Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Éditorial

Vies Consacrées

N°1976-1 Janvier 1976

| P. 5-6 |

La lecture en ligne de l’article est en accès libre.

Pour pouvoir télécharger les fichiers pdf et ePub, merci de vous inscrire gratuitement en tant qu’utilisateur de notre site ou de vous connecter à votre profil.

« Réjouissez-vous dans le Seigneur, car il est proche. » C’est ainsi qu’au milieu de l’Année Sainte Paul VI commençait son invitation à revenir aux sources de la joie [1].

Il nous est bon d’accueillir cet hymne à la joie de l’Esprit Saint, vécue parmi les contradictions et les épreuves. Combien de fois en effet n’entendons-nous pas cette question : « où va la vie consacrée ? » Et nous la portons nous-mêmes profondément dans notre cœur. À vues humaines, l’heure est grave ; il ne faut pas se le cacher. Temps de mutation ? Plus profondément, temps de la visite de Dieu qui émonde et purifie. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, mes voie ne sont pas vos voies. » Et l’Enfant qui nous est né surgit d’un reste éprouvé. Temps d’espérance infinie donc, à la mesure de la tendresse, de l’amour jaloux de notre Dieu.

Ces temps posent des questions radicales. Il faut oser les poser, non pas que nous ballottions à tout vent de doctrine, mais parce que nous sommes fondés sur le roc. Chercher dans l’humilité aimante et l’audacieuse espérance les chemins que Dieu veut tracer avec nous. Cela ne se fait pas sans quelque tâtonnement, car le Seigneur ne nous dispense pas des risques de la tâche ; telle est sa confiance à notre égard.

Le numéro spécial que nous avons publié l’an dernier reflétait cette recherche. Certains ont regretté l’absence d’une conclusion. Ce sont les orientations mêmes de la revue qui voudraient la suggérer.

La réunion du Conseil de rédaction que nous avons tenue en septembre nous a confirmés dans les orientations de ces dernières années, quelle qu’en soit la difficulté. Formuler pour aujourd’hui et nourrir l’expérience spirituelle à la racine de la vie consacrée ; approfondir par une réflexion théologique le sens de cette vie et de sa mission dans l’Église ; dégager les éléments d’une anthropologie chrétienne qui donne sens à la vie de consécration et puisse y intégrer le souci d’une consistance humaine ; analyser les situations nouvelles dans lesquelles la vie consacrée est appelée à se développer et donner des critères pour discerner les chemins d’une fidélité créatrice : tels sont les grands axes que nous ne voulons pas perdre de vue.

Notre souhait est en même temps d’aider davantage encore les personnes et les groupes dans leur réflexion et leurs discernements concrets – en particulier les nombreuses fraternités et communautés nouvelles nées ces dernières années. Dans ce but nous donnerons un sommaire détaillé en tête de chaque numéro et ferons suivre un certain nombre d’articles de quelques pistes de réflexion. Nous espérons aider ainsi tant l’approfondissement personnel que l’échange en communauté, et intensifier le dialogue avec nos lecteurs.

Parmi les thèmes que nous souhaitons aborder cette année, signalons le mystère de l’obéissance au sein d’une culture de liberté ainsi que l’intelligence du célibat consacré. De plusieurs côtés, on nous a demandé de creuser la réflexion sur ces points.

Quels que soient par ailleurs les points traités, c’est la conversion radicale à Jésus Sauveur et Seigneur dans son Église qui suscitera les commencements auxquels nous sommes invités. Mais il importe de nous y aider les uns les autres par la qualité de nos échanges et de nos rencontres. Notre revue voudrait y contribuer à sa modeste place. Elle compte beaucoup pour cela sur la fidélité de ses lecteurs et lectrices et elle souhaite que de nombreuses communautés et fraternités y trouvent de quoi nourrir leur partage de vie.

[1Exhortation Apostolique Gaudete in Domino, du 9 mai 1975 ; cf. Doc. Cath., 1975, n° 1677 (1er juin 1975), 501.

Dans le même numéro