Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Prêtre des Missions étrangères de Paris, Yann Vagneux vit à Bénarès, en Inde. La haute figure du Père bénédictin Henri Le Saux, de l’abbaye de Kergonan, proche de Jules Monchanin et de Raymon Panikkar, est suivie dans sa découverte de l’Inde et la transformation de sa vision du sacerdoce du moine chrétien en milieu hindou. Une source d’inspiration, à réfléchir.
Depuis le Népal un père jésuite belge évoque pour nous sa longue présence « missionnaire » en Inde, puis son service à la Curie générale de Rome, et aujourd’hui, son expérience de formateur dans cette Région jésuite formée d’un tiers de jeunes. Imprégné par l’apport conciliaire de notre revue, il verrait bien que les religieux soient, au Népal et partout, plus clairement des « Témoins de la Cité de Dieu ».
Jésuite congolais, le P. Léon Ngoy Kalumba est professeur à l’Université de Lubumbashi. Ancien secrétaire de la commission épiscopale chargée de la vie consacrée de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo de 2004 à 2007, il enseigne la théologie spirituelle dans plusieurs institutions ecclésiastiques de Kinshasa, de Lubumbashi et d’Abidjan.
Directeur du CRVR d’Évry, notre ami dominicain Jean-Claude Lavigne, ancien directeur d’« Économie et Humanisme », aujourd’hui président des éditions du Cerf, poursuit ses avancées sur tous les aspects de la vie consacrée, en prise avec les défis du temps ; cette fois, c’est la nouvelle provocation à dire Dieu qu’il s’agit d’entendre, de la part des congrégations religieuses plus anciennes aussi bien que des communautés nouvelles.
Sœur Sabine Ursule enseigne à l’Institut Catholique de Yaoundé, où elle occupe la chaire du droit de la vie consacrée, depuis le rappel à Dieu de Silvia Recchi, bien connue de nos lecteurs. Pour elle, les mutations socio-politiques que traversent les sociétés africaines pourraient être considérées comme un défi et appeler à une réelle audace missionnaire.
Nos deux auteurs, du monastère dominicain d’Évry (Paris), sont directeur et directeur-adjoint du Centre de recherche sur la vie religieuse (CRVR), qui y dispense, depuis peu, formations et publications (voir pour l’une d’elles notre chronique, p. 70-71). Ils traitent ici de la difficile question du devenir du charisme quand il s’inculture.
Présidente de l’Union internationale des Supérieures générales depuis 2013, Sœur Carmen Sammut est depuis 2011 Supérieure générale des Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches). Elle a été nommée consulteur du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et a participé au dernier Synode pour la famille, en tant qu’auditrice nommée par le Pape. Nous l’avons rencontrée.
Une traversée rapide de l’histoire de la vie consacrée le montre à loisir, « la médiation culturelle de l’expérience religieuse appartient à la mission de la vie consacrée ». De même, ce qui arrive à la vie consacrée de nos jours, les défis qui se présentent à elle, les formes qu’elle connaît, sont conditionnés par l’environnement culturel, qu’elle pourrait façonner à son tour. N’est-il pas l’heure de mettre en marche des processus d’incarnation culturelle du charisme religieux qui transmettent une expérience sociale de la foi ?
Le rapport conclusif d’un Chapitre par l’Abbé Général d’un Ordre particulier, lui-même au confluent d’autres Ordres monastiques, nous a paru très stimulant pour d’autres familles religieuses. Ce vigoureux appel à une authentique vie communautaire débouche d’ailleurs sur une autre interpellation encore : allons-nous vivre une logique de la fin, ou offrir au Christ et à l’Église le peu qui nous reste » ?
A l’heure où de nombreux pays d’Afrique fêtent le Cinquantenaire de leur indépendance politique, l’auteur s’adresse à des jeunes religieuses, les invitant à se prononcer sur ce qui les concerne le plus intimement, par delà les affres de la colonisation : le rapport de la tradition des ancêtres avec le christianisme récent. Il propose une triple confiance (dans le Christ, dans l’Église, en sa propre culture) qui permet de livrer toujours davantage leur champ au bon grain du seul Maître de la moisson.
Modérateur général pour les missions, l’auteur expose comment la conscience missionnaire de la toute la famille franciscaine rejoint aujourd’hui le modèle proposé par François dans la rencontre de Damiette : « sans procès ni dispute », « annoncer la Parole de Dieu », ou encore, rencontrer l’autre et cheminer avec lui. Ainsi les jeunes franciscains sont-ils formés, dans la diversité des cultures, à « devenir des artisans de réconciliation et de fraternité universelle.
C’est évidemment dans la même perspective que celle qui nous a conduits à publier le texte sur Lanza de Vasto, que nous proposons, ainsi associé, celui du P. Charles Delhez. Sans être d’une technicité qui ne conviendrait pas à notre revue, le texte offert ici est particulièrement bien documenté et surtout, c’est aussi une raison supplémentaire de le faire lire aux abonné(e)s de notre revue, d’actualité pastorale indéniable. À nouveau, le témoignage de notre vie consacrée, en ce qu’elle est plus particulièrement eschatologique en sa visée et en ses formes, nous place souvent en situation de témoignage quant à « l’au-delà ». La foi en la Résurrection, et une vie inspirée par cela même qui est professé, est peut-être l’essentiel de ce qui se doit d’attester, personnellement et communautairement, la vie consacrée.