Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Docteur en théologie dogmatique, philosophe, ami des arts, le père Piret, s.j. reprend pour nous la traversée de l’Évangile de Jean, depuis le lavement des pieds jusqu’à la prière sacerdotale – lecture pascale s’il en est. Comme dans ses précédentes contributions liturgiques, on repasse avec lui toute la trame scripturaire, et nous voici surpris de sa nouveauté.
Une retraite proposée en Lituanie, où fut célébrée la première fête de la Divine miséricorde, nous offre sous la plume de sa prédicatrice de passer la porte de la foi avec saint Thomas, qui voulut mettre la main dans le côté de Jésus. Retournant à cet apôtre prophète, la méditation restitue les fulgurances de la tradition du Corps blessé qui éclairent aussi le deuxième dimanche de Pâques.
Après « Le jour du Seigneur et le développement de l’année liturgique » (Vs Cs 81, 2009, 275-287), puis « Le temps de l’Avent et celui de Noël » (Vs Cs 83, 2011, 254-265), voici le temps où suivre le Christ en sa Pâque, depuis les débuts du Carême jusqu’à la Pentecôte. Considérés l’un après l’autre, les éléments des formulaires liturgiques découvrent peu à peu à quel dynamisme spirituel nous sommes engagés dans cette « élévation » du Christ qui nous rend la vie, jusqu’à ce qu’il vienne.
Le temps pascal s’étend sur cinquante jours, de Pâques à la Pentecôte. Il célèbre « le premier jour de la semaine », jour unique de la Résurrection qui intègre tous les temps et les conduit jusqu’à leur fin.
Les religieuses et religieux de langue anglaise ou proches de l’Ordre des Frères prêcheurs connaissent le verbe dru et les images fortes qui caractérisent les écrits du Père Timothy Radcliffe, maître de l’Ordre des dominicains, où aucune « langue de bois » ne vient lénifier le propos. Nous pensons que la nouveauté du ton et la pénétration de la vision de notre frère justifie la publication renouvelée de cette conférence faite en octobre 1998 devant un auditoire français. Mais la raison de sa parution dans ce n° 3 se trouve aussi dans la proximité rédactionnelle de l’analyse de l’abbé Borras et de la proposition du Père Grasso qui toutes deux encadrent « l’ours et la moniale ». C’est donc inviter à une lecture attentive de ces trois textes. Cette conférence a été donnée aux Supérieurs Majeurs français en octobre 1998. Nous remercions le Père T. Radcliffe de nous avoir autorisés à la publier à nouveau.
Il faudra faire mémoire de la parabole présentée dans notre n° précédent pour nous engager maintenant dans le corps de la méditation proposée par Sœur Dolores. Les trois chemins proposés se découvriront en les parcourant. On reconnaîtra très vite que le désir dont il est question est celui-là même qu’éveille et fortifie en nous, puisqu’il en est la trace de sa présence pascale, l’Esprit Saint répandu en nos cœurs. De même, la métaphore du perdre/gagner se révèle sans ambiguïté comme figure du saut de la confiance totale offerte comme chemin de joie à qui entend l’appel « à être disciple ». Enfin, « engendrer un style alternatif de bonheur » ne se confondra pas longtemps avec je ne sais quelle imagination hédoniste où le « bonheur » ne serait pas encore reconnu comme signe surprenant et totalement gratuit de la fécondité de la Croix pascale. On peut en être sûr, la méditation de ce texte, personnellement et en partage communautaire, peut grandement fortifier ceux et celles qui font profession de se tenir à la suite de l’Agneau en choisissant comme forme de vie le « jeu » paradoxal, évangélique simplement, d’un « passage » au Père, entièrement dépouillé et confiant, sous la conduite de leur Esprit. La parabole et l’introduction à sa lecture ont été publiées dans Vie consacrée, 1999/1, p. 7-15.
