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L’Union Internationale des Supérieures Générales

Vies Consacrées

N°1966-3 Mai 1966

| P. 129-142 |

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L’achèvement du Concile a coïncidé avec un événement qui peut avoir une grande importance pour le renouveau de la vie religieuse féminine, savoir l’érection par la Congrégation des Religieux de L’Union internationale des Supérieures Générales.

Préparée par des rencontres entre S. Ém. le Cardinal Antoniutti, S. Exc. Mgr Philippe et le groupe des Auditrices religieuses au Concile, la constitution de l’Union a été annoncée le 5 décembre, dans une assemblée des Supérieures Générales résidant à Rome. Le décret d’érection est daté du 8 décembre, fête de l’immaculée Conception et jour de la clôture du Concile.

Les statuts, approuvés pour cinq ans, donnent une vue claire de la structure de l’Union et laissent entrevoir l’ampleur de la tâche qui lui est assignée.

Un autre décret de la Congrégation des Religieux, le 6 janvier 1966, a pourvu d’office aux diverses charges du Conseil de l’Union en attendant les élections lors de la première Assemblée générale.

Ainsi, le nouvel organisme était-il en mesure de fonctionner sans retard et d’apporter sa collaboration aux travaux actuellement en cours de la Commission postconciliaire des Religieux. Dans la seconde moitié de février, les Conseillères désignées ont été convoquées à Rome et, aidées d’autres Supérieures Générales, – au total trente-neuf personnes – ont étudié, en six commissions, l’application du décret Perfectae caritatis.

Les rétroactes

On sait comment, depuis quinze ans, la Congrégation des Religieux a encouragé l’établissement de Conférences de Supérieures majeures dans les divers pays [1]. Le décret Perfectae caritatis, à l’art. 23, insiste sur l’opportunité de ces groupements, qui aident les Instituts à atteindre leur fin propre, coordonnent les efforts, répartissent les ouvriers apostoliques, étudient les problèmes communs à toutes les familles religieuses.

Il ne faut pas s’étonner qu’en présence de la tâche immense à accomplir pour le progrès de la vie religieuse féminine dans le monde entier, le Saint-Siège ait songé à un organisme supranational éclairant et appuyant la Congrégation des Religieux dans l’œuvre du renouveau. Bien que l’idée ne fût pas neuve, là, comme en bien d’autres domaines de la vie de l’Église, la grâce du Concile avait passé : le décret du 8 décembre se plaît à voir dans la constitution de l’Union internationale « le premier fruit du décret conciliaire Perfectae caritatis et une aide opportune pour son application ».

Afin de mieux saisir la physionomie propre de la nouvelle institution, il convient de rappeler les essais qui l’ont précédée. Laissons ici la parole à Son Exc. Mgr Philippe, O. P., dans la présentation qu’il fit du nouvel organisme, le 5 décembre 1965, aux Supérieures Générales de Rome.

L’Union des Supérieures Générales n’est pas née d’aujourd’hui. Et pour mieux comprendre ce qu’elle sera désormais, je crois qu’il est nécessaire de rappeler les trois étapes de son histoire.
C’est à la suite du premier Congrès International des Supérieures Générales, tenu à Rome en 1952, que fut créée notre Union, sous la forme encore très modeste d’une « Union Romaine  », et sur le modèle du « Comité Romain des Supérieurs Généraux » érigé l’année précédente. Son but était de réunir de temps en temps les quelque 130 Supérieures Générales résidant à Rome et de constituer ainsi une sorte de Commission consultative au service de la Sacrée Congrégation des Religieux, comme le précisa alors le Secrétaire de celle-ci, le Père, devenu Son Éminence le Cardinal Arcadio Larraona (cf. Acta et Documenta Congressus Internationalis Superiorissarum Generalium, Romae, 1952, p. 178-188).

Au cours de cette première étape, l’Union, présidée par la regrettée Mère Marie de Saint-Jean, Supérieure Générale des Ursulines de l’Union Romaine, réalisa deux grandes oeuvres :

En 1954, elle fonda l’Institut Pontifical « Regina Mundi » qui, depuis onze ans maintenant, enseigne les sciences sacrées à quelque 400 religieuses, en cinq sections de langues différentes.

