Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
« Nous n’arriverons pas à vivre la pauvreté de Jésus sans l’aide des pauvres ». Un peu d’humour pourrait consister, pour les religieux, à se situer, dans le grand cirque de la comédie humaine, du côté des clowns : une telle approche de leur mystère ne permet-elle pas une théologie conforme à cet état de conversion ?
On sera peut-être étonné que pareille association, telle qu’énoncée dans le titre de cet article, puisse être faite ! Et encore, à la supposer justifiée (et elle l’est), qu’elle fasse l’objet d’un article dans notre revue ! Pourtant, éclairant à une profondeur métaphysique étonnante le mystère même de notre existence, les mystères mariaux, que la dogmatique détaille, illuminent encore les vies qui dans l’Église reçoivent le don d’en annoncer la beauté finale. Et si l’on doutait encore que cette méditation théologique puisse apporter quelque vérité nouvelle que l’on entende Jean-Paul II nous rappeler (F. R., 108) ce que disait le Pseudo Épiphane qui nommait Marie « la table intellectuelle de la Foi ». Aussi, la foi illumine l’intelligence.
Voici une lecture précise et forte de ce passage traditionnel de l’Évangile, où se donne à comprendre le lien spirituel entre l’injonction éthique et la singularité d’une vocation personnelle. C’est qu’il s’agit toujours de la personne même de Jésus et de celui qui vient à Lui. Morale et vocation ne sont pas disjointes dans la tradition catholique. On comprend alors en quel sens il faut entendre la corrélation entre préceptes et conseils. Vieille question que l’auteur éclaire avec beaucoup de pénétration dans un texte par ailleurs extrêmement rigoureux.
Dans le message final adressé par le Synode sur la vie consacrée, le P. Hennaux dégage avec précision et beaucoup de finesse l’importance de son bref mais suggestif deuxième chapitre. On pourra sans doute dire que ce chapitre est fort allusif, mais il donne pourtant d’approfondir l’enseignement déjà présent au n° 44 de Lumen gentium. Sans mettre les développements proposés ici en concurrence avec d’autres chapitres de l’ecclésiologie de Vatican II – notamment ceux qui établissent l’égalité baptismale foncière de tous les fidèles du Christ – l’auteur déploie ici des éléments importants de la théologie actuelle de la vie consacrée. Certes, ceux-ci doivent encore faire l’objet de la méditation et de la réflexion de l’Église sur son propre mystère. Cet article y contribue avec clarté.
Remontant aux origines récentes de l’idée de « nouvelle évangélisation » chez Jean-Paul II, l’auteur s’attache à comprendre toute l’étendue de la pensée du Pape en ce qui concerne la vocation et la mission de l’Europe. « Géant de l’évangélisation » et convaincu par l’histoire que l’identité de l’Europe réside dans son être chrétien, Jean-Paul II interprète spirituellement l’appel, le « destin » et l’avenir de l’Europe : un discours qui n’est pas de conquête, mais de conversion (« les fautes de l’Europe sont en premier lieu les fautes de l’Église elle-même »). On remarquera enfin comment la « nouvelle évangélisation » de l’Europe consiste d’abord, pour l’Église, dans une « auto-évangélisation ».
La récente dépénalisation partielle de l’avortement en Belgique a entraîné une importante Déclaration des Evêques qui s’impose à tous les défenseurs de la vie. L’auteur présente ici les lignes de force, aux plans spirituel, moral, pastoral et apostolique, d’un message qui concerne évidemment tous les consacrés. Concises et convaincues comme le texte qu’elles commentent, ces pages ne pouvaient entrer dans le détail de situations délicates sur lesquelles nous espérons revenir bientôt.
La prière contemplative comme aboutissement et fruit des Exercices spirituels,la contemplation comme prière et vie : en considérant de plus près la “Contemplation pour obtenir l’amour” (E.S. 230-237), l’auteur place sous un jour saisissant la dimension trinitaire, le sujet véritable et la totalité de la contemplation chrétienne. Beau, simple, lumineux. A lire, méditer, vivre.
Cette note de lecture, que nous publions avec l’accord des deux auteurs, porte sur un point théologique encore en débat, au sujet de la nature de l’ordre des vierges. Il s’agit là d’un dialogue dont l’issue n’est pas sans conséquence pour la question, rendue aujourd’hui difficile, de la vocation de la femme dans l’Église. Nous y reviendrons.
Noëlle Hausman, Vie religieuse apostolique et communion de l’Église. L’enseignement du Concile Vatican II. Préface de Mgr A. Houssiau, évêque de Liège, 15x24, 244 p., 110 FrF, Cerf, Paris, 1987.
En des termes très simples, l’auteur nous rappelle l’enseignement de l’Église sur le statut théologique de l’embryon humain : connu et aimé de Dieu, créé dans le Christ, l’embryon doit être respecté comme une personne dès le premier instant de sa conception ; dans l’accueil de ce plus petit peuvent d’ailleurs se vérifier et notre foi en la création, et l’universalité de notre amour.
En méditant, à la façon johannique, sur les textes majeurs de Thérèse de Lisieux au sujet de sa mission, l’auteur souligne les dimensions essentielles de l’Amour où se fonde la théologie de la vie contemplative. Ces pages s’adressent certes à tous, car comment comprendre la contemplation dans l’action, si l’on n’a compris d’abord l’action de la contemplation ?
La vie religieuse est appelée à être signe de la vocation eschatologique de la personne, à témoigner des réalités originelles et ultimes de la création. À ce titre elle est concernée de près et de diverses manières par l’Instruction Donum vitae. C’est dans cette perspective que l’auteur en fait ici une lecture. Ce texte peut aussi éclairer les décisions qui devront être prises dans les mois qui viennent au niveau d’institutions catholiques parfois confiées à des religieux ou dans lesquelles ils travaillent.