Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Théologie de la vie religieuse

Bulletin bibliographique

Léon Renwart, s.j.

N°1971-2 Mars 1971

| P. 106-119 |

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Il n’est pas facile de trouver un ordre qui s’impose pour la présentation de la vingtaine d’ouvrages que nous avons reçus sur la vie religieuse. Nous commencerons par les études sur les documents officiels, puis nous verrons un certain nombre de livres qui traitent du renouveau. Nous enchaînerons ensuite sur les Congrès, pour terminer avec des ouvrages examinant des points plus particuliers. Ce classement est fort arbitraire et n’a, en tout cas, rien d’un palmarès. Nous prions d’avance auteurs et lecteurs de bien vouloir excuser les défauts de pareille présentation.

Le premier ouvrage dont nous parlerons est la réédition en volume séparé des articles parus dans le n° 1-2 de 1969 du Commentarium pro Religiosis et Missionariis tout entier consacré à l’Instruction Renovaticmis causam [1]. Le texte de cette Instruction est suivi d’une introduction qui le situe et en dégage les grandes lignes, puis d’une comparaison, sur deux colonnes, entre les canons du Code et les normes de l’Instruction (les textes sont cités in extenso). Les divers collaborateurs de la revue se partagent ensuite le commentaire du document : on y retrouve les qualités de sérieux scientifique et d’information précise auxquelles cette revue nous a habitués ; vu la nature du texte commenté, qui ouvre un large champ à l’expérimentation, les auteurs émettent aussi un bon nombre d’opinions personnelles et de suggestions, qui sont autant de pistes intéressantes pour la recherche théorique et pratique que l’Instruction vise à promouvoir. Ces pages constituent un instrument de travail de valeur au point de vue canonique comme au point de vue pastoral.

Consacré également à commenter la même Instruction, le livre du P. Gambari [2] se présente de façon moins technique et s’adresse à un plus large public. Le document est d’abord présenté et situé, puis l’auteur dégage les principales orientations qui, d’après Renovationis causam elle-même, ont présidé à sa rédaction ; ensuite le commentaire suit pas à pas le document. Deux mémentos sont donnés en appendices : l’un est un parallèle sommaire entre le Droit Canon et les Normes nouvelles ; l’autre, un aide-mémoire des facultés accordées par l’Instruction aux diverses autorités. Simple, pratique et de doctrine solide, ce livre pourra constituer un utile vade-mecum pour la mise en application du document romain.

Ne se bornant pas à l’Instruction déjà citée, le livre du P. Philipon, Consécration à Dieu et service d’Église [3], tente « une présentation objective des textes conciliaires » sur la vie religieuse. Le projet est excellent et l’auteur, dont la doctrine est solide et classique, a certes de fort bonnes pages. Malheureusement, il nous a paru peu sensibilisé à la manière dont les problèmes se posent aujourd’hui, ce qui enlève beaucoup de pertinence à certains de ses développements. Peut-on, par exemple, croire que l’on interprète exactement le Concile, qui a soigneusement évité de qualifier la vie religieuse d’état de perfection, lorsqu’on décrit celle-ci comme « un état, non seulement ’canonique’, mais ’ontologique’, différent et supérieur » (p. 25) ? Et se contenter de présenter les religieux comme des « témoins de Dieu au milieu des hommes, (qui) passent sur la terre avec une âme d’éternité » (p. 131 et passim), n’est-ce point laisser de côté le véritable problème, celui du sens de la vie religieuse dans un monde dont le Concile a reconnu la valeur ?

On peut placer ici un autre ouvrage du P. Gambari, qui fait en quelque sorte la charnière entre les études des textes conciliaires et celles qui sont consacrées au renouveau. Il s’agit du premier volume de ce qui s’annonce comme une « Somme » de la vie religieuse après Vatican II : il y est question de la nature et des dimensions de la vie religieuse [4]. L’auteur nous présente celle-ci comme un arbre qui plonge ses racines dans le dessein trinitaire réalisé par l’Incarnation rédemptrice et prolongé par l’Église. De cet appel à la sainteté fondé sur la vocation baptismale, l’auteur décrit ensuite les divers éléments, puis il esquisse les formes variées que cette recherche institutionnelle de la perfection a prises dans l’Église (ce qui lui fournit l’occasion de parler aussi des Sociétés de vie en commun, des Instituts séculiers et des pieuses associations). Il conclut ce premier volume par un aperçu sur l’unité et la diversité des vocations à l’intérieur d’un même Institut, la fidélité à celui-ci et le rôle du droit, général et particulier, dans la vie religieuse.

