Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Bénédictin de la Pierre-qui-vire et liturgiste de renom, Frère Patrick livre ici une analyse sensible de certaines représentations de la vie religieuse qui ont conduit aux effrayantes dérives d’aujourd’hui. Son insistance sur la formation, son appel à réinterpréter sans cesse les règles anciennes, appellent à ouvrir de nouveaux espaces de vie.
S’interrogeant sur l’état de célibat si fréquent aujourd’hui, un prêtre de l’Emmanuel, théologien moraliste soucieux de pastorale, n’hésite pas à entendre cette situation comme source de vie et même accomplissement des générations ; une position bientôt défendue dans un ouvrage dont nous sommes heureux de publier ces « bonnes feuilles » en primeur.
Quand un curé de Paris réfléchit au célibat auquel il s’est engagé, les repères qui marquent sa consécration apparaissent clairement dans leur profonde unité avec d’autres consécrations. En ouvrant ce dossier, nous offrons à qui a des oreilles pour l’entendre de poursuivre avec nous un chemin d’avenir.
Après avoir réfléchi déjà au sens du célibat consacré (voir « Très brève histoire du célibat. Et l’avenir ? », in Vs Cs 2008, 250-261), l’auteur, psychologue autant que philosophe et théologien, présente les nombreuses propositions de la vie consacrée comme un reflet multiforme des mystères du Christ ; loin de réveiller nos jalousies enfantines, la variété de ces formes ne peut qu’enrichir ceux qui s’y donnent ; ainsi, la vie consacrée à Dieu dans le célibat représente, dans sa gratuité même, une existence humaine qui comporte son inexplicable noblesse.
Le célibat durable fait-il encore sens aujourd’hui ? Par quels chemins le présenter ? Le processus de la sublimation connaît-il des étapes repérables ? En affrontant ces questions sous l’angle de la psychologie, ces pages veulent honorer l’existence même du célibat chrétien.
Ces pages sont le cri d’un témoin. Elles nous interrogent sur nos attitudes à l’égard de « ceux qui sont restés seuls » et dont le nombre croît sans cesse dans nos régions. Quelle aventure spirituelle se joue ici, et comment les célibataires « consacrés » vont-ils s’y faire présents ? Tout n’est-il pas, dans l’Église, affaire de sainteté ?
La fidélité à Dieu dans le célibat est-elle comparable à l’alliance entre deux être humains ? Y a-t-il une connivence entre les célibataires « pour le Royaume », religieux ou prêtres, et la multitude des célibataires « non choisis » ? En ajoutant à la perspective des commencements celle de la venue du Christ au dernier jour, l’auteur, prêtre du diocèse de Paris et supérieur de séminaristes, rend compte de la pauvreté qui demeure dans les divers « célibats » ; et il en appelle à une nouvelle présentation de la « sacramentalité » de chaque état de vie.
Sur la question des laïcs chrétiens qui revendiquent des formes de consécration proches de celles de la vie religieuse ou des instituts séculiers, Mgr P. Raffin estime qu’un discernement s’impose : il convient de revenir aux sources du Concile, mais aussi d’entendre l’enseignement des exhortations postsynodales Christifideles Laici et Vita consecrata. Si la vie consacrée constitue une vocation singulière, celle des laïcs doit également trouver sa propre inspiration, pour investir les temps et les lieux de son irremplaçable présence.
Nous avons déjà publié (VC 2001/5, 292-305) un premier volet de ce qui se présente comme un diptyque déployant le sens et la beauté de la chasteté chrétienne (conjugale et religieuse) comme anticipation de son accomplissement eschatologique : corps spirituel de l’humanité en Christ ressuscité. Ici, l’auteur s’attache plus précisément à montrer que « le rapport réciproque entre la communauté religieuse et la communauté conjugale manifeste que l’Église est le corps du Christ en qui s’accomplit l’unité de l’Homme, de tous et de chacun, unité qui est celle de Dieu, l’Epoux de l’humanité ». Ce texte, qui demande une lecture attentive et invite à la discussion, a été publié (conjointement à celui que nous avons aussi republié) dans « La chasteté, pilier de la vie commune », Session du Département Spiritualité et Vie Religieuse du Centre Sèvres (22-25 février 1999), Médiasèvres 2000. Nous remercions fraternellement l’auteur et le responsable de ces éditions de nous avoir permis cette nouvelle publication.
On ne manquera pas d’être quelque peu décontenancé par l’ordonnancement de ce texte et son contenu. Sans éviter le « détour » d’une réflexion sur le corps dans « tous ses états » l’auteur nous conduit à une mise en perspective de la communauté dans le célibat consacré et de la communauté conjugale. Apparaissent alors leurs rôles spécifiques dans l’Église au service du « corps de l’humanité recréé dans le Christ ».
La Communauté de l’Emmanuel a 24 ans. C’est encore une réalité nouvelle. Reconnue comme « Association universelle de Fidèles de droit pontifical » de manière définitive en 1998.
Le texte du P. Nothomb nous est arrivé peu après celui du P. Cauvin. L’occasion était trop tentante de les publier ensemble (avec une relecture demandée à S. Recchi, cf. ci-dessous) pour y résister. Voici donc, comme en écho, une réflexion sur la question de l’inculturation de la vie consacrée. Sans doute, ne faut-il pas tomber dans un piège qui, par manque de perspective, inviterait à croire que, en groupant ainsi ces textes, nous présentons une élaboration complète du thème pour l’Afrique. D’abord, il n’y a pas d’Afrique ! Mais des cultures et des peuples africains extrêmement variés même dans une région géographique relativement circonscrite (“l’Afrique sub-saharienne”). Il reste, ensuite, que d’autres aspects sont à explorer et certains à reprendre pour eux-mêmes. Néanmoins, voici qui invite au dialogue, à la proposition neuve. Lecteur(trice)s des Afriques, ou d’ailleurs, devenez auteurs !