Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Sans vouloir schématiquement figer l’aspect chronologique des « âges » que l’auteur d’ailleurs décrit dans leur tonalité spirituelle comme « des périodes de vie par lesquelles nous passons en sens divers « ni sans vouloir les assimiler aux trois « voies » classiques de la vie spirituelle et donc sans vouloir en faire des étapes d’un parcours irréversible l’auteur propose ici une belle méditation à propos des trois strophes de l’hymne liturgique bien connue : « O Maître des temps ». Nous y avons trouvé beaucoup de goût et si on accepte de souligner leur circularité on pourra y puiser le renouvellement d’une conversion toujours actuelle qui d’un avant vers un après désigne la pâque d’une élection toujours à reprendre au quotidien de l’Eucharistie de nos vies « au Nom du Père et du Fils et du Saint- Esprit ».
Le texte du père Chapelle que l’on va lire, sobrement intitulé « La vie dans l’Esprit », est un inédit qui nous a été confié. C’est avec une grande joie et en reconnaissance profonde que nous le publions in memoriam. Ce n’est pas un « traité » de spiritualité chrétienne, mais il offre le déploiement de ce qui en fait son essence théologale au fondement de toutes spiritualités singulières historiquement nées d’une actualisation charismatique de l’Évangile. « La vie spirituelle du chrétien catholique récapitule en des gestes et des paroles l’histoire du salut, la dispensation de la révélation. » On trouvera cette proposition organiquement déployée en quatre titres : Histoire et Esprit, Le Christ, L’Eucharistie et La vie trinitaire. La concision, diamantine, et la densité pourtant très simple de l’énoncé font de chaque phrase, de chaque mot, une invitation à une action de grâce éblouie en présence de cette participation inouïe à la vie divine offerte à chacune de nos vies, à chacune de nos morts.
Ce n’est pas un exposé de tout repos que nous vous proposons pour commencer ce numéro faisant écho à notre rencontre du Conseil de la Revue (2002) ! Mais il est éminemment suggestif et l’interprétation théologique qu’il développe (à la suite de J.B. Metz) apporte des clés de compréhension de la situation ecclésiale actuelle et, en conséquence, de la situation également « de crise » de la vie consacrée (du moins dans l’Occident riche de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord). Le concept « d’interruption » n’est donc pas du tout négatif. Au contraire, permet-il d’évaluer les ouvertures que la Présence de Dieu dans notre histoire ménage à neuf dans les situations qu’à première vue (en manquant de foi) nous jugerions comme des impasses. Si « interruption » il y a, c’est pour une irruption de l’Esprit qui n’est pas de conformité au monde mais de « jugement » (au sens apocalyptique), de « crise » (krisis) ouvrant l’espace à la Promesse toujours actuelle et renouvelée de Dieu.
Sans entrer dans la discussion de la question d’une « mystique naturelle », ni de celle, classique, concernant les « voies » (purgative, illuminative, unitive) qui, peut-être, se retrouvent sur chacun des « chemins » décrits, ni encore proposer à proprement parler un « itinerarium » à la manière de Bonaventure, les cinq expériences ici livrées déploient simplement, mais avec une richesse se goûtant à chaque mot de l’exposé, des parcours où Dieu, lui aussi « en chemin » vers notre humanité, se donne « autant qu’il le peut » en nous conduisant toujours ailleurs du lieu où nous nous sommes laissé rencontrer. Une très belle présentation de ce que le père Thaddée propose avec plus d’ampleur dans Une absence ardente, Paris, Mediaspaul, 1988. (cf. V.C. 1989, 192).
C’est une question à tout le moins « ouverte ». Dans la mouvance d’une culture du « bien-être », de « l’épanouissement du moi », des dérives dans la croyance et la pratique pastorale chrétiennes sont possibles et spécialement dans le domaine de la prière de demande et de la liturgie qui la soutient. Un récent document romain nous le rappelle. Cette réflexion un peu fondamentale permettra de situer les enjeux en ce domaine sensible et fortement émotionnel, fournira quelques éléments de réflexion et soutiendra la prudence requise en ce domaine.
