Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

La relation homme-femme dans la vie religieuse

Entre chance et interrogations

CORREF

Dans cette étude récente, la Commission théologique de la Corref (dont la composition est discrètement tenue sous le boisseau), la présidente V. Margron et le secrétaire-adjoint P.-Y. Pecqueux indiquent tous deux, au début et à la fin, l’importance de revisiter dans la vie religieuse la relation homme-femme si constitutive de l’humain. On sait à quel point c’est « une relation en évolution » (Première partie), qui a conduit certains à vivre, hommes et femmes, dans le même couvent ou monastère (p. 14). La différence pourtant, dit la Deuxième partie, est « anthropologiquement pertinente » (fondamentale, originaire, universelle), c’est une limite et une chance, sous le signe de la « diversité réconciliée » – un concept emprunté à la Déclaration luthéro-catholique de 1999 sur la justification –, que l’approche biblique entend comme un défi créateur, car il s’agit d’apprendre à vivre et à respecter l’altérité dans le respect du corps : « Dans la situation actuelle, quelque chose est perverti du rapport au corps individuel, au corps sacramentel et au corps ecclésial ; cela ne peut qu’interroger la vie religieuse. Un point fondamental mis en évidence par saint Paul est que si le corps est bafoué à l’un ou l’autre niveau, tout est perverti » (p. 28). Vivre cette différence dans la vie religieuse (Troisième partie) est donc une question nouvelle qu’on ne peut éluder car la vie religieuse, justement, est une forme de vie où « la relation préférentielle au Christ qui entraîne un choix de célibat » instaure une relation à l’autre sous le signe de la fraternité (p. 33). « C’est dans la relation à l’Autre que les religieux découvrent le mystère qui est à respecter en toute relation à autrui » (p. 34). Les trois vœux classiques « font passer par la parole – et non les relations sexuelles – la relation à l’autre, aux biens, à l’ensemble de la communauté » (p. 35). C’est bien là « une mission originale au sein de l’Église ». Des pistes pour relire l’expérience et approfondir la réflexion sont proposées dans la Quatrième partie, sans compter les encarts de questions qui achèvent chacune et pourraient donner lieu à des échanges bien nourris.

CORREF, Paris, juillet 2021

46 pages · 7,00 EUR

Dimensions : 15 x 21 cm

Sur le même thème : « Vie consacrée »