227 ; les vœux du Chapitre général », InfSCRIS 1, 168-169.
[23] « Les Chapitres généraux depuis le concile. Premier bilan ». InfSCRIS 3 (1977) I, 83-100.
[24] Sœur Mary Thaddea Kelly évoquait cela en 1975 : « Dans certaines Congrégations, avait-elle constaté, on voudrait ne pas avoir à affronter la question des Constitutions. Devrait-on en avoir ? Sont-elles nécessaires ? Un oui tout simple mais puissant est la réponse » (« Nouvelles Constitutions, une interpellation », BulUISG, n° 37, 1975, 13).