En 1958, l’Union institua une Commission d’aide à l’Amérique Latine qui, sous l’impulsion intelligente de sa secrétaire, la Révérende Mère de Lambilly, des Religieuses du Sacré-Coeur, procura chaque année des Bourses à de nombreux prêtres et religieuses de l’Amérique Latine qui sont envoyés dans les centres universitaires d’Europe et, en particulier, à Rome. C’est ainsi, qu’au cours de la dernière année scolaire 1964-1965, 26 religieuses latino-américaines ont pu fréquenter les cours de « Regina Mundi » et être reçues dans des Communautés de Rome.

L’Union Romaine des Supérieures Générales aurait-elle produit ces deux seuls fruits qu’elle justifierait déjà son existence !

Mais les horizons de l’Union restaient encore trop restreints ; elle ne s’adressait qu’aux 136 Supérieures Générales résidant à Rome, alors qu’il y a environ 2.570 Instituts féminins dans le monde.

De plus, parmi les Instituts dont la Curie Généralice n’est pas à Rome, beaucoup sont d’une importance numérique plus grande que ceux de Rome et ont une extension plus totalement internationale. Pour ne citer qu’un exemple, les Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul, dont la Curie Généralice est à Paris, dépassent 46.000 et ont plus de 4.000 maisons dans le monde entier.

L’Union Romaine n’était donc pas une image adéquate de ce qu’aurait dû être une véritable Union des Supérieures Générales.

C’est la constatation de ce fait qui invita la Sacrée Congrégation des Religieux, dès la fin de 1959, à faire franchir à l’Union sa seconde étape, en donnant au Comité Romain un caractère de représentation de tous les Instituts religieux féminins répandus dans le monde : le Conseil de l’Union serait composé de vingt Supérieures Générales résidant à Rome, qui seraient comme les Déléguées des Unions Nationales de Supérieures Majeures.

La Très Honorée Mère de Valon, Supérieure Générale des Religieuses du Sacré-Cœur, fut nommée Présidente de l’Union, et le projet fut exposé à toutes les Supérieures Générales de Rome, en mai 1960.

Mais, malgré de nombreuses tentatives, il faut avouer que le projet ne fut jamais mis à exécution, car, très vite, il apparut irréalisable. Et cela, pour deux raisons qui vont nous aider à comprendre la solution à laquelle la Sacrée Congrégation des Religieux s’est arrêtée maintenant.

Tout d’abord, s’il était facile de trouver à Rome des Supérieures Générales de toutes les grandes langues, il était beaucoup plus délicat de confier à chacun des vingt membres de ce Conseil Romain la représentation d’une Union Nationale de Supérieures Majeures, puisque celles-ci sont au nombre de 53 dans le monde entier et que, dans 12 autres nations, il y a des Supérieures Générales qui ne sont pas encore groupées en Unions Nationales. Par conséquent, les vingt Conseillères Générales auraient donc dû représenter 65 pays, ce qui impliquait que chacune d’elles aurait été Déléguée de plusieurs Unions ou pays. Comment auraient-elles pu, résidant habituellement à Rome, faire sentir au sein du Conseil toute la complexité des problèmes de vie religieuse et apostolique de ces pays, tandis que les Supérieures Générales et Provinciales qui y résident les connaissent beaucoup mieux qu’elles ?

De plus, à supposer que les Conseillères Romaines aient représenté les Unions Nationales avec toute la compétence désirable, une deuxième raison, beaucoup plus importante, dissuada la Sacrée Congrégation des Religieux de mettre ce projet à exécution.

Les Unions Nationales, en effet, ne sont pas uniquement composées de Supérieures Générales résidant dans le pays, mais elles comprennent aussi toutes les Supérieures des Provinces de cette nation. Dans certaines Unions Nationales, le nombre de celles-ci dépasse notablement le nombre de celles-là. Or, il n’est pas normal que les Supérieures Provinciales d’un Institut, dont la Supérieure Générale réside à Rome ou ailleurs, délèguent une autre Supérieure Générale au sein du Conseil de l’Union pour traiter de leurs affaires.

