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Les religieuses et le Synode sur la catéchèse

Mary Linscott, s.n.d.

N°1978-4 Juillet 1978

| P. 234-250 |

Le Synode sur la catéchèse n’a pratiquement pas fait mention explicite des religieuses. Cependant une grande partie de son contenu les concerne. C’est ce que la Supérieure générale des Soeurs de Notre-Dame de Namur, Présidente de l’Union internationale des Supérieures majeures, montre dans les pages qui suivent. Elle présente d’abord les grands axes de la catéchèse aujourd’hui, tels que le Synode les a rappelés – centrée sur le mystère pascal du Christ, enracinée dans la réalité d’aujourd’hui, vécue en communauté, inscrite dans les diverses cultures –et les compare aux résultats d’une enquête faite auprès des communautés religieuses : la convergence est étonnante. Ensuite elle évoque le message qui se dégage de quelques interventions explicites concernant directement les religieuses : parce que la vie religieuse est prophétie et témoignage, elle est appelée à être catéchèse en elle-même ; parce qu’elle est au cœur de la mission de l’Église, tous ses ministères sont appelés à accorder, chacun à sa manière, la primauté au service et à la croissance de la foi.
Relation établie par la Supérieure générale des Sœurs de Notre-Dame de Namur après sa participation au Synode des Évêques sur la catéchèse (octobre 1977). Nous la publions en l’abrégeant légèrement (on trouvera le texte intégral dans le Bulletin de l’U.I.S.G. n° 47, 1978).

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La direction générale prise par le Synode des évêques sur la catéchèse est d’une importance particulière pour nous, religieuses. Par l’engagement de notre vie, les implications de notre consécration et le service de nos ministères, par notre engagement aussi dans les multiples aspects de la catéchèse et du fait que nous formons le groupe homogène le plus nombreux à nous vouer entièrement à cette tâche, nous sommes particulièrement concernées par les conséquences des travaux du Synode. Les efforts accomplis ces dernières années pour rénover notre vie religieuse nous ont familiarisées avec plusieurs des courants de pensée et des lignes de force qui ont interpellé les évêques. Ces mêmes efforts peuvent nous sensibiliser à un message dont le contenu nous est familier sous bien des rapports, mais qui nous est présenté ici avec une insistance et des accents renouvelés.

Pour que ce message contribue plus efficacement à notre propre renouveau comme religieuses ainsi qu’à notre service catéchétique dans l’Église, j’aimerais réfléchir avec vous sur trois secteurs : les points forts dans la catéchèse de l’Église aujourd’hui ; leur relation avec les vues des sœurs sur leur situation présente ; le message du Synode aux religieuses.

Les accents mis aujourd’hui par l’église sur la catéchèse

La place centrale du mystère du Christ

À tout moment de l’histoire, on découvre au centre de la catéchèse de l’Église le mystère et la réalité du Christ Jésus présent ici et maintenant. Les apôtres se distinguaient des docteurs d’Israël en ce qu’ils étaient les disciples d’un Seigneur ressuscité, toujours présent, personnellement connu, aimé et suivi, et non d’une loi qu’ils pourraient arriver à interpréter un jour en maîtres. Ils étaient liés non à une doctrine, mais à une personne, et cette personne était pour eux plus que leur père, leur mère, leurs biens, leur foyer (Mt 10,37 ; Lc 14,26).

Leur première prédication fut la joyeuse annonce de ce Christ qu’ils connaissaient. Ils le savaient vivant, ressuscité des morts, source radieuse d’espérance, de joie et de salut pour tous les hommes. Tel fut le message fondamental de la Pentecôte (Ac 2,20-40), telle fut la signification de la guérison de l’infirme à la porte du Temple (Ac 3,1-7).

Au fur et à mesure de l’expansion de la prédication chrétienne, on s’efforça d’approfondir l’intelligence de la Bonne Nouvelle par l’exploration de la vie de Jésus, du mystère de la croix, de l’accomplissement des prophéties, des implications de l’emprise du Christ sur la vie journalière des disciples ; mais le grand événement de la résurrection demeurait au cœur de l’Évangile. Au temps où saint Paul écrivait aux Corinthiens, il pouvait leur transmettre le credo qu’il avait lui-même reçu : le Christ mort, enseveli, ressuscité, vivant et source de vie (1 Co 15,3-5). Plus tard, il annoncera le mystère caché et à présent révélé à tous : « le Christ parmi vous, l’espérance de la gloire » (Col 1,27), « le Christ qui habite en vos cœurs par la foi » (Ep 3,17). Il en parle comme d’une « vie dans le Christ » (Ph 2,1), comme de « la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ » (Ep 4,13).

