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Consultations canoniques : Liberté de confession et liberté de parole

Léon Renwart, s.j.

N°1969-5 Septembre 1969

| P. 308 |

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Les deux consultations ci-dessous étonneront sans doute à bon droit plus d’un parmi nos lecteurs et lectrices. Nous ne nous sommes décidés à les publier qu’en raison de l’autorité de celui qui nous garantit la réalité de ces faits vraiment surprenants [1].

I. « Un délégué diocésain auprès des religieuses prétend que les moniales ne peuvent s’adresser à un prêtre de passage ayant juridiction dans le diocèse, au titre de « confesseur occasionnel » ; il exige que les moniales ne s’adressent qu’aux confesseurs désignés par lui. »

Ceci va à l’encontre du droit que le Code (canon 522) reconnaît à toute religieuse de s’adresser spontanément, pour la tranquillité de son âme, à n’importe quel confesseur ayant juridiction pour les femmes, sans devoir demander permission ou rendre compte à qui que ce soit. Si le cas se présentait encore, non seulement la Supérieure peut, mais elle doit ne pas obtempérer à cet ordre abusif : son devoir de Supérieure est de protéger ses moniales contre les abus de pouvoir d’où qu’ils viennent. Son devoir nous semble aussi de dénoncer ce Visiteur à son Évêque et, si rien ne changeait, aux autorités romaines.

II. « Dans une congrégation féminine, le Conseil généralice a interdit que les Sœurs puissent se concerter entre elles sur les réponses à donner aux questions d’aggiornamento. »

L’esprit qui anime le décret Perfectae caritatis est bien différent de pareille attitude : « une rénovation efficace et une juste adaptation ne peuvent s’obtenir qu’avec le concours de tous les membres de l’Institut » (n. 4 – nous soulignons – ; cf. Ecclesiae sanctae, 1re partie, n. 2 et 4). Si l’interdiction en cause ne viole pas formellement les prescriptions que nous venons de rappeler (Ecclesiae sanctae, n. 4, laisse une grande liberté de choix dans la manière d’assurer « l’ample et libre consultation des membres »), elle ne peut que nuire gravement à l’esprit de franche collaboration demandée par le Concile et indispensable au renouveau de la vie religieuse dans l’Église et le monde d’aujourd’hui.

[1L’auteur de ces consultations, dont on comprendra que nous taisions le nom, est délégué de son Évêque et assistant religieux de plusieurs monastères.

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