Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Formé par la vie cartusienne, ermite diocésain depuis une quinzaine d’années, l’auteur propose sa lecture concrète des Orientations « Ponam in deserto viam » : selon lui, la spiritualité du désert et son incarnation s’y rencontrent admirablement, grâce à certains critères de discernement, au premier rang desquels, souligne-t-il, l’indispensable absence de connexion internet.
Sous-secrétaire de la CIVCSVA et père montfortain, l’auteur nous offre une présentation particulièrement autorisée du beau texte que son Dicastère vient de publier sur la vie érémitique : un novum depuis le Concile, dont tous peuvent découvrir, depuis déjà quelques semaines, une traduction française sur notre site.
L’article « Ermite reconnu par l’Église », paru dans VC 2002/2, se terminait (dans la notice présentant l’auteur), par l’évocation du projet de fondation de l’ermitage paroissial Saint-Léon ix (La Hoube, Dabo, France). Voilà ce projet réalisé. C’est donc la description de cette fondation, qui nous est proposée ici. Mais à travers les prescriptions canoniques et les directives administratives (un peu particulières dans un diocèse concordataire) qui entourent cette entreprise, c’est surtout l’esprit qui préside à cette « aventure » qu’il nous est donné de percevoir. Particulièrement intéressante est l’idée architecturale de ménager deux espaces de vie distincts permettant deux formes de retraite : laSolitude et laCellule de l’ermite et favorisant une occupation différenciée de ce qui constitue la fondation pieuse Ermitage Saint-Léon ix . Une abondante bibliographie en note apporte de surcroît les indications nécessaires à la poursuite de la réflexion sur ce sujet sensible en notre temps de « recherche d’intériorité ».
Si l’on peut découvrir depuis peu des sites sur le web qui se proposent comme présentations de, voire initiations à, la vie érémitique, il ne faudrait pas se leurrer ! N’est pas ermite qui veut. Le droit canon trace un cadre souple et ferme à la fois pour orienter ce genre de vie consacrée dans l’Église et en confie la garde à « la conduite » de l’évêque du lieu. Avec beaucoup de clarté et une connaissance pratique de ce qui est en cause, l’auteur offre ici une mise au point circonstanciée, non moins que spirituelle, que tous auront à cœur de lire.
Les membres des communautés apostoliques trouveront grand fruit à la lecture de ces pages écrites d’abord pour des contemplatifs. Certes, bien des réalités de la vie – rythme du travail et de la prière, horaire, solitude et relations humaines, etc. – diffèrent beaucoup selon le type de vie. Mais les dimensions fondamentales de toute vie consacrée se rejoignent. Un authentique gouvernement religieux, quel qu’il soit, est appelé à être un gouvernement spirituel, et donc à tenir compte de l’œuvre de l’Esprit Saint en chacun des membres de la communauté. Comment aider de quelque manière ses frères, ses sœurs, à traverser les étapes et les épreuves d’une vie en y trouvant le lieu d’une croissance spirituelle et en discernant l’œuvre de l’Esprit Saint ? C’est là aussi un rôle du gouvernement spirituel authentique, sans qu’il prenne pour autant la place de l’accompagnement spirituel. Le Père Louf y introduit en nous faisant part de sa longue expérience de gouvernement et d’accompagnement. [Traduction, revue par l’auteur, de l’exposé donné le 5 septembre 1985 à l’Assemblée générale de l’U.V.C. (Union des contemplatives néerlandophones de Belgique).]
Ces pages reprennent un exposé fait à une session nationale des Vicaires épiscopaux pour les instituts de religieux et de religieuses de France. L’auteur y décrit avec une grande justesse l’itinéraire spirituel propre à toute vocation chrétienne et qui est pris en charge de manière plus spécifique par la vie religieuse. Il évoque d’abord l’étape nécessaire du désert, lieu de pauvreté où le cœur de l’homme est broyé, mais aussi lieu où renaître, qui donne à Dieu les mains libres pour agir et faire de l’homme une créature nouvelle, un être fraternel conduit par l’Esprit. Telle est la profondeur à laquelle est enfantée la vie apostolique, celle du contemplatif comme celle du religieux dit actif, dont l’action est appelée à prendre sans cesse sa source dans le désert retrouvé, pour y discerner l’Esprit à l’œuvre en lui et dans le monde. [Cette conférence, à laquelle on a conservé son style oral, a été prononcée en novembre 1983 à la Session nationale des Vicaires épiscopaux pour les instituts de religieux et de religieuses de France. Elle a paru, avec les autres textes de cette session, dans Vie religieuse et perspectives missionnaires (en vente notamment à l’U.S.M.F., 10 rue Jean Bart, F-75006 Paris). Nous la reproduisons avec l’aimable autorisation de l’auteur et des éditeurs.]
