Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Après son François d’Assise. Héritage et héritiers huit siècles après (Paris, Cerf, 2008), l’auteur situe ici l’utopie dans la ligne biblique de l’avènement du Royaume de Dieu et de ses exigences radicales. C’est dans ce cadre que se comprennent les trois utopies de François : sa radicalité dans le choix de la pauvreté, de la fraternité et de la quête de Dieu. Ouvrant sur des horizons nouveaux, mais irréalisable en sa totalité sur cette terre, l’utopie de François n’est rien d’autre que l’observance du saint évangile de Jésus Christ. C’est au travers de mouvements de réforme et de ruptures qu’elle a été recueillie par la famille franciscaine depuis huit siècles.
Modérateur général pour les missions, l’auteur expose comment la conscience missionnaire de la toute la famille franciscaine rejoint aujourd’hui le modèle proposé par François dans la rencontre de Damiette : « sans procès ni dispute », « annoncer la Parole de Dieu », ou encore, rencontrer l’autre et cheminer avec lui. Ainsi les jeunes franciscains sont-ils formés, dans la diversité des cultures, à « devenir des artisans de réconciliation et de fraternité universelle.
Le titre est un peu provocateur mais pas rhétorique car on sait, en raison de l’histoire de la postérité franciscaine, que la question qu’il évoque est comme constitutive de celle-ci. Et cela, dès la vie même du Poverello ! Qu’un jeune religieux, membre d’une toute jeune fraternité qui plonge au moins une de ses racines dans cette tradition, visite à nouveau cette pseudo opposition entre le charisme et son inscription « institutionnalisée » dans l’histoire, nous semble intéressant à reconnaître et en conséquence mériter publication. Les « spécialistes » n’apprendront peut-être pas grand chose et trouveront à améliorer, voire critiquer fraternellement cet essai. Tant mieux ! Qu’un dialogue s’ouvre et que les voies de l’Esprit parcourues en confiance au surgissement du charisme se croisent encore avec ce que les institutions et les personnes ont parcouru au cours des siècles et cherchent encore leur chemin pour aujourd’hui. L’article que l’on va lire est la reprise modifiée d’un travail présenté à la Faculté de Théologie Catholique de l’Université Marc Bloch de Stasbourg, dans le cadre d’un séminaire sur « l’Eglise et la démocratie ». Sigles. Nous citons : I R : Première règle ; II R : Deuxième règle ; Adm : Admonitions ; II Lfid : Deuxième lettre à tous les fidèles ; LLeo : Lettre à Fr. Léon ; RErm : Règle des ermitages ; Sal V : Salutation des vertus ; LMin : Lettre aux ministres ; LOrd : Lettre à tout l’Ordre ; Test : Testament ; LP : Légende de Pérouse ; Vita II : Vita seconda par Th. de Libano.
« L’avant lire » qui précède l’article le précisera, nous offrons ici un témoignage communautaire au style vif et évocateur rendant compte d’une option déterminée pour une vie pèlerine résolument « en clôture » où la fidélité à l’Évangile « sans gloses » est toujours à son « commencement ». François lui-même, à sa mort, ne disait-il pas : « Nous n’avons rien fait » ?
Il est très stimulant de prendre connaissance de ce texte de présentation des travaux du dernier Chapitre des Frères Mineurs. Il nous semble bien situer un ensemble de points importants (Fraternité et monde ; Fraternité évangélisatrice ; Unité dans la diversité ; Formation ; Partage des biens) auxquels la vie religieuse se doit d’être attentive, en ces temps de questionnements et, parfois, de crise.
Bientôt, nous l’espérons, nous recevrons l’exhortation du Saint-Père sur la vie consacrée. Pour l’entendre et la recevoir au mieux, il nous a paru bon de rassembler dans ce numéro quelques points de vue post synodaux. Le premier est une réaction, stimulante et nuancée, un peu sous la double forme de la relecture d’une histoire et surtout d’une appréciation de ce que le synode, encore timidement ou avec quelques hésitations, ouvre comme promesses. L’auteur, Ministre Général de l’Ordre des Frères Mineurs, aborde avec franchise, nul ne s’en étonnera, les questions propres aux ordres « mixtes » mais aussi bien d’autres points plus généraux, qu’il éclaire de façon très stimulante.
La réflexion proposée par le cardinal Hamer est doublement autorisée. On se souviendra en effet de ses travaux réalisés comme Préfet de la Congrégation pour les religieux et les instituts séculiers (CRIS) et de sa qualité de frère de saint Dominique. Est-il possible, à partir des quatre ordres examinés, de dégager comme une « essence » de l’innovation mendiante dans l’histoire de la vie religieuse ? L’auteur s’y essaie avec succès et en dégage quelques notes suggestives pour l’aujourd’hui de la présence apostolique de ces ordres dans l’Église et dans le monde.
Être contemplatif parmi les pauvres, se tenir au milieu d’eux comme un priant, c’est affirmer de façon gratuite et absolue leur valeur d’hommes ; demeurer aussi longtemps qu’il faut dans cette attitude d’accueil et de paix, c’est encore voir la beauté du Christ, du pauvre et même du frère, former une seule beauté.
1492-1992 : anniversaire latino-américain qu’il est bien difficile de célébrer avec justesse dans le « Nouveau Monde » comme dans l’« Ancien ». Il a semblé salutaire de nous y préparer en écoutant d’abord ce cri des religieux de saint François et de saint Dominique dans une lettre écrite en 1517. À bien l’entendre, nous accueillerons ce qui fonde la mémoire chrétienne : l’aujourd’hui de la miséricorde reçue et partagée.
Suivre le Christ dans le dénuement, sans écran, sans discours, partager la vie mendiante des pauvres, n’est-ce pas se faire avec eux signe et présence indicible de l’éternité ? Cette vocation particulière à la mendicité, que quelques-uns redécouvrent aujourd’hui depuis leur propre tradition religieuse, l’auteur la médite comme une bouleversante rencontre avec le Christ : ici, Dieu lui-même donne et reçoit tout.
Dans la foulée de ce qu’on appelle le retour aux origines du mouvement franciscain ou, plus exactement, le regard porté sur elles, trois frères ont demandé d’être envoyés et constitués en fraternité itinérante. Ces lignes situent bien le projet qu’ils nous décrivent en toute simplicité.
Un problème réel, à dédramatiser et à bien poser Si personne aujourd’hui ne dramatise plus le problème de l’habit religieux, si la « mise à jour » (ou à longueur...) des robes, jupes et voiles de nos sœurs ne suscite plus d’investissement passionnel (et financier !) quelque peu excessif, ce problème semble particulièrement relativisé et...