Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Chronique du Nouveau Testament

Dany Dideberg, s.j.

N°1972-5 Septembre 1972

| P. 278-288 |

Parmi les nombreux ouvrages en français que les éditeurs ont eu l’amabilité d’envoyer à la rédaction de la revue cette année, il nous faut relever certaines nouveautés : de grandes études sur Jésus, l’Église primitive, les Évangiles, saint Paul et saint Jean, des essais méthodologiques sur l’exégèse du Nouveau Testament, de nouveaux instruments de travail.

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1. Jésus

Un Jésus [1] a pris place dans la collection Génies et Réalités. Fruit d’une large collaboration, l’ouvrage aborde les principales questions que pose à l’homme contemporain l’existence et le rayonnement de la personne de Jésus : rapport entre science et foi en Jésus (L. Leprince Ringuet), description de la terre de Jésus (R. Aron), valeur historique des témoignages évangéliques (P. Refoulé), climat politique et religieux de la Palestine (J. Daniélou), lignes de force de la prédication de Jésus (G. Casalis), procès (J. Madaule) et mystère de la résurrection de Jésus (J. Guitton), confrontation de Jésus et des philosophes (E. Borne), l’identité de Jésus (P. Carré). De plus, cet ouvrage est orné d’environ cent cinquante illustrations en noir et en couleur. Un bel album qui se recommande par sa présentation artistique et sa haute tenue doctrinale.

Au terme d’une longue carrière d’historien et d’exégète du Nouveau Testament, C. - H. Dodd recueille des nombreux travaux parus sur Jésus les éléments les plus valables et les utilise dans une synthèse claire et nuancée : Le Fondateur du Christianisme [2]. Après une introduction sur le milieu historique où naquit le christianisme, l’auteur présente les documents qui en racontent les origines et fixent les traits de la personnalité de Jésus et de son enseignement ; puis, il expose les notions fondamentales de Peuple de Dieu et de Messie ; enfin, il analyse les récits en Galilée, à Jérusalem, après la mort de Jésus. Même s’il a ses accents propres et sa part de conjectures (p. 127, note 1), cet ouvrage savoureux et accessible à un large public contribue à une intelligence plus profonde de la personne de Jésus et de son message.

Dans son essai Jésus de Nazareth vu par les témoins de sa vie [3], É. Trocmé a choisi un point de vue plus limité que celui de Dodd, mais original. Frappé par l’échec sans cesse renouvelé des Vies de Jésus et conscient de la diversité des sources, il s’est efforcé de classer les matériaux (logia, apophtegmes, récits de la Passion, paraboles, récits de miracles), de les rattacher à des milieux de vie déterminés (disciples, paysans et pêcheurs de Galilée, classe moyenne, masse juive...) et d’esquisser ainsi les différentes images que Jésus a laissées à ses contemporains. Mais si l’entreprise apparaît au lecteur trop systématique et parfois sommaire (par exemple p. 36-37), une série de portraits, une fois superposés les uns aux autres, laissent apparaître avec un relief saisissant le visage de Jésus et son mystère. « Le présent essai, conclut l’auteur, aurait atteint son but s’il aidait quelques lecteurs à mieux sentir que, si uni soit-on au Christ, on n’a jamais Jésus en main et s’il persuadait quelques incroyants que Jésus, le grand Jésus, est du domaine public. »

Plus attentif à l’apport des différents évangélistes, le volume collectif Jésus dans les Évangiles [4] complète heureusement les vues d’É. Trocmé. En tête de ce recueil, figure une étude de F. Mussner sur le Jésus « historique » ; puis se succèdent une série d’approches plus précises sur Jésus d’après la source des logia (P. Hoffmann), d’après Marc (J. Blinzler), d’après Matthieu (H. Geist), d’après Luc (G. Voss) et Jean (H. Leroy). Cet ensemble met vivement en lumière, à travers la diversité des témoignages, l’identité de Jésus de Nazareth.