Ce développement de la foi, de la vie et de la maturité a été le résultat d’une catéchèse qui a développé le contenu de la Bonne Nouvelle dans son application immédiate aux conditions des Églises locales. A Antioche et à Éphèse au moins, il y avait des catéchistes responsables de cet aspect de la vie de l’Église. Un style et des normes de vie chrétienne se développèrent, qui apparurent comme un témoignage de la présence de l’Esprit (Ga 5,22) ; une doctrine fut acceptée comme règle de foi (Rm 6,17) ; devant de fausses théories, en face de maîtres prêchant « des fables », c’était le devoir pastoral du responsable de l’Église locale de maintenir la saine doctrine (2 Tm 4,2-5). Ce faisant, il plaçait les chrétiens de son Église face à face non seulement avec le Christ mort et ressuscité, mais encore avec le Christ seigneur de l’histoire, répandant ici et maintenant son Esprit par la puissance de sa parole, le Christ dans son mystère, présence de Dieu, lui-même message et force agissante.

Le récit des tensions dans l’Église primitive (Ac 6,1-6), les appels adressés par saint Paul aux Galates (Ga 1) et aux Corinthiens (1 Co 1,10-13) et surtout la description réaliste du monde tel qu’il le connut (Rm 1) montrent à l’évidence que la catéchèse de l’Église primitive ne se déroulait pas dans un milieu angélique. Au contraire, elle s’appuyait sur le Seigneur ressuscité dans sa gloire et sur sa mystérieuse présence, dans un contexte de divisions dans les Églises locales, de liturgies abusives, de relations au jour le jour avec les non-chrétiens, d’obéissance et de désobéissance politiques, de poursuites judiciaires, etc. La catéchèse de saint Paul s’efforçait de bâtir une vie chrétienne dans un monde d’injustice, de discrimination et d’oppression, de rivalités commerciales et de corruption. C’était un monde dont les intellectuels pouvaient tourner en dérision l’allusion de saint Paul à la résurrection devant l’Aréopage d’Athènes (Ac 17,32), un monde où le Christ crucifié était scandale pour les Juifs et folie pour les païens (1 Co 1,23), et cependant un monde où le Christ pascal était aussi « la puissance et la sagesse de Dieu » (ibid.) pour tous ceux qui croyaient en lui et tendaient vers sa plénitude. Plus d’une génération après le Calvaire, le Christ pascal était présent et vivant dans des communautés de chrétiens qui ne l’avaient jamais vu, grâce à la prédication d’un homme qui ne l’avait non plus jamais connu durant sa vie mortelle, grâce à la catéchèse de ceux qui n’avaient rencontré le Christ que dans la foi que Paul leur avait transmise. C’est dans cet aspect de présence vivante et agissante par la parole, les sacrements, la communauté et le témoignage – aussi bien que dans le contenu doctrinal – que nous pouvons parler du Christ pascal comme centre de la catéchèse dans l’Église primitive. C’est de la même manière qu’il est le centre de la catéchèse aujourd’hui.

Notre monde ne le cède en rien à celui de saint Paul en matière de violence, d’injustice ou d’oppression. Des philosophies matérialistes manipulent l’opinion publique. La tension entre les nantis et les démunis n’éclate que trop souvent en haine et en violence. De nouvelles nations émergent des guerres civiles ; d’autres réagissent aux pressions internes ou externes par l’adoption de positions extrémistes ; d’autres encore sont paralysées par des difficultés d’ordre intérieur. Grèves, manifestations, coups d’État, inflation montrent à l’évidence la profondeur du malaise et de l’inquiétude dans le monde moderne, affronté aux cartels internationaux, aux armements, à la politique de puissance, et harassé par le sentiment de son incapacité à modifier des structures massives et oppressives. De plus, les « mass media », dont les possibilités pour le bien sont énormes, diffusent à l’envi les aspects négatifs de la vie. L’un de leurs effets les plus graves est d’engendrer un sentiment de déshumanisation. Les isolés, les handicapés, les pauvres, les marginaux, les vieillards, les malades sont les premières victimes d’une bureaucratie impersonnelle, qui mérite les termes dont saint Paul fustigeait les païens de son temps : « insensés, déloyaux, sans cœur, sans pitié » (Rm 1,31). Les jeunes contestent ce monde ou le rejettent. Où peuvent-ils trouver un sens à leur vie, une espérance ? un équilibre ? Notre monde ne peut opérer son propre salut ; il a besoin, au même titre que celui de saint Paul, de ce don gratuit, et le salut ne peut venir que du Christ.

