Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Grande voix parmi les cardinaux, le père Christoph Schönborn, dominicain, archevêque de Vienne, proche du Pape François, est aussi l’une des personnalités européennes les plus attentives à tout ce qui surgit ou reprend cœur dans l’Église du Christ. Nous avons eu la joie de rencontrer l’intrépide pasteur théologien.
Une retraite proposée en Lituanie, où fut célébrée la première fête de la Divine miséricorde, nous offre sous la plume de sa prédicatrice de passer la porte de la foi avec saint Thomas, qui voulut mettre la main dans le côté de Jésus. Retournant à cet apôtre prophète, la méditation restitue les fulgurances de la tradition du Corps blessé qui éclairent aussi le deuxième dimanche de Pâques.
Connaissez-vous saint Nil le jeune ? Aujourd’hui abbé de l’unique monastère basilien d’Italie, dom Michel van Parys nous présente cette haute figure, grâce à un dialogue du Xe siècle avec les moines bénédictins du Mont Cassin. Une lecture d’abord déconcertante, à travers une question insolite — le moine est-il un ange ? — et nous voici rapportés aux sources de l’Écriture comme à saint Basile, mais aussi, au dialogue que poursuivent entre elles des traditions monastiques très anciennes.
Qui soutiendrait encore aujourd’hui la thèse de Grégoire de Nysse, voyant dans la virginité une « limite à la mort », un « rempart » contre la roue mortifère que tournent les époux qui ne font qu’engendrer « des gens destinés à mourir, tels des condamnés » ? Son Traité de la virginité (371) recèle pourtant d’inépuisables richesses, propres à nous interroger en vérité sur le sens de la virginité consacrée. « Retour au paradis perdu » ou « anticipation de la résurrection » ? Loin de choisir entre les deux motifs, Grégoire les éclaire l’un par l’autre. Témoignage de la véritable nature humaine, accomplie dans la perfection par le Christ, la virginité vaut moins comme rappel d’une situation révolue que comme signe prophétique. Dans son désir ardent de Dieu, celui qui choisit la virginité attend « sans plus créer par des générations intermédiaires aucun intervalle entre lui et l’avènement de Dieu ».
Les enseignements de Vatican II sur l’Église, peuple sacerdotal, éclairent ceux qui concernent l’Eucharistie — et réciproquement. Particulièrement attentif au chapitre 2 de Lumen Gentium à ce sujet, l’article en montre également les implications quant au ministère sacerdotal : celui-ci est ordonné, et à l’Eucharistie, et à l’Église.
Saint Bernard a écrit sur l’amour des pages éternelles, qu’on peut rappeler en soulignant quelques étapes du parcours de la liberté (l’âme) que le Créateur rappelle à sa ressemblance.
Un « livre récent » qui est un très ancien livre, puisqu’il s’agit des Enarrationes in Psalmos de saint Augustin, le seul commentaire patristique de tout le Psautier dont nous disposons.
Encyclopédie Saint-Augustin. La Méditerranée et l’Europe IVe – XXIe siècles.
La lecture toujours reprise de la Règle bénédictine permet de l’entrevoir comme un chemin, devenant plus ardu avec le temps. Un passage peut alors s’opérer, au plus profond de la misère de l’orant. Avec les anciens spirituels, Benoît montre dans l’humilité du « médecin qui se sait blessé » la vraie source de sa capacité à guérir autrui — « si vraiment il cherche Dieu ».
L’union de Joseph et de Marie, son épouse, est toute vouée à l’enfantement du fils conçu par l’Esprit Saint et à son appellation, Jésus. L’analyse du texte de saint Matthieu, soutenue par quelques témoignages des Pères de l’Église, conduit à deux applications, brièvement exprimées : une confession de la conception virginale du Christ, une reconnaissance de la fécondité mutuelle du mariage et de la vie consacrée dans la « familiarité » avec le Christ – l’engendré du Père.
Entrer dans un nouveau millénaire... que signifie ce seuil pour une « institution » presque aussi vieille que l’Église elle-même ? Avec la maîtrise du sujet que nous lui connaissons, le P. Tomas Špidlík nous redit l’essentiel de ce qui constitue cette « vie consacrée » où la transcendance (anabasis) de l’homme de l’idéal platonicien doit se laisser convertir sous l’action de la « venue miséricordieuse » (katabasis) de Dieu. Et c’est là un véritable « martyre », non plus de sang mais de toute la nature humaine appelée à renaître. En quelques paragraphes concis et précis, nous redécouvrons ce qui fait que l’entrée en 3e millénaire du monachisme reste une nouveauté dont l’efflorescence récente nous a été évoquée (VC 2001/2, 99-113).
Deux hommes sont évoqués ici : quinze siècles les séparent, mais tous deux vivent le célibat pour le Royaume. Sœur Christianne, de la Communauté de Grandchamp, esquisse les grandes lignes de leur doctrine spirituelle. Ils décrivent, chacun à sa manière et dans la culture propre à son époque, cette « voie des amants de Dieu » à laquelle le Seigneur les a invités.