Après les Lettres de Monchanin à sa mère, au père Le Saux et à l’abbé Duperray, Françoise Jacquin édite la correspondance du futur ascète indien avec la dizaine de jeunes femmes qu’il a unies dans son « idée missionnaire » : les « pionnières », en 35 pages (au Maroc, en Chine, en Inde, dans le monde communiste) et les « étudiantes », en 125 pages, parmi lesquelles surtout Marguerite Prost en Inde (46 pages). Le triple enfantement attendu du Christ en Inde, en Chine, pour l’Islam (74) se fait plus largement espérance eschatologique « pour l’Islam, pour Israël, pour la Chine, pour les Noirs, pour l’Inde » (186). Courtes ou longues, ces épîtres signent des affections féminines intenses (« Claude, tu m’as montré le chemin et tu sais bien que nous serons toujours ensemble même si nous ne devions jamais revoir notre visage terrestre », 166), alors même que « les destinées enfouies » de telles dirigées se concluront presque toutes par des échecs apparents (184). L’introduction de l’éditrice, ses portraits précédant l’apparition de chaque nouvelle destinataire, et la postface de Yann Vagneux, m.e.p., prêtre à Bénarès, permettent de méditer sur l’épopée de ces missionnaires d’un genre nouveau, captives d’un même appel, « consacré et sacerdotal » (p. 7), qu’on espère toujours vivant aujourd’hui.
Collection Spiritualité
Ad Solem, Paris, juin 2018
192 pages · 19,90 EUR
Dimensions : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 9782372980203