Bien connu par son ouvrage Jésus-Christ, hier et aujourd’hui, le Père J. Guillet présente une nouvelle étude : Jésus devant sa vie et sa mort [5]. Il s’efforce de saisir le mystère de la conscience de Jésus dans le déroulement du récit évangélique et, par là, de rejoindre sa personnalité dans son existence concrète. Après avoir défini les données du problème (ch.1) et la ligne générale de sa recherche (ch. 2), l’auteur analyse les moments essentiels de la progression évangélique (ch. 3 à 14). Dans un premier temps, Jésus paraît encore proche de Jean-Baptiste : un prophète retiré au désert mais déjà entouré de disciples. La période en Galilée marque un changement de vie : avec ses disciples, Jésus entreprend la mission ; il prêche le Royaume de Dieu aux pécheurs. A cet enseignement controversé se rattachent les Béatitudes, les paraboles et la Loi nouvelle. La confession de Pierre à Césarée constitue un tournant décisif : Jésus révèle à ses disciples son identité et sa destinée de Fils de l’homme et de Serviteur souffrant. L’entrée messianique à Jérusalem inaugure une phase nouvelle et définitive de la vie de Jésus : attente eschatologique, imminence de la mort, révélation suprême de la divinité dans l’événement de la résurrection. Le mérite du Père Guillet n’est pas seulement de poser une question fondamentale mais de proposer une démarche qui, à travers ses sinuosités, demeure toujours cohérente. Le lecteur ne regrettera pas d’avoir lu et médité ce livre magistral où une réflexion critique sur les évangiles s’allie à l’expérience spirituelle du Christ.

Dans son dernier livre, Résurrection de Jésus et message pascal [6], le Père X. Léon-Dufour étudie seulement l’événement central de la vie de Jésus et le langage que le Nouveau Testament utilise pour l’annoncer. Mais l’enquête est vaste et complexe. Voici comment l’auteur l’explique : « Au cours de la première étape, nous voudrions découvrir quelles sont les diverses catégories de pensée sous-jacentes aux formules d’annonce pascale et esquisser les développements opérés à partir de ces catégories. La deuxième étape nous fait examiner le genre littéraire des récits concernant l’événement pascal et remonter à l’origine des traditions qui la supportent. Il n’est pas encore question du problème de l’historicité de ces traditions, mais seulement de leur nature. La troisième étape nous promène parmi les textes évangéliques actuels, montrant la variété des perspectives. Déjà il ne s’agit plus seulement de « catégories » disant le fait de la résurrection, mais de perspectives sur le « message pascal » lui-même. La dernière étape aborde, enfin, le problème de l’herméneutique et de la communication. Alors seront envisagés les rapports de la foi et de la connaissance historique. Alors également, dans le contexte global de la recherche du sens et de l’interprétation, sera traité le problème de l’historicité. Enfin, pour aider le lecteur à transmettre l’annonce en un langage accessible à nos contemporains, nous nous sommes essayé à proposer en appendice quelques schèmes sur la manière de parler de la Résurrection à partir des récits évangéliques ». L’ouvrage du Père Léon-Dufour a suscité de vives polémiques. Nous ne pouvons pas en faire état dans le cadre de cette chronique. À ce sujet, le lecteur lira avec profit l’article de P. Grelot, Croire au Christ ressuscité, paru dans les Études de juillet 1971 (p. 119-141). D’autre part, signalons aussi qu’un second tirage comporte d’utiles corrections (en particulier, celles des p. 302-304). Il s’agit d’un ouvrage difficile, par l’objet traité et la méthode suivie, qui n’enrichit qu’un lecteur patient et critique.

2. L’Église primitive

Dans La Genèse du Nouveau Testament [7] C. F. D. Moule étudie, sous des angles différents, l’Église primitive qui prie, s’explique, se défend, s’édifie, manifeste ses caractéristiques locales, recherche l’autorité. De cette manière, il éclaire la formation des différentes parties et de l’ensemble du Nouveau Testament, et traite les problèmes que cela pose : élaboration des écrits, rôle du culte, conscience de la communauté chrétienne, importance de l’Ancien Testament considéré alors comme la seule Écriture, motifs de la rédaction des évangiles. Quatre appendices plus techniques clôturent l’ouvrage : grec traduit et grec original de Matthieu, Luc et les épîtres pastorales, l’expression « Fidèle est la Parole », la priorité de Marc (ce dernier étant de G.M. Styler). Tributaire de « l’histoire des formes » sans en retenir toutes les conclusions, cette étude constitue pour le public de langue française une excellente introduction à la lecture du Nouveau Testament.

