Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
L’évêque émérite de Metz, par ailleurs membre de la plénière de la CIVCSVA, nous fait part de sa « note de lecture » concernant l’ouvrage d’Étienne Fouilloux sur Yves Congar, déjà recensé sur notre site. Un témoignage inédit, rendu par l’un de ses proches, à l’éminente figure du Cardinal dominicain dont les écrits sur la vie religieuse sont l’un des trésors des archives de notre revue.
Le Père G. Martelet, ami de notre revue, excellent connaisseur de la vie religieuse (on se souvient de son Sainteté de l’Église et vie religieuse, Prière et Vie, Toulouse, 1964) est décédé le 14 janvier dernier. En hommage cordial à sa mémoire, nous commençons notre visite des grands textes théologiques offerts à notre revue par sa puissante réflexion, toujours totalement actuelle, sur le décret Perfectae caritatis.
Les enseignements de Vatican II sur l’Église, peuple sacerdotal, éclairent ceux qui concernent l’Eucharistie — et réciproquement. Particulièrement attentif au chapitre 2 de Lumen Gentium à ce sujet, l’article en montre également les implications quant au ministère sacerdotal : celui-ci est ordonné, et à l’Eucharistie, et à l’Église.
Souvent demeuré dans l’ombre, le décret Ad gentes du Concile Vatican II sur la mission évangélisatrice de l’Église peut être aujourd’hui entendu dans toute sa vigueur : l’Église est envoyée par Dieu aux nations parce qu’elle tire son origine de la mission du Fils et du Saint Esprit. Tous les chrétiens seront donc missionnaires, en ce compris les instituts religieux, dont le décret souligne l’irremplaçable contribution.
Le plus court de tous les textes conciliaires n’est pas le moins important. Si la question des religions s’est lentement imposée à Vatican II, elle domine aujourd’hui la vie des sociétés et interroge notre foi. Après avoir situé la déclaration dans l’ensemble du Concile, l’auteur parcourt son contenu : vision positive de la pluralité des religions, cas de l’islam, reconnaissance d’un rapport singulier au judaïsme… La mise en œuvre postconciliaire s’intéresse enfin au dialogue multiforme et aux échanges spirituels, tous deux particulièrement honorés par les religieux.
A partir d’une vue d’ensemble du Concile, la constitution dogmatique sur l’Église est présentée dans sa genèse, ses grandes articulations, ses accents majeurs ; un commentaire des deux derniers chapitres permet de s’initier à une lecture plus approfondie d’un des plus grands textes de Vatican II : c’est à partir de lui que se comprend aujourd’hui toute ecclésiologie ; il fallait aussi rappeler ce qu’il doit à un expert belge demeuré dans son ombre.
Le décret conciliaire sur l’apostolat des laïcs, longuement préparé par les mouvements laïcs d’avant Vatican II, nous est présenté dans sa genèse, son contenu, sa postérité. Une étude passionnante, qui montre assez l’actualité de la question.
Les temps présents sont-ils encore propices à la vie consacrée ? Une relecture du décret Perfectae caritatis permet de donner une réponse de principe, que l’actualité peut sembler contredire ; cependant, rappelons aussi la parole du Christ à Thérèse d’Avila : « qu’en serait-il du monde, s’il n’y avait les religieux ? » (cité dans Vita consecrata, 105).
Le décret sur « le ministère et la vie des prêtres » est à son tour situé dans le questionnement qui l’a suscité ; l’auteur s’attache au préambule et au premier chapitre, médités dans leur signification toujours actuelle ; le reste du décret est parcouru plus rapidement. La théologie du ministère proprement sacerdotal de tous les prêtres découle de la Pâque du Christ et peut se résumer dans la superbe formule « être à Dieu pour les hommes et aux hommes pour Dieu ».
Bien connu comme théologien de la vie consacrée, l’auteur vient de publier, en espagnol, une grande synthèse sur la vie religieuse postconciliaire, étude dont il nous donne ici la substance. On remarquera que pour lui, l’Esprit Saint a été le protagoniste principal de la rénovation vécue par les religieux, sous tant d’aspects importants. Les quelques ombres mentionnées sont réassumées dans cette lumière, qui permet un éloge vibrant de la fragilité d’aujourd’hui — avons-nous compris cet appel à la pauvreté ?
Parcourant les quatre constitutions conciliaires que le Synode de 1985 (dont il était Rapporteur spécial) avait déjà retenues comme les points cardinaux de Vatican II, l’archevêque de Malines-Bruxelles trace le cadre d’une réception de la révélation, de l’ecclésiologie, de la liturgie et de l’anthropologie conciliaires, en développant particulièrement ce qui regarde l’homo liturgicus. En fin de compte, il estime que le plus grand défi de notre temps est celui qui porte sur notre espérance.
M. DORTEL-CLAUDOT. La vie religieuse apostolique depuis Vatican II. Un témoignage