Que tout ne puisse être de la même valeur dans un ensemble de cette ampleur, que les positions prises librement par l’auteur ne rencontrent pas toutes un accord unanime, n’a rien d’étonnant. Il est deux points toutefois que nous croyons utile de relever. Le premier concerne la place que l’auteur reconnaît à la femme : « Toute femme est destinée à devenir mère, au sens physique ou au sens spirituel, qui est plus élevé mais non moins réel. A cette fin le Créateur a ordonné tout l’être de la femme, son organisme, plus encore son esprit, et par-dessus tout son exquise sensibilité » (p. 197). Madame Pellé-Douël nous semble avoir fort bien montré [5] que cette vue, typiquement masculine, passe à côté de la vraie grandeur de la femme, qui est, tout autant que l’homme, une personne humaine appelée par Dieu à un dialogue d’amour avec Lui. L’autre point concerne la place et le sens des réalités terrestres : « La profession de la chasteté, de la pauvreté et de l’obéissance (par le religieux) donne aux biens terrestres leur unique valeur exacte de moyen, non de fin ; un moyen pour aller à Dieu, valable seulement pour la vie présente » (p. 175). Gaudium et spes nous semble orienter la réflexion théologique vers une compréhension plus positive de ce monde créé par Dieu et dont la « consécration totale à Dieu » ne se réduit sans doute pas à n’y voir que le champ provisoire de notre activité. Nonobstant ces remarques, que nous avons cru devoir faire, nous avons ici un bon manuel, fort bien documenté, de doctrine solide et classique en même temps qu’ouverte aux aspirations actuelles.

Faisant suite à L’exigence de Dieu [6], ce second volet de la trilogie que le P. Régamey consacre à la redécouverte de la vie religieuse [7] affronte le problème redoutable que posent à celle-ci les profondes mutations que subissent l’Église et le monde. Le dilemme ainsi posé à la vie religieuse serait-il une métamorphose rompant avec ses formes traditionnelles ou, sinon, la disparition totale à plus ou moins brève échéance ? Pour ne pas se donner bonne conscience à peu de frais par un recours simpliste aux approbations du dernier Concile, l’auteur constate d’abord que l’humain a, dans le passé, « brouillé » la voix de Dieu : ce serait une équivoque mortelle de confondre ces déviations avec l’authentique tradition. Mais les mutations qui affectent le monde, les individus et l’Église n’atteignent-elles pas une telle profondeur qu’elles réclament une métamorphose de la vie religieuse ? Même les contestations radicales de la sécularisation et de la crise de la foi (monnayées dans les « lieux communs » que l’auteur exécute avec une belle vigueur) demandent non un bouleversement, mais une conversion qui fasse retrouver l’essentiel. Aussi, une quatrième partie, symboliquement intitulée L’appel du Macédonien, décrit-elle la présence « profonde » à nos contemporains que l’Église, par la voix du Concile, demande aux religieux. Ces pages austères, d’une doctrine solide appuyée sur une érudition abondante, peuvent ainsi se terminer sur une note optimiste, celle d’un « grand espoir » auquel, dans la fidélité à la grâce de notre appel, nous pouvons collaborer par la prière et par une prise de conscience, à la fois ferme sur l’immuable essentiel et ouverte aux nécessaires adaptations.

Ce qui plaît dès l’abord dans le petit livre de P.-E. Roy [8], petit livre « fait de quelques évidences et de beaucoup d’opinions », c’est l’humour dont l’auteur fait preuve envers ses propres idées : il en a beaucoup, nous prévient-il, mais il y croit très peu. D’éviter de se prendre au tragique, soi et ses problèmes, lui permet de nous dire avec sérénité ce qu’il pense de la vie religieuse et de la profonde transformation qu’elle doit accepter (non une « adaptation », mais une « conversion »), si elle veut rester fidèle à sa mission dans l’Église. Car l’auteur croit à la vie religieuse et à son avenir, mais non à ses formes sclérosées. Elles purent avoir leur valeur jadis, l’auteur le reconnaît volontiers, mais elles ne répondent plus à notre temps. Si nous voulons parler aux gens d’aujourd’hui, il faut, pour leur dire notre message, employer un langage qu’ils comprennent et, au besoin, l’inventer. – Toujours stimulantes, même quand elles n’entraînent pas un accord total, ces pages ont aussi le mérite d’aider à comprendre les nouvelles tendances et ce qu’elles contiennent d’aspirations valables jusque dans leurs naïvetés et leurs maladresses.