Le mystère du Christ et la catéchèse

Il nous faut par conséquent faire l’expérience du Christ dans notre catéchèse d’aujourd’hui. C’est une question de vie, car il doit être le cœur vivant du peuple de Dieu, le centre de sa vie, non un simple objet de réflexion et d’enseignement. Une présentation abstraite et impersonnelle de Jésus le coupe de la réalité ; une catéchèse qui n’est pas centrée sur lui le situe en marge de l’humanité. Dans un cas comme dans l’autre, il n’a pas d’emprise vivante sur la vie quotidienne de nombreux chrétiens. Certains secteurs de la réalité, tels par exemple les loisirs, les affaires, la vie privée, la politique, le sport, sont vécus comme s’ils étaient virtuellement soustraits à son influence effective. Comment introduisons-nous le Christ dans toutes les dimensions de notre vie chrétienne aujourd’hui ? Comment voyons-nous sa présence et y répondons-nous dans les circonstances concrètes où nous nous trouvons ?

Le mystère du Christ, but de notre vie, lui donne aussi son sens. Beaucoup de gens sont en quête de la vérité et cherchent Dieu, sans se douter que leur inquiétude puisse être d’origine divine, comme l’affirme saint Augustin. Comment pouvons-nous, à l’exemple de saint Paul, les rejoindre là où ils sont, nous faire « tout à tous », aider ceux qui cherchent à trouver la réponse divine et à être conduits par l’Esprit au Christ, sens et but ultimes de leur recherche ?

Le mystère du Christ est encore source d’espérance, de la seule espérance solide dans le monde actuel. Le Seigneur ressuscité donne la réconciliation et la guérison totales. Il nous intègre dans sa vie, il est en personne la fidélité de Dieu et son respect aimant pour l’homme, conditions essentielles de l’épanouissement chrétien. Point de division ni de dichotomie en lui : en sa personne, toutes les vérités révélées se découvrent dans leur étroite relation mutuelle et leur hiérarchie : celle-ci, sans rendre une vérité plus ou moins vraie qu’une autre, fait apparaître clairement que certaines vérités découlent d’autres, que certaines sont plus importantes que d’autres : la vérité du Christ ressuscitant d’entre les morts est, par exemple, plus importante que celle des anges qui ont annoncé l’événement. L’intégralité est nécessaire aussi dans l’enseignement du mystère du Christ. Il n’y est pas simplement question de l’histoire de l’homme Jésus ou du prodige du Christ cosmique. Le mystère que nous présentons comme vivant parmi nous, ici et maintenant, c’est le Seigneur crucifié et ressuscité, vrai Dieu et vrai homme, Fils du Père et un avec lui dans l’amour du Saint-Esprit, fils de Marie et semblable à nous en tout, hormis le péché. Selon sa promesse, il est présent partout où des chrétiens engagés forment en son nom des communautés ecclésiales, si petites soient-elles, car il demeure avec son Église jusqu’à la fin des temps. Là, sa parole peut être entendue et ses sacrements reçus, comme signes de vie et d’unité.

Le mystère du Christ est central pour notre catéchèse : il éclaire le reste de la révélation, l’explique et donne vie et force pour en vivre les exigences. Le Christ ressuscité est non seulement vérité, il est aussi voie et vie.

Cette place centrale du Christ a, pour notre catéchèse, certaines implications, dont la plupart sont la contrepartie pour aujourd’hui des applications faites par saint Paul pour son époque. Tout d’abord, le mystère du Christ ne peut vraiment être communiqué que par ceux et celles qui l’ont déjà expérimenté dans leur propre vie. La question n’est pas de parler du Christ, mais bien de le rencontrer et de lui devenir de plus en plus présents : vivre avec une personne et l’aimer, plutôt que communiquer une information intellectuelle ou une instruction moralisante. La relation personnelle du catéchiste avec le Seigneur est de toute première importance. Ensuite, la place centrale du mystère du Christ demande notre entrée dans sa vie, sa mort et sa résurrection, en une démarche qui s’approfondisse tout au long de nos vies par la prière, la lecture de l’Écriture, la formation spirituelle, la liturgie, la vie sacramentelle et les options selon le Christ dans notre vie de tous les jours. Cela n’est possible que dans notre propre situation concrète, là où nous sommes engagées dans une communauté de foi, en solidarité avec l’Église et sa mission. C’est là qu’il nous faut trouver le langage concret qui convienne le mieux à notre situation catéchétique et découvrir combien l’expérience pascale s’applique à nos propres espoirs et craintes, à nos souffrances et à nos joies. C’est là aussi qu’il s’agit pour nous de trouver avec loyauté et simplicité un authentique style de vie chrétienne. Enfin, la place centrale du mystère du Christ implique de la part de tous ceux et celles qui sont baptisés dans sa mort et sa résurrection la responsabilité de s’épanouir eux-mêmes et d’aider les autres à s’épanouir dans la vie de foi, chacun selon les dons, la vocation et les fonctions qui lui sont propres.

