Rencontrer Dieu dans la vie séculière
Jean Canivez
N°1977-4 • Juillet 1977
| P. 220-228 |
Synthèse du travail de réflexion mené par les responsables généraux membres de la conférence mondiale des Instituts Séculiers, ces pages présentent d’abord le contenu des échanges sur la prière, « expression de la consécration séculière, source de la mission et clef de la formation ». L’auteur nous montre ensuite comment la prière, enracinée dans la profondeur de l’être, est toujours « en situation », vécue dans nos solidarités mondaines, plongée dans une histoire à la fois divine et humaine.
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Les responsables généraux membres de la Conférence mondiale des Instituts Séculiers avaient choisi pour thème de leur assemblée d’août 1976 « la prière expression d’une consécration séculière, source de la mission et clé de la formation ». Après un rapport d’introduction la réflexion fut menée en carrefours. On lira ci-dessous de larges extraits de la conclusion de l’ensemble du travail telle qu’elle a été présentée par le P. Jean Canivez, Responsable général de l’Institut Séculier des prêtres du Cœur de Jésus. On a cru bon de conserver au texte le style oral qui convenait à la circonstance.
Je vais diviser mon exposé en deux parties :
- une présentation un peu synthétique du contenu des échanges,
- un essai de conclusion de l’ensemble de notre travail sur la prière.
Le contenu des échanges
Je répartis la matière selon les trois thèmes.
Prière et consécration séculière
Je crois avoir perçu trois étapes dans la recherche : une prière conditionnée par la vie – une prière qui naît de la vie – une prière dont la matière est la vie.
Les moines organisent leur vie en fonction de la prière. C’est la vie qui doit accepter les conditions de la prière. Pour nous, c’est la vie qui impose ses conditions à la prière. Le problème du temps, d’abord. Il faut trouver du temps pour la prière : le matin, le soir, un week-end de temps en temps, pendant les déplacements. Comment échapper à la course fébrile du monde moderne ? Il le faut, cependant. Et c’est une entreprise courageuse, car c’est aller contre la philosophie de l’homme professée par ceux qui nous entourent. Pour tous, autour de nous, le temps, c’est de l’argent. Il faut travailler, jouir, se détendre... et nous voulons perdre du temps pour Dieu. Pour nous, perdre du temps pour Dieu et pour un frère est une valeur. Nous voilà aussi peu d’accord avec le capitalisme qu’avec le marxisme.
Il n’y a pas de prière sans silence. Dans un couvent, on garde le silence. Notre silence à nous est d’abord intérieur. On m’a cité un prêtre-ouvrier qui fait oraison à sa machine-outil parce qu’elle fait tellement de bruit qu’il en est isolé du reste du monde. Silence intérieur grâce au bruit extérieur.
Nous avons notre façon à nous de prier avec les autres, car nous ne sommes pas dans une communauté. Nous prions avec le monde tout entier, au milieu de nos compagnons de transport ou de travail, avec des assemblées eucharistiques d’occasion sans oublier nos frères ou nos sœurs rencontrés de loin en loin, mais chaque jour présents à notre prière.
Dieu vient à nous dans les événements : une question d’un élève, le regard d’un malade, la souffrance de ceux qui nous entourent, notre propre souffrance, celles de ceux qui sont opprimés, nos joies. Dieu est là, au cœur de nos vies. Il nous parle. La prière est une réponse à Dieu qui parle.
Comme au Christ lui-même, la vie nous donne des occasions d’action de grâce. Dieu qui se révèle aux petits. La générosité des humbles. La grâce qui travaille dans les cœurs. Il y a des événements qui nous font crier vers Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » D’autres nous font supplier ou demander pardon. D’autres enfin nous transmettent des invitations divines à la façon des prophètes. Notre prière naît des événements quotidiens.
Certains pratiquent la révision de vie dans laquelle ils cherchent à éclairer la vie de chaque jour par la Parole de Dieu, chaque événement par l’événement central de la mort et de la résurrection de Jésus. La vie devient ainsi Parole de Dieu. La prière naît de la vie.
Je veux dire : qui est l’expression du don de nous-mêmes, expression de notre consécration. Cette consécration est en continuité avec l’Incarnation. La formule proposée a peut-être étonné et on ne l’a employée que timidement. C’est cependant dans la prière qu’on dit à Dieu avec des mots ou sans mots le don de soi-même, joyeux ou douloureux. La consécration est d’abord exprimée dans un acte initial, mais elle est redite de cent façons à longueur de vie, dans la prière. Elle est matière d’un dialogue jamais fini avec Dieu, dialogue qui aboutit tout naturellement à l’Eucharistie. Vous venez à l’eucharistie quotidienne parce que c’est l’expression parfaite du don de vous-même dans le Christ. Il nous faut retenir ce dernier point. Jésus tout entier, saisi par l’Esprit Saint, se donne au Père dans le mystère pascal renouvelé à la messe. Consacrés en lui, en lui nous nous donnons au Père et avec nous le monde entier. Si donc la prière est chaque jour expression de notre consécration, la messe en est le point culminant.