Il sera sans doute un peu frustrant de ne pouvoir lire en son entier le très bel exposé de Sœur Dolores. Mais son ampleur et sa profondeur méritaient que l’on y vienne à plusieurs reprises ! Ce sera tout gain pour en tirer quelque profit spirituel. Nous lirons donc seulement le texte-parabole qui l’introduit. Déjà y faire écho dans la prière, en communauté, serait un bon exercice... ! Viendront ensuite, annonçons-les déjà, les parties suivantes : Encourager les désirs, Maintenir vivante la mémoire pascale du perdre/gagner, Engendrer un signe alternatif de bonheur. Rien que l’énoncé de ce triptyque indique combien cette relecture de la vie consacrée est forte de cette sève qui l’anime en son plus profond, là où elle est entée en Jésus Christ. Nous remercions très chaleureusement le secrétariat romain de l’U.I.S.G., ainsi que Sœur Dolores Aleixandre, r.s.c.j., de nous avoir volontiers accordé le droit de reproduire cette version française de la conférence donnée en espagnol par Sœur Dolores lors de la Réunion Plénière de l’Assemblée des 3-7 mai 1998 (« Religieuses, artisanes d’un avenir meilleur en route vers de nouvelles solidarités »). Déjà publiée dans le bulletin de novembre 1998 de l’U.I.S.G. et dans le n° 3/1998 L’Union Vie religieuse en Belgique, nous sommes heureux de lui assurer une nouvelle diffusion plus diversifiée.
On saura gré au P. Decloux d’avoir, dans cet exposé de facture classique, mis en évidence les aspects les plus spécifiques du vœu de pauvreté, à partir de la pauvreté chrétienne elle-même. La méditation du mystère pascal ouvre à la triple dimension de cette « logique de la kénose » : dépendance radicale (aspect d’obéissance), partage fraternel (aspect de chasteté), austérité de vie (aspect de gratuité). Le combat pour la justice et l’option préférentielle pour les pauvres s’éclairent d’une telle solidarité.
Dans cette seconde partie de son étude, l’auteur analyse les fondements qui donnent à la vie religieuse apostolique son caractère propre. D’une part, cette vie religieuse peut se qualifier d’apostolique en tant qu’elle s’origine, par la maternité de l’Église et grâce à la sainteté de ses fondateurs, dans le dynamisme spirituel qui rend ce monde au Père en Jésus-Christ ; et d’autre part, pour être apostolique, la vie religieuse n’a pas seulement à se fonder sur l’Écriture, la Tradition et le Magistère de l’Église, elle doit encore se réfléchir théologiquement comme participation aux missions par lesquelles Dieu Trinité ne cesse de donner la vie au monde et de l’attirer à lui. La première partie de cet article a paru dans Vie consacrée, 1987, 144-159.
Dès qu’une relation s’instaure entre humains, une étincelle d’amour jaillit. Elle peut jaillir. Il ne tient qu’à nous de l’entretenir ou de la laisser s’éteindre. C’est une question de simplicité du regard. Allons-nous suivre à la trace ces indices d’un grand feu au cœur de nos vies, ou bien les charges, les soucis et les fonctions, les...
Pour celui qui contemple d’un même regard les sens divin du mystère pascal et son enracinement humain concret, la Passion du Christ jette une vive lumière sur sa vie chrétienne, principalement sur les événements douloureux qui sont ordinairement les moments centraux de l’existence. Ceci vaut de tout chrétien, surtout s’il s’efforce de s’engager généreusement au service de ses frères ; comme le montre l’auteur, cela s’applique tout particulièrement aux membres des Instituts Séculiers, invités à faire preuve des vertus évangéliques sous leur expression la plus haute dans les conditions communes de la vie.
Comment vocation laïque et vocation religieuse s’articulent-elles à l’intérieur de l’unique vie chrétienne ? L’auteur s’efforce de le préciser à la lumière du mystère pascal. Dans ce mystère central, l’achèvement du monde est déjà donné ; en même temps, l’histoire y trouve source de vie et de dynamisme. Vivant déjà de la résurrection, le laïc déploie toutes les richesses du mystère pascal par ses engagements familiaux, économiques et politiques. Quant au religieux, il est invité à vivre cette vie ressuscitée dans la forme même qu’a pris cet accomplissement : la mort pauvre, chaste et obéissante de Jésus. Sans rien vouloir figer, cette réflexion peut aider laïcs, membres des Instituts séculiers et religieux à mieux situer leur vocation propre dans une réciprocité ecclésiale.