En outre, les problèmes qui se posent aux Unions Nationales sont des problèmes d’implantation et d’adaptation de la vie religieuse et apostolique dans leur propre pays. Tout autre est le point de vue auquel doit se placer l’Union des Supérieures Générales.

En effet, sans négliger, certes, les incidences ethniques et géographiques de la vie religieuse et apostolique, les Supérieures Générales et, tout spécialement, les Supérieures Générales des Instituts internationaux se placent en fait dans le gouvernement de leur propre famille religieuse, comme elles devront se placer dans leur collaboration fraternelle au sein de l’Union, au niveau des grands problèmes qui sont communs à toutes les formes de vie religieuse dans l’Église. Ces problèmes, ce sont ceux-là mêmes qui ont fait l’objet du travail des Pères du Concile et au sujet desquels le Décret « Perfectae caritatis » a formulé des principes, a édicté des normes : problèmes de vocation et de formation (par exemple : l’organisation des Juniorats), problèmes d’adaptation de la discipline religieuse aux santés et aux exigences de l’apostolat, problèmes de pauvreté individuelle et collective, problèmes d’obéissance et de gouvernement, etc.

Qu’un contact permanent soit établi entre les Unions Nationales et l’Union des Supérieures Générales, ce sera évidemment très fructueux, pour ne pas dire indispensable, afin de mieux se connaître mutuellement.

Mais l’Union des Supérieures Générales ne peut pas se lier organiquement aux Unions Nationales au point d’en être essentiellement la représentation au sommet. S’il en était ainsi, elle dépendrait finalement des Unions Nationales et ne ferait pas ce qui doit être son œuvre propre, un travail à l’échelon des Supérieures Générales, pour le bien de chacun des Instituts répandus dans de nombreux pays, et pour le bien de toute la vie religieuse dans l’Église.

Il a donc fallu concevoir autrement l’Union.

Les Statuts promulgués en même temps que le décret du 8 décembre et approuvés pour cinq ans vont nous dire quelle est cette forme nouvelle. Nous les reproduisons in extenso (toutes les notes qui accompagnent le texte ont été ajoutées par la Direction de la Revue).

Statuts de l’union internationale des supérieures générales

I. Nature et membres

1. L’Union Internationale des Supérieures Générales est un organisme de droit pontifical érigé par la Sacrée Congrégation des Religieux. Elle est régie par les présents Statuts.

2. Le Siège de l’Union est à Rome.

3. Toutes les Supérieures Générales des Instituts religieux et des Sociétés de vie commune [2], tant de droit pontifical que de droit diocésain, sont membres de droit de l’Union [3].

II. Buts et organes

4. L’Union a pour but la collaboration fraternelle et efficace des Supérieures Générales de toute l’Église, en vue d’une mise en commun de leur expérience, d’une étude des problèmes actuels de la vie religieuse et d’une coopération bénévole des Instituts à des réalisations d’intérêt général.

5. À cette fin, l’Union :

  1. consultera les Supérieures Générales ;
  2. leur fera connaître les directives de la Sacrée Congrégation des Religieux et à celle-ci leurs questions et leurs suggestions ;
  3. échangera des informations avec les Unions Nationales des Supérieures Majeures ;
  4. conseillera éventuellement les Supérieures Générales qui le lui demanderont.

6. Les organes ordinaires de l’Union sont : l’Assemblée Générale des Déléguées, le Conseil Général, le Comité Exécutif, le Secrétariat Permanent et les Commissions spéciales. L’Assemblée Plénière de toutes les Supérieures Générales sera convoquée en certaines occasions, au jugement du Conseil Général et avec l’assentiment de la Sacrée Congrégation des Religieux.

III. Pouvoirs

7. L’Union des Supérieures Générales peut prendre des décisions en tout ce qui concerne son fonctionnement. Cependant, elle ne modifiera pas ses Statuts sans l’autorisation de la Sacrée Congrégation des Religieux.

8. L’Union n’est dotée d’aucune autorité juridique, ni sur les Supérieures Générales, ni sur les Unions Nationales de Supérieures Majeures.

