Dans la pure tradition d’Hildegarde de Bingen, deux moniales se risquent à présenter un complément à Meine Wasserkur (Ma cure d’eau), paru en Allemagne en 1886, sous le nom d’un prêtre herboriste et thaumaturge toujours célèbre dans les pays de langue germanique. Une « Note importante aux lecteurs », redoublée par la préface de l’éditrice, avertit des dommages que peut causer l’utilisation inappropriée de ces plantes communes aux principes si actifs. La préface de l’auteur, datée de 1886, donne le ton : « on juge principalement une maison sur deux points [...] : l’armoire à pharmacie et les toilettes ». Une cinquantaine de « remèdes » naturels sont alors proposés, illustrés par le fusain de chaque plante, suivant l’ordre alphabétique de leurs noms allemands (repris dans l’ordre alphabétique des noms français dans la table des matières). Vingt-deux superbes planches-aquarelles en couleurs suivent, puis la recette de quelques « aliments fortifiants et apparentés », et un court récit de sa vie par Mgr Sébastien Kneipp lui-même (1891). On trouve en annexe les références à l’« Union Kneipp », aujourd’hui active dans une douzaine de pays d’Europe. Un petit ouvrage enchanteur, qui parle de tisanes, de poudres, d’huiles et de teintures, sous l’angle d’un usage médicinal des plantes et fleurs fréquentes des jardins et des champs : tussilage, fraise des bois, genévrier, sureau, primevère... Comme l’écrit l’auteur, « la nature apprête très bien ces sortes de produits » (p. 75) – Une vue réjouissante de la création offerte à l’homme pour sa vie, s’il peut déchiffrer et respecter la bonté native qui discrètement lui est livrée.