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Vies Consacrées

N°1984-2 Mars 1984

| P. 69-70 |

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Lors de sa réunion de septembre dernier, le conseil de rédaction de notre revue a pris comme objet de réflexion la délicate question de la symbolique du vêtement. Nous avons pensé pouvoir apporter notre contribution à un débat qui n’est pas récent, mais qu’il nous semble possible d’aborder aujourd’hui avec plus de sérénité et de profondeur. Les invitations répétées des Souverains Pontifes et tout dernièrement le code de Droit Canon rénové ne nous permettent pas d’omettre une réflexion plus approfondie sur ce sujet.

Il est incontestable que la manière de se vêtir, dans un groupe où la consécration religieuse est publique, fait partie des signes qui assurent la visibilité du témoignage ou plus encore sa « lisibilité » : du « pourquoi » au « pour qui » il n’y a pas grande distance, disait un membre du conseil, qui ajoutait : « c’est là un sujet secondaire, mais pas sans importance ».

Il n’est cependant pas aisé de répondre à la double demande du nouveau code : « en signe de consécration et en témoignage de pauvreté » (C. 669 § 1). Il s’agit d’harmoniser dans la pratique visibilité ecclésiale et proximité aux pauvres de notre monde, quels que soient ceux-ci et quelle que soit la mission confiée. Les réponses données pourront varier beaucoup selon les charismes des Instituts, la diversité des situations sociales et culturelles de notre planète, etc.

C’est pourquoi, disons-le franchement, nous abordions ce thème avec quelque appréhension. Mais, alors que progressait notre recherche, nous avons découvert qu’il touchait des dimensions essentielles de la vie religieuse. Et sa complexité même nous faisait percevoir que ce que nous pouvions faire de mieux était d’écouter d’abord la parole de l’Église hiérarchique pour mieux la recevoir comme critère fondamental de discernement, de prendre ensuite conscience de l’ampleur du problème et enfin de donner la parole à celles et ceux qui ont cherché à se frayer un chemin pendant ces années difficiles de rénovation.

C’est ce qui explique l’ordonnance des textes que nous présentons dans ce numéro. Noëlle Hausman nous rappelle les documents du Saint-Siège et nous aide à percevoir l’urgence et la portée d’un discernement. Dominique Bertrand nous rend attentifs à l’importance du vêtement pour l’être humain : le plus extérieur, le vêtement, exprime le plus intérieur. Se vêtir n’est donc pas chose neutre ni facile. D’autant que la relation au corps y est immédiatement impliquée. L’inconfort de notre recherche nous fait participer, selon ce que nous sommes, au problème qui est celui de tout homme, de toute femme. À sa manière, le vêtement donne réponse à la question d’identité : « qui suis-je ? ».

Dans les contributions suivantes, sœurs Dominique Sadoux et Clare Teresa, ainsi qu’une sœur d’une congrégation récente, nous font part de la recherche concrète de leur congrégation, aboutissant à des signes divers dans un souci commun de visibilité. Puis viennent encore quelques témoignages d’ordre plus historique (Jean-Marie Glorieux) ou plus actuel (un fils de saint François), d’un Institut qui n’a jamais eu d’habit commun (Eva Génos) et d’un Institut séculier.

En finale, nous sommes heureux d’accueillir un texte du Frère Marc, qui nous est parvenu après le conseil et qui évoque la manière de voir d’une nouvelle fondation, à peine naissante, d’orientation à la fois monastique et évangélisatrice.

Puissent ces réflexions, dont nous voyons bien les limites – nous n’avons, entre autres, pas étudié directement les questions des diversités de situations sociales et culturelles – débroussailler au moins quelques allées et nous aider à aller jusqu’au bout d’une docilité ecclésiastique à l’écoute de l’Esprit Saint.

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