Dans la brochure du P. Épagneul [9], on est immédiatement conquis par la volonté délibérée de l’auteur de situer la vie religieuse dans la vie chrétienne, « dont elle n’est qu’une modalité ». C’est pourquoi un premier chapitre montre la place de la vie religieuse dans l’Église et rappelle, dans la diversité des dons, la véritable égalité de tous à la suite du Christ. Après qu’un second chapitre ait montré dans l’état religieux un état de consécration, le troisième conclut en étudiant les rapports entre la consécration religieuse et la consécration baptismale qui en est le fondement Fort bon dans l’ensemble, malgré sa brièveté, ce texte nous a cependant laissé sur un point d’interrogation. En présentant la consécration religieuse comme une manière de « pousser au plus loin la consécration baptismale », d’aller « jusqu’au bout des possibilités d’une créature humaine » dans son hommage à Dieu, ne récupère-t-on pas inconsciemment l’idée de la vie religieuse « état de perfection » (et son corollaire inévitable : vie laïque, vie chrétienne de seconde zone) ? – Détail de présentation qui ne manque pas d’intérêt : le texte de l’exposé nous est donné sur les pages de droite et est accompagné, sur les pages de gauche, d’un choix de citations de l’Écriture et des Pères qui éclairent et nourrissent la lecture.

Le titre anglais du livre du P. Orsy, Open to the Spirit [10], disait sans doute mieux le thème central, exposé dans le premier chapitre : la vie religieuse est charismatique, elle est un don de l’Esprit. Pour mettre cet aspect essentiel mieux en lumière dans la théologie des vœux (chapitres 2 à 6), l’auteur propose et justifie pour ceux-ci de nouvelles dénominations, révélatrices de leur sens profond : le charisme de la virginité est don de l’amitié divine, celui de la pauvreté est don de possession de la terre, celui de l’obéissance, don d’incorporation dans les structures ecclésiales qui continuent les actes sauveurs du Christ. En conclusion, une étude de la contemplation et de l’action apostolique fait découvrir, à partir de la vraie nature de l’une et de l’autre, leur nécessaire union chez les personnes et les groupes voués au Christ. On sera heureux que la traduction française aide à la diffusion de ce bon ouvrage.

L’ouvrage de P. Provera [11] est principalement destiné aux candidats à la vie religieuse durant les premières années de leur formation. Il adopte la forme d’un petit catéchisme : questions, réponses et explications de celles-ci. L’avantage de cette présentation, un peu passée de mode, c’est la clarté avec laquelle elle permet d’exposer de façon simple les notions élémentaires et fondamentales. Malgré ses qualités, nous n’oserions toutefois conseiller ce livre, même et surtout aux débutants pour lesquels il est écrit. En certains secteurs, en effet, l’auteur semble ignorer la manière dont se posent actuellement les problèmes. C’est particulièrement sensible pour l’Écriture. N’en donnons qu’un exemple. Il affirme, en renvoyant à Mt 19,10-12, que « Jésus a conseillé la chasteté parfaite et perpétuelle comme un moyen de se sanctifier personnellement et de mieux travailler à construire le royaume de Dieu » (p. 65). Quel ne sera pas le désarroi du brave novice ou de la jeune religieuse ainsi formés lorsqu’ils liront, quelques années plus tard, que d’excellents exégètes, qui n’attaquent nullement les vœux de religion, montrent que, sans exclure la virginité consacrée, ce texte a une portée bien plus large ? Et cet exemple n’est pas le seul. Quelques désillusions de ce genre ne conduiront-elles pas ces jeunes religieux à douter de tout ce qu’ils ont appris dans ce livre, même des excellentes choses qu’il contient aussi ?

Religieuses pour demain [12] est un recueil de quatre-vingts « méditations-chocs » (c’est le titre que le P. Pronzato leur donne) sur tous les grands aspects de la vie religieuse : son essence, les vœux, la prière. Le style simple et direct est enrichi d’anecdotes et illustré de pensées choisies qui révèlent de nombreuses lectures ; souvent, il fouaille avec bonheur notre orgueil, notre suffisance, notre paresse ou tel autre défaut mignon (par exemple, lorsqu’il stigmatise « les acrobates de luxe de la pauvreté »), Il arrive parfois que l’expression soit moins heureuse, voire déplaisante (« Jésus nous a vraiment appris tous les ’trucs’ de la prière »), La doctrine est solide et traditionnelle. Une des meilleures méditations, intitulée « Je suis libre », est une excellente mise au point de la place de la chasteté dans une vie consacrée : elle aussi y est au service de la charité. Avouons cependant que, çà et là, nous avons moins aimé telle ou telle formule : ces « coffres-forts » divins remplis des faveurs divines nous ont désagréablement rappelé une théologie de la grâce heureusement dépassée, pour ne donner qu’un exemple. Où il nous a semblé être en désaccord plus profond avec l’auteur, c’est sur la place même de la vie religieuse dans l’Église : « Le caractère spécifique de la vie religieuse réside dans le perfectionnement de la grâce du baptême et de la confirmation, et cela d’une manière nouvelle et toute différente de celle des autres états de vie qui existent dans l’Église... la religieuse vit totalement pour Dieu » (p. 102 et 103). Comment concilier ceci avec l’affirmation de Lumen gentium que tous les chrétiens sont appelés à la perfection, chacun dans son état ? Ne serait-ce pas à la même optique que se rattache la présentation de la chasteté comme la voie la plus directe vers Dieu, le mariage n’étant qu’une voie médiate (p. 180) ?