IV. Assistants

9. Un Assistant Général [4] est nommé pour trois ans par la Sacrée Congrégation des Religieux pour la représenter auprès de l’Union et pour conseiller celle-ci.

10. L’Assistant Général est secondé par un Assistant Général Adjoint [5], nommé pour trois ans par la Sacrée Congrégation des Religieux. Il le remplace en cas d’absence.

V. Assemblée générale des déléguées

11. L’Assemblée Générale est composée du Conseil Général et des Déléguées de tous les pays où résident des Supérieures Générales.

12. Dans chaque pays, six mois au plus tard avant l’Assemblée Générale, les Supérieures Générales, convoquées par la Déléguée en charge ou, s’il y a plusieurs Déléguées, par la première élue d’entre elles, se réuniront sous sa présidence pour élire à la majorité absolue, la ou les Déléguées à l’Assemblée Générale [6]. Si une Supérieure Générale ne peut pas assister à cette réunion, elle aura le droit de voter par correspondance. Si cette réunion est impossible, l’élection se fera par correspondance à la majorité relative. Dans les pays où il n’y a qu’une Supérieure Générale, elle sera, par le fait même, membre de l’Assemblée Générale.

13. Le nombre des Déléguées [7] sera établi selon la proportion suivante :

  1. dans les pays où résident moins de cinquante Supérieures Générales, celles-ci éliront une Déléguée à l’Assemblée Générale ;
  2. dans les pays où résident de cinquante à deux cents Supérieures Générales, celles-ci éliront deux Déléguées à l’Assemblée Générale ;
  3. dans les pays où résident plus de deux cents Supérieures Générales, celles-ci éliront trois Déléguées à l’Assemblée Générale.

14. Dans chaque pays, une, deux ou trois autres Supérieures Générales seront élues, de la même façon, pour remplacer à l’Assemblée Générale la ou les Déléguées qui seraient empêchées ou dont la charge dans leur Institut cesserait avant la fin de leur mandat.

15. Les Déléguées et leurs Suppléantes sont élues pour trois ans et peuvent être réélues. Pendant toute la durée de leur mandat, la ou les Déléguées seront le trait d’union entre le Conseil Général ou le Comité Exécutif et les Supérieures Générales.

16. Les Supérieures Générales de chaque pays pourront exprimer des vœux, soit au moment de l’élection de la ou des Déléguées, soit par correspondance. Ces vœux seront envoyés au Comité Exécutif trois mois au moins avant l’Assemblée Générale.

17. L’Assemblée Générale des Déléguées se réunira tous les trois ans, pour élire les membres du Comité Exécutif et dix des Conseillères Générales, et pour étudier les problèmes qui relèvent de la compétence de l’Union. Elle devra donc :

  1. entendre le compte rendu des activités du Conseil Général et du Comité Exécutif pendant le temps écoulé depuis la dernière Assemblée ;
  2. être mise au courant des travaux des Commissions spéciales (cf. Art. 36-38) ;
  3. examiner les vœux présentés par les Déléguées (cf. Art. 16) ;
  4. étudier les questions importantes qui se posent actuellement sur la vie religieuse et, éventuellement, soumettre des vœux à la Sacrée Congrégation des Religieux ;
  5. présenter des vœux relatifs à la marche générale de l’Union et au travail à entreprendre pendant la période suivante ;
  6. voter à la majorité des deux tiers les modifications aux Statuts de l’Union qu’elle jugerait devoir soumettre à l’approbation de la Sacrée Congrégation des Religieux ;
  7. approuver les comptes et le budget (cf. Art. 41).

18. Les Actes de l’Assemblée Générale seront soumis à l’approbation de la Sacrée Congrégation des Religieux avant d’être communiqués à toutes les Supérieures Générales.

VI. Conseil général

19. Le Conseil Général, organe directeur de l’Union, se compose des cinq membres du Comité Exécutif (la Présidente Générale, deux Vice-présidentes Générales, la Secrétaire Générale et la Trésorière Générale) et de quinze Conseillères Générales. L’Assistant Général, l’Assistant Général Adjoint et la Secrétaire Générale Adjointe participent de droit à ses séances, mais ne votent pas.

