Liminaire

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Comment ce numéro est-il né ? Évoquons-le brièvement.

Chaque mois, notre comité de rédaction se réunit pour préparer les textes à publier dans la revue. Et chaque année, un conseil de rédaction plus large se retrouve pendant deux jours, en France ou en Belgique, pour évaluer le travail accompli, proposer des orientations, amorcer une réflexion sur un « point chaud ». Ceci nous permet de demeurer attentifs à l’œuvre de l’Esprit Saint ainsi qu’aux besoins des personnes et des communautés.

Or, depuis quelque temps déjà, une question revenait régulièrement à l’ordre du jour : celle de l’amitié entre un homme et une femme dans la vie consacrée. Le conseil a choisi de la prendre comme thème de réflexion et d’échanges pour sa réunion de septembre 1980. Voici comment ce sujet avait été annoncé aux participants, sous le titre : « Célibat consacré et amitié » :

Une nouvelle manière de vivre la relation homme-femme se manifeste dans le contexte culturel d’aujourd’hui. Ni l’Église, ni en particulier la vie consacrée n’échappent à cette mutation. Les relations quotidiennes d’études, de formation, de travail, de responsabilités apostoliques communes, etc. créent une proximité nouvelle par rapport au passé. Des amitiés peuvent en naître, parfois privilégiées. En tout cas, les personnes se trouvent plus fréquemment confrontées à ces situations, qui sont appréciées et assumées de manières très diverses. Nous aimerions engager une réflexion sereine sur cette réalité.
Pour ce faire, nous avons demandé à quelques-uns d’entre nous d’introduire la question par des exposés assez brefs, qui l’aborderont par des biais divers. Le P. Yves Simoens prendra un point de vue biblique, le P. Pierre Gervais une perspective de théologie de la vie religieuse, sœur Ghislaine Aubé et sœur Marie-José Dor nous feront part de leur expérience comme supérieures générales.

Au terme de ces journées, il nous a semblé que les interventions des participants, retravaillées et enrichies par nos échanges, pourraient être utiles à bon nombre de nos lectrices et lecteurs. Et nous avons décidé de les publier. Nous y avons ajouté l’apport, lui aussi retravaillé, du P. Jean Bouvy, qui était intervenu assez longuement au cours de nos discussions.

Notre travail ne se prétend nullement exhaustif. Aussi présentons-nous ces textes dans l’ordre même qui a été celui de notre rencontre. Nous voudrions apporter ainsi notre part à cette réflexion délicate pour l’édification de la vie religieuse d’aujourd’hui et de demain.