Communauté, lieu de la catéchèse

Le Synode a fortement insisté sur le fait que la catéchèse a lieu en communauté. C’est une autre manière de dire que la vie de foi se transmet à l’intérieur de l’Église, présente aux hommes, de manière spécifique et distincte, par les communautés chrétiennes. Celles-ci peuvent être de type classique : paroisse, école, famille ; ou bien elles peuvent être des groupements ayant un intérêt commun, de petites communautés, des organisations et mouvements plus récents. Quelle qu’en soit la forme, la communauté est le lieu de la catéchèse. De même qu’au baptême la profession de foi a lieu dans la communauté des fidèles et fait du chrétien un membre de l’Église dont le Christ est inséparable, ainsi le développement de la foi par la catéchèse se fait à l’intérieur de l’Église. L’approfondissement de la vie de foi a besoin du soutien de la communauté chrétienne, même dans le cas d’un ermite, et contribue au développement spirituel de celle-ci. L’édification de communautés ecclésiales requiert du temps et de l’effort, une bonne direction et le partage en commun, maintenant comme jadis au temps de saint Paul. Mais elle prend de nos jours une importance particulière, étant donné l’intérêt croissant pour la communauté dans certaines sociétés et la création de nouvelles formes de vie communautaire par beaucoup de jeunes.

À l’intérieur de la communauté de l’Église locale, tous les membres, chacun selon son charisme, sont coresponsables du développement de la foi. Cela signifie qu’ils devraient vivre et promouvoir activement l’Évangile, avec un sens de la mission qui naît de leur union au Christ pascal ; ils devraient vivre leur union mutuelle dans la communion d’une fraternité chrétienne, ils devraient exprimer leur vie dans le Christ dans un service animé par l’amour et adapté à leur époque et à leur culture. L’évêque est, en raison de sa charge pastorale, le premier catéchiste de son diocèse : il devrait être en dialogue avec tous ceux qui, par leur rôle ou leur compétence, occupent une place spéciale dans le travail catéchétique : théologiens, catéchistes, éducateurs, parents, jeunes.

Traditionnellement la paroisse, l’école, la famille et certaines organisations laïques d’apostolat ont été reconnues comme formant en elles-mêmes des communautés qui partageaient de différentes manières la responsabilité de la catéchèse. La famille est le lieu privilégié où les parents transmettent la foi, tel un mode de vie ; la paroisse est la communauté ecclésiale dans laquelle la famille accomplit sa tâche ; l’école a un rôle de première importance au service de la famille et de la paroisse, dans le domaine de l’éducation formelle aux vérités de la foi. Ces trois communautés sont interdépendantes ; elles ne peuvent promouvoir une vie chrétienne forte et équilibrée qu’à la condition de collaborer étroitement. A l’heure actuelle, du reste, il serait présomptueux de supposer que chacune d’entre elles puisse automatiquement être agent de catéchèse. L’éducation permanente de la foi s’avère de plus en plus nécessaire pour les parents, les prêtres, les religieuses, les enseignants et les catéchistes ; aussi le Synode a-t-il considéré comme une de ses priorités l’attention que mérite la catéchèse des adultes. Beaucoup de paroisses modifient d’ailleurs leurs structures en fonction de besoins nouveaux. Comment la catéchèse atteint-elle les travailleurs manuels, les membres des professions libérales, les hippies, les syndicalistes, les hommes politiques locaux, les commerçants, les ménagères, tant d’autres qui ont besoin d’aide pour vivre leur engagement chrétien dans les circonstances qui leur sont propres, mais pour lesquels les structures actuelles ne prévoient rien ? D’autre part des changements politiques au plan local ou national peuvent réduire ou supprimer la possibilité de la catéchèse à l’école. Lorsque cela se produit, comment la communauté locale assume-t-elle sa responsabilité d’une autre manière : formation de catéchistes, diffusion de publications appropriées, recherche d’enseignants chrétiens engagés, promotion de programmes spécialement élaborés pour stimuler la vie de foi ?

De nouvelles communautés, guidées par un certain esprit ou une vision particulière, contribuent de plus en plus à la vie de la foi, soit qu’elles prennent naissance comme l’expression positive et naturelle des valeurs d’une culture donnée (comme en Afrique orientale), soit qu’elles germent de la contestation des valeurs prônées par une société matérialiste et impersonnelle (cas de l’Europe et de l’Amérique du Nord). Pour être authentiques, ces petites communautés doivent être centrées sur le Christ, faire partie intégrante de l’Église locale et devenir un moyen de salut pour leurs propres membres et pour autrui. Par leur prière, leur charité, leur sens de la mission, la conscience de leur solidarité avec les autres, elles doivent témoigner qu’il n’y a réellement qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; par leur constant renouvellement dans la foi et l’amour, elles doivent reconnaître la nécessité d’une conversion permanente. Là où ces caractéristiques existent, dans des communautés établies selon les principes de la coresponsabilité et de la subsidiarité pour mieux assurer leur fonction de catéchèse, on se trouve devant des cellules de vie nouvelle dans la foi, qui ont valeur en elles-mêmes. Là, des jeunes peuvent être encouragés à prendre leurs responsabilités et à jouer leur rôle, à la mesure des dons qui leur sont propres. De nouveaux ministères laïcs, inspirés par l’Esprit, voient également le jour dans toute communauté chrétienne où les personnes s’efforcent de vivre leur engagement baptismal d’une manière plus plénière et plus responsable.