Baptismale, la consécration religieuse fait entendre, de manière plénière, toutes les harmoniques de la vie spirituelle chrétienne commune. Les moyens qui lui sont appropriés varieront sans doute selon les impulsions spécifiques de l’Esprit et le discernement « du temps où nous sommes ». Le texte du P. Enzo Bianchi, fondateur de la communauté monastique de Bose (Italie) nous provoque à une réflexion en profondeur, en amont des déterminations plus spécifiques de telle ou telle « spiritualité », et qui ne peut que nous conduire à redécouvrir la sève dont se nourrira la variété des fruits.
Vous trouverez ci-dessous la suite de l’article consacré à la figure de Lanza del Vasto présentée par Frédéric Vermorel. Cette partie plus « doctrinale » que biographique demandera une lecture plus attentive et prudente dans le sens indiqué dans notre présentation précédente (V.C. 1999/2).
Nous publions, avec l’aimable autorisation de Monseigneur Danneels, Cardinal de Malines-Bruxelles, cette méditation proposée lors d’une « Réco-Session » organisée par le Service National des Vocations en octobre 1996. La transcription a été publiée une première fois dans le n° 84 de Jeunes et Vocations. Nous remercions la rédaction de nous en avoir accordé le droit. N. B. Nous avons gardé le caractère oral de cette méditation qui laisse percevoir quelque chose du « ton » si caractéristique de cette parole de pasteur. Quelques phrases trop circonstancielles ont été modifiées.
Incontestablement, l’École Française a trouvé en saint Jean-Baptiste de la Salle une voix singulière et celle-ci, largement entendue en son siècle, a suscité une spiritualité de la vie religieuse très inspirante. L’article que nous publions en présente une des facettes, où brille avec plus d’éclat la figure du Christ et, en conséquence, en indique la fécondité apostolique pour celui qui en cherche l’« Imitation ». Certes, la spiritualité de Jean-Baptiste de la Salle est trinitaire et plus de place aurait permis à l’auteur de développer toute son architecture (ce qu’il a fait dans un texte plus déployé). En cette première année préparatoire au Jubilé de l’an 2000, notre regard se tournera vers le Christ.
C’est une contribution pénétrante de théologie biblique à théologie des vœux que nous propose cet article. Il approfondit aussi le sens que l’on peut donner à l’affirmation désormais établie fermement que la vie consacrée « ...n’est pas une réalité isolée et marginale... parce qu’elle appartient de manière intime à sa vie, à sa sainteté et à sa mission » (V.C. 3, citant L.G. 44). Par la profession spécifique qu’est l’engagement des vœux, la vie consacrée est kérygmatique, elle précise par conséquent sa mission propre à l’intérieur de la mission de l’Église.
Nul ne contestera l’importance d’une communauté vivante dans le processus de transmission de la Foi. Elle appartient à l’essence de la foi chrétienne et est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit de “néophytes” ou de “recommençants”. Cet article, riche de l’expérience de l’auteur dans l’Église de Lyon, nous le montre très bien. Mais l’intérêt supplémentaire de ce texte est aussi de susciter la réflexion et le discernement - en fidélité au charisme propre - concernant le rapport à établir entre cette demande nouvelle de “communautés de foi” et les communautés religieuses plus anciennes, elles-mêmes, par vocation ecclésiale, lieux de transmission de la foi. Les indications données en conclusion de cet article ne constituent pas un point final. Au contraire, il serait fort heureux que soient communiquées et partagées des expériences en cours, des recherches intercongrégationnelles, des évaluations d’insertions d’œuvres propres dans la pastorale d’ensemble de l’Église locale, etc. Nous l’espérons, les lecteur(trice)s engageront le dialogue.
Une grande figure spirituelle du XXe siècle nous est présentée ici dans une sorte de portrait biographique qui introduira à la doctrine du fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie, l’un des maîtres du Carmel contemporain.