Éditorial

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« Par leur être profond, les religieux se situent dans le dynamisme de l’Église, assoiffée de l’Absolu, appelée à la sainteté. C’est de cette sainteté qu’ils témoignent. Ils incarnent l’Église désireuse de se livrer au radicalisme des béatitudes. Ils sont par leur vie signe de totale disponibilité pour Dieu, pour l’Église, pour leurs frères. En cela ils ont une importance spéciale dans le cadre du témoignage qui est primordial dans l’évangélisation. Témoignage silencieux de pauvreté et de dépouillement, de pureté et de transparence, d’abandon dans l’obéissance [1] ».

Ces paroles de Paul VI situent hommes et femmes consacrés à Dieu au cœur de leur vocation. À travers toutes les mutations socio-culturelles, leur présence parmi leurs frères et leurs sœurs aura toujours à témoigner de l’appel adressé à ce monde par Jésus et son Évangile. Humble et indispensable ferment, qui manifeste la réconciliation fraternelle des hommes avec Dieu et qui dénonce les idoles parce qu’il est une force de justice, de pacification, de réintégration spirituelle.

Utopie ? Certes, tout comme les béatitudes. Mais utopie qui déjà prend corps dans notre humanité parce qu’un Enfant nous est né, et que le germe de résurrection qu’il introduit dans notre monde est déjà à l’œuvre dans nos fragilités humaines.

Mais combien il importe de discerner les traits de cet être nouveau, révélé en Jésus et son Évangile. Notre monde charrie tant d’images de l’homme où se côtoient le meilleur et le pire. Comment y voir clair ? C’est à cela que nous voulons aider nos lecteurs et lectrices. C’est pour cela que nous avons approfondi l’an dernier l’obéissance au sein d’une culture de liberté ainsi que l’intelligence chrétienne du célibat consacré. C’est pour cela que, cette année, nous avons l’intention de consacrer un numéro à la promotion de la justice. Comment hommes et femmes consacrés à Dieu pour le service des hommes ont-ils à y être présents et engagés selon leur vocation ?

En outre nous comptons publier des articles sur le charisme des congrégations, le discernement personnel et en communauté, l’accompagnement spirituel et la confession, la fidélité de Dieu dans nos fragilités humaines, l’intégration de la psychologie dans la formation spirituelle. Des témoignages aussi : une chrétienne en milieu marxiste (Madeleine Delbrêl), un staretz russe d’aujourd’hui (Silouane), etc.

Vous savez combien votre fidélité nous est précieuse. Elle nous encourage à poursuivre notre tâche au service de la vie consacrée et de sa mission dans l’Église. Et si vous connaissez de petites fraternités qui s’ouvrent ou des personnes vivant une vie consacrée en plein monde, ne les inviteriez-vous pas à lire la revue ? Pour que ces personnes et ces communautés s’affermissent dans leur vocation, il importe plus que jamais qu’elles puissent approfondir le sens de leur vie et de leur mission. Merci de nous y aider cette année encore.