Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Éditorial

Vies Consacrées

N°1989-1 Janvier 1989

| P. 5-6 |

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En plus de l’encyclique Sollicitudo rei socialis (30 décembre 1987), la fin de la première décennie du pontificat de Jean-Paul II a été marquée par la publication de deux lettres apostoliques sur lesquelles nous reviendrons en 1989 : Euntes in mundum (25 janvier 1988), à l’occasion du millénaire du baptême de la Russie, et Mulieris dignitatem (15 août), sur la dignité et la vocation de la femme. Il nous semble que ces préoccupations sociales, missionnaires, théologiques et ecclésiologiques, peuvent tracer le cadre d’une réflexion toujours nouvelle sur la vie consacrée et nous nous y emploierons.

Mais pour être reçue et mise en pratique par tous, la parole des Pasteurs ne doit-elle pas se rendre en quelque sorte visible dans l’engagement des chrétiens, et en particulier des consacrés ? Nous fêterons cette année le centenaire de la mort héroïque, à Molokkai, du Père Damien De Veuster dont les vœux, prononcés selon un usage de l’époque sous le drap mortuaire, lui inspirèrent cette mission où il devait finir, lépreux parmi les lépreux, en un temps où de telles obédiences étaient sans retour. Plus près de nous, des chrétiens d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine connaissent les conditions de l’Église des commencements - et que dire de ce qui se joue à l’Est ? Dans nos pays dits d’abondance, des signes de renouveau spirituel se précisent, malgré la multiplication des pauvres, la montée du suicide chez les jeunes, le refus endémique d’accueillir comme un don la venue des enfants.

Cet affaiblissement de l’amour et du goût de la vie signifie sans doute notre défaut d’espérance. Ainsi, l’avenir des communautés nouvelles, dont on parle tant en Europe, et celui des Instituts de vie consacrée, sur lequel on se fait si discret, devraient-ils se distinguer au point de s’exclure ? Et cette destinée, que nous croyons commune, adviendra-t-elle dans l’Église sans entraîner du même élan le sort des paroisses, où beaucoup s’enracinent pourtant ? De telles interrogations peuvent dépasser de loin nos vues les plus pénétrantes, elles n’en requièrent pas moins notre fidélité : la conversion de nos cœurs peut nous rendre aux sources de cette vie consacrée qui nous unit, selon le Concile, au mystère de l’Église et donc à ses enjeux les plus vitaux. Laissons-nous simplement toucher par Celui qui change nos tristesses en joie de sa Proximité.

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