Plaçons ici le travail de la Sœur Saint-Pierre [13], qui concerne en fait la vie religieuse dans son ensemble, mais sous l’aspect formel du témoignage. Une première partie étudie en général la nature du témoignage, fruit de la démarche personnelle et significative qu’est l’engagement. Celui-ci, pour un chrétien, est la prise de conscience que Dieu seul est l’Absolu et vaut d’être recherché pour lui-même. Or, comme le notait Bergson à propos des vrais témoins : « Ils ne demandent rien, et pourtant ils obtiennent. Ils n’ont pas besoin d’exhorter, ils n’ont qu’à exister ; leur existence est un appel ». L’auteur examine ensuite le fondement théologique, la dimension ecclésiale et l’aspect eschatologique du témoignage religieux, ce qui lui permet de préciser le sens des trois vœux et le rôle de la communauté fraternelle. Une deuxième partie expose les exigences du témoignage : en premier lieu une vie spirituelle authentique, mais aussi l’adaptation à l’époque actuelle, car « il s’agit pour le religieux d’être témoin de l’Évangile pour son époque et non d’incarner des manières d’être ou de faire, excellentes en elles-mêmes peut-être et efficaces en une autre époque, mais dépourvues de sens pour les générations actuelles » (p. 124). De là découle la nécessité d’incarner la culture de son temps, aussi bien par la compétence requise pour le service que l’on remplit que par la communion à la vie culturelle de notre temps et par l’épanouissement de la personne, qui est certes achèvement humain, mais que la religieuse réalise dans et par son don total au Seigneur. S’il nous avait été donné de prendre part à la soutenance de cette thèse – car c’est une thèse de doctorat en sciences religieuses –, nous n’eussions certes pas ménagé à son auteur les éloges pour ce travail méthodique, sérieux et bien documenté, et, ce qui ne gâche rien, bien écrit et bien présenté. Nous lui aurions néanmoins demandé de justifier l’une de ses conclusions (que nous approuvons entièrement) : « Le témoignage de la religieuse est donc complémentaire de celui des autres membres du peuple de Dieu appelés, d’ailleurs, à la même sainteté et engagés dans l’animation spirituelle du monde » (p. 187). Comment alors l’état religieux peut-il encore être présenté comme « état de perfection » (p. 53), comme « assumant officiellement et dans son intégrité le programme de sainteté que l’Église propose à ses fidèles » (p. 60) ? Si la vie religieuse est « l’image la plus achevée de la communauté ecclésiale » (p. 65), quel rôle complémentaire peuvent encore jouer les autres chrétiens ?

Venons-en aux Congrès. Le premier recueil [14] rassemble les exposés et échanges de vues du Congrès qui réunit, en 1968, à Montréal, plus de 6.000 religieuses de cette région. Ces textes se préoccupent évidemment d’abord des problèmes qui se posent au Québec. Mais ceux-ci ne sont pas tellement spécifiques à Montréal et à ses environs que d’autres ne puissent aussi en faire leur profit, moyennant les adaptations qui s’imposent. Parmi les contributions dont la portée universelle est la plus marquée, signalons l’exposé du P. Voillaume sur La vie de foi et l’engagement et surtout celui du P. Tillard sur Le témoignage des religieuses dans l’Église : il y montre fort bien « comment la vie religieuse répond à un appel évangélique complémentaire de celui des autres chrétiens désireux de vivre eux aussi en plénitude leur grâce baptismale » (p. 119) ; il esquisse aussi avec bonheur les conséquences de ce double appel divin pour les religieux, pour les laïcs et pour la nécessaire communion des uns avec les autres, si les chrétiens que nous sommes tous veulent que leur témoignage soit lisible. Nous nous permettons de renvoyer à ces pages ceux qui cherchent dans quelle ligne répondre au point d’interrogation que nous avons plusieurs fois posé dans cette chronique.