Au moment où l’Église fête le neuvième centenaire de la fondation de la Chartreuse par saint Bruno, ce texte témoigne de sa présence toujours actuelle dans la recherche des chrétiens. On voit en effet, tout au long de ces pages, comment c’est à l’écoute de saint Bruno que le charisme de la famille monastique de Bethléem se déploie depuis sa fondation. On voit aussi sa paternité spirituelle : c’est sa vocation qui éclaire et confirme l’appel des frères et des sœurs dans l’Église aujourd’hui. L’on est heureux de découvrir comment des traditions orientales et occidentales se rejoignent pour manifester leur fécondité en cette forme nouvelle de vie religieuse.
Face à la sécularisation, on a vu, dans les années passées, un certain nombre de clercs, religieux et religieuses cherchant à devenir « présents au monde » sans discernement et parfois par mauvaise conscience. Aujourd’hui par contre, la tentation irait à l’opposé, vers une fuite dans le « religieux ». Pour dépasser ce mouvement de balancier, Pierre-Yves Emery rappelle que la présence chrétienne au monde est mystique : enracinée dans l’amour créateur du Père et la Pâque du Christ, attentive au travail secret de l’Esprit dans ce monde en douleurs d’enfantement. Et il souligne deux aspects importants qui contribuent à former cette dimension mystique. D’abord la reconnaissance de Dieu non seulement comme transcendant, mais aussi comme source de la vie, présent au jaillissement de mon existence. Ensuite la redécouverte de la profondeur théologale de la durée comme signe de la miséricorde, de la patience et de l’espérance de Dieu, qui ne sauve pas les hommes sans eux. Il conclut par quelques remarques sur la formation et la nécessité de « formes » de vie symbolisantes.
La réflexion sur le célibat consacré peut gagner beaucoup, de nos jours, à s’appuyer sur l’exemple de ceux et celles qui nous ont précédés et à revenir vers ses lieux traditionnels dans l’Écriture inspirée. C’est pourquoi l’auteur nous invite à méditer d’abord, avec Ignace d’Antioche, sur le sens du célibat pour le Royaume. Ensuite, elle nous aide à découvrir le mystère de fidélité à l’œuvre dans le célibat, en retraçant le chemin de quelques « saintes femmes » : la bien-aimée du Cantique, les trois Marie, Jeanne d’Arc, Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux. Dans une dernière partie, elle nous rappelle la solitude corporelle et affective du célibat pour le Royaume, ouvrant à l’intimité du Seigneur. Et elle conclut par une évocation de sa fécondité spirituelle.
Deux hommes sont évoqués ici : quinze siècles les séparent, mais tous deux vivent le célibat pour le Royaume. Sœur Christianne, de la Communauté de Grandchamp, esquisse les grandes lignes de leur doctrine spirituelle. Ils décrivent, chacun à sa manière et dans la culture propre à son époque, cette « voie des amants de Dieu » à laquelle le Seigneur les a invités.
Un jeune Trappiste nous parle de saint François. Il a eu l’occasion de faire un pèlerinage à Assise : la figure de saint François y fut pour lui l’objet d’une découverte qui l’a rempli de gratitude. Cette rencontre du Poverello l’a enraciné davantage dans sa propre vocation monastique. Il ne prétend nullement retracer ici tous les traits de la personnalité de François, mais il évoque quatre facettes de son visage qui l’ont davantage marqué : l’amour de l’Église, la louange du Père, la fraternité des croyants et la communion à la Passion du Christ. Au moment où nous célébrons le huitième centenaire de la naissance de François d’Assise, ces pages d’un Trappiste nous rappellent combien il est un don pour toute l’Église.
L’auteur situe la vocation de l’ermite au sein de l’Église dans le mystère d’une tension entre la solitude inhérente à tout homme ici-bas et la communion des saints dans la lumière de la résurrection. Quelques caractéristiques de cette vocation sont ensuite approfondies : solitude comme « quasi-sacrement », référence à un père spirituel, réalisme qui initie à vivre la soif de l’absolu de Dieu dans la grisaille d’une vie quotidienne, vigilance qui attend l’aurore, fécondité ecclésiale. Dans la réciprocité des vocations, ces pages éclairent en profondeur le sens de toute vie consacrée.