20. La Présidente, les deux Vice-Présidentes, la Trésorière et dix Conseillères Générales sont élues par l’Assemblée Générale des Déléguées [8] et peuvent être réélues. La Secrétaire Générale et les cinq autres Conseillères Générales sont nommées par la Sacrée Congrégation des Religieux, après consultation du Comité Exécutif [9].

21. La Secrétaire Générale peut ne pas être une Supérieure Générale [10], mais, dans ce cas, elle n’aura pas droit de vote.

22. Les membres du Comité Exécutif doivent être élus parmi les Supérieures Générales résidant à Rome, mais les Conseillères Générales peuvent être désignées parmi celles qui résident ailleurs, pourvu qu’elles puissent venir assister aux séances du Conseil Général.

23. Les membres du Conseil Général seront choisis plutôt en raison de la compétence des personnes que de la représentation des divers Instituts et des différents pays.

24. Les membres du Conseil Général sont en charge pour trois ans. Si une Supérieure Générale cesse de l’être, elle perd aussitôt sa place au Conseil Général. Si elle a été admise au Conseil par élection, le Conseil Général élira un nouveau membre au cours de sa prochaine réunion, sauf si l’Assemblée Générale des Déléguées a lieu dans les six mois. S’il s’agit d’une des cinq Conseillères Générales nommées, elle sera aussitôt remplacée par la Sacrée Congrégation des Religieux.

25. Le Conseil Général se réunira ordinairement à Rome, en principe deux fois par an.

26. Un membre empêché d’assister à une séance du Conseil Général ne sera pas remplacé.

27. Le Conseil Général a pour fonction de :

  1. discerner les problèmes qui doivent être soumis à l’étude de l’Assemblée Générale ou aux Commissions spéciales ;
  2. créer les Commissions spéciales dont le besoin se fait sentir, suivre leur travail et encourager leur action ;
  3. d’une manière générale, prendre toute décision et engager toute action correspondant au but et aux activités de l’Union (cf. Art. 4, 5 et 6) ;
  4. nommer la Secrétaire Générale Adjointe, pour trois ans.

VII. Comité exécutif

28. Le Comité Exécutif, organe animateur de l’Union, se compose de la Présidente Générale, des deux Vice-Présidentes Générales, de la Secrétaire Générale et de la Trésorière Générale. L’Assistant Général, l’Assistant Général Adjoint et la Secrétaire Générale Adjointe participent de droit à ses réunions, mais ne votent pas.

29. Si l’un des membres du Comité Exécutif vient à décéder ou si sa charge dans son Institut prend fin, son poste demeurera vacant jusqu’à la prochaine séance du Conseil Général.

30. Le Comité Exécutif se réunira tous les deux mois et chaque fois qu’une affaire l’exigera.

31. Un membre empêché d’assister à une réunion ne sera pas remplacé.

32. Le Comité Exécutif a pour fonction de :

  1. réunir les informations et la documentation nécessaires ;
  2. pourvoir à l’information des Supérieures Générales et des Unions Nationales de Supérieures Majeures par divers moyens, tels que bulletin, circulaires, correspondance et contacts personnels ;
  3. convoquer le Conseil Général et l’Assemblée Générale en temps voulu et en préparer les séances ;
  4. exécuter les décisions du Conseil Général ;
  5. soumettre les Actes de l’Assemblée Générale à la Sacrée Congrégation des Religieux et, après leur approbation, les expédier à toutes les Supérieures Générales ;
  6. stimuler et contrôler le travail des Commissions ;
  7. recueillir les cotisations et administrer les biens de l’Union, sous le contrôle du Conseil Général ;
  8. expédier les affaires courantes.

VIII. Secrétariat permanent

33. Un Secrétariat Permanent [11] assure les services de secrétariat nécessaires au fonctionnement de l’Union. Il est sous la dépendance immédiate du Comité Exécutif.

34. Le Secrétariat Permanent se compose de la Secrétaire Générale, qui le dirige avec l’aide de la Secrétaire Adjointe, et de plusieurs secrétaires, nommées par le Comité Exécutif.

