Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Artiste et théologienne appartenant à une Congrégation fondée par le père V. Lebbe et longtemps clandestine, sœur Agnès fait écho à la situation actuelle de l’Église en Chine, après les Accords Pékin (Beijing)-Vatican. L’histoire contemporaine et la traversée d’autres cultures lui permettent de penser que tous les consacrés, même européens, sont appelés à la mission.
Initiateur de la fondation Verbiest (du nom du célèbre missionnaire scheutiste du XVIIe siècle, son confrère), le père Heyndrickx est l’un des sinologues les plus aguerris et l’un de nos auteurs (Vs Cs 81, 2009-1, 8-18). Il présente dans ses forces et ses limites l’accord provisoire que le Vatican vient de signer avec la Chine communiste.
L’auteur de cette présentation exceptionnelle, traduite par nos soins, voyage depuis des décennies dans la Chine contemporaine, depuis longtemps chère à sa famille scheutiste. Dès 1982, il avait fondé à Leuven la Fondation Verbiest qui cherche à développer une « nouvelle relation » avec la Chine et l’Église en Chine. Nous voici plongés par son récit dans l’endurance et la patience propices au travail de la grâce qui fait surgir à nouveau la vie religieuse des décombres du passé.On notera à quel point la vie contemplative est d’urgence espérée dans une Église en quête de réconciliation.
A la suite de l’article précédent, voici le témoignage d’une de ces Congrégations chinoises reviviscentes : instaurée en 1928 sous l’égide du Père V.Lebbe (lazariste belge naturalisé chinois), elle aida à la naissance d’autres congrégations, mais fut dispersée sous le nouveau régime ; trois membres cependant demeurèrent unis, quoique âgés, jusqu’à la renaissance des années quatre-vingts, qui vit arriver enfin, après une nouvelle vocation (l’auteur de ces lignes),d’autres entrées. Le redéploiement actuel se poursuit à partir de ces admirables fidélités, dans une situation qui n’est pas encore favorable…
Avec ces notes de « rencontres » (qui s’échelonnent déjà sur plus de 20 ans) le Père Heyndrickx est à même de nous faire découvrir la réalité complexe et, nous le savons bien, douloureuse de la chrétienté de Chine. La situation de la vie religieuse féminine en est comme le bain révélateur faisant apparaître une image contrastée parfois, en nuances diverses souvent. On sera d’autant plus attentif à ce qui peut réunir et nous aider à chercher, comme nous y invitait Jean-Paul II dans son message aux participants du Congrès célébrant le 400 e anniversaire de la mort de Matteo Ricci : « L’amitié [qui] se nourrit de contacts, de partage dans différentes situations joyeuses ou tristes, de solidarité et d’assistance mutuelle » (in AMDG, vol. 29, déc. 2001, p. 30).
Sur le mode, un peu inhabituel dans notre revue, d’un récit d’une collaboration entre deux groupes de chercheurs belges et chinois, ces pages illustrent admirablement le rôle spécifique que peuvent jouer, dans la reconnaissance mutuelle des grandes religions, l’étude des traditions spirituelles dans leurs modalités « mystiques ». Que la vie consacrée, ici illustrée par celle du chanoine régulier Jan Ruusbroec, soit toujours convoquée « par les sommets » à cette tâche capitale pour notre XXIe siècle de la rencontre des religions, Vita consecrata nous l’avait rappelé (VC, 100-103). Souhaitons qu’elle y soit fidèle.