On aurait pu s’attendre que le Congrès 1969 de l’Union des Religieuses Éducatrices Paroissiales de France [15], suivant de peu les événements de mai-juin 1968, en soit marqué au point d’en devenir, ce que certains souhaitaient, « le congrès de la contestation ». L’Assistant Religieux de l’Union, dans la préface qu’il a donnée au recueil, n’hésite pas à dire que, tout au contraire : « il a révélé à tous le climat de bonne santé de la vie religieuse » (I, 4 ou p. 4 [16]). La meilleure preuve en est sans doute que ces assises ont pu certes rappeler la richesse d’une vie religieuse apostolique, mais aussi poser courageusement les vraies questions et ne pas hésiter à souligner lucidement les limites de ce qui s’est fait jusqu’ici. Ne pouvant tout signaler, nous avons fait choix de trois points. Le P. Lintanf, dans un exposé très vivant et plein d’humour, nous rappelle que « l’on n’a jamais vu levain gémir parce que la pâte n’était pas levée » (IV, 1-15 ou p. 73-87). À l’occasion de la « Table Ronde » Pour une présence missionnaire, Madame Pellé-Douël a posé la question suivante, à laquelle nous faisons volontiers écho : « C’est une question que nous, femmes, nous adressons à l’Église : comment réaliser cette prise de conscience et cette reconnaissance des femmes comme membres de l’Église à part entière, à tous les niveaux, dans tous les statuts, dans toutes les institutions ? Comment faire également que l’Église n’apparaisse pas aux yeux des femmes, en dehors de l’Église, comme le maintien d’institutions historiquement dépassées, et qui nient la dignité humaine de la femme, exactement comme si l’Église prenait parti pour la colonisation ? » (V, 21 ou p. 109). Mais il nous faut surtout accorder une place hors pair à l’exposé du P. Bouchard : La vie religieuse dans le monde de ce temps (VI, 1-20 ou p. 125-144). Si ces pages, qui nous fustigent avec une liberté tout évangélique, sont néanmoins des plus constructives, c’est qu’y retentit un appel à trouver « une vie religieuse qui soit vraiment une réponse providentielle au monde nouveau qui se bâtit », par une pauvreté adaptée, une chasteté rayonnante, une obéissance adulte, une prière vraie, qui soient, pour un monde qui l’attend désespérément, le témoignage que Jésus est vivant et que son amour nous possède et nous anime. Puisque cette causerie occupe tout un fascicule, ne pourrait-on souhaiter que celui-ci reçoive une diffusion aussi large que possible ?

La trace des événements de mai-juin 1968 et de leurs prolongements dans la presse et la radio est beaucoup plus sensible dans les pages de la Soeur Tiger [17]. C’est d’eux qu’elle part pour étudier les différents niveaux de la mise en question (les symboles – la mission apostolique – la réalité profonde) et se demander si la vie religieuse est encore un projet de vie valable pour aujourd’hui et pour demain. L’auteur est sensible à la souffrance des « anciennes » devant les mutations déjà amorcées et à l’impatience des plus jeunes qui demandent des changements immédiats et radicaux. Pour trouver sa voie entre ces deux extrêmes, la Sœur fait porter sa réflexion, nourrie par l’expérience, à la fois sur les problèmes (à saisir dans toute leur profondeur) et sur l’idéal de la vie consacrée, qui demande notre fidélité entière, en théorie comme en pratique. Elle résume comme suit le fruit de sa recherche : « Enracinée dans mon être de femme, je peux vivre la situation religieuse du célibat en communauté ». Cette enquête n’est pas exhaustive : on n’y développe guère les aspects de pauvreté et d’obéissance, et encore, à propos de cette dernière, met-on surtout en lumière l’exercice d’un discernement jouant au sein de petites « fraternités ». Mais on ne peut tout dire. Nous tromperions-nous en estimant que le principal mérite de ces pages réside moins dans des notations souvent très fines que dans l’optimisme lucide qu’elles révèlent et diffusent ? Pareil climat n’est-il pas la condition de tout effort constructif ?

Les Conférences de Formation des Religieuses des U.S.A. ont consacré leurs travaux de 1968-1969 à la prière et au renouveau [18]. Fruit de ces recherches, les divers textes rassemblés dans ce recueil, bien que de valeur inégale, méritent une lecture attentive. Deux d’entre eux nous paraissent dignes d’une mention spéciale. La seconde des causeries du P. Newbold sur Expériences d’engagement et structures de formation contient de pertinentes remarques sur les limites du dialogue et des petits groupes comme moyens de formation, elle met en lumière la nécessité de dirigeants capables et responsables si l’on veut mener à bien ces expériences, elle marque enfin le rôle irremplaçable de la communauté comme telle dans le renouveau. Quant à l’étude du P. Clarke sur Consécration pour la vie, elle fournit, malgré la modestie avec laquelle l’auteur avance ses propositions, un très bon aperçu de la question et de la direction dans laquelle doit y être cherchée réponse. Après avoir brièvement, mais fort clairement, esquissé les divers facteurs, philosophiques, culturels et autres, qui font que stabilité et fidélité ne sont plus aujourd’hui des valeurs qui vont de soi, l’auteur part d’une constatation : « pour la vie » a deux sens, non seulement cela marque une durée, mais (et c’est le sens profond de ces mots), cela signifie une profondeur d’engagement. C’est pourquoi toute crise de fidélité a sa source dans une crise de profondeur, chez celui qui abandonne ou dans la communauté qu’il quitte (souvent peut-être dans les deux à la fois). S’il est vrai que seul l’engagement du baptême peut s’appuyer sur une certitude absolue, l’auteur propose néanmoins la réflexion suivante pour tenter d’expliquer vingt siècles de fidélité religieuse. Hans Urs von Balthasar a noté fort justement que « seul l’amour est digne de foi ». Ne faut-il pas que l’amour de Dieu, fondement dernier, mais caché par sa profondeur même, soit rendu digne de foi par des vies chrétiennes dont tout le sens sera de témoigner sans ambiguïté que c’est l’amour divin qui est le moteur dernier de l’univers ? S’il en est bien ainsi, il apparaît immédiatement comme absurde de fixer une date-limite à pareil témoignage : il est « pour la vie », dans sa durée comme dans son intensité.