On n’a pas manqué de remarquer que la prière est un don de Dieu. C’est l’Esprit qui prie en nous, car c’est lui qui nous saisit et nous consacre tels que nous sommes pour nous donner au Père.
Bien sûr, on s’exprime par des mots, par les mots de la prière, mais c’est toute notre vie qui exprime notre consécration, et en particulier nos engagements au service des hommes. La prière en est cependant un moment éminent parce qu’elle explicite notre volonté de livrer notre vie dans le Christ.
Prière et Mission
Nous n’avons pas été de plain-pied avec l’enseignement du professeur Lazzati [1]. On peut dire que nous avons été à la rencontre de la doctrine, découvrant un peu à la fois, à l’école d’un maître, les dimensions merveilleuses de ce que nous vivons.
Certes, nous avons une mission. Elle coïncide avec notre profession, notre ministère, nos engagements de tout genre. Elle est sans frontières bien nettes. Le monde tout entier est intéressé aux problèmes qui sont les nôtres. Nous sommes immergés dans des luttes difficiles. On ne sait pas toujours si l’on fait bien. On avance comme on peut. Dieu veut cette lutte et cette recherche. Toutes les professions et les engagements qui sont les nôtres posent des questions compliquées, des questions qui n’ont rien de théorique. Il s’agit de la vie des hommes et quelquefois de leur mort. Qui que nous soyons, nous sommes engagés dans la grande histoire de l’humanité et c’est dans cette histoire qu’est taillée notre mission, histoire de la construction d’un monde meilleur et de la Jérusalem nouvelle.
La prière nous permet de découvrir notre mission, de la mesurer, d’interroger le Seigneur sur ses intentions à Lui. Elle nous permet de voir juste, nous donne une plus grande sûreté de regard.
Les engagements les plus vrais et les plus courageux jaillissent de la prière. Un manque de prière risque d’entraîner une défaillance de la mission.
Notre mission naît d’une rencontre avec Dieu ou avec le Christ, lui-même envoyé par le Père. Elle est en référence constante avec lui. On n’imagine pas un envoyé qui perdrait le contact avec celui qui l’envoie.
Nous l’avons mieux saisi quand le problème se pose de changer de mission. Tout naturellement, nous nous tournons vers Dieu pour chercher avec lui. Quel est le sens des événements ? Où servir les plus pauvres ? Comment faire évoluer une institution dont on est responsable ? Comment tenir compte de solidarités multiples ? Comment et où être instrument de Dieu ? On peut dire que la complexité est le propre des engagements des hommes et des femmes plongés dans les affaires du monde. C’est dans la prière que nous cherchons la route. L’échange a révélé dans tel ou tel groupe un vrai souci de chercher passionnément la volonté de Dieu. Avec Salomon... et le professeur Lazzati, nous demandons la Sagesse.
Prenant un peu de recul, nous découvrons le sens de cette mission que nous cache peut-être la complexité de nos démarches quotidiennes et que nous révèlent la prière et la Parole de Dieu. Nous sommes engagés dans une grande histoire de salut et de libération, et j’entends ce mot dans son sens économico-politique aussi bien que dans son sens spirituel.
La volonté du Seigneur est de ramener toute chose sous un seul chef : le Christ. Dans le Christ, nous sommes les artisans de ce retour à Dieu du monde tout entier. C’est dans la prière que nous comprenons les vraies dimensions de notre action, que nous l’ajustons à l’action du Christ, nous appliquant à adopter les mœurs mêmes du Sauveur.
La prière nous donne ce double regard sur Dieu et sur le monde. Double et unique regard car notre Dieu sauve le monde. Nous voyons du même regard Dieu qui sauve et le monde qui est sauvé par lui. Nous voyons l’Esprit de Dieu agissant dans les événements du monde qui deviennent comme transparents. Le paysan contemple le travail de la nature dans son champ. Nous contemplons le travail de l’Esprit dans le champ du Père. La même attention contemplative nous fait présents à Dieu et présents au monde.
