Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
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Après son François d’Assise. Héritage et héritiers huit siècles après (Paris, Cerf, 2008), l’auteur situe ici l’utopie dans la ligne biblique de l’avènement du Royaume de Dieu et de ses exigences radicales. C’est dans ce cadre que se comprennent les trois utopies de François : sa radicalité dans le choix de la pauvreté, de la fraternité et de la quête de Dieu. Ouvrant sur des horizons nouveaux, mais irréalisable en sa totalité sur cette terre, l’utopie de François n’est rien d’autre que l’observance du saint évangile de Jésus Christ. C’est au travers de mouvements de réforme et de ruptures qu’elle a été recueillie par la famille franciscaine depuis huit siècles.
Sans entrer dans la discussion de la question d’une « mystique naturelle », ni de celle, classique, concernant les « voies » (purgative, illuminative, unitive) qui, peut-être, se retrouvent sur chacun des « chemins » décrits, ni encore proposer à proprement parler un « itinerarium » à la manière de Bonaventure, les cinq expériences ici livrées déploient simplement, mais avec une richesse se goûtant à chaque mot de l’exposé, des parcours où Dieu, lui aussi « en chemin » vers notre humanité, se donne « autant qu’il le peut » en nous conduisant toujours ailleurs du lieu où nous nous sommes laissé rencontrer. Une très belle présentation de ce que le père Thaddée propose avec plus d’ampleur dans Une absence ardente, Paris, Mediaspaul, 1988. (cf. V.C. 1989, 192).
S’il est vrai, comme nous le recommande Vita consecrata, que la rencontre et l’action œcuménique est une des tâches de la vie consacrée comme vie « par le sommet » (prière, contemplation...), ce texte nous sera utile. Il est vrai que ce qu’il énonce est d’application très générale (et qu’à ce titre, l’analyse de ce qu’est en son fond un véritable « dia-logue » appellerait plus de précision encore - surtout en ce qui concerne le statut de la vérité visée dans la rencontre -, mais, sans angélisme aucun, l’auteur nous conduit avec prudence et justesse sur ce chemin difficile de la rencontre authentique de l’autre.
Avant toute réflexion de nature spirituelle et toute proposition « pastorale » regardant la vie religieuse aujourd’hui, s’impose un regard descriptif, analytique. Il faut établir un relevé statistique et géographique, tenter une sorte de sociologie de cette vie ; en faire un diagnostic. Autrement on risque de rester dans le...
Dans ces notes volontairement très brèves, le Père Matura, dont on connaît par ailleurs les travaux sur le radicalisme évangélique, balise avec netteté les terrains où peuvent se poursuivre les recherches d’exégèse, de théologie morale, d’histoire de la spiritualité et de théologie de la vie consacrée.
Encore revenir sur ce thème, dira-t-on ! Oui, car il importe chaque moment d’affiner et d’approfondir la perception que nous avons de cette réalité essentielle de la suite de Jésus. “Rempart de la vie religieuse”, au dire de saint Ignace, la pauvreté religieuse est un des points les plus délicats à aborder dans nos discours et nos pratiques. L’histoire en est témoin. Il n’y est pas seulement question de notre place dans la société, mais du lieu spirituel où demander la grâce de tout renouveau.
Réunis en 1993 autour du thème « Les avenirs de la vie religieuse », les membres de notre conseil ont donné librement leurs témoignages. Les textes présentés ici sont la trace de cet échange. L’extrême diversité des approches, des « lieux d’où l’on parle », des expériences longues ou courtes de la vie consacrée, principalement religieuse, fait la richesse de cet ensemble. Il n’est pas complet et il ne faudrait pas y voir une analyse détaillée de la situation où la succession des « enjeux - défis - frontières », qui rythme l’histoire de la vie religieuse, nous a conduits. C’est plus encore dans le jeu des contrastes et des perspectives que ces textes laissent pressentir les imprévisibles « à venir », car ils font très pudiquement écho à des vies tout entières livrées, jusque dans leur chair, à l’imprévu de l’Esprit qui les attire vers le Père à « la suite de Jésus ».
La vie religieuse sous sa forme communautaire existe dans l’Église depuis seize siècles. Aujourd’hui cette histoire semble marquer un temps d’arrêt, en Occident du moins. Quelle sera cette vie, quelles formes prendra-t-elle en l’an 2000 ? Dans ce texte, Thaddée Matura propose de se livrer à un rêve éveillé. Pour ce faire, après un bref rappel du passé immédiat et des racines de la vie religieuse actuelle, il tente une description de la situation présente et analyse les tendances nouvelles qui se font jour un peu partout. S’appuyant sur ces données, il dégage les lignes de force que la vie religieuse suivra dans les années à venir. De l’avis de l’auteur, les religieux, moins nombreux, s’orienteront dans deux directions : combattants pour la justice ou moines dans la cité. Suggestives et stimulantes pour la réflexion, ces pages tiennent-elles un compte suffisant de la vie religieuse apostolique ? Les avis sur ce point peuvent être différents. Renseignements
François d’Assise est surtout connu comme un être à part, un exemplaire unique. On oublie trop souvent qu’il a inauguré, avec des frères, un genre de vie évangélique dans l’Église de son temps. Si ce projet était en rupture avec les formes courantes de la vie religieuse du XIIIe siècle, il était en continuité non seulement avec les aspirations des mouvements laïcs de l’époque, mais aussi avec la visée profonde des origines monastiques. L’article essaie de situer le projet franciscain dans l’ensemble de l’histoire de la vie religieuse et de montrer comment il peut éveiller et stimuler la recherche actuelle de son renouveau.
Si l’on se pose aujourd’hui des questions au sujet des sorties de la vie religieuse, c’est que, d’une part, celles-ci sont plus fréquentes que par le passé et que, d’autre part, elles sont jugées autrement. Nous allons essayer, ici, de réfléchir sur ce fait du point de vue du croyant chrétien, et d’apporter ainsi au débat un...