C’est au même problème de l’engagement et de la fidélité [19] qu’ont voulu s’attaquer un groupe de jeunes dominicains à la veille de leur engagement définitif. Pour mener leur démarche à un niveau technique, ils ont fait appel à diverses compétences : un exégète, le Pasteur A. Dumas, leur exposa la théologie biblique de la fidélité, qui est d’abord fidélité de Dieu ; une mère de famille, Madame F. Dumas, étudia ensuite la fidélité dans le mariage. Suivit un panorama des principales orientations de la pensée philosophique française contemporaine à propos de la fidélité et de l’engagement : plus qu’une initiation à ces problèmes, ces pages du P. Colette nous ont paru un résumé supposant, pour être compris, une sérieuse connaissance des auteurs en question. Le P. A. Duval parcourut rapidement l’histoire des formes et des significations de l’engagement religieux. Enfin, P. Jacquemont tira les conclusions de cette session ; la plus intéressante pour nous est qu’il faut avant tout parler de la fidélité de Dieu, car « la vocation est d’abord une convocation de Dieu », c’est pourquoi notre fidélité « n’est pas une folie, c’est une foi » (p. 118).

La sécularisation est un mouvement dont tout le monde parle, mais dont peu de personnes seraient capables de dire ce qu’il représente au juste ; la masse de publications qui le concernent en révèlent sans doute la complexité plus qu’elles n’aident à y voir clair. Aussi sera-t-on reconnaissant au P. Sébastian Aguilar [20] d’avoir tenté cette clarification. En quatre chapitres, nous apprenons ce qu’est la sécularisation, le jugement chrétien à porter sur elle, le témoignage pour Dieu qui est attendu de nous dans un monde sécularisé, enfin les adaptations demandées en conséquence à la vie religieuse. Ce dernier chapitre est le plus étendu (près de la moitié du volume lui est consacré) : il montre que, pour s’adapter sans perdre son identité, la vie religieuse doit retrouver le sens authentique de sa consécration, des trois vœux, de la vie de communauté et de la prière. Cette adaptation n’ira pas sans difficultés, mais celles-ci n’amèneront ni à renoncer à des engagements définitifs (qui donnent sens à une vie) ni à confondre vie religieuse et Instituts séculiers, l’une et les autres gardant leur spécificité. Simple et solide, ce précis, qui ne s’encombre guère de références, rendra service à ceux qui veulent pouvoir s’orienter rapidement dans ce problème aux multiples ramifications. Une traduction française est annoncée.

Dans Moines et moniales ont-ils un avenir ? [21], recueil que l’auteur nous dit être le fruit de l’actualité, on trouvera réunies – parfois juxtaposées – des études qui ont en commun de concerner, par un biais ou l’autre, en Europe, en Asie, en Amérique ou ailleurs, la vie monastique et même, plus largement, la vie religieuse. Nos lecteurs seront heureux d’y retrouver la contribution Les contemplatives peuvent-elles se gouverner elles-mêmes ?, parue dans Vie consacrée au début de 1970. Les récentes orientations publiées par la Commission pour la révision du Droit Canon, auxquelles nous sommes heureux de faire écho [22], lui donnent un regain d’actualité. Dans la section consacrée à l’Amérique du Sud, on lira aussi avec intérêt la suggestion d’une sorte de « monachisme temporaire », expression qui heurte d’abord (et n’est guère exacte), mais recouvre une vue sur une manière originale d’assurer le rayonnement des monastères.