35. Le Secrétariat tiendra à jour les Archives de l’Union.

IX. Commissions spéciales

36. Le Conseil Général de l’Union peut constituer des Commissions spéciales, auxquelles il confiera l’examen de questions particulières.

37. Les membres des Commissions spéciales seront toujours des Supérieures Générales, mais celles-ci devront en principe inviter des Experts, religieuses ou non, à participer à leurs travaux.

38. Les Commissions spéciales sont permanentes ou provisoires. Dans l’un ou l’autre cas, elles peuvent être dissoutes par le Conseil Général.

X. Administration

39. Les membres de l’Union verseront une cotisation annuelle, dont le montant sera fixé par l’Assemblée Générale, pour subvenir aux frais de l’Union et spécialement de son Secrétariat.

40. Une Caisse de péréquation pourra être instituée pour aider les Déléguées et les Conseillères Générales des pays lointains à prendre part aux Assemblées Générales et aux séances du Conseil Général.

41. L’administration financière de l’Union est confiée à une Trésorière Générale, qui rendra compte de sa gestion à l’Assemblée Générale. Le contrôle des dépenses ordinaires est assuré par le Comité Exécutif et celui des dépenses extraordinaires par le Conseil Général.

Fait à Rome, le 8 décembre 1965.

Signé

I. Card. Antoniutti
Préfet

† Paul Philippe
Archev. tit. d’Héracléopolis
Secrétaire

Qu’il nous soit permis de dégager brièvement les grandes lignes de la nouvelle organisation et de dire un mot des premiers objectifs qu’elle s’est assignés.

À la base, l’Union groupe donc les Supérieures Générales de tous les Ordres, Congrégations et Sociétés de femmes du monde entier. Devant l’impossibilité pratique de réunir fréquemment l’ensemble des membres (de pareilles assemblées plénières, exceptionnelles, sont cependant envisagées, cf. n. 6), une représentation à trois degrés est prévue :

  1. Tous les trois ans, une Assemblée générale des déléguées envoyées par tous les pays comptant des Supérieures Générales, proportionnellement au nombre de celles-ci. La première de ces assemblées se tiendra à Rome du 1er au 12 mars 1967.
  2. Se réunissant en principe deux fois par an à Rome, un Conseil général de vingt membres effectifs (quatorze élues par l’Assemblée générale triennale, six désignées par la S. C. des Religieux).
  3. Se réunissant tous les deux mois et, en plus, chaque fois qu’une affaire l’exigera, un Comité exécutif de cinq membres (quatre élues, une désignée), dont dépend le Secrétariat permanent.

À cela s’ajoutent des Commissions spéciales, permanentes ou temporaires, qui peuvent être constituées par le Conseil général pour l’étude de points particuliers.

Chacune de ces assemblées reçoit des tâches correspondant à sa nature :

  1. L’Assemblée générale des déléguées est en quelque sorte l’assemblée législative de l’Union. Lui reviennent toutes les attributions générales : nomination de la plupart des membres du Conseil général et du Comité exécutif, étude des problèmes généraux de la vie religieuse et du bon fonctionnement de l’Union, modifications aux Statuts, etc.
  2. Le Conseil général est l’organe directeur de l’Union : c’est à lui que revient de discerner les problèmes à soumettre aux Assemblées générales ou à faire d’abord étudier par les Commissions spéciales (qu’il nomme, révoque, etc.) et, d’une manière générale, à prendre toutes les initiatives qui correspondent au but de l’Union.
  3. Pris dans le sein du Conseil général, le Comité exécutif est l’organe animateur de l’Union. C’est à lui de réunir les informations, de les communiquer, de convoquer les diverses réunions et d’en exécuter les décisions, de transmettre les actes, dûment approuvés, des Assemblées générales, bref, d’assurer la bonne marche quotidienne de l’Union. Il est aidé dans cette tâche par son Secrétariat permanent.
  4. Les Commissions spéciales, enfin, ont la durée, les pouvoirs, le rythme de travail qui correspond à la mission précise pour laquelle elles sont instituées. Il est intéressant de noter qu’il est explicitement prévu qu’elles ont en principe à faire appel à des experts, choisis pour leur compétence, qu’ils soient ou non des religieuses.