L’essai d’O. Cullmann sur La Royauté du Christ et l’Église dans le Nouveau Testament [8] est réédité dans la collection de poche Foi Vivante. Cette courte monographie contient en germe l’idée maîtresse de la théologie de l’histoire du salut que proposa en 1941 le théologien protestant ; elle marqua la réflexion des théologiens catholiques. L’histoire du salut se déploie « dans le temps présent, temps du Saint-Esprit et de l’Église, temps de la Seigneurie invisible du Christ, temps de la prédication de l’évangile précédant la fin ».

3. Évangiles

Pour l’étude des évangiles, il nous faut mentionner deux ouvrages fort techniques, l’un se rattache à la critique historique, l’autre à l’analyse littéraire.

Auteur d’une volumineuse Synopse grecque des Évangiles parue en 1958, Mgr B. de Solages traite dans un nouvel ouvrage un problème fondamental : Critique des Évangiles et méthode historique [9]. En ce domaine où se présentent trop d’approches subjectives, l’exégète propose d’abord une méthode scientifique pour la critique interne des documents ; passant ensuite à la critique externe, il inventorie les témoignages les plus anciens au sujet des évangiles et les confronte aux textes synoptiques. Enfin, il examine et analyse longuement la théorie, trop hypothétique à ses yeux, que R. Bultmann a mise en œuvre dans son Histoire de la Tradition synoptique, non encore traduite en français ; de plus, il éprouve cette théorie à l’aide de quelques exemples tirés de la vie réelle. D’un bout à l’autre de son étude, Mgr de Solages aiguise le sens critique, le bon sens de son lecteur, et démonte une série d’hypothèses séduisantes qui ne résistent pas à une analyse rigoureuse des données de l’histoire.

Ces dernières années en France, le structuralisme a frayé à l’exégèse biblique des voies nouvelles. L’ouvrage de L. Marin sur la Sémiotique de la Passion [10] est un témoin marquant de ce renouveau. Il comporte, en plus d’une introduction méthodologique, deux essais : le premier étudie l’organisation de l’espace dans le récit de la Passion ; le second, la logique du récit où la figure du traître assume le rôle déterminant et apparaît, au grand étonnement des non-initiés à l’analyse structurale (et de quelques autres...), comme l’acteur principal de la Passion. Pareille recherche, pleine d’intérêt mais difficile par sa problématique, n’est accessible qu’à ceux qui sont introduits au structuralisme et à la linguistique moderne ; elle donne à réfléchir aux exégètes du Nouveau Testament, habitués aux méthodes littéraires classiques.

4. Saint Paul

Historien des origines du christianisme, l’abbé J. Colson présente une grande biographie : Paul, apôtre martyr [11]. En vingt-six chapitres, la vie du converti de Damas, devenu missionnaire du Christ, est décrite étapes par étapes. À la biographie, s’ajoutent une synopse chronologique détaillée, des cartes, des index et une précieuse bibliographie. L’exposé clair et sobre s’appuie sur une lecture minutieuse des textes, Épîtres de Paul et Actes des Apôtres, ainsi que sur une vaste information historique. Ce livre constitue une riche synthèse des recherches actuelles sur la vie et l’œuvre de saint Paul.

