Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Monastère de la Sainte-Croix65 rue du MonastèreBE-5590 ChevetogneBELGIQUE
Connaissez-vous saint Nil le jeune ? Aujourd’hui abbé de l’unique monastère basilien d’Italie, dom Michel van Parys nous présente cette haute figure, grâce à un dialogue du Xe siècle avec les moines bénédictins du Mont Cassin. Une lecture d’abord déconcertante, à travers une question insolite — le moine est-il un ange ? — et nous voici rapportés aux sources de l’Ecriture comme à saint Basile, mais aussi, au dialogue que poursuivent entre elles des traditions monastiques très anciennes.
Comment donc les âges de la vie spirituelle s’ordonnent-ils, lorsqu’on vit la communion fraternelle, avec ses générations différentes ? Dans sa Règle, saint Benoît « n’établit aucun rapport explicite entre les âges de la vie et les âges de la vie spirituelle », tout en discernant implicitement un lien entre les deux. Le chapitre sur l’humilité, « pièce maîtresse de sa doctrine » n’y fait non plus aucune référence, car « l’Esprit Saint est souverainement libre dans l’octroi de ses charismes ». « Le progrès spirituel est en fait une descente dans l’abîme du cœur », nous indique pour finir le nouvel higoumène du dernier Monastère catholique de rite byzantin établit en Italie à suivre la règle de saint Basile.
Donnée en hommage au grand spirituel que fut le Père Charles-André Bernard, ce « plaidoyer pour une théologie sapientielle » formait d’avance un profond commentaire de la récente exhortation apostolique Verbum Domini. Quand l’expérience sensorielle et l’expérience spirituelle « symbolisent », la douceur de l’invitation divine se découvre comme sagesse et visite d’un mystère à célébrer.
Après nous avoir confié sa conférence sur « la paternité spirituelle au défi du monde contemporain », proposée dans le Grand Nord russe à un auditoire orthodoxe (VsCs 78, 2006-1, 5-17), l’actuel directeur de la revue Irenikon nous offre, avec cette présentation de la paternité spirituelle bénédictine, le volet occidental de la même tradition. Ici, l’abbé est père et pasteur, entouré d’anciens, mais c’est toute la communauté qui devient icône maternelle de l’Église ; la figure concrète de saint Benoît l’atteste, y compris dans sa relation à sa sœur Scolastique, avec cet épisode célèbre où « saint Benoît a trouvé son maître spirituel en sa sœur ».
Le texte qui suit a été proposé récemment à un auditoire orthodoxe russe, composé de laïcs, de prêtres et de leurs épouses,de moines et de moniales. Le cadre était surprenant : la « maison de la culture » de la ville de Kirovsk dans le grand Nord de la Russie européenne (presqu’île de Kola). Le nom de la ville reprend celui d’un homme politique soviétique, Kirov, mort en 1934. L’extraction des phosphates et leur traitement en usine a fait de cette ville un lieu d’exil intérieur et de travaux forcés pendant des décennies