Une première réunion s’est tenue à Rome du 18 février au 2 mars 1966 [12]. On s’y est préoccupé d’abord de contacter toutes les Supérieures Générales (ce qui présente une certaine difficulté dans les régions où n’existent pas encore d’Unions nationales des Supérieures Majeures). On a fixé la date de la première Assemblée générale (mars 1967) et résolu quelques doutes relatifs à l’élection des déléguées (ces interprétations du décret ont été signalées ci-dessus en note aux numéros qu’elles concernent). On a envisagé le lancement d’un « Bulletin de liaison » et travaillé, en six commissions, à l’étude du décret Perfectae caritatis, travail demandé par le Saint-Siège en vue de transmettre à la Commission post-conciliaire des suggestions pour les normes d’application de ce décret. Les propositions des commissions ont été soumises au vote de toutes les participantes et le résultat a été communiqué à la Commission postconciliaire.

On a aussi examiné la collaboration entre l’Union Internationale et les Unions nationales. La circulaire, déjà citée, du 1er mars 1966 fixe d’abord le principe : « pas de cloisons séparées, mais intérêt fraternel et réciproque ». Pour que cette « grande collaboration » puisse naître et se développer, l’Union Internationale envisage de faire appel aux Unions nationales pour les problèmes qui concernent dans son ensemble le pays où celles-ci fonctionnent et de réserver plutôt à ses propres délégués l’étude des questions qui intéressent avant tout les Supérieures Générales.

Terminons cet aperçu sur la fondation et les premiers pas d’une œuvre à laquelle tous ceux qui s’intéressent à la vie religieuse féminine souhaitent plein succès, par les mots mêmes du rapport de sa première réunion : « Le but est d’arriver à ce que toutes les Mères Générales, si isolées qu’elles puissent être, se sachent et se sentent unies entre elles, s’entraident les unes les autres dans un grand élan de renouveau et de sens fraternel puisé dans l’esprit du Concile. »

[1Cf. G. Nardin, O. S. B., Il movimento d’unione tra i religiosi, Roma, 1961 (R. C. R., 1962, 89-92).

[2Selon des statistiques récentes, publiées dans la Rivista dette religiose, 1966, 60-61 et reprises dans Vida religiosa, 1966, 158-160, mais soumises actuellement à vérification, il existerait 1.112 Instituts féminins de droit pontifical : 798 en Europe, 259 en Amérique (127 aux États-Unis et 51 au Canada), 30 en Australie, 19 en Asie et 6 en Afrique. Pour les Congrégations féminines de droit diocésain, on avance le chiffre total, fort sujet à caution, de 1.458 pour le monde entier ; relevons, par exemple, que ces statistiques ne donnent, pour toute l’Afrique, que 9 de ces Congrégations, alors que le seul Congo-Léo compte 16 Congrégations autochtones et le reste du continent 71 autres, établies en 24 pays différents (cf. R. C. R., 1965, 183-184). Malgré ces incertitudes de détail, il semble que le nombre des Supérieures Générales, membres de droit de l’Union Internationale, s’établisse aux environs de 2.500 à 2.700.

[3Bien que les Supérieures de monastères indépendants soient communément reconnues comme Supérieures majeures, elles ne sont certainement pas des « Supérieures générales » au sens du Décret. Par contre, si les Présidentes des Fédérations de moniales n’en sont pas non plus en rigueur de terme, il serait hautement souhaitable qu’elles leur soient assimilées, étant donné l’ampleur et la complexité des problèmes religieux qui se posent à elles, problèmes qui ont de nombreux points communs avec ceux des Supérieures Générales.

[4Le décret n° AG 2491/66 du 6 janvier 1966 a désigné comme premier titulaire de cette charge le T. R. P. A. Le Bourgeois, Supérieur Général des Eudistes et Sous-secrétaire à la Commission post-conciliaire « Des religieux », depuis lors devenu évêque d’Autun.

