Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Sur la somptueuse question des relations de Gertrud von Le Fort avec Édith Stein (eu égard notamment au Dialogue des Carmélites), l’un des heureux traducteurs des œuvres allemandes de la sainte Carmélite nous livre ici l’étude décisive, du point de vue historique, certes ; mais il nous montre aussi l’étonnante rencontre, dans la « nuit allemande », de deux très hautes destinées spirituelles qui ne cessent de nous inspirer.
On n’a peut-être pas encore remarqué la « doctrine » de Sœur Bénédicte de la Croix à propos des vœux religieux. L’auteur nous la propose, à partir des traductions nouvelles de l’œuvre, dont de larges extraits nous sont ainsi offerts. La vie religieuse est entendue par Édith Stein comme vocation, les conseils évangéliques comme signes de consécration, la chasteté, comme virginité, la pauvreté comme libération, et par dessus tout, l’obéissance, comme configuration au Christ, parce que, en définitive, la Trinité est le modèle de la vie des vœux. Un enseignement dont l’actualité n’a pas fini de nous impressionner.
L’auteur de l’ouvrage récent Le féminisme chez Edith Stein (Paris, Parole et Silence, Collège des Bernardins : Essai, 2009) réunit dans cet article des lettres de la sainte, en traduction originale, qui illustrent de façon remarquable la crise existentielle et la quête douloureuse de sens qui fut la sienne au moment de la première Guerre mondiale jusqu’au jour de son baptême. Le Christ lui donna la lumière décisive sur sa destinée et sur son appartenance au peuple juif. Marquée par la foi de sa mère juive, elle découvrit le sens de l’élection d’Israël et y resta fidèle jusqu’à sa mort à Auschwitz.
On sera peut-être surpris d’apprendre que la prière d’Edith Stein trouve dans le mouvement liturgique français, puis allemand, l’une de ses sources. Mais on verra aussi comment le dialogue solitaire avec Dieu est prière de toute l’Église, vie eucharistique, offrande sacerdotale, « chemin du Fils inspiré par l’Esprit et tourné vers le Père ».