Les communautés religieuses sont un lieu de catéchèse ayant sa responsabilité propre. Outre ce qui a déjà été mentionné, elles peuvent être un rappel que la communauté n’est pas une fin en soi, mais une aide à la conversion continue qu’implique la croissance dans le Christ, et que la communauté chrétienne d’aujourd’hui est nécessairement missionnaire et consciente des réalités sociales.

Adaptation et inculturation

Le but de la catéchèse, c’est la croissance de tous dans la vie du Christ, par la parole, la vie sacramentelle et le témoignage. Pour réaliser ce but, il nous faut accorder aujourd’hui une attention spéciale à deux domaines : l’adaptation et l’inculturation. L’adaptation est nécessaire à tout renouveau, à toute approche actuelle ; l’inculturation est requise pour toute rencontre féconde de la foi et de la culture locale. Promouvoir l’épanouissement dans le Christ, dans la réalité concrète du monde d’aujourd’hui signifie accueillir occasions et défis de notre temps à la lumière de l’Évangile. Cela suppose certainement une évaluation évangélique critique de la réalité. Elle englobe des questions morales, l’œcuménisme, la promotion humaine, le développement de la justice et de la paix, le défi lancé par le marxisme, l’usage abusif des ressources naturelles, la faim dans le monde. Elle implique enfin l’adaptation des approches aux besoins psychologiques et au développement des personnes, spécialement des jeunes. Que s’efforcent-ils d’exprimer par leurs discours, leurs chants, leurs danses, leurs dessins, leurs actions ? Promouvoir l’épanouissement de tous dans la vie du Christ, au cœur de la réalité concrète de notre temps, c’est aussi se convaincre que la catéchèse, comme l’éducation et la formation, est une expérience qui dure toute la vie.

L’inculturation, ou croissance de la foi à l’intérieur d’une culture, est une application de notre certitude qu’une foi vivante doit pénétrer et influencer tous les domaines de la vie personnelle, sans exclure la manière même de penser, de sentir et d’agir. Foi et culture sont inséparablement unies en chaque personne : c’est au travers de leur interpénétration que se révèlent leur vraie beauté et la force de chacune. La culture est affinée par la foi, qui purifie et illumine toute chose dans le monde spécifiquement humain ; la culture, à son tour, rend service à la foi en la protégeant contre les limitations qui pourraient résulter d’une expression trop étroite ou unilatérale. Sans rechercher le pluralisme pour lui-même (ce qui risquerait de porter atteinte à l’unité), l’Église accueille un authentique pluralisme culturel, inhérent à sa catholicité. Cela implique que les catéchistes envisagent leur tâche comme consistant non seulement à former les gens à une vie de foi vraiment inculturée, mais aussi au respect des expressions culturelles différentes de cette même foi, comme faisant partie du dialogue continuel entre la Parole de Dieu et les hommes qu’il a créés dans une si riche diversité. Cette approche positive de l’inculturation est importante non seulement dans les rapports entre grandes cultures mondiales, mais encore dans les rencontres entre cultures nationales, entre cultures régionales dans un même pays, voire même parfois entre groupes d’âges différents.

Les insistances du synode et la perception par les religieuses de leur situation présente

Au cours de l’année 1976-77, l’Union Internationale des Supérieures Générales a entrepris, au plan mondial, une étude sur les incidences des conditions locales sur le développement de la foi. Le sujet n’avait pas été choisi en vue du Synode, mais en fonction de l’évolution de la vie religieuse durant ces dernières années. Le rapport étroit entre deux thèmes choisis indépendamment sur base d’une consultation mondiale est déjà une coïncidence qui reflète à l’évidence l’action du Saint-Esprit ; à ceci s’ajoute la convergence frappante entre de nombreux points soulignés par le Synode et ceux que l’on trouve dans les rapports reçus par l’UISG.

Le questionnaire de l’UISG ne demandait ni définition ni description de la foi. L’analyse des réponses a révélé une gamme très large dans la façon de la concevoir. Toutes ces présentations avaient cependant un point commun : la foi implique une rencontre personnelle avec le Seigneur ressuscité et présent parmi nous et un engagement à sa personne dans l’Église. Le Christ pascal est centre de la foi et de la vie religieuse, comme il est, pour le Synode, le centre de toute vraie catéchèse.