[5Le même décret nomme à ce poste le R. P. J. B. Andretta, S. J., Assistant général des Supérieures majeures d’Italie et Directeur de la Rivista delle religiose.

[6D’après les précisions données le 1er mars 1966, à la suite d’une première réunion internationale de Supérieures Générales, qui a fixé en mars 1967 la première Assemblée Générale, l’élection des Déléguées devra se faire « le plus tôt possible, en tout cas avant le 1er octobre 1966 ». Pour cette fois-ci, on procédera comme suit pour réunir les Mères Générales de chaque pays : là où existe une Union nationale des Supérieures Majeures, la convocation sera lancée par sa Présidente, si elle est elle-même Supérieure Générale, ou sinon par la Mère Générale, membre du Conseil, la plus ancienne dans sa charge de Supérieure Générale ; là où n’existe pas encore pareille Union, « on s’en remettra à la décision du Comité exécutif de l’Union Internationale ».

[7D’après le même document, « les Mères qui composent le Conseil Général sont membres de droit de l’Assemblée et donc viennent en plus des Déléguées de leur pays. Elles votent pour l’élection des Déléguées ». D’autre part, même si la Présidente de l’Union des Supérieures Majeures d’un pays est Supérieure Générale, elle n’est pas « ipso facto » Déléguée : « elle entre dans les membres à élire, comme toutes les autres Mères Générales du pays ». Dans les circonstances actuelles, il semble qu’il y aura environ 80 Déléguées à la première Assemblée.

[8Pour cette fois et jusqu’à la première Assemblée Générale, toutes ont été désignées par la S. C. des Religieux. Voici les noms des membres du Comité exécutif : Présidente : M. Maria del Rosario Araño Supérieure Générale des Religieuses de Jésus-Marie. Vice-Présidente : M. Maria Felicia Pastoors, Prieure Générale des Ursulines de l’Union Romaine. Vice-Présidente : M. Marie-Paul de Jésus, Supérieure Générale des Sœurs Hospitalières de Saint-Paul (Chartres). Trésorière : M. Pasqualina Monti, Supérieure Générale des « Suore di Carità dell’Immacolata Concezione ». Secrétaire : M. F. de Lambilly, Religieuse de la Société du Sacré-Cœur de Jésus. Les quinze Conseillères sont des Supérieures Générales dont les Maisons, Mères sont établies en divers pays : Italie, France, Allemagne, États-Unis, Canada, Colombie.

[9Voici comment S. Exc. Mgr Philippe explique pourquoi la S. C. des Religieux s’est réservé la nomination de cinq Conseillères : « C’est qu’elle a pensé remédier ainsi aux inévitables risques de toute élection effectuée par des groupes de personnes venues du monde entier et ne se connaissant pas. Il est prévisible que le choix des électrices se portera sur les Supérieures Générales des grands Instituts internationaux ; et ceci est éminemment souhaitable, car elles possèdent une grande expérience du gouvernement et une vue d’ensemble de la vie religieuse dans toute l’Église ou au moins dans plusieurs pays. Mais il existe aussi des Supérieures Générales d’instituts moins importants, dont la compétence personnelle rendrait de précieux services, si elles faisaient partie du Conseil. Elles ne seront sans doute pas élues, parce qu’elles ne sont pas connues de la majorité, mais elles pourront être nommées par la S. C. des Religieux, après entente avec le Comité Exécutif. »

[10Étant donné l’ampleur de sa tâche, il semble même préférable qu’elle ne soit pas Supérieure Générale. C’est précisément pour qu’elle soit choisie parmi les plus compétentes que la S. C. des Religieux s’est réservé de la nommer.

[11Il est installé au Centre de l’Union, 2, Via Pomponio Leto, Roma (Prati) 615, à l’angle de la Via Crescenzio, en face de l’Institut « Regina Mundi ». Depuis le 20 mars, le Centre est ouvert les mardis et vendredis de 9 à 12 heures et de 15 à 18 heures (tél. 65.38.66).

[12Nous remercions la M. F. de Lambilly, R. S. C. J., Secrétaire Générale, des renseignements qu’elle nous a transmis et permis d’utiliser.

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