Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

« Renovationis causam » et les moniales

Paolo Molinari, s.j.

N°1971-4 Juillet 1971

| P. 246-247 |

La lecture en ligne de l’article est en accès libre.

Pour pouvoir télécharger les fichiers pdf et ePub, merci de vous inscrire gratuitement en tant qu’utilisateur de notre site ou de vous connecter à votre profil.

L’Instruction Renovationis causam sur la formation (cf. Vie consacrée, 1969, 113-130) peut-elle être appliquée par les moniales ? Celles-ci peuvent-elles s’inspirer des « principes et orientations » (I, 1-9) donnés par cette Instruction pour l’organisation de la formation dans leur monastère, et même adopter,en respectant, bien sûr, leur visée contemplative et en transformant donc ce qui ne concernerait que les Instituts de vie active, – les « normes » (II, 10-38) édictées à ce propos par la Congrégation pour les Religieux et les Instituts séculiers ?

La question peut se poser, et elle nous a été posée plusieurs fois. En effet, s’il est clairement entendu que l’Instruction concerne les moines (III, III : « Sous le nom de « Supérieur général » il faut aussi entendre l’Abbé président d’une Congrégation monastique- »), un autre paragraphe semble mettre à part les moniales : « En ce qui regarde les moniales consacrées à une vie uniquement contemplative, des règles particulières devront être insérées dans les Constitutions et soumises à l’approbation. Cependant, les normes édictées aux articles 22, 26 et 27 peuvent leur être appliquées » (III, V). Que cache cette discrimination ?

Le R. P. P. Molinari, S.J., consulteur de la Congrégation pour les Religieux et les Instituts séculiers, nous a permis (nous l’en remercions vivement) de reproduire une réponse qu’il eut l’occasion de donner aux questions que nous venons de poser. La voici :

« ...Il y a eu, probablement, un certain malentendu. Au moins pour ce qui regarde Renovationis causam, je suis absolument sûr que le paragraphe spécial sur les Moniales (III, V) n’est pas du tout dû à l’intention de faire une discrimination entre les Moniales et les Instituts de vie monastique masculins. Tout au contraire, l’intention du législateur a été de souligner qu’il revient aux moniales elles-mêmes de décider des formes concrètes à donner à la formation de leurs jeunes religieuses, en plein accord avec les exigences propres de leur vie et de leur vocation particulières. Il est, en effet, très difficile de donner une législation commune pour toutes les formes de la vie religieuse, et c’est pour cette raison précise que l’Instruction Renovationis causam s’occupe, d’une manière spéciale, seulement des religieux et des religieuses qui se donnent essentiellement à l’apostolat extérieur. Les contemplatifs ont certains éléments en commun avec les autres à cause du caractère sacerdotal de beaucoup de leurs membres : c’est la raison pour laquelle on a voulu dire explicitement que ces religieux peuvent tout de suite appliquer la nouvelle législation à la formation de leurs aspirants et scolastiques. Quant aux Moniales, par contre, pour lesquelles cette raison n’existe pas, on a voulu leur laisser la plus grande liberté de formuler pour elles-mêmes la nouvelle législation. Il s’agit donc d’un signe de confiance extraordinaire.

Je peux vous assurer, en toute connaissance de cause, que les membres de la Commission responsable de la formulation de cette Instruction avaient une conscience vive qu’ils devaient – eux, des hommes, et, pour la plupart, membres d’Ordres et de Congrégations apostoliques, – laisser cette délicate question aux Moniales elles-mêmes. C’est pour cette raison que les Moniales ont été invitées à formuler elles-mêmes et à proposer ensuite à l’autorité compétente leurs projets en matière de formation. Les Moniales peuvent se mettre à ce travail dès qu’elles le désirent : la question du temps dépend entièrement d’elles.

J’espère que ces quelques remarques dissiperont le malentendu qui semble bien avoir entouré toute cette question. Ayant été sur place, et non en tant que simple spectateur, je peux vous donner l’assurance la plus pleine que ce que je viens de dire n’est pas une hypothèse, mais bien ce qui s’est passé en réalité. D’ailleurs je l’ai déjà noté dans le commentaire que j’ai publié l’an dernier dans le Supplément à The Way, n° 7, Juin 1969, p. 92 [1]. »

[1En fonction de ce commentaire autorisé du document, il va donc de soi que les normes de Renovationis causam qui conviennent aux moniales (délais dans les étapes de la formation, choix entre promesse et vœux temporaires, etc.) peuvent entrer dans un projet de formation pour les moniales, mais on n’y prévoira point, par exemple, les stages apostoliques à l’extérieur (II, 23), car ils ne sont pas « des activités en rapport avec le caractère de l’Institut » (ibid.).

Mots-clés

Dans le même numéro