À partir de ce point de départ, les religieuses, à travers le monde, ont parlé des éléments positifs et négatifs de leurs conditions ecclésiales et culturelles par rapport au développement de la foi. La correspondance étroite entre leurs constatations dans ce domaine et celles des Pères synodaux par rapport à la catéchèse est frappante. Les réponses insistent sur le lien entre la foi et la vie, l’importance du témoignage, la réalité des situations concrètes, l’inculturation, les forces et les faiblesses des formes classiques de communauté (famille, paroisse, école), les possibilités et les problèmes des petites communautés nouvelles, le dialogue, l’influence des « mass media », de l’urbanisation, de la technologie, du matérialisme, l’aliénation, surtout chez les jeunes, les pauvres, les marginaux, la promotion humaine et la justice sociale, comme expressions de l’Évangile et témoignages de foi. La catéchèse est l’un des facteurs les plus puissants du développement de la foi (aspect positif) ; mais, si elle perd de vue ce qui doit rester son unique objectif, elle peut avoir des effets désastreux (aspect négatif). Les religieuses ont soulevé le problème de la responsabilité en ce domaine : celle-ci devrait être partagée à l’intérieur de la communauté ecclésiale en fonction des charismes ; elles ont rappelé les éléments essentiels de toute catéchèse : recevoir, annoncer et vivre la Parole ; elles ont souligné qu’il s’agit d’un service d’Église, qui nous permet de vivre attentives à la Parole aujourd’hui, de façon à grandir nous-mêmes dans la vie du Christ en aidant les autres dans leur propre croissance. Dans ce contexte, on mentionna spécialement la liturgie, la prière et l’Écriture.

Au Synode, une grande partie de son contenu fut envisagée dans une perspective quelque peu différente. Les religieuses (et c’est compréhensible) ont accordé moins d’attention que le Synode aux critères d’authenticité de la catéchèse, aux divers groupes auxquels elle s’adresse, aux textes à utiliser, mais presque tout le reste se retrouvait dans les réponses issues de l’expérience quotidienne des religieuses à travers le monde. De cette expérience aussi se dégage clairement la double ligne de force qui pousse d’une part à l’intégration de la vie et de l’autre à l’épanouissement dans le service. Ceci correspond à sa manière au thème de la double fidélité traité par le Synode : fidélité à Dieu dans le respect et l’amour pour son peuple.

Le message du synode aux religieuses

Étant donné toutes ces convergences, on se serait attendu à un message spécial aux religieuses de la part du Synode. Le fait qu’il n’y est pour ainsi dire pas fait mention explicite des religieuses ne doit pas faire perdre de vue qu’une grande partie de son contenu les concerne directement. Le Synode a porté son attention plus sur les principes et les courants universels que sur des groupes particuliers de personnes : il a laissé à ceux-ci le soin de faire eux-mêmes les applications qui en découlent. Mais la responsabilité des religieuses se trouve impliquée dans celle de l’Église tout entière envers la catéchèse et les quelques interventions – rares sans doute, mais de grand poids – qui concernaient directement les religieuses, ont mis en lumière deux dimensions importantes : l’élément prophétique, par lequel la vie religieuse devrait être une catéchèse en elle-même, et l’élément missionnaire, par lequel tous nos ministères devraient, d’une façon ou d’une autre, accorder la priorité à la catéchèse.

La vie religieuse, une catéchèse en elle-même

La vie religieuse a une dimension prophétique, donnée à l’Église pour aider tous ses membres à croître dans la vie du Christ. Cette dimension se base sur une profonde perception du mystère de Dieu dans le monde d’aujourd’hui : mystère d’amour et de fidélité révélé dans l’expérience pascale du Christ, mystère dans lequel nous entrons de plus en plus profondément, dans la joie et l’espérance, par notre vie consacrée. A la manière des prophètes, nous sommes engagées, par notre vie concrète de tous les jours, dans une interprétation de la vie centrée sur le mystère de Dieu. Or cette vision prophétique de la vie est précisément le but de la catéchèse (cf. 1 Co 2). Elle ambitionne d’amener tous les chrétiens à une expérience plus profonde du Christ pascal contemplé, célébré, vécu dans une profession de foi de plus en plus riche. C’est pourquoi la dimension prophétique de la vie religieuse fait de celle-ci une sorte de catéchèse en elle-même.

La vie religieuse est également catéchèse par son témoignage de foi, en tant que vie à la suite du Christ dans la joie de l’Esprit et dans le climat des Béatitudes. Comme l’a dit un Père du Synode, « c’est une profession de foi, une annonce claire du Royaume de Dieu, un signe de la sainteté de l’Église et une invitation aux choses d’en-haut, là où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col 3,1). Ce signe est donné partout où se trouvent des communautés priantes, fraternelles, missionnaires, fidèles à Dieu et aux implications de sa Parole en notre temps. C’est une question de qualité de vie, de ce défi permanent auquel nous revenons si fréquemment aujourd’hui.