Prière et formation
Un groupe a tenté d’aborder le sujet à sa façon et la méthode adoptée a provoqué un éclairage nouveau. Chacun – pour ne pas dire chacune – a dit comment s’était formée sa vie consacrée, comment avait grandi en lui cette volonté de se consacrer et la réalité même de cette consécration. La confidence fraternelle que les personnes se sont faites de leur aventure spirituelle les a amenées à dépasser les moyens ou à les voir autrement. Ce qui a provoqué le don d’elles-mêmes et un approfondissement progressif de ce don, c’est d’abord, et on pourrait dire uniquement, la rencontre de Jésus-Christ et cette rencontre se situe d’abord dans la prière. Elle est déjà une prière. Jésus est entré dans leur vie tout doucement ou brutalement. Des vies ont été retournées et d’un coup la réponse a été donnée, même si dans la suite, elle s’est explicitée et développée dans un institut séculier et dans son cheminement. Comment Jésus est-il entré dans ces vies ? Les occasions ont été souvent imprévisibles– Dieu est imprévisible – quelquefois, une grande souffrance, d’autres fois, une personne, un prêtre, une découverte brutale de la Sainte Écriture..., mais il s’agit toujours d’une rencontre de Jésus dont une personne, un événement ou la Parole de Dieu a été le sacrement. La formation se situe donc d’abord dans la rencontre avec Dieu, avec Jésus-Christ et avec les autres, ce qui revient au même : les frères, les pauvres, ceux qui ont besoin de nous sont, eux aussi, sacrement de Jésus-Christ.
On pourrait penser que le formateur n’a plus rien à faire. Ce n’est pas tout à fait vrai. Certes, le Christ est le grand formateur et c’est dans la rencontre avec lui que nous nous formons, mais le Seigneur nous rejoint par des événements, des personnes, ou par la Parole, dont j’ai dit qu’ils étaient sacrements au sens large, sans oublier les sacrements au sens précis, et le formateur pourra aider à découvrir le Christ dans nos vies et en favoriser la rencontre. Ce n’est pas une tâche de professeur, c’est seulement une présence amicale, celle de l’ami de l’Époux. Elle suppose une grande sensibilité aux passages du Seigneur. On pourrait reprendre tous les moyens classiques, mais il me semble que le plus important d’entre eux pour nous, c’est encore la vie éclairée par la Parole de Dieu. Il s’agit d’y voir Dieu, d’y rencontrer Dieu, et nous pouvons nous y aider les uns les autres. La formation tout court est donc bien d’abord formation à la prière, mais à une prière d’homme ou de femme bien située dans la vie. La prière est la clé de la formation. La réflexion du groupe dont j’ai parlé et que je me suis permis d’exploiter un peu, m’amène à proposer une autre formule. On se forme dans la rencontre avec Jésus-Christ. La prière est, en quelque sorte, le lieu de la formation.
Essai de conclusion
Dans cette seconde partie, je me permets de dépasser les carrefours et de profiter de tout ce que j’ai entendu ces jours-ci. Il est évident que j’en fais une lecture personnelle, tout comme chacun d’entre vous. Comme chacun d’entre vous aussi, ce n’est pas la première fois que je réfléchis à la prière. Au plus profond de nous-mêmes, cette rencontre avec Dieu (qui est aussi rencontre quotidienne de nos frères) est sans doute ce que nous avons de plus cher.
La prière est la prise de conscience de notre relation avec Dieu. Une relation toute pleine d’amour de la part de Dieu ; une relation que nous voudrions généreuse et fidèle de notre part. Dieu et nous y sommes intéressés à la fois.
C’est de notre cœur au sens biblique du mot que jaillit la prière comme notre volonté de nous consacrer. Ce n’est donc pas d’abord de notre intelligence, ou de notre sensibilité, mais bien de notre cœur, le lieu de nous-mêmes où nous disons « je ». La prière est aussi personnelle que l’amour, elle doit donc être adaptée à ce que nous sommes, faite sur mesure, bien plus qu’un vêtement. On peut donc parler de prière séculière sans oublier que si notre prière a des traits communs, elle est d’abord la prière de chacun, originale en chacun.
Nous avons tous aimé la formule de Melle Micelli. La prière doit être « en situation ». L’homme qui prie est dans un contexte donné. Il est un tel ou une telle, dans telle famille, dans tel groupe. Il a tel tempérament. On prie avec ce qu’on est et là où l’on est. Si c’est important pour tout homme qui prie, c’est encore plus important pour nous, qui ne sommes pas ou presque pas maîtres des conditions de notre prière. Ce n’est pas une belle fleur qui pousse dans un pot qu’on a fait pour elle. Elle pousse en pleine terre et quelquefois au milieu des ronces et des cailloux.
J’insiste particulièrement sur nos solidarités avec un groupe, avec une classe sociale, avec un peuple, de quelque façon qu’on comprenne ce mot. Un militant ouvrier prie au sein de solidarités ouvrières. Une étudiante japonaise prie dans un monde a-chrétien. Elle ne s’en évade pas. Elle en est solidaire. Je vous renverrais volontiers à Moïse qui apparaît au Livre de l’Exode et au Livre des Nombres comme profondément solidaire de son peuple, même si c’est un peuple à la nuque raide. Il n’abandonne pas un peuple pécheur.
