Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Je suis heureux de rendre grâce au milieu de vous pour ces cinquante ans de sacerdoce. C’est ici que je célèbre en semaine ou le dimanche, lorsque je suis dans la maison. Après les fêtes des quatre-vingts ans d’âge puis des soixante ans de vie religieuse, je souhaitais vivre ces cinquante ans de sacerdoce dans l’intimité de ma communauté et au milieu de vous. A travers vous, ce sont tant d’autres communautés et de personnes qui me sont présentes. C’est avec toutes et tous que je suis heureux de partager mon action de grâce en cette fête de l’Assomption de la Vierge Marie.
Réunis en 1993 autour du thème « Les avenirs de la vie religieuse », les membres de notre conseil ont donné librement leurs témoignages. Les textes présentés ici sont la trace de cet échange. L’extrême diversité des approches, des « lieux d’où l’on parle », des expériences longues ou courtes de la vie consacrée, principalement religieuse, fait la richesse de cet ensemble. Il n’est pas complet et il ne faudrait pas y voir une analyse détaillée de la situation où la succession des « enjeux - défis - frontières », qui rythme l’histoire de la vie religieuse, nous a conduits. C’est plus encore dans le jeu des contrastes et des perspectives que ces textes laissent pressentir les imprévisibles « à venir », car ils font très pudiquement écho à des vies tout entières livrées, jusque dans leur chair, à l’imprévu de l’Esprit qui les attire vers le Père à « la suite de Jésus ».
Avec simplicité et une très grande justesse où l’expérience affleure, ces pages, - reprises d’une conférence donnée dans le cadre de l’Arche - introduisent de manière complète et équilibrée à la “vie en Dieu”. Une vie comme “chemin de communion à Dieu en toutes choses” que, sans crainte, on peut comprendre comme “mystique” si on y voit l’épanouissement de toute vie chrétienne qui se livre, avec abandon et confiance, à la conduite de l’Esprit en vue d’un acquiescement, paisible et vigoureux, à la vie même du Christ en chacun de nous, qui nous choisit de manière toujours singulière à être en Lui pour la joie du Père.
Tandis que retentit encore le bruit des armes, nous voulons faire connaître à nos lecteurs cette lettre, écrite en décembre dernier, où les Exercices spirituels et la vie même de saint Ignace permettent d’éclairer, dans le plus grand respect, les événements tragiques commencés au Liban. Quelle autre parole chrétienne de discernement et de foi pouvait-on dire sur ce chemin où le Seigneur nous a précédés ?
Mettre en œuvre aujourd’hui un troisième An de noviciat jésuite dans un souci de fidélité créatrice à l’intention d’Ignace et de ses premiers compagnons, tenir compte comme eux des appels et des besoins de la Compagnie, de l’Église et du monde contemporain c’est sans doute, d’une manière ou d’une autre, “habiter un lieu de pauvreté”. La “manière de procéder” que relate et évalue devant nous en toute simplicité un Père Instructeur bien connu dans notre revue peut éclairer, par sa sobriété et sa sagesse mêmes, bien des responsables de la formation.
Quelle « unité de vie » peut espérer un religieux, une religieuse voués à une vie active apostolique ? S’inspirant des documents ignatiens fondamentaux, l’auteur propose de prendre comme point de départ, non la personne à la recherche de son unité, mais la cellule du Corps du Christ qu’est telle congrégation avec son charisme propre. Une genèse d’incorporation est alors mise en œuvre, un itinéraire est balisé, avec des éléments fondamentaux, des points de repère, des étapes successives et vérifiables, qui donnent à la personne à la fois de reconnaître son intégration dans le Corps du Christ et d’y trouver l’accomplissement de son existence propre et unique devant Dieu.
À l’occasion de la visite pastorale de Jean-Paul II, voici une brève réflexion sur la situation de la vie religieuse en Belgique. Certains traits majeurs n’en sont-ils pas repérables un peu partout en Occident ?
La vie consacrée est inscrite au cœur du mystère de l’Église. Il est donc normal que les réalités structurelles de l’Église apparaissent comme constitutives de cette forme de vie. Le droit fait partie de ces réalités, car l’homme y prend en compte ses nécessaires solidarités fraternelles. Au moment où est promulgué le nouveau code de droit...
En mai 1982, au moment où certaine presse faisait grand bruit autour du Père Pellecer (cf. aussi Vie consacrée, 1982, 5]), l’auteur a passé trois semaines avec les jésuites en Amérique centrale. Là-bas, plus personne n’est dupe de cette affaire, car les chrétiens ne savent que trop, hélas, à quel point ceux qui en veulent à l’Église utilisent tous les moyens pour la déconsidérer. André de Jaer relate quelques aspects de ce qu’il a vu et entendu lors de ses rencontres. Et il évoque le sens de la présence et de l’action des religieux en ces pays : l’enracinement de toute mission dans le mystère du Christ et de sa Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres. On trouvera une bonne description de la situation actuelle de l’Église en Amérique centrale dans les Cahiers de l’Actualité Religieuse et Sociale, n° 250 (1-15 juillet 1982), 417-422.
L’auteur a eu l’occasion de vivre pendant deux mois avec les communautés de l’Arche en Inde. Il relate ce qu’il y a rencontré. Mais aussi, il réfléchit à la signification de ces petits foyers perdus dans l’immensité du sous-continent indien. N’y découvre-t-on pas une prophétie en acte, propre à stimuler bien des renouvellements ?
Comment « fonctionne » la vie religieuse dans l’ensemble de la vie et de la mission de l’Église aujourd’hui ? Ce que Paul VI en dit dans l’exhortation apostolique sur l’annonce de l’évangile aux hommes de notre temps est bref, mais situe bien religieuses et religieux dans leur vocation et leur mission. La vie religieuse y est inscrite au cœur de la mission de l’Église, et sa fonction primordiale est celle du témoignage évangélique. Loin de la minimiser ou de la neutraliser, pareille perspective lui donne toute latitude – et des critères – pour poursuivre les mutations nécessaires dans une docilité audacieuse à l’Esprit Saint.
Les mutations actuelles ont profondément touché la vie religieuse apostolique. Les questions posées sur sa raison d’être ont amené un groupe de religieux à mettre sur pied une session de théologie doctrinale et pastorale. Celle-ci a proposé une réflexion à la lumière d’exposés principalement fondés sur les textes de Vatican II. Par des travaux de groupe et des débats en commun, on a tenté de tirer profit de la réflexion récente de l’Église sur son mystère, sa mission dans le monde et sur la vie religieuse située dans la communion ecclésiale. On a précisé aussi des critères de discernement pour un certain nombre de situations apostoliques et communautaires. Les pages qui suivent donnent un aperçu des thèmes abordés.