Autre ouvrage, celui de G. Bornkamm, professeur de Nouveau Testament à Heidelberg : Paul, Apôtre de Jésus-Christ [12]. Œuvre également remarquable par son information critique et sa pénétration, mais plus développée que celle de J. Colson. Précédée d’un bref tableau chronologique et d’une introduction sur Paul dans ses épîtres et dans les Actes des Apôtres, l’étude comporte deux parties, l’une sur la vie et l’action de Paul, l’autre sur son message et sa théologie, et s’achève par un parallèle entre Paul et Jésus. En appendice, trois excursus plus techniques : épîtres pauliniennes authentiques et inauthentiques, problèmes de critique littéraire posés par 1 et 2 Corinthiens, Philippiens et Romains, christologie et justification. Pour l’auteur, la vie et la doctrine de l’apôtre sont indissociables. Comme sources, il ne retient que 1 Thessaloniciens, 1 et 2 Corinthiens, Philippiens, Philémon et Romains, seules épîtres qu’il regarde comme authentiques ; il traite les Actes des Apôtres avec circonspection. La première partie de l’ouvrage présente un portrait vivant de l’apôtre ; la seconde, une brillante synthèse doctrinale, forcément simplifiée et systématique au point de figer quelquefois la pensée de l’apôtre, et encore trop liée à une compréhension protestante de la doctrine paulinienne. Malgré ces réserves, le lecteur appréciera la rigueur et la solidité de cette étude.

5. Saint Jean

A. Lion propose de Lire saint Jean [13]. Avant de parcourir le quatrième évangile, chapitre par chapitre, il donne ses clefs de lecture : prendre l’Évangile comme un tout, commencer par la fin, diviser en trois parties. Voici les divisions suivies dans la lecture : l’annonce de la Vie (ch. 1 à 6), la Vie refusée par le monde (ch. 7 à 12), la Vie donnée à ceux qui croient (ch. 13 à 20). Cette présentation s’achève par une conclusion où l’auteur dégage « ce que Jean a voulu dire » et une bibliographie succincte, très utile pour progresser dans l’étude de saint Jean. On n’admettra pas sans discussion certaines divisions et certains titres proposés par l’auteur, et encore moins son rejet un peu rapide du ch. 21. Son mérite est de donner un fil conducteur pour saisir l’évangile johannique dans son mouvement d’ensemble et en entreprendre une lecture fructueuse.

Depuis longtemps, A. Feuillet, professeur à l’Institut Catholique de Paris, s’est attaché à l’étude de la théologie de saint Jean et de ses antécédents vétérotestamentaires. Le Mystère de l’Amour divin dans la théologie johannique [14] est déjà une pièce maîtresse d’un édifice plus vaste. Après avoir exposé le problème suscité par la conception johannique de l’agapè et sa terminologie, l’auteur présente les divers aspects de la pensée de saint Jean. Il étudie d’abord l’initiative d’amour du Père qui livre son Fils, les relations entre les personnes divines, puis le dialogue que l’Amour divin établit avec les hommes, ensuite, par le biais du logion « johannique » (Mt 11,25-30 et Lc 10,21-22), il instaure une comparaison entre la doctrine de Jean et celle des Synoptiques, il expose enfin la grande formule Dieu est Amour qui condense tout le message du disciple que Jésus aimait. Les non-spécialistes, s’ils ont du temps et du goût, liront avec joie cet ouvrage dense, mais accessible.

6. Essais méthodologiques

Plus d’un lecteur cultivé, après avoir étudié des ouvrages d’exégèse, désire connaître avec plus de précision les différentes méthodes utilisées, saisir leur particularité et leur complémentarité. Quelques publications répondent à ce réel besoin. Leur intérêt est d’introduire le lecteur dans l’atelier de l’exégète et de l’initier, à partir de l’analyse de quelques textes, au maniement des méthodes.

Le titre de l’ouvrage de W. Trilling, L’annonce du Christ dans les évangiles synoptiques [15], peut tromper le lecteur. En fait, l’auteur présente une dizaine d’études sur des textes majeurs tirés des évangiles synoptiques : un récit de l’enfance (l’annonce à Joseph), un sommaire de Marc, deux passages du Sermon sur la Montagne (Béatitudes et « Justice nouvelle »), deux paraboles (brebis perdue et vignerons homicides), l’épisode de l’homme riche, un récit de miracle (l’aveugle de Jéricho), un épisode de la Passion (la mort de Jésus) et un autre de la Résurrection (les femmes au tombeau). L’analyse de chaque texte suit un schéma identique : comparaison synoptique, explication du texte, genre littéraire, étude de la forme, rédaction propre à chaque évangéliste, analogie avec d’autres textes, applications pour la prédication et la catéchèse. Ce qui fait l’intérêt du recueil est son souci à la fois exégétique et pastoral : l’auteur analyse les textes à l’aide de diverses méthodes, parfois d’une manière un peu rigide, et dégage le message qui fera l’objet d’une homélie ou d’une catéchèse.

