La vocation érémitique
Yves Fauquet
N°1978-4 • Juillet 1978
| P. 226-233 |
L’auteur situe la vocation de l’ermite au sein de l’Église dans le mystère d’une tension entre la solitude inhérente à tout homme ici-bas et la communion des saints dans la lumière de la résurrection. Quelques caractéristiques de cette vocation sont ensuite approfondies : solitude comme « quasi-sacrement », référence à un père spirituel, réalisme qui initie à vivre la soif de l’absolu de Dieu dans la grisaille d’une vie quotidienne, vigilance qui attend l’aurore, fécondité ecclésiale. Dans la réciprocité des vocations, ces pages éclairent en profondeur le sens de toute vie consacrée.
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Qu’est-ce qui caractérise une vocation érémitique dans l’Église ? Peut-on la définir et la situer d’un point de vue théologique ? C’est à ces questions que l’on voudrait répondre, modestement.
C’est un fait évident et universel que toute vie chrétienne ici-bas est inachevée et tend normalement par son dynamisme intrinsèque à son achèvement, qui est la résurrection définitive et la communion des saints avec le Christ ressuscité dans les cieux nouveaux et la terre nouvelle (Ap 21,1). Ainsi, le chrétien, déjà ressuscité et assis aux cieux avec le Christ (Ep 2,6), déjà « transféré dans le royaume du Fils bien-aimé » (Col 1, 3), attend et désire normalement la pleine réalisation de cet état inauguré et acquis par le baptême, mais incomplet parce que inachevé. En d’autres termes, cette « eschatologie actualisée », c’est-à-dire le fait d’être déjà ressuscité avec le Christ, ne supprime pas « l’eschatologie future » et entraîne donc la ferme espérance et le désir de la glorification complète de tous avec le Christ ressuscité dans la gloire (1 Jn 3,2). Nous décrivons en ceci la situation de tout chrétien ici-bas : un ressuscité en voie de résurrection achevée, ou encore la résurrection déjà acquise mais inachevée.
L’« inachèvement » de la vie chrétienne
Ainsi le baptême nous plonge dans la mort du Christ, nous ressuscite avec le Christ (Rm 6,4) et nous insère dans la communion des saints dès ici-bas, « mais c’est de nuit », répète inlassablement saint Jean de la Croix. « Mais c’est de nuit », ce qui se traduit simplement : « mais c’est de foi », c’est-à-dire dans le régime de la foi, qui est une vertu obscure.
Ainsi, et ceci est capital pour notre propos, l’inachèvement de toute vie chrétienne ici-bas établit tout chrétien, toute âme chrétienne dans l’obscurité et l’isolement inhérents au régime de la foi. Cet isolement, vécu (ou subi) de bien des façons et sur bien des plans, est essentiellement constitué par une limitation, une restriction de la connaissance et donc de la communion qu’elle engendre dans l’amour de charité. Cet isolement est la conséquence d’une non-connaissance et d’une non-communication (d’une absence de communication) à bien des niveaux. En d’autres termes, cet « inachèvement » de la vie chrétienne ici-bas place tout chrétien en ce monde dans une situation de solitude qui est le résultat de deux causes fondamentales conjuguées :
- les limites naturelles de la connaissance humaine et donc de ses moyens de rencontre et de communion ;
- le péché et ses conséquences multiples dans la condition du pécheur (même en voie de conversion), qui aggravent l’obscurité, l’obscurcissement, l’isolement et la difficulté de communiquer, de rencontrer, de dialoguer en vérité et de communier.
Remarquons que cette solitude fondamentale de toute âme chrétienne ici-bas est très souvent masquée, oblitérée, repoussée le plus possible par le « divertissement » de la vie sous toutes ses formes : divertissement spontané, instinctif en quelque sorte comme une défense, ou bien divertissement organisé, recherché systématiquement comme une nécessité légitime, sinon indispensable pour la plupart des êtres humains sans doute, divertissement qui revêt une multitude de formes suivant les multiples conditions humaines.