Il faut ajouter que notre situation, nos solidarités, ne nous fixent pas dans un état statique mais nous insèrent dans un mouvement, dans une histoire. Je crois que le cardinal Pironio a employé le mot dans son homélie. Notre prière doit être plantée dans une histoire. Une histoire à la fois humaine et divine : histoire d’une libération difficile, illuminée de l’amour de Dieu et assombrie par nos péchés. Quelle que soit cette histoire, notre prière ne doit pas la déserter. Les difficultés, les souffrances et les péchés de l’humanité ne doivent pas amener notre prière à émigrer dans je ne sais quel faux paradis. Nous sommes du monde, ce monde que Dieu a tant aimé qu’il lui a donné son Fils, bien que, dans un autre sens, nous ne soyons pas de ce monde. Nous ne sommes pas spectateurs de cette histoire mais bien acteurs, et notre prière est celle d’un homme qui vit cette histoire.
Cette histoire est sainte ; elle dit la naissance d’un monde nouveau, comme nous l’a montré, après saint Paul, le professeur Lazzati, et comme je le dirai à nouveau dans un instant.
Dans cette histoire, nous avons tous une place et un rôle, un rôle qui consiste à ordonner à Dieu les réalités du monde par notre action quotidienne si nous sommes laïcs, par l’annonce de la Parole de Dieu si nous sommes prêtres ou catéchistes. Quelle que soit notre place dans le monde et dans cette histoire, notre prière, pas plus que notre action ou notre ministère, ne saurait être intemporelle.
J’ai dit que la prière était expression de la relation de l’homme avec Dieu. Si l’homme est plongé dans une histoire, Dieu qui est Père, Fils et Esprit, est, lui, animé par un immense amour. C’est le Dieu unique, le Dieu de Jésus-Christ, le seul Dieu, que nous prions, avec qui nous entrons en relations. Il n’y a pas d’autre Dieu. Un Dieu qui aime, qui est amour et qui veut emporter la création tout entière dans le mouvement même qui l’anime. Tel est le projet de Dieu. Telle est la manifestation de sa gloire dans le Christ. Le Christ doit tout soumettre, doit tout saisir pour tout remettre au Père, tout livrer à l’amour afin que Dieu soit « tout en tous », comme le dit saint Paul, en 1 Co 15,28. Et il ne s’agit pas seulement du monde des âmes, mais de la création tout entière. Comme l’a dit encore le professeur Lazzati en explicitant saint Paul : « Le terme « réalités temporelles » inclut la création tout entière : personnes, relations, choses ; il les inclut dans un dynamisme historique, dans le processus de croissance et de transformation que la puissance créatrice y a imprimé et que l’homme, pour sa part, et selon le commandement divin, collabore à développer ». Tous nous avons à saisir ces réalités temporelles dans lesquelles nous sommes plongés pour les livrer au Christ et par Lui au Père.
Je laisse à chacun le soin de penser au monde professionnel qui est le sien. C’est ce monde-là que nous livrons au Christ pour qu’il soit emporté dans le mouvement d’amour de la Trinité. Voilà ce que pense, si l’on peut dire, le Dieu avec qui nous dialoguons dans la prière. Tel est son projet. Un projet qui ne se réalise pas automatiquement, mais parce qu’il est un projet d’amour, est exposé aux aléas de l’histoire, à notre médiocrité et à nos péchés. Le Dieu que nous rencontrons dans la prière est en quelque sorte engagé dans la même histoire que nous. S’il est le Maître du champ, il regarde avec nous la croissance du Royaume. Il constate avec nous que déjà la moisson blanchit, ou que les épines ont empêché la croissance du blé. Il nous faut porter sur le monde le même regard, le regard de Dieu. Dans la prière, il nous faut voir dans les yeux de Dieu ce monde nouveau qui se forme par les liens que la charité tisse dans le monde. Rejoindre le Christ envoyé par le Père, c’est rejoindre l’histoire du monde. Une prière qui nous ferait échapper à l’histoire du monde et à notre action dans cette histoire ne serait pas une prière séculière. J’oserais dire qu’elle ne serait pas une prière chrétienne parce qu’elle ne rejoindrait pas le Dieu de Jésus-Christ, mais une divinité, fruit de notre imagination.
Je me permets de conclure ma conclusion. Notre prière est l’expression de ce qu’il y a de plus profond en nous-mêmes. Elle est nécessairement située comme nous dans un monde en mouvement. C’est pourquoi elle est à la fois expression de notre consécration, point de départ et source de la mission, et enfin clé, et, pour ainsi dire, lieu de la formation.
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[1] Voir Giuseppe Lazzati, « La preghiera come espressione di una consacrazione secolare... », Vita consacrata, 12 (1976), 484-492.