Cette catéchèse vivante exprime quelque chose à propos du sens de la vie, du développement intégral et de l’intégration, de la communauté, de l’Église, de la mission, de la coresponsabilité, du respect des personnes, de la subsidiarité, de la justice et de l’inculturation. Elle peut le faire dans le contexte total du Christ à notre époque et dans un langage de confiance et d’espérance qui n’a pas besoin de se dire en paroles. Nous savons que ce n’est pas un résultat automatique, mais une réalisation possible dont l’effet peut être très puissant. Tel est bien l’objet de nos efforts. A cette étape du renouveau dans laquelle nous nous attachons à fixer plus clairement nos objectifs et à évaluer notre évolution communautaire, tenons-nous suffisamment compte de la dimension prophétique de notre effort pour vivre plus pleinement notre foi ensemble ? Apprécions-nous son importance comme catéchèse que nous sommes appelées à vivre et comme signe d’espérance pour la catéchèse de toute l’Église ?

Vie religieuse et ministère de la catéchèse

La consécration religieuse comporte un engagement spécial à la mission de l’Église et, par là même, une participation à sa responsabilité envers la catéchèse : le Synode a déclaré qu’elle incombait à l’Église tout entière. Comme expression de cet engagement général, beaucoup d’entre nous sont explicitement engagées dans un ministère de catéchèse, d’une façon directe ou indirecte. Cela suppose que nous avons, délibérément et de notre plein gré, donné la priorité, dans notre service, à la dimension du développement de la foi.

Beaucoup de congrégations religieuses ont été fondées dans ce but précis. C’est bien le déclin de la foi, l’absence d’espérance, l’ignorance de Dieu et l’abandon de la religion à leur époque qui ont incité une Angèle Merici, une Jeanne de Lestonnac, une Mary Ward, une Julie Billiart, une Elizabeth Seton, dans des situations et des pays différents, à se vouer, elles-mêmes et leurs sœurs, à la catéchèse. Leur souci fut de faire connaître Dieu, que ce soit dans l’Europe de la Contre-Réforme, dans la France de l’après-révolution ou durant le premier demi-siècle des États-Unis. Elles le firent par leur propre vie, par le partage ardent de la Parole, source d’espérance, de joie et de courage, par leur profond attachement à l’Église et par le témoignage de leur service, dans la création d’hôpitaux, d’orphelinats, de centres de formation et d’une variété d’autres services : cette réponse à des besoins humains immédiats incarnait la fidélité à Dieu et l’amour pour son peuple, ce qui est un élément primordial de la catéchèse chrétienne. Le modèle créé par de telles fondatrices s’est reproduit dans les nouvelles Églises d’Afrique et d’Asie, lorsque ces continents s’ouvrirent au christianisme, et dans les Églises des pays d’Amérique latine, quand ceux-ci accédèrent à l’indépendance politique au cours du dix-neuvième siècle.

Pour diverses raisons, l’équipement mis en place par les religieuses au cours des derniers siècles en vue des services qu’elles assuraient a pris peu à peu une importance disproportionnée, qui est fortement ressentie aujourd’hui. Sans juger en rien un passé dont les services furent souvent d’une générosité héroïque et dont la vision des choses de Dieu a peut-être été plus claire que la nôtre, il est sans doute exact de reconnaître qu’une des questions les plus pénibles que nous ayons à affronter à présent est celle d’un déséquilibre entre, d’une part, la vision renouvelée de la vie religieuse à la lumière de l’Évangile, du charisme et de l’intuition des religieuses disponibles, et, de l’autre, les responsabilités institutionnelles dont nous avons hérité. L’intérêt public, l’appel de l’Église au renouveau de la vie religieuse, l’apparition de courants influents, tels le mouvement féministe et celui en faveur de la justice sociale, l’accès à de nouvelles possibilités professionnelles, la compréhension nouvelle que l’Église a d’elle-même face au monde, tous ces facteurs nous ont obligées à reconsidérer notre échelle des valeurs. D’une part, nous assistons à la disparition de choses bonnes en soi ; d’autre part, nous savons que « si le grain ne tombe en terre et ne meurt, il ne peut porter de fruit ». En ce temps de réorientation, qu’est-ce qui peut raviver l’espérance et donner force à notre direction ?