Mais, quoi qu’il en soit des moyens, des procédés divers et des motivations particulières mis en oeuvre par les hommes pour lutter contre leur solitude, il demeure que cette solitude fondamentale du chrétien, en ce monde de cheminement obscur et de préparation, est signe d’inachèvement eschatologique, avec ce qui peut paraître de paradoxal dans une telle formulation. Et nous pouvons ajouter que, si la solitude n’est pas signe d’inachèvement eschatologique, elle est alors une situation désespérée de l’homme et le signe d’un désespoir fondamental, c’est-à-dire l’impuissance radicale et définitive de l’homme à sortir de son isolement et de s’accomplir dans la communion.
La vocation érémitique chrétienne
Tout ceci, étant rappelé et précisé, nous permet maintenant de situer dans l’Église et dans l’humanité la vocation érémitique chrétienne :
- elle est un don gratuit de la grâce de Dieu,
- par lequel un baptisé (homme ou femme) assume consciemment, librement et positivement la solitude inhérente, nous venons de le dire, à sa vie chrétienne comme à toute vie chrétienne ici-bas
- La vocation érémitique chrétienne authentique, dans l’Église, est de l’ordre du charisme.
Ceci dit, qui nous paraît essentiel, il nous faut dès maintenant faire une remarque importante qui découle de tout ce que nous avons dit : une vocation érémitique dans le sens que nous venons de préciser est tout simplement la « spécialisation » par grâce ou la « mise en relief » ou en évidence d’une situation fondamentale de tout chrétien ici-bas. Elle se greffe en quelque sorte sur l’inachèvement de la condition chrétienne humaine, elle la révèle, elle la manifeste, elle lui donne sa signification et son sens, au moins pour les chrétiens. Ainsi chaque homme, chaque chrétien est fondamentalement solitaire ici-bas ; l’ermite, lui, est le solitaire qui, par une grâce particulière de Dieu, fait de sa solitude radicalement assumée le chemin particulier de son accomplissement chrétien.
La vocation érémitique n’a donc rien d’extraordinaire en elle-même, même si elle est exceptionnelle dans sa forme accomplie, complète et visible, et même si elle devient parfois « spectaculaire » ou « scandaleuse » aux yeux des hommes.
La solitude, critère de vérité
Il ressort donc de toute la première partie de notre réflexion que la solitude est le « lieu spécifique » et le critère, c’est-à-dire le signe de vérité, de la vocation érémitique authentique.
Cela veut dire que la vérité et la qualité d’une vocation et d’une vie érémitiques dépendent de la solitude conçue, voulue et vécue par l’ermite d’une façon concrète et habituelle, de sorte que l’on peut définir la véritable vocation érémitique comme une « vocation à la solitude ».
Par grâce, l’ermite choisit la solitude. Et cette solitude que choisit l’ermite est absence et refus de distraction, de divertissement, de diversion quelconque. Elle fuit (autant qu’elle le peut) toute relation naturelle avec les autres hommes : le regard, la proximité, le contact direct ou indirect. Elle exclut d’elle-même conversations, radio ; télévision, journaux, livres, revues... Elle-ne conserve, avec la prudence du discernement surnaturel, que ce qui est de nature à nourrir et à développer son inlassable recherche de Dieu comme sa seule et unique occupation.