L’article de C. Perrot, paru dans le Point théologique n° 2 [16], fournit, par l’examen d’une péricope évangélique (Mc 10,13-16), un exposé méthodologique, clair et bien documenté. L’auteur pose au texte trois questions de niveau différent : que dit le texte objectivement ? Est-ce que le récit dit vrai ? Quel est son message pour l’homme d’aujourd’hui. Dans l’exposé qui suit, le texte est considéré à trois points de vue : le document littéraire, le document historique, la parole inspirée et créatrice. La première partie de l’article, d’ordre littéraire, est plus développée que les deux dernières qui se rattachent à l’histoire et à l’herméneutique. Elle traite de la critique textuelle, de la traduction, de l’analyse littéraire de type classique, de l’analyse synchronique et diachronique. Si, par souci de clarté, l’auteur a voulu distinguer les questions posées au texte et les réponses apportées par les diverses méthodologies, leur unité ne lui a pas échappé. Il cherche à montrer comment la lecture d’un texte évangélique conduit à l’exégèse littérale et spirituelle. Toutefois, en raison de l’éclatement des disciplines théologiques, l’exégèse contemporaine retrouve à grand peine cette unité interne.

Dans son opuscule Des Évangiles à Jésus [17], J. Delorme initie également, exemples à l’appui, à une approche progressive des évangiles en analysant le point de vue du rédacteur final, les traditions ecclésiales sous-jacentes, les événements de la vie de Jésus. L’exposé a déjà été publié en grande partie dans le n° 6 des Cahiers bibliques de Foi et Vie ; il est ici développé et augmenté d’un chapitre nouveau sur les récits de l’institution eucharistique. Moins complexe que l’étude de Perrot, il rend bien compte de la démarche que suivent actuellement de nombreux exégètes non encore séduits par l’analyse structurale des évangiles.

7. Instruments de travail

Jusqu’à présent, il n’existait pas de Dictionnaire grec-français du Nouveau Testament [18]. L’œuvre de M. Carrez et de Fr. Morel, l’un professeur de théologie, l’autre professeur de lettres, vient combler cette lacune. Il ne s’agit pas d’une concordance, ni d’un manuel de statistique, mais d’un lexique qui pour chaque terme mentionne le (s) emploi(s), significatif (s) ou exclusif, et une traduction. Facile et agréable à manier, ce volume aidera ceux qui désirent lire le Nouveau Testament dans le texte original ou vérifier une traduction existante.

Depuis 1966, les éditions Labor et Fides ont traduit en français une série d’importants articles du célèbre Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament de G. Kittel : Connaître, Dieu, Église, Évangile, Justice, Vérité. Chaque article est édité sous la forme d’un fascicule. Cette année, ont paru de nouvelles monographies : Chair [19] (E. Schweizer, F. Baumgaertel, R. Meyer), Esprit [20] (A. Kleinknecht, F. Baumgartel, W. Bieder, E. Sjoeberg, E. Schweizer), Vie, Mort, Résurrection [21] (R. Bultmann, G. von Rad, G. Bertram, A. Oepke). Ce dictionnaire a exercé une influence considérable sur la recherche exégétique ; il demeure un instrument de travail indispensable, malgré les critiques qui lui furent adressées, notamment par James BARR, dans Sémantique du langage biblique, récemment traduit en français.

