Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

La première assemblée des déléguées de l’U.I.S.G.

Vies Consacrées

N°1967-4 Juillet 1967

| P. 238-239 |

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Du 1er au 12 mars, s’est tenue à Rome la première assemblée de l’Union Internationale des Supérieures Générales [1]. Elle comptait une centaine de Supérieures. Les points principaux du renouveau, d’abord exposés par diverses rapporteuses, faisaient ensuite l’objet d’échanges de vues en groupes séparés, puis de mises en commun sous la direction du Secrétaire de la Congrégation des Religieux, Son Exc. Mgr P. Philippe, O. P. Le Bulletin de l’U. I. S. G. a publié un compte rendu détaillé de ces journées.

Voici le texte de la motion finale, qui indiquera à toutes les religieuses la direction dans laquelle leurs Supérieures se sont engagées :

Les Supérieures générales, déléguées de 65 pays du monde, réunies à Rome du 1er au 12 mars 1967, renouvellent l’expression de leur total dévouement à l’Église et à Sa Sainteté le Pape Paul VI. Elles déclarent leur intention unanime d’entrer dans l’esprit du renouveau demandé par le Concile Vatican II et par les directives pontificales.

Elles s’engagent donc :

  • à préparer le Chapitre général spécial sous la motion de l’Esprit Saint qui agit par la libre consultation des membres comme par les délibérations du Chapitre ;
  • à réviser les Constitutions pour en faire une règle de vie, imprégnée de l’esprit de l’Évangile et du charisme des Fondateurs ;
  • à réaffirmer leur but principal : une vie de foi axée sur l’union à Dieu et nourrie par l’Écriture Sainte, la liturgie, la prière personnelle ;
  • à élaborer, dans l’exercice de l’autorité, des structures qui encouragent une obéissance active et responsable en vue d’un unique service de charité ;
  • à renouveler, pour suivre le Christ en vérité, leur engagement de pauvreté évangélique : témoignage personnel de dépossession de soi en vue d’un don total aux autres et témoignage collectif des Instituts dans le besoin de partager, la simplicité de vie, le dévouement, la collaboration avec les laïcs et le refus des privilèges ; elles affirment la nécessité du renoncement pour participer au mystère pascal ;
  • à mettre en relief la mystique de la vie commune, signe de charité évangélique, dans le service et l’amour mutuels. De même que la vie trinitaire, source et modèle de toute fraternité, unit les Personnes divines sans uniformité, de même les communautés religieuses doivent tendre à une communion de personnes où chacune est reconnue et acceptée comme unique et nécessaire. La vie commune doit donc faciliter aux religieuses l’ouverture aux autres tout en restant elles-mêmes. Cette reconnaissance des personnes au sein des communautés demande, dans une certaine mesure, solitude et silence. C’est par le moyen de la communauté que l’apostolat des religieuses est incorporé à l’Église, qu’elles travaillent sous la direction de religieux ou de l’autorité ecclésiastique séculière.

Conscientes de l’importance de la formation, base de tout vrai renouveau, les Supérieures générales ont résolu, quelles que soient les difficultés, de procurer aux jeunes religieuses la formation nécessaire : spirituelle, doctrinale, intellectuelle, professionnelle, apostolique, et de pourvoir à la formation continuée des autres ; de discerner et de préparer les religieuses destinées à donner cette formation ou à gouverner ; de promouvoir une coopération inter-congrégationnelle pour la formation des jeunes Sœurs particulièrement en pays de Mission.

Les Supérieures générales réalisent que la vie religieuse aborde une ère nouvelle dans l’évolution actuelle de l’Église et la transformation de ses rapports avec le monde. Ses orientations se dessinent comme :

  • renouveau de l’esprit dans les formes traditionnelles de la vie religieuse ;
  • création de nouvelles formes d’apostolat répondant aux besoins de l’Église dans le monde moderne ;
  • participation fraternelle à l’effort commun autour des grands problèmes du monde : paix, développement, justice sociale et raciale, égalité, culture, œcuménisme.

Nous devons nous rappeler que, plus la vie religieuse entre en contact avec le monde, plus elle doit approfondir son union au Christ ; plus la vocation spécifique de chaque Congrégation s’accentue, et plus doit être soulignée et renforcée l’unité essentielle de la vie religieuse dans l’Église universelle.

Rome, 12 mars 1967

[1Cf. Vie consacrée, 1966, 129

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