Ainsi la solitude que choisit l’ermite repousse d’elle-même tout ce qui pourrait éparpiller l’ermite, ce qui le diviserait et finalement l’affaiblirait dans ce qui constitue le coeur et le spécifique de sa vocation. Ainsi l’orientation vivante, le mouvement profond et inlassable de l’ermite (« de race » ou de vocation) est de réaliser dans toute la mesure du possible humain les conditions spécifiques de sa vocation, qui est la sainte solitude. C’est une tendance qui, en elle-même, ne capitule jamais, même si elle doit accepter humblement les impératifs providentiels de la volonté de Dieu, comme par exemple : les devoirs temporaires ou prolongés exigés par la charité, les conditions d’âge, de sexe (l’isolement est normalement plus facile pour un homme que pour une femme), d’états de santé ou autres. Cet appétit fondamental de solitude peut se réaliser, pour certains, dans l’isolement le plus complet possible d’une résidence fixe, et ceci jusqu’à la réclusion ; il peut également consister dans le déracinement perpétuel d’un exode, d’un pèlerinage ou d’une errance en quelque sorte permanente de quelqu’un qui n’a plus même d’ermitage et fuit dans la solitude.
Une « laure », quel que soit son statut, est un groupement ou mieux une association d’ermites. Mais, pour qu’une laure le soit vraiment, il faut que les éléments de vie commune qu’elle s’est donnés et qu’elle comporte soient au service de la vie érémitique et donc de la solitude de ses membres. Il faut (et c’est un impératif) qu’elle procure finalement à chacun plus de solitude que s’il était ermite indépendant, c’est-à-dire au sens strict. Sinon on aboutit plus ou moins rapidement à une vie cénobitique camouflée en laure et plus ou moins déguisée en érémitisme, qui n’en a plus réellement que le nom.
L’obéissance et la paternité spirituelle
Mais, ceci dit en ce qui concerne la laure, quel que soit le mode de réalisation concret de solitude recherché et réalisé par l’ermite, la solitude est une « longue marche » intérieure de purification, de dépouillement, de silence intérieur, de disponibilité à Dieu, d’apaisement, de simplification et d’union, ce qui implique, pour l’ermite, au cœur même de sa recherche inlassable de solitude, une exigence impérative d’obéissance par amour de charité. Contrairement à l’opinion (« naïve » ou péjorative) de beaucoup, l’ermite authentique est d’abord un obéissant : il est voué à l’obéissance, car elle est pour lui condition intime et absolue de solitude. Sinon, il n’y a ni vraie solitude, ni véritable érémitisme. A ce niveau, solitude et obéissance se rejoignent et s’épousent pour établir l’ermite dans la vérité de sa vocation.
Cette obéissance radicale vraiment vécue constitue la mystérieuse liberté de l’ermite ou, mieux encore, la liberté spécifique de sa vocation et de son état de vie, si souvent déconcertante pour un regard simplement « charnel » ou superficiel.
C’est par rapport à ce mystère d’obéissance-liberté que se place l’opportunité ou même la nécessité, pour l’ermite, d’un Père (ou d’un conseiller) spirituel. Son rôle ou sa fonction n’est certes pas de s’interposer entre Dieu et son ermite, mais d’aider ce dernier (pour autant que cela est nécessaire) à « objectiver » sa démarche érémitique, c’est-à-dire à la purifier éventuellement de tout élément perturbateur qui pourrait venir de l’ermite lui-même ou des ruses de l’ennemi. Son rôle, en quelque sorte « extérieur », mais important et parfois décisif, est finalement d’aider l’ermite à réaliser sa vocation personnelle en vérité sous le regard de Dieu dans toute sa pureté et dans toute son exigence.
Discernement, discrétion (au sens bénédictin du mot), prudence surnaturelle, délicatesse et respect du mystère érémitique personnel (du secret du « Grand Roi ») sont sans doute les qualités majeures d’une telle paternité (ou maternité) spirituelle. Il s’agit finalement, avec tact et doigté, de laisser réellement l’ermite à sa solitude, qui doit être vraie, sainte et sanctifiante.