En 1965, paraissait la première édition de La Synopse des Quatre Évangiles en français [22] (avec parallèles des Apocryphes et des Pères) de P. Benoit et de M.-E. Boismard de l’École de Jérusalem. Voici maintenant une nouvelle édition revue et corrigée par P. Sandevoir, accompagnée cette fois du commentaire des textes réalisé par M.-E. Boismard avec la collaboration de A. Lamouille et P. Sandevoir. Ce second tome tant attendu explique la genèse littéraire des quatre évangiles, réservant toutefois pour un volume ultérieur l’étude des sections johanniques qui n’ont pas de parallèles dans les Synoptiques. La comparaison des textes parallèles, l’étude de leurs différences et de leurs ressemblances, éclairent la manière dont la communauté primitive dans diverses situations a accueilli et transmis l’Évangile sous la conduite de l’Esprit Saint. Dans l’introduction, le P. Boismard expose et justifie la théorie littéraire qui est à la base de son commentaire. Cette théorie complexe et nuancée n’entraînera sans doute pas l’assentiment de tous. Toutefois ce commentaire, avant tout littéraire et historique, restera pour longtemps un instrument de travail précieux. On le consultera toujours avec fruit.

8. Commentaires

Plusieurs volumes ont déjà paru dans l’excellente collection Parole et Prière. Certains ont déjà été mentionnés dans nos chroniques précédentes. Cette année, il nous faut signaler la traduction de W. Trilling, L’Évangile de Matthieu [23] (dont l’original allemand a paru en 1962) et celle de J. Reuss, Les deux lettres à Timothée [24] (publié en allemand en 1963). Bien informés des recherches exégétiques, les commentateurs expliquent le texte, verset par verset, et en dégagent la portée spirituelle ; ils veulent aider le lecteur à approfondir par la réflexion et la prière la Parole de Dieu.

Dans une collection qui compte déjà de nombreux commentaires bibliques, Labor et Fides présente en traduction française celui de H. Strathmann sur l’Épître aux Hébreux [25]. Sobre et concis, le commentaire évite à la fois la technicité et la vulgarisation facile : il est accessible à un large public.

9. Méditations

L’an dernier, nous avions mentionné la série des Lectures bibliques du Missel [26] expliquées par Mgr L. Soubigou. Le dernier volume publié cette année comporte l’étude de quelques solennités et fêtes : Trinité, Saint-Sacrement, Sacré-Cœur, fêtes de Notre-Seigneur, de la Vierge Marie et de quelques saints. Ces explications peuvent aider à préparer les homélies ainsi que les méditations sur les textes bibliques.

Il faut signaler également la suite des Paroles d’Évangile pour chaque jour [27] présentées par l’abbé P. Destoop : bref commentaire de l’évangile et des psaumes utilisés dans la liturgie du dimanche et de chaque jour de la semaine.

Sous le titre Le Pain qui cherche la faim [28] , le Père A. Gozier de l’abbaye Sainte-Marie de Paris a rassemblé vingt-sept partages d’Évangile : une série de méditations, brèves et ferventes, prononcées au cours de la liturgie à partir de quelques versets scripturaires. Véritable lectio divina, dépouillée de toute sentimentalité et destinée à alimenter la vie intérieure.

Maria-Theresiastraat 102
B-3000 LOUVAIN, Belgique

[1Jésus. Coll. « Génies et Réalités ». Paris, Éd. Réalités, 1971, 25 x 16, 272 p., 45 FF.

[2C. H. Dodd. Le Fondateur du christianisme. Paris, Éd. du Seuil, 1972, 21 x 14, 188 p.

[3É. Trocmé. Jésus de Nazareth vu par les témoins de sa vie. Coll. « Bibliothèque théologique ». Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1971, 23 x 16, 152 p., 19 FS.

[4Jésus dans les Évangiles. Coll. « Lire la Bible », 29. Paris, Éd. du Cerf, 1971, 19 x 14, 170 p.

[5J. Guillet. Jésus devant sa vie et sa mort. Coll. « Intelligence de la foi ». Paris, Aubier-Montaigne, 1971, 20 x 13, 256 p.

[6X. Léon-Dufour, s.j. Résurrection de Jésus et message pascal. Coll. « Parole de Dieu ». Paris, Éd. du Seuil, 1971, 21 x 14, 390 p.

[7C. F. D. Moule. La genèse du Nouveau Testament. Coll. « Le monde de la Bible ». Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1971, 23 x 16, 220 p., 35 FS.

[8O. Cullmann. Royauté du Christ et Église. Coll. Foi Vivante, 140. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1971, 18 x 11, 82 p.

[9Mgr B. de Solages. Critique des évangiles et méthode historique. L’exégèse des synoptiques selon R. Bultmann. Toulouse, Privat, 1972, 21 x 14, 224 p., 29 FF.

[10L. Marin. Sémiotique de la Passion. Topiques et figures. Collection « Bibliothèque de Sciences religieuses ». Paris, Aubier-Montaigne, Cerf, Delachaux et Niestlé, Desclée De Brouwer, 1971, 22 x 14, 254 p.

[11J. Colson. Paul, Apôtre martyr. Paris, Éd. du Seuil, 1971, 21 x 14, 336 p.

[12G. Bornkamm. Paul, apôtre de Jésus-Christ. Genève, Labor et Fides, 1971, 21 x 14, 340 p., 27 FS.

[13A. Lion. Lire saint Jean. Coll. « Lire la Bible », 32. Paris, Éd. du Cerf, 1972, 19 x 14, 160 p.

[14A. Feuillet. Le mystère de l’amour divin dans la théologie johannique. Coll. « Études Bibliques ». Paris, Gabalda, 1972, 25 x 16, 298 p.

[15W. Trilling. L’annonce du Christ dans les Évangiles synoptiques. Coll. « Lectio divina », 69. Paris, Éd. du Cerf, 1971, 22 x 14, 244 p.

[16« Recherches actuelles ». II (Institut catholique de Paris). Coll. « Le point théologique », 2. Paris, Beauchesne, 1972, 22 x 14, 198 p., 24 FF. – Ce volume, qui constitue aussi le tome II des Recherches actuelles de l’Institut Catholique de Paris, contient encore d’autres contributions intéressantes sur La tâche actuelle de la théologie fondamentale (H. Bouillard), les Actuelles interrogations du fait chrétien par l’historien (B. Plongeron), Les problèmes de théologie sacramentaire (P.-M. Gy) et Le théologien (Ch. Kannengiesser).

[17J. Delorme. Des Évangiles à Jésus. Coll. « Jeunesse de la foi », 9. Paris, Fleurus, 18 x 10, 128 p., 5,20 FF.

[18M. Carrez et Fr. Morel. Dictionnaire grec-français du Nouveau Testament. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1972, 25 x 18, 270 p., 49,50 FS.

[19« Chair ». Coll. « Dictionnaire biblique Gerhard Kittel ». Genève, Labor et Fides, 1970, 20 x 13, 140 p.

[20« Esprit ». Même coll. Ibid., 1971, 286 p.

[21« Vie. Mort. Résurrection ». Même coll. Ibid., 1972, 180 p.

[22P. Benoit et M.-E. Boismard. Synopse des quatre Évangiles en français. I. Textes (2e éd.). II. Commentaire. 2 vols, Paris, Éd. du Cerf, 1972, 28 x 22, 374 et 476 p. + 1 h.-t.

[23W. Trilling. L’Évangile selon Matthieu. Tomes I-III. Coll. « Parole et Prière ». 3 vols, Tournai-Paris, Desclée, 1971, 226, 234 et 218 p., 180 FB par volume.

[24J. Reuss. Les deux lettres à Timothée. Même coll. Ibid., 1971, 202 p., 180 FB.

[25H. Strathmann. L’Épître aux Hébreux. Genève, Labor et Fides, 1971, 21 x 15, 144 p.

[26Mgr L. Soubigou. Les lectures bibliques du dimanche expliquées, méditées, prêchées. Solennités et fêtes. Coll. « Liturgie et Oraison ». Paris, Lethielleux, 1971, 19 x 14, 232 p., 18,50 FF.

[27P. Destoop. Paroles d’Évangile pour chaque jour. Temps de l’Avent et de Noël. Temps ordinaire : semaines 1 à 9. Coll. « Liturgie et Oraison ». Paris, Lethielleux, 1971, 18 x 11, 112 feuillets, 8,40 FF.

[28Le Pain qui cherche la faim. Partage d’Évangile. Coll. « Ad Solem ». Genève, Martingay, 1972, 18 x 14, 204 p.

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