Pour ma part, je pense que la réponse se trouve dans la redécouverte pratique de la vision de nos fondatrices, vivante et claire en notre temps. C’est la raison pour laquelle le Synode est important pour nous. Il nous incite à retourner à nos origines, au « pourquoi » de notre existence dans l’Église. À un moment où nous avons à la fois le besoin et la possibilité de le faire, il nous presse concrètement de revoir nos œuvres et nos services à la lumière de notre ministère principal comme religieuses : contribuer au développement de la foi dans les circonstances dans lesquelles nous vivons. Cela suppose une remise en question et un renouvellement de ce que nous a légué le passé, un examen sérieux et une évaluation de ce que nous nous proposons d’innover, l’un et l’autre en dialogue avec l’Église locale et les autres groupements concernés. Telle communauté de base, telle école, tel centre social portent-ils un témoignage de foi ? En admettant qu’un groupe n’atteint jamais l’idéal qu’il se propose, celui qui est en question vise-t-il vraiment un tel idéal ? En a-t-il la possibilité ? Est-il disposé à tout mettre en œuvre pour en vivre ? Est-il un lieu où un chrétien puisse croître dans le Christ ?

Le Synode nous force à revoir nos projets de formation continue et à les mettre en œuvre à la lumière d’une catéchèse qui doit se poursuivre à longueur de vie ; à choisir nos formes de service en fonction de leur contribution au développement de la foi, à évaluer les objectifs, le style et la mission de nos communautés en fonction de la catéchèse. Dans les circonstances concrètes des choix de la vie quotidienne, notre engagement dans la catéchèse peut avoir des effets très étendus et très stimulants. C’est la traduction dans la vie de l’aspect prophétique de notre consécration.

À l’intérieur du ministère général de la catéchèse, il y a beaucoup de religieuses engagées dans le travail catéchétique au sens proprement technique du terme. Les enseignantes et les catéchistes ont une responsabilité spéciale de collaboration, au plan pastoral, à l’affermissement de la foi dans la communauté. Dans le passé, cette tâche était particulièrement réservée à l’école, dans les classes d’instruction religieuse et les autres programmes spécialement élaborés pour aider les enfants en âge d’école dans leur préparation aux sacrements de pénitence, d’Eucharistie et de confirmation. Des programmes pour les enfants, à l’intérieur ou à l’extérieur des écoles, restent encore de la plus grande importance, mais il faut aussi des maître et des catéchistes bien préparés pour les adolescents et les jeunes adultes, pour la préparation au mariage, la formation continue dans la prière, la sainte Écriture, la liturgie, la vie et la réflexion chrétienne pour les gens de tous âges, ainsi que pour le renouveau constant des religieuses, des prêtres et des évêques sans lesquels les meilleurs plans échoueront faute d’être compris. Le Synode a insisté sur la nécessité de former des enseignants et des catéchistes à tous les niveaux et de les recycler régulièrement. Une formation de ce genre pourrait bien trouver sa place dans nos projets apostoliques, si nous considérons le besoin de catéchistes comme une priorité pour l’avenir.

Un évêque l’a fait remarquer : « Il est trop tard quand la situation nous surprend, nous devons nous préparer dès maintenant ».

Conclusion

En dernière analyse, c’est la qualité des religieuses qui est de première importance en catéchèse : prière, loyauté, espérance, joie, dévouement, perception de la réalité et vues surnaturelles, fidélité au Seigneur et à son peuple dans la simplicité de leur consécration sont bien plus éloquents que toutes leurs paroles. Leur amour pour tous ceux et celles qui cheminent avec elles dans la foi parle de lui-même. Elles savent qu’être bonnes religieuses ne les rend pas automatiquement bonnes catéchistes, mais elles savent aussi qu’être religieuses les destine d’une manière spéciale à la catéchèse. Le fait que les normes proposées par Perfectae caritatis pour le renouveau de la vie religieuse s’adaptent fort bien (selon la remarque d’un Père du Synode) au renouveau de la catéchèse nous rappelle une fois de plus combien étroit est le lien entre l’une et l’autre.

L’urgence et l’importance du Synode pour nous sont impliquées par ce lien. Les faits et les chiffres, à travers le monde, révèlent l’importance de nos possibilités. La foi ne nous permet pas de douter de la puissante action de Dieu en nous pour le bien. Mais c’est à nous de répondre. Notre réponse doit de quelque manière s’inspirer de celle de Marie, qui a aidé l’Église à ses débuts à prendre sa responsabilité de cheminer dans la foi, parce qu’elle avait elle-même si merveilleusement assumé la sienne. Elle doit refléter la femme qui a été à l’écoute de la Parole, qui l’a gardée dans son cœur, celle qui nous aide toutes, aujourd’hui, à être davantage le levain, le sel, la lumière, la vie dont notre monde a besoin. C’est à elle que l’Église confie aujourd’hui sa catéchèse. En elle, la mère de l’espérance, nous pouvons mettre notre confiance. Notre effort pour répondre au Synode trouvera ainsi sa force, comme elle a trouvé la sienne, dans la promesse de son Fils d’être présent parmi nous jusqu’à la fin des temps.

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