L’absolu de la solitude
Ainsi, la solitude est la caractéristique de la vocation érémitique-type. Elle est de soi un « absolu », qui engage une vie tout entière, par grâce. Aussi, ce n’est pas parce que l’on se retire de temps en temps dans la solitude (ce qui peut être très bien et très profitable), ce n’est pas parce que l’on fait une part plus ou moins importante à la solitude dans sa vie que l’on est un ermite de vocation. Autrement dit, la solitude de l’ermite n’est pas ou ne se réduit pas uniquement à une aide pour la réflexion ou la prière. Et nous savons que beaucoup d’hommes et de femmes sont contraints à une solitude effective sans être du tout ermites et sans jamais le devenir. Nous pouvons même ajouter que la solitude subie est souvent stérile et même dégradante ; elle peut être et elle est même facteur de régression et d’atrophie pour l’être humain.
Enfin, si une solitude est alibi ou « paravent » d’une démission ou d’un repli égoïste sur soi, si elle est misanthropie, si elle est de nature pathologique ou morbide, elle est, bien entendu, perversion et échec, et c’est évidemment de tout autre chose que nous parlons quand nous disons que la solitude (caractéristique de la vocation érémitique authentique) est de soi un absolu qui engage la personne et la vie tout entière de l’ermite dans la paix et la joie, avec, autant que possible, une simple et bonne santé psychologique.
La sainte solitude est, disions-nous, un « absolu » pour l’ermite de vocation. Elle s’impose à lui comme un absolu impératif et définitif, comme la condition indispensable et irremplaçable de sa vocation, même, disions-nous, si de fait des circonstances providentielles n’en permettent pas la réalisation parfaite, ce qui est peut-être fréquent. C’est dire qu’un ermite par grâce le sera toujours et partout, c’est-à-dire dans toutes les situations où le conduira le Seigneur, ou bien il ne le sera nulle part.
La solitude est un absolu et, pour l’ermite fidèle à sa grâce, elle tend à s’identifier en quelque sorte à Dieu lui-même, le Dieu Trinité qui est l’absolu de la solitude désirée par l’ermite. La virginité spirituelle et l’esprit de virginité qui en est l’expression vivante sont l’expression la plus pure de cette solitude sacrée et sacralisante vécue par l’ermite de vocation. Elle est situation de prière.
Ainsi la solitude est pour lui comme une « condition sacramentelle » de l’accomplissement de sa vocation. Elle est voulue et vécue comme médiation de communion avec l’Unique, comme un « quasi-sacrement » de vie religieuse et d’union à Dieu. C’est dire, bien entendu, que, pour l’ermite, la solitude est, de soi, sans prix. C’est dire également qu’elle doit être la plus complète possible, la plus pure possible, la plus « réussie » possible, la plus « sacrée » possible et qu’elle doit tendre inlassablement à l’être toujours plus et toujours davantage, pour donner à Dieu, dans la personne et dans la vie de l’ermite, la plus grande place qu’il veut... et il veut toute la place ! De ceci, l’ermite est profondément convaincu, et c’est là son tourment dans la confiance, l’abandon, la paix et la joie.
La solitude de Jésus en croix
Dans son expression la plus complète, la solitude chrétienne (« christique ») de l’ermite rejoint la solitude du « J’ai soif » de Jésus sur la croix (Jn 19,28) et toute la vie de l’ermite doit être polarisée par la solitude du « J’ai soif » de la croix ; elle doit en quelque sorte se concentrer, se rassembler dans ce cri essentiel du Christ comme en son unique programme eschatologique.
Alors le sentiment d’être en exil, « pèlerin et étranger » (He 11,12), de n’être bien nulle part et nulle part chez soi fait partie de la vie érémitique, du cheminement ou de « l’errance » érémitique, avec tout ce que cela comporte de souffrance, d’insatisfaction sans solution, de « malaise » chronique, d’incompréhension (fréquente) des autres, d’inconfort physique dans la pauvreté, d’aspiration profonde et de nostalgie inassouvie. Il faut intérioriser cette peine, cette souffrance d’exil (comme on a le mal du pays) au coeur du « J’ai soif » de la croix, dans la patience et dans la paix.