Le phénomène religieux et monastique n’est pas limité à l’Église catholique. Si les moines orientaux (ou au moins leur existence) sont bien connus, il n’en va pas de même pour les communautés protestantes. Certes, le nom de Taizé est sur toutes les lèvres, mais pour combien d’entre nous est-ce plus qu’un nom, une expérience dont nous aussi nous pouvons tirer profit ? Nous la faire connaître de l’intérieur, tel est le but que le P. Heijke, un Spiritain hollandais, s’est proposé dans son livre sur Taizé [23]. Il marque bien, dans sa préface, l’intérêt de cette prise de contact avec une redécouverte de la vie religieuse dans sa valeur éternelle et son sens pour aujourd’hui. Sans chercher à nous donner une leçon, les moines de Taizé nous obligent à nous poser nous aussi les questions essentielles. Forts de notre longue tradition, ne nous sommes-nous point « installés », assoupis dans nos sécurités au lieu de demeurer vigilants, ne restons-nous pas encombrés d’un fatras de coutumes qui eurent peut-être leur sens jadis, mais ne disent plus rien à l’homme d’aujourd’hui ? Lu dans cet esprit, qui est celui dans lequel il a été écrit, ce livre peut être pour nous un réconfort (notre vocation a un sens même aujourd’hui) et un stimulant (nous devons retrouver l’essentiel). N’en donnons que deux exemples. L’un concerne le sens des vœux : alors que les catholiques ont actuellement tendance à voir dans ceux-ci un engagement de l’homme envers Dieu (avec sa grâce, assurément), Taizé aime à marquer la souveraineté de Dieu qui se consacre le religieux et prémunit ainsi celui-ci contre sa propre inconstance [24]. Autre constatation intéressante : à Taizé, on ne voue pas la pauvreté, mais la communauté des biens (ce qui s’entend d’abord des biens matériels, mais doit mener au partage des biens spirituels). Sans vouloir méconnaître les conditions particulières provenant du milieu rural français où cette recherche s’est développée, on se trouve néanmoins devant un effort intéressant pour sortir de l’ambiguïté que présente trop souvent la pratique de la pauvreté religieuse.

C’est à cette même question, actuellement fort débattue, que The Way a consacré son 9e Supplément [25]. Nous ne pouvons songer à résumer les cinq études et les deux chroniques qui font de ce numéro une belle réussite. On y montre certes la complexité du problème, qui n’a jamais admis de solution uniforme pour tous les types de vocation. On nous met aussi en garde contre l’illusion des solutions-miracles : jadis, la pauvreté-dépendance a certes pu se vivre à un niveau de confortable aisance bourgeoise ; mais il y a moyen, et c’est la tentation de plus d’un jeune religieux qui s’efforce de vivre « pauvrement », de le faire au détriment de la dépendance : on dépense notablement moins, mais on fait pratiquement ce que l’on veut. Un remarquable point de convergence des diverses études est que toutes mettent l’accent sur l’unité de la vie religieuse : cette vocation est un don de Dieu auquel doit répondre de notre part un amour qui nous dépossède de plus en plus de nous-mêmes par la pauvreté, la chasteté et l’obéissance, pour nous laisser envahir par la charité de Dieu.

« Les religieuses et Dieu [26]... Quand l’intérêt baisse pour l’un, il disparaît pour les autres, et la crise actuelle de la vie religieuse est sans doute liée au phénomène de sécularisation. Mais il faut reconnaître que les fausses images de l’un ont peut-être au cours des ans faussé la conception ou du moins le visage de l’autre ». Ces quelques lignes empruntées à l’éditorial de ce numéro en disent bien le but : retrouver le vrai visage de Dieu, renouveler l’attrait qu’il exerce sur nous et sans lequel la vie religieuse n’a pas de sens. Une série de brèves contributions entrecoupées de passages judicieusement choisis font de ce numéro de la revue des Dames de Marie une belle réussite.

St. Jansbergsteenweg 95
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[1De institutione ad vitam religiosam ducendam iuxta Instructionem « Renovationis causam », cura et studio « Commentarii pro Religiosis ». Coll. Institutum Iuridicum Claretianum. Roma, Commentarium pro Religiosis, 1969, 24 x 17, 322 p.

[2E. Gambari. L’aggiomamento de la formation à la vie religieuse. Commentaire de l’Instruction « Renovationis causam ». Paris, Apostolat des Éditions, 1970, 19 x 14, 166 p., 12 FF.

[3M. Philipon, o.p. Consécration à Dieu et service d’Église. Paris, Apostolat des Éditions, 1970, 19 x 14, 158 p., 12 FF.

[4E. Gambari. Manuale della vita religiosa alla luce del Vaticano II. 1. Natura e dimensioni della vita religiosa. Salone, Centre Mariano Monfortano, 1970, 21 x 15, 374 p., 3.000 lires.

[5Cf. son article « Être femme dans la vie contemplative », paru dans Vie consacrée, 1970, spécialement p. 137 et sv., où l’auteur résume les idées de son maître-livre Être femme, Paris, 1967.

[6Cf. Vie consacrée, 1969, p. 368.

[7P.-R. Régamey, o.p. Redécouvrir la vie religieuse. II. La voix de Dieu dans les voix du temps. Coll. « Problèmes de vie religieuse », 32. Paris, Éd. du Cerf, 1971, 20 x 14, 280 p., 19,90 FF.

[8P.-E. Roy. Libres dans la foi. Religieux et religieuses dans un monde en transformation. Coll. Présence. Montréal-Paris, Fides, 1968, 20 x 14, 85 p., $ 1.25.

[9M.-D. Épagneul, f.m.c. Être religieux dans le sillage des Pères et de Vatican II. Coll. « Flèche », 9. Paris, Apostolat des Éditions, 1970, 18 x 11, 112 p., 6,40 FF.

[10L. M. Örsy, s.j. Pour un renouveau de la vie religieuse. Tournai-Paris, Desclée et Cie, 1970, 19 x 13, 288 p., 240 FB. Le volume anglais a été recensé dans Vie consacrée, 1969, p. 61.

[11P. Provera. La consécration religieuse sous l’éclairage de Vatican II. 2e éd., Paris, Apostolat des Éditions, 1968, 19 x 14, 345 p., 19,80 FF.

[12A. Pronzato. Religieuses pour demain. Méditations. 2e éd., Paris, Apostolat des Éditions, 1969, 19 x 14, 444 p., 24 FF.

[13M. Saint-Pierre, r.s.r. Le témoignage de la religieuse active. Coll. « Sève nouvelle ». Sherbrooke, Éd. Paulines, 1969, 20 x 13, 206 p., $ 3.00.

[14La religieuse dans la cité. Congrès des religieuses de Montréal, 1er, 2 et 3 mars 1968. Coll. « Foi et Liberté ». Montréal-Paris, Fides, 1968, 19 x 14, 320 p., $ 3.00.

[15Religieuses dans un monde en mutation. IXe Congrès national de l’UREP, Paris, novembre 1969. Paris, Éd. Saint-Paul, 1970, 21 x 15, 160 p., 19 FF.

[16Les actes de ce congrès sont édités en fascicules séparés réunis sous une liseuse commune ; ils ont une double pagination, l’une à l’intérieur de chaque fascicule, l’autre couvrant l’ensemble du volume.

[17J. Tiger. Religieuses, aujourd’hui, demain. Tournai-Paris, Casterman, 1970, 20 x 13, 144 p., 95 FB.

[18Prayer and Renewal. Proceedings and Communications of Regional Meetings of the Sister-Formation Conferences 1969. New York, Fordham University Press, 1970, 24 x 16, XI-146 p., $ 5,50.

[19Engagement et fidélité. Coll. « Problèmes de vie religieuse », 31. Paris, Éd. du Cerf, 1970, 20 x 14, 132 p., 13,80 FF.

[20F. Sebastian Aguilar, c.m.f. Secularización y vida religiosa. Salamanca, Iglesia Viva (Apdo. 58), 1970, 18 x 12, 227 p.

[21J. Leclercq. Moines et moniales ont-ils un avenir ? Coll. « Tradition et Renouveau », 6. Bruxelles, Éd. Lumen Vitae, 1971, 19 x 13, 264 p., 168 FB.

[22Dans les travaux de la Commission pour la réforme de la partie du Droit Canon consacrée aux religieux, nous lisons en effet : « En plus des principes directifs ci-dessus énoncés, un autre peut leur être ajouté qui fut sans cesse présent à l’esprit des Consulteurs : éviter, dans l’établissement des normes, toute discrimination entre les Instituts d’hommes et de femmes. Ce n’est pas sans raison que plusieurs Congrégations féminines se sont plaintes de l’attitude en ce domaine du Code actuellement en vigueur. En effet, dans le Code, on a l’air de considérer les membres des Instituts féminins comme ayant besoin d’un tuteur dans presque toutes les manifestations de leur vie et de leur activité. Pareille manière de faire pouvait peut-être trouver certaines justifications à l’époque où se fit la codification ; mais à notre époque il semble impossible de formuler des normes discriminatoires en ce domaine » (Communicationes, II, 1970, p. 176-177 ; traduction par nos soins). Souhaitons que ces directives, si conformes à la doctrine de Jean XXIII dans Pacem in terris, soient bientôt mises en pratique.

[23J. Heijke, c.s.sp. An Ecumenical Light on the Renewal of Religious Community Life : Taizé. Coll. Duquesne Studies, Theological Series, 7. Pittsburgh, Duquesne University Press ; Louvain, Nauwelaerts, 1967, 21 x 14, 204 p., 260 FB.

[24R. Metz a rappelé qu’à ses origines la consécration des vierges avait elle aussi cette orientation théocentrique. C’est à partir du XVe siècle que « tout a été centré sur la personne qui fait le don d’elle-même. Dieu est, pour ainsi dire, relégué au second plan » (Vie consacrée, 1969, p. 6).

[25Poverty. Coll. « The Way », Supplement 9. London, The Way, 1970, 24 x 15, 92 p.

[26Les religieuses et Dieu. Revue Moissons, n. 46, décembre 1970. Bruxelles, 40, rue Vergote, 1970, 21 x 15, 64 p., 40 FB (abonnement : 150 FB).

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