Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Éditorial

Vies Consacrées

N°1975-1 Janvier 1975

| P. 3-4 |

La lecture en ligne de l’article est en accès libre.

Pour pouvoir télécharger les fichiers pdf et ePub, merci de vous inscrire gratuitement en tant qu’utilisateur de notre site ou de vous connecter à votre profil.

L’année qui s’annonce sera difficile, nous le pressentons tous. L’injustice et les bouleversements économiques du monde, les interrogations radicales posées à l’Église, en particulier par les jeunes, touchent la vie consacrée de plein fouet. Et elles l’interpellent, en ce lendemain de Synode : As-tu encore un avenir ? Es-tu encore évangélisatrice ?

Car les deux questions sont profondément liées. Comme le dit le Fr. Ayel : une fondation, c’est un « élan prophétique qui réactualise le témoignage et le dynamisme de l’évangélisation au sein d’une Église tentée par l’installation... ; c’est le jaillissement d’une énergie évangélisatrice [1] ».

Partout nous avons le sentiment qu’une première phase d’aggiornamento est terminée. Une nouvelle étape a commencé et nous ne savons pas où elle nous mènera. Serons-nous assez dociles à l’Esprit Saint, prêts à toutes les nouvelles naissances, libres pour « vivre l’inespéré » ?

C’est dans cette recherche des chemins de Dieu que nous voudrions vous accompagner en cette année nouvelle. Ces derniers temps vous aurez remarqué notre insistance sur la mission à vivre dans la pauvreté ainsi que sur la dimension contemplative et priante de toute vie consacrée. Nous y reviendrons cette année, car nous croyons que ce sont des lignes de force. Ces orientations réveillent en nous cette joie si importante pour une annonce contagieuse de la bonne nouvelle de Jésus. La vie communautaire elle-même y trouve son sens, avec l’importance de l’écoute et du partage de la Parole.

Nous avons aussi un autre projet. Sa réalisation dépendra de l’écho qu’il trouvera. Notre revue a cette année cinquante ans d’existence. Plutôt que de nous attarder sur le passé, que nous remettons à Dieu dans l’humble action de grâces, nous aimerions nous tourner vers l’avenir. Nous projetons un numéro spécial où des hommes et des femmes de tous les horizons nous diraient en une page comment ils voient la vie consacrée d’aujourd’hui et de demain. Vous trouverez en annexe à ce numéro des explications plus détaillées.

La fidélité de ceux et celles qui collaborent avec nous nous sont un soutien et une joie profonde. Sachez que l’amitié exigeante de nos lecteurs et lectrices nous sont vitales, tant pour porter ensemble les recherches et les mises en question d’aujourd’hui que devant les nouvelles situations économiques et financières. Vous aurez remarqué la hausse sensible du prix de l’abonnement. Sachez qu’elle est loin de correspondre au coût réel de l’augmentation des frais d’impression. Nous comptons sur votre fidélité d’abonné (et, pourquoi pas, sur votre propagande) pour nous aider à passer ensemble ce cap difficile.

Dans ce numéro, les articles du P. Decloux et du P. Ledure se complètent. Le second est comme une illustration du premier. Celui-ci marque l’originalité et l’irréductibilité de la pauvreté évangélique par rapport à la pauvreté socioéconomique, en même temps que sa nécessaire incarnation à ce niveau économique et social. Le P. Ledure, de son côté, en analysant une formule de vœux, montre que la profession religieuse ne peut se réduire à un engagement politique. Les vœux n’offrent pas d’abord un schéma abstrait pour la vie, ni une « théorie » ; ils sont avant tout consécration à Dieu, à la suite de Jésus, pour le service des hommes.

[1La vie religieuse est-elle aujourd’hui évangélisatrice ? Athis-Mons, Foi et Langages, 1974, 19.

Dans le même numéro