Ainsi, le « J’ai soif » de la croix prolongé, incarné dans l’ermite par grâce et par vocation, voilà la situation érémitique à vivre et à réaliser tout au long d’une vie, humblement, pauvrement, au jour le jour, comme dit le Seigneur (Mt 6,34). Alors, la « situation érémitique » n’est pas quelque chose de brillant, d’éclatant, de triomphant s’imposant comme une réussite que l’on construit pour elle-même et que l’on admire ; c’est plutôt quelque chose de monotone, terne et insipide, sans éclat extérieur, comme la mort, et vécue dans la grisaille d’une vie qui se répète chaque jour identique à elle-même au long des années ; c’est souvent une situation d’échec aux yeux des autres et, à certaines heures, pour l’ermite lui-même, au cœur de sa souffrance et de sa nuit.
La grâce de l’ermite le fait participer quotidiennement au « J’ai soif » de Jésus sur la croix, comme à un « moment » du destin sauveur de Jésus, Fils du Père et rédempteur du monde. C’est une solitude eschatologique de passage vers le Père et d’accomplissement ; ainsi l’ermite est le veilleur inlassable, certain de la lumière et qui attend l’aurore ; sa vie est une veille, une vigile, les reins ceints, la lampe allumée, le bâton à la main, attendant sans relâche (toute la nuit même s’il le faut) le retour ou la venue tant désirée du Maître, jusqu’à ce qu’il disparaisse « dans le mystère de la source ». C’est une solitude dramatique dans le sens de la participation au mystère pascal : elle est situation limite d’agonisant, de mourant, de victime offerte, de pauvreté biblique radicale ; en cela, l’ermite est dans la condition commune du pécheur qui fait pénitence pour lui et pour d’autres, humblement.
Et c’est, bien entendu, une solitude eucharistique : elle est, pour l’ermite, le lieu, en Jésus, de la rédemption de l’ermite lui-même et de tous : elle est le lieu, en Jésus, de l’action de grâce.
Fécondité de la solitude
Cette solitude chrétienne est fécondité et enfantement. A elle s’applique la parole de Jésus qu’il prononce pour lui-même : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12,24).
Ainsi, en reprenant le point de départ de notre réflexion sur la situation fondamentale et commune des chrétiens ici-bas, la solitude de l’ermite est une tension (vécue dans la paix) entre l’inachèvement et l’achèvement, entre l’inaccompli et l’accomplissement. Et alors, elle s’accomplit, elle se dépasse et elle disparaît (car elle est faite pour disparaître) dans la communion des saints, même dès ici-bas, dans la certitude obscure de la foi ; et, si Dieu le veut, à sa mesure qui est unique pour chacun, dans la rencontre prudente et fraternelle avec ceux qu’il met sur la route de l’ermite en ce monde.
C’est une solitude eschatologique parce qu’elle s’achève et disparaît dans la communion eschatologique de la Jérusalem nouvelle, rassemblement fraternel des élus autour du trône de l’Agneau dans la pleine lumière de la connaissance et de la communication d’amour en Dieu et par lui qui est lumière et amour.
Comme nous l’avons déjà remarqué, cette solitude de l’ermite de vocation est une situation tout à fait paradoxale : c’est une solitude ecclésiale, ou encore c’est une solitude de communion, de communion des saints. Elle témoigne « violemment » de l’inachèvement de la vie chrétienne ici-bas et donc, paradoxalement, de son achèvement essentiellement désiré : « J’ai soif ! »
C’est dire, en tout cela, que, pour l’ermite authentique, la solitude que nous évoquons ici est le terrain spécifique, voulu par Dieu pour lui, de son progrès, de sa croissance dans l’amour de charité qui est communion.
Enfin, cette solitude royale, sacerdotale et prophétique de l’ermite fidèle à la grâce de sa vocation peut sans doute s’exprimer dans l’optimisme d’une béatitude : « Bienheureux les solitaires, car, en Dieu, ils sont et seront tout en